Tout l'univers de
Rilke est ici. La force suggestive de l'oeuvre est à la fois fascinante et nous laisse dans le désarroi sur son interprétation. L'oeuvre, courte, ne fait qu'effleurer poétiquement et allégoriquement, des thèmes magistraux !
Quand la vie est perçue comme une menace par la jeune soeur (Monna Lara), la Princesse continue d'attendre Celui qui vient, comme un absolu qui accomplira sa nature. La mort fait son oeuvre au sein de la vie, et rien de l'arrête. « C'est ainsi qu'il y a la mort dans la vie. Elles sont nouées l'une à l'autre comme les laines d'un tapis, et elles forment un dessin pour ceux qui passent. »
Mais quand Celui qui est attendu depuis onze ans pointe à l'horizon, « un frère de la Miséricorde », vêtu de noir, se tient là. La Princesse se fige, l'Amant passe sans s'arrêter, et un enfant fait signe à la fenêtre et crie mystérieusement. La note fondamentale de l'attente marquant la première didascalie sur la Princesse se fait de nouveau sentir. Inachèvement ? Impossibilité d'être ? Impasse de vie ?