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EAN : 9782369450535
143 pages
Editions Dialogues (08/12/2016)
4.88/5   4 notes
Résumé :
[BEAU LIVRE]

Cette anthologie n’est pas un précis de la pluie. On le sait : quand il pleut, il pleut toujours plus que la pluie même. C’est un dit de la pluie, de son intimité qui renvoie toujours à la perception de quelqu’un, qui appelle sensations, sentiments, états d’âme et souvenirs.

C’est un imprécis de la pluie. Une figure mouvante que chaque créateur approche dans l’émerveille... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Merci à Yvette Rodalec, aux éditions dialogues et à Babélio qui dans le cadre de l'opération masse critique m'ont envoyé "Imprécis de la pluie".

J'avoue que perdu entre les mille "100 raisons de faire ci ou de ne pas faire ça" et les histoires qui ne m'intéressent pas, j'étais plutôt pessimiste quant au fait de participer ce mois ci à « masse critique ». Certainement un manque d'attention de ma part au vu de la liste proposée. Un moment où je n'ai pas envie qu'on me raconte une histoire mais qu'on me fasse ressentir.
" Imprécis de la pluie" a été une évidence, un rayon de soleil dans cette longue liste.
Déjà le titre, tout un poème. L'imaginaire embraye, j'ai déjà dans la tête ce que je "veux" trouver dans ce livre (le meilleur moyen d'être déçu… ).
Précis de grammaire, de philo, de… non non non. Imprécis, on ne nous promet pas l'essentiel, pas de best of, juste quelques gouttes tombées de ci de là. Aucune prévision de précipitations d'émotions à la météo du ressenti.
Première surprise, ce livre est un très bel objet. Coup de foudre pour la couverture qui annonce la couleur avec ce dégradé de gris mêlé de bleu, je suis déjà sur mon petit nuage, prêt à en découdre avec le premier anti cyclone venu. le format, la qualité du papier, je suis sous le charme.
En route sur ce Nimbus quelconque, cumulo ou stratus, nomade parcourant les âges, les arts.
Orage, haut désespoir pour les uns.
Hors âge, eau des espoirs pour les autres.
Pessoa et Rimbaud croisent Renoir et Brassens, Camus, Gide, Bobin , et tant de peintres, poètes, écrivains (oui j'aurais pu citer Nothomb ou Elena Ferrante pour dire qu'il y en a pour tout le monde).
Peintures, poèmes, extraits, textes de chansons, la pluie, la pluie, partout. Je m'enivre de cette eau de vie.
Sous tel texte on entend la caresse d'une goutte sur un toit, on devine son parcours sur une vitre, sa délicatesse, sa fragilité. Sous tel autre, c'est la rage ou la mélancolie.
Tout n'est que question d'état d'esprit, d'interprétation, la pluie reste la même que ce soit en averse ou en crachin, en orage ou en bruine, elle reste insaisissable, libre, purifiante, vivifiante.
Sous telle toile, c'est le souvenir de "mon" Paris et les sensations humides et heureuses, la vie. Sous une autre le sentiment d'abandon, l'impression de cataclysme.
La pluie reste pourtant la même, même si là le peintre lui fait dire ce qu'il veut et que le lecteur y voit ce qu'il veut y voir.
Quoi qu'il en soit, les mots se marient aux peintures avec subtilité. Et puis cette odeur d'après la pluie, présente au long des textes et des toiles, cette odeur d'herbe mouillée, de feuilles, de frais, ces senteurs entre renaissance et mélancolie, j'en ai pris plein le nez.
Un petit bémol quand même, si je sais bien que dans ce genre de publication tout choix est "arbitraire", la pluie sert de faire valoir à certains textes alors qu'elle est l'âme dans la plupart des autres.
Une âme parmi d'autres :
« Durant la nuit toute entière, et de longues heures d'affilée, le chuintement de la pluie a diminué sans cesse. La nuit entière, dans mon semi sommeil, sa monotonie glacée a insisté contre mes vitres. Tantôt une rafale de vent fouettait les hauteurs, et l'eau ondulait sonorement en glissant ses mains agiles sur les vitres ; tantôt, elle faisait seulement résonner le sommeil dans l'extérieur mort avec un bruit sourd ». Fernando Pessoa (Le livre de l'intranquilité).

Un joli moment de lectures dans lesquelles je me replongerai avec plaisir en saison sèche.
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J'ai attendu longtemps avant de me décider à venir donner ici mon ressenti. Cette étape signifie en général le moment de refermer et ranger le livre parmi d'autres, et peu à peu l'oublier.
Pour tout dire, je ne l'ai pas lu entièrement, et celui-ci restera inrangé, posé au bord d'une étagère, en suspens, prêt à être ouvert et feuilleté à nouveau le plus souvent possible.

