12 règles pour une vie

C'est par YouTube que j'ai rencontré le Dr Peterson. N'étant pas psychologue, mais ayant, comme beaucoup, je crois, des problèmes à résoudre, je fouinais sur le net. Et puis, je ne sais pas, je suis tombé sur ce type qui ne s'exprime qu'en anglais, ce canadien un peu austère, plus tout jeune, qui allie l'expérience clinique du psychologue, l'approche theorique moderne, les connaissances encyclopédiques, la curiosité d'esprit, le goût de l'enseignement, l'honnêteté intellectuelle et le charisme. Ça fait beaucoup, ça explique son succès et je suppose que ça en agace certains.
Je ne suis pas un expert en anglais et j'ai cherché la traduction de son livre en français. J'ai fini par denicher, cet été, une traduction espagnole de son livre, reliée, au supermarcado, j'allais dire entre les jouets et la salade. N'étant pes un expert en espagnol non plus, j'en ai tout de même lu un bon tiers avant de trouver la version française brochée lors d'un séjour dans l'hexagone. Ainsi j'ai fini ma première lecture et entamé ma deuxième lecture, beaucoup plus lente et attentive.

Il ne s'agit pas d'un cours. C'est plutôt une sorte de transmission. On y trouve, rangés en un peu plus de 12 chapitres, tout ce que l'auteur a envie de partager, de dire vraisemblablement au jeune adulte sans boussole qu'il a été. Ses conseils reposent sur l'ensemble de son expérience, de ses observations, de ses réflexions. Ça rend le livre assez inclassable. Je l'ai trouvé en France au rayon "développement personnel", noyé parmi tant d'autres ouvrages - peut-être excellents eux-aussi. Pourquoi pas au rayon psychologie ? Il est vrai que le dernier livre de Piketty était à l'honneur à cette époque et qu'il eclipsait tous les autres.
Donc ce livre est fort riche et souvent il me plonge dans beaucoup de réflexions. de jeunes adultes y trouveront certainement beaucoup d'idées pour améliorer leur vie. Les hommes comme les femmes. Pour ma part je suis un retraité confirmé et sa lecture m'apporte bien des choses. C'est un peu logique, qu'on soit jeune adulte ou retraité, on est affronté à un virage qu'il n'est pas aisé de négocier.

Je le lisais dans le train. Il me fallait descendre. Un homme n'a pas résisté et il m'a abordé : Croyez-vous que la vie puisse se résumer en 12 conseils ? - Je ne sais pas mais ce livre est très intéressant. Et on n'est pas obligé d'être d'accord ! - Ah, oui ! Il était soulagé.

Vous entendrez peut-être dire que son bouquin se résume à 12 règles évidentes, que c'est une histoire de lutte entre des homards, que Jordan Peterson est de droite, que c'est un gourou, qu'il est trop chrétien - je ne le suis pas, etc. Laissez parler et lisez attentivement, tout en gardant tout votre esprit critique en éveil, c'est mon conseil. Cet ouvrage mérite d'être connu.

Si Jordan Peterson s'essaye au développement personnel, c'est avant tout pour faire passer un message philosophique plus général. S'adresser au lecteur de manière individuelle et quasi-intime, pour au final tenter de réparer les liens suprasensibles de l'ensemble du monde judéo-chrétien. Car le travail est bien celui d'un psychologue clinicien cherchant à aider l'Homme occidental à surmonter "le malaise dans la culture" (pour reprendre les termes de Freud).
Fin lecteur de Nietzsche et Dostoïevski, Peterson est en effet convaincu que la montée en puissance du nihilisme a directement conduit aux horreurs du vingtième siècle. Dans cette optique, son objectif semble être d'aider l'Occident à sortir d'une sorte d'état d'adolescence civilisationnelle - où du passé il faudrait systématiquement "faire table rase" - pour basculer vers un âge plus mûr où nos fondations culturelles et religieuses seraient sublimées à défaut d'être effacées. de ce point de vue là, le côté plutôt "conservateur" de l'ouvrage est parfaitement assumé par l'auteur.
La controverse médiatique vient surtout du fait qu'il s'attaque sans sourciller aux penseurs post-modernes, dont les idées ont plutôt tendance à dominer l'intelligentsia de pays comme la France. Forcément les dents grincent à Paris quand un universitaire nord-américain vient renvoyer dos-à-dos idéologies marxistes et fascistes.
Quoi qu'il en soit, le propos de l'auteur a le mérite d'être posé, nuancé et surtout très documenté. Et il est difficile pour le lecteur français moyen de comprendre le parcours de vie d'un homme qui a grandi au milieu du nulle-part, au sein d'une communauté quasi-isolée et à la merci d'un climat des plus hostiles.
Au final, on retiendra un essai remarquable et qui fait de Peterson l'un des intellectuels les plus influents de notre époque aux côtés de Yuval Noah Harari. L'un est un historien qui cherche à comprendre notre évolution pour tenter de mieux anticiper notre avenir, et l'autre un psychologue désireux de diagnostiquer les causes de notre mal-être culturel à des fins thérapeutiques.

