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Natália Vital (Traducteur)
EAN : 9782729112974
133 pages
Editions de La Différence (02/03/2000)
3.6/5   5 notes
Résumé :

Publié en 1925 par le fils de l'auteur, Alves & Cie est un ouvrage posthume. Avec sa férocité coutumière, Eça de Queiroz trace le portrait d'un milieu petit-bourgeois où il importe avant tout de sauver les apparences et de préserver son confort. Une après-midi d'été, en rentrant chez lui à l'improviste pour fêter son anniversaire de mariage, le très respectable commissionnaire en douane Alve... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce court roman évoquant l'adultère aurait pu connaître une tournure dramatique, finalement c'est un vaudeville. C'est drôle comme à l'époque, les maris cocus étaient moqués... Pas très logique pourtant dans une société européenne où les gens étaient soumis à la religion catholique, et où tout péché de chair devait être banni... époque surtout où les femmes restaient au foyer, et où les hommes de la bonne société "entretenaient des petites danseuses"... Ces épouses sensuelles et dévergondées devaient être le fonds de commerce des écrivains de cette fin du 19 ème ou du début du 20 ème siècle, leur fantasme absolu pour l'époque avec le trio femme, mari et amant...
Le ton de ce livre est plutôt léger, et l'auteur nous entraîne à sa suite dans de longues promenades au travers de Lisbonne... Un texte agréable, un tantinet désuet.
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Roman publié un quart de siècle après la mort de son auteur, Alvès & Cie, de l'écrivain et diplomate José Maria de Eça de Queirós ou Queiroz, qui a notamment séjourné à Montréal (où un des bancs mettant à l'honneur des écrivains portugais lui est dédié), est un formidable comédie qui n'a rien à envie à certaines pièces de Feydeau où tout est bien qui finit bien quand l'ombre du drame a disparu.

C'est à Lisbonne, dans les beaux quartiers, alors que le XIXe siècle tire à sa fin que Godofredo trouve sa Lulu chérie dans les bras de Machado, son jeune protégé devenu son associé, et cela le jour même de son quatrième anniversaire de mariage. Il lui faut donc sans tarder réagir et prendre une grave décision afin de punir la coupable : la retourner chez son père. Et bien entendu, affronter Machado en duel.

Mais Godofredo ne veut pas tuer Machado. Il ne veut pas mourir non plus. Et puis, ce n'est peut-être pas si grave. C'est ce que disent ses amis qui veulent à tout prix qu'il sorte cette idée de duel de sa tête au même moment où ses employées de maison lui rendent la vie dure parce qu'il a chassé sa femme.

Le tout est d'un burlesque qui séduira même le plus blasé tant ce portrait d'une certaine bourgeoisie à une époque révolue est réussi. Très réussi. Un roman réjouissant. Malgré le drame. Enfin, le presque drame.
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Aujourd'hui Godofredo da Conceição est heureux, un léger contre temps car Machado son associé s'est absenté de façon impromptue mais rien de grave, Lisbonne resplendit sous le soleil et il a trouvé un ravissant bracelet (et pas cher du tout) pour Lulu sa femme chérie. Il décide de lui faire une surprise pour fêter leur anniversaire de mariage et il rentre chez lui plus tôt que prévu...pour trouver Ludovina dans les bras du jeune Machado.
Godofredo fait preuve d'une autorité sans faille, renvoie sa femme chez son père et décide de laver l'affront dans le sang.
Mais...il est peut être bon de réfléchir avant de prendre des décisions aussi risquées....Le Drame romantique tourne à la farce.

Le roman se situe à la fin du XIXe siècle dans la bourgeoisie aisée et Eça de Queiroz s'en donne à coeur joie pour fustiger la bêtise, la lâcheté, l'hypocrisie d'une bourgeoisie très attachée aux conventions.
Traitées avec un humour féroce les péripéties du roman sont drôles et les quelques pages des réflexions du pauvre Godofredo sur l'opportunité de se battre, du choix de l'arme, ou d'une solution moins risquée, sont savoureuses.
Ce roman publié après la mort de l'écrivain n'est pas le plus connu ni le plus important mais il permet d'entrer dans l'oeuvre du grand romancier portugais de façon plaisante.
Grand amoureux de la France il dit « Mes romans sont français comme moi en presque tout, sauf un fond sincère de tristesse lyrique, un goût dépravé pour le fado et le juste amour de la morue. » mais à la condamnation de Dreyfus il avouait avoir perdu son « vieil amour latin pour la France ».


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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Devant les yeux écarquillés de Medeiros, Godofredo fut brusquement suffoqué par le ridicule de sa situation. Il appartenait à cette grotesque légion des maris trompés qui ne peuvent rentrer chez eux sans que, d'un coin ou d'un autre, ne s'échappe un amant. A travers toute la ville, il en était ainsi, une formidable infamie - amants en fuite, amants épinglés... Il en avait attrapé un... Medeiros se serait fait prendre si le mari était entré dans la cuisine - et il imaginait cette sarabande d'amants et de maris, les uns se sauvant, les autres tentant de leur mettre la main dessus; un chassé-croisé d'hommes se courant après, autour des jupons des femmes!
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Ce matin-là, Godofredo da Conceiçao Alves, oppressé par la chaleur, essoufflé parce qu'il était venu presque en courant depuis la place du Commerce, poussait le battant tapissé de drap vert de son bureau, Rua dos Douradores, alors que la pendule, sur le mur au-dessus du secrétaire du comptable, annonçait deux heures, avec ce timbre caverneux que les plafonds bas rendaient plaintif et triste. Godofredo s'arrêta, vérifia l'heure à sa montre, attachée par une chaîne à son gilet blanc, et ne put retenir un geste d'énervement en constatant qu'il venait de perdre toute la matinée dans les bureaux du ministère de la Marine.
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Il se dirigea vers le rideau du boudoir, et, en riant tout bas, il s'apprêtait à le soulever, pour la surprendre, quand du salon, à travers la portière à demi-tirée, il perçut un bruissement imperceptible, ténu, comme un vague soupir, un très léger roucoulement. Godofredo se retourna, sentant qu'elle était là; il regarda... Et ce qu'il vit - Seigneur! - le laissa pétrifié, le souffle coupé; tout son sang lui monta à la tête et il ressentit au coeur une douleur si aiguë qu'elle faillit le jeter par terre : sur le canapé en damas jaune, devant une petit table sur laquelle il y avait une bouteille de Porto, Lulu, en robe de chambre blanche, s'appuyait, languide, sur l'épaule d'un homme qui la tenait par la taille et contemplait son profil d'un regard langoureux. Cet homme, c'était Machado!
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- Quelle chose prudente que la prudence!
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Video de José-Maria Eça de Queiros (1) Voir plusAjouter une vidéo

Eça de Queiroz : Alves et compagnie
Olivier BARROT présente, depuis les Chais de Porto (Portugal) le livre de Eça de Queiroz "Alves et Cie".
Dans la catégorie : Littérature portugaiseVoir plus
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature espagnole et portugaise>Littérature portugaise (227)
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