Mille visages de la pluie, mille tentatives de la définir. Mais la pluie est par essence indéfinissable, sans cesse changeante, transparente, sautillante ou vagissante, légère ou violente, bruine, averse, trombes d'eau, tempêtueuse, douce, inondante, éclatante ou monotone, rafraîchissante ou mélancolique.
Elle prend les couleurs des herbes, le gris des villes, le bleu de la mer, elle exhale l'odeur humide de la forêt, ou celle fumante du bitume.

Insaisissable, imprécise dit Yvette Rodalec qui a établi ici une magnifique anthologie que je ne me lasse pas de découvrir; Extraits de romans, essais, poèmes, chansons et aquarelles, esquisses, oeuvres de tous les siècles et tous les continents.
Chaque page peut se lire et se relire indéfiniment, se regarder aussi.
Bref, c'est un livre infini sur la pluie qui aurait mérité un format beaucoup plus grand pour lui rendre honneur.
Je remercie vivement Babelio et les Editions Dialogues pour m'avoir permis de découvrir ce coup de coeur.

Parlez -moi de la pluie et non pas du beau temps,
Le beau temps me dégoûte et me fait grincer des dents,
Le bel azur me met en rage,
Car le plus grand amour qu'il me fut donné sur terre
Je le dois au mauvais temps, je le dois à Jupiter
Il me tomba d'un ciel d'orage.

(Brassens)
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Le 6 novembre 2015, j'écrivais un p'tit billet intitulé « Eloge de la pluie« .
En février 2017, me voilà avec entre les mains « Imprécis de la pluie » offert par Babelio dans le cadre de l'opération Masse Critique (merci à eux).

Ce livre se laisse infuser, comme un bon thé.
Je l'ai ouvert lorsque j'en avais envie, entre un terminé et un autre ouvert.
Je m'en imprègnerai, encore et encore.

Son format et son papier sont d'une élégance folle.
Au passage, je découvre une maison d'édition que je ne connaissais pas.
Ce qu'on y trouve ? Des extraits de romans, d'essais; des poèmes; des reproductions de tableaux, de lithographies, de sculptures, de photographies; des haïkus… qui ont pour thème commun la pluie donc.

Où que vous l'ouvriez, vous lirez ou regarderez les gouttes d'eau qui tombent dehors ou sur vous comme vous ne l'avez jamais fait; comme vous ne les avez jamais humées, respirées, ressenties; comme des muses.

Même pour les plus récalcitrants, je suis certaine que vous apprendrez à l'apprécier (je suis prête à prendre le pari).

Pour ma part, je confirme et je signe : la pluie est une véritable poésie des sens…

Belle lecture à tous !
Lien : https://arthemiss.com/imprec..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
La pluie est un crachat de la mer, une rose dans un œil clair. Son velours aime tordre, dévêtir puis étrangler le chemin qui titube dans ses ornières. Quand elle s’absente, elle sait se faire attendre. On la sent partout dans la lumière : sur les arbres, l’herbe, le creux des briques. Elle pose un tissu léger sur l’instant, une fraîcheur. L’air nous arrive à travers ses jupes. Les rosiers frissonnent à sa venue, ils s’impatientent. Les moineaux se roulent dans la poussière. Ils voudraient que les flaques se remplissent. La terre soupire.

Dominique Sampiero (L’Odalisque).
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Qu’il pleuve à marée montante, ce n’est pas à proprement parler une pluie. C’est une poudre d’eau, une petite musique méditative, un hommage à l’ennui. Il y a de la bonté dans cette grâce avec laquelle elle effleure le visage, déplie les rides du front, le repose des pensées soucieuses. Elle tombe discrète, on ne l’entend pas, on ne la voit pas, les vitres ne relèvent pas son empreinte, la terre l’absorbe sans dommage.
Jean Rouaud ( Les Champs d’honneur).
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p.88. Un tableau de Jim Sévellec (1897 – 1971). Automne

C’est un paysage d’averse, une rue dans la lumière rouge d’un feuillage automnal qui se retient de tomber et déjà contemple ce qui restera de sa chute : un tapis épais de feuilles où s’invente un silence mouillé de pluie.
C’est un trottoir en éclats d’argent et en moire d’après pluie. Un miroir où se détrempe le jour.
C’est une rue comme abandonnée, en attente de pas.
C’est un coin de rue qui s’aime en silence dans l’absence des hommes et des dieux.
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La pluie refait le monde, l'incline, le trouble jusqu'à le vouvoyer pour noyer les paroles…
Elle écume le regard de tous ses couteaux.
Tout est sombre.
Les gris ricochent, s'enchevêtrent.
C'est ici l'âme, un mouvement de pénombre, un presque rien de lumière entre le jour et la nuit.
Une présence béate.
Toute chose est engrossée d'ennui.
La sueur perle du vieux sang.
L'herbe et la Terre se dévorent….
Le lieu ferme les yeux.
Ce n'est plus un paysage mais un mouvement du ciel.
Quelque chose qu'il faut serrer contre soi.

Dominique Sampiero ~ l'Odalisque
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Marines
(Georges Perros)

Mais pleut-il vraiment en Bretagne?
La légende le dit, mais quoi
Le crachin c'est une rosée
Qui vