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EAN : 9782251454689
88 pages
Les Belles Lettres (18/08/2023)
3.12/5   4 notes
Résumé :
« Nous avons joué, toujours joué votre jeu d’hommes, que ce soit dans les larmes… ou le rire… ou la rage… et même la haine muette “féminine”, comme vous l’avez dit à juste titre ; nous avons toujours été vos complices contre nous-mêmes en le sachant mais enivrées, droguées, par vous, prétendument privilégiées, consentantes en apparence… jusqu’au jour où moi, Artemisia, soudain réveillée, j’ai peint ce tableau armé. »

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans le silence d'un musée, un tableau s'anime. le personnage féminin central, interpelé par un peintre d'aujourd'hui, prend alors la parole et débute entre eux une longue conversation. Car, Artemisia Gentileschi, artiste de la Renaissance à qui l'on doit cette version particulièrement crue de la décapitation d'Holopherne par Judith, s'est représentée elle-même sous les traits de celle qui tient le glaive sanglant, pour se venger de celui qui l'a violé, lui donnant son vrai visage.
Elle explique vouloir s'exprimer au nom de toutes « les femmes de l'infinie lignée des violentées », de celles que les mythologies mettent en scène pour être la proie de Dieux descendus de l'Olympe ou du Ciel, telle « la sainte Marie […], restée vierge malgré l'épée de chair divine, et donc sanctifiée pour cela ». Elle dénonce leur condition commune de potentielles victimes : « Que La Femme soit en permanente conscience que votre main masculine peut à tout moment soulever par-derrière cette pudique et trop souple barrière ! Cette conscience, imposée à toutes les femmes et de tout les temps, ne les a jamais quittées, à aucun moment… Bien qu'apparemment couvertes il a toujours fallu qu'elles se sachent constamment offertes… » La discrimination est constante et à tous niveaux : « Et oui, il y a le sang honteux des femmes… Et le sang noble des hommes ! »
Elle dénonce les « tendresses » de son père, l'ignominie de l'élève de celui-ci à qui il la « prêta », la fourberie de son oncle qui l'accusa de lui avoir fait des avances depuis le berceau.

Son interlocuteur n'a de cesse d'apaiser sa colère, de l'assurer que tout a changé désormais, « en ce siècle de [son] futur », de l'inviter à descendre de son tableau pour « mettre le pied sur la terre promise de notre repentir ». Mais il accompagne chacune de ses flatteries, de tentatives d'approches et d'esquisses de caresses, preuves de sa duplicité et que rien ne changera jamais : « Jeunes ou vieux, tous les hommes sont fourbes, forcément, avec nous autres qui ne sommes rien d'autre que des femmes pour eux, des femmes et rien que des femmes. »

À lire à haute voix, pour apprécier pleinement la beauté de la langue.

Article à retrouver sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451 :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Je ressors de cette lecture, avec une impression d'inachevé. Et j'aurai du mal à réellement expliquer ce qui me laisse ce goût sur la langue. Est-ce le fait que ce soit du théâtre, et qu'il mériterait évidemment, d'être vu joué pour être plein de toutes ses intentions ? Pour toutes les dévoilées ? Où est-ce que j'ai manqué quelque chose, quelque part ?


Quelque chose me semble m'a échappé pour, pouvoir entrer entièrement dedans. Certains contextes, enjeux, une morale, un sens.

Ici, on nous met en scène, Artemisia, la femme qui a peint le tableau de la couverture de la pièce, se représentant elle-même en figure mythique. Tableau sublime au passage, que j'adore et qui m'a évidemment donné envie de lire la pièce. Autant pour lui, que pour son peintre, et voir où cela pouvait nous mener. Je trouvais l'idée de mettre en scène la peintre, dans un dialogue moderne, sur la condition de la femme et bien plus encore, génial !