Jordan Peterson donne dans ce livre très vaste 12 règles de vie à suivre pour avoir une vie qui a du sens dans un monde qui ne fait pas de cadeaux.
A partir de sa longue expérience de psychologue, de sa riche culture philosophique et de son expérience personnelle (notamment sa fille atteinte d'une maladie gravissime), docteur Peterson montre le chemin de l'accomplissement personnel et même collectif. En effet, il expose comment s'améliorer en tant que personne et comment contribuer à la bonne marche du monde, de sa communauté et de sa famille.
Il fait bien comprendre que le développement personnel d'une personne passe par la prise de conscience de ses responsabilités envers ces différentes strates.
S'accomplir en tant que personne et trouver un sens à la vie suppose de mettre de côté les petits plaisirs immédiats pour se consacrer à des objectifs plus hauts et plus nobles que Peterson énumère brillamment.

Loin d'être une groupie de Jordan Peterson qui va commenter sous toutes ses vidéos Youtube "C'est l'homme le plus exceptionnel de la terre", je dois admettre que le personnage me fait cependant souvent un bien fou quand il débat avec les wokistes.

Quant à son livre, il est plutôt intéressant. Il ne s'agit pas d'un livre de développement personnel, mais plus d'un essai à mon sens. L'auteur en profite pour s'égarer et exprimer son point de vue sur la vie en général, qu'est-ce que ça implique de vivre dans la souffrance, d'avoir des responsabilités, qu'il y ait des inégalités hommes femmes, etc... Ca fait du bien d'entendre un conservateur qui s'assume sans être un gros débile.

Il part du postulat que les contes, fictions et textes religieux sont utiles et nécessaires à l'homme, qui a besoin d'ancrer sa culture dans un monde de fiction pour donner du sens à sa vie et vivre en société. Rien de bien révolutionnaire.

Partant de là, j'ai trouvé intéressant de voir comment un croyant raisonné peut interpréter l'Ancien Testament (il y revient souvent) ou encore des oeuvres de Dostoïevski et certains contes pour enfants.

Si vous n'êtes pas antichrétien, ses propos ne devraient pas vous choquer. Je vois plus ce livre comme une manière de mieux comprendre un certain courant de pensée américain.

Pas besoin d'être d'accord avec tout ce qui est dit, ça reste intéressant de découvrir un autre point de vue. Si découvrir une pensée plutôt conservatrice (mais nuancée) vous dérange, passez votre chemin.

Ses idées sont intéressantes, sans être révolutionnaires. Ca part un peu dans tous les sens, mais cela reste distrayant.

Point très négatif : la traduction est immonde, à se demander si elle n'a pas été faite avec Deepl. Un texte en français avec une ponctuation anglaise, ça fait mal.

Dans son bouquin, Peterson nous livre douze principes, selon lui, auxquels nous devons adhérer si nous souhaitons mener une vie sans difficulté, qui entraînerait un certain chaos.

J'ai abandonné la lecture à la dixième règle. Même si je peux être d'accord avec la base de ses règles, ce dernier m'a perdu dans ses explications. Il utilise, sans prétention, sa vie privée afin d'amener ses idées, mais il n'a pas réussi à me tenir en haleine. Par moment, je me demandais même où il voulait en venir. Mis à part, notons que son livre est très bien référencé, et ceci est un point positif pour ma part. Il m'a donné envie de me pencher sur tout les oeuvres, ou travaux, à quoi il rend honneur dans son ouvrage. D'ailleurs, la Bible doit être son livre de chevet, vu le nombre de fois où il y fait référence.