J'ai évidemment saisi qu'on parle ici de féminisme, d'émancipation de la femme, des enjeux, que met en scène le dialogue d' une femme d'un autre siècle avec des concepts plus avancés, plus futuriste. Mais j'ai été parfois perdu dans les intentions de l'auteur, qui met en scène et en dialogue, a son personnage masculin, tantôt des paroles sensées, tantôt de l'absurde, du ridicule. Qui suivre ? J'entends que cela permet des jeux de dialogue intéressants, peut-être résolument absurde, mais comme cela n'est pas une absurdité en continuité, j'ai eu du mal à savoir qui entendre, qu'es qu'on essaye de nous transmettre ? Je ne sais plus très bien.



Comme je l'ai déjà évoqué donner une voix à la peintre ( peintresse dirait le personnage masculin) est une superbe idée, au début, c'est presque un cours de l'histoire de l'art, en commentant elle-même une certaine interprétation sociale de son tableau. J'ai vraiment aimé cette partie, elle enrichit le contexte et nous donne envie d'aller regarder le tableau en question pendant des heures, et d' étudier les moindres détails.


Une autre chose m'a frustrée, c'est la manière dont l'italien est traduit. Parfois pas, parfois oui, mais tellement aléatoirement dans la pièce qu'on n'en est jamais vraiment sûr, comme la manière dont cela est présenté est peu clair. Malgré ça, le reste de l'ouvrage est très beau, comme aux habitudes des éditions des belles lettres. Que je remercie d'ailleurs pour cet envoi.


Je pense que je n'étais pas tout à fait le public, et que c'était peut-être trop perché pour moi ? Comme le personnage féminin en haut de son tableau, ou que je manquais de contextes et de références



J'ai tout de même passé un agréable moment, ça aura eu le mérite de me questionner, de me rendre curieuse et d'avoir envie de le voir sur scène
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Une pièce de théâtre est faite avant tout pour être vue, et je pense que cette lecture m'a moins enthousiasmée que si j'étais allée voir un spectacle.
C'est le sujet qui m'a intéressée au premier abord : Artemisia Gentileschi, peintre italienne, connue pour son tableau de Judith tranchant la tête d'Holopherne, où elle s'est elle-même mise en scène.
Ici, un dispositif quasi fantastique nous la fait sortir du tableau pour entamer un dialogue avec un peintre de notre époque. La remise en contexte de la peinture, le viol d'Artemisia Gentileschi et le procès qui s'ensuivit, m'ont intéressée dans la première partie de la pièce. le peintre explique ensuite à quel point les rapports hommes-femmes ont changé depuis cette époque, et que tous les hommes ne sont pas à mettre dans le même panier... tout en essayant insidieusement de se rapprocher d'Artémisia, de soulever son jupon...
Et pourtant, la deuxième moitié de la pièce me laisse un peu perplexe, quand l'auteur se dévoile et se met "lui-même" en scène. le propos manque de clarté, certains passages frisent le burlesque mais l'ensemble manque d'unité, de fil directeur. Il n'est pas évident de lire du théâtre, mais j'irai volontiers voir la pièce si elle est jouée.
Merci à babelio et aux Belles Lettres pour cet ouvrage reçu lors de la dernière masse critique.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Peindre la mutilation d’Holopherne, pour un homme ce serait se décapiter soi-même. Ce serait un terrible aveu, non ?
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Jeunes ou vieux, tous les hommes sont fourbes, forcément, avec nous autres qui ne sommes rien d'autre que les femmes pour eux, des femmes et rien que des femmes. 
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Nous avons joué, toujours joué votre jeu d'hommes, que ce soit dans les larmes... ou le rire... ou la rage... et même la haine muette " féminine" comme vous l'avez dit a juste titre, nous avons toujours été vos complices contre nous mêmes en le sachant mais enivrées, droguées, par vous, prétendument privilégiées, consentantes en apparence... jusqu'au jour où moi Artemisia, soudain réveillée, j'ai peint ce tableau armé.
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(...) toujours cette question"Une femme ! Pourquoi une femme peindre une décapitation ?" Et moi je réponds toujours " et pourquoi pas ? N'ont-elles pas toutes les raisons de le faire ?"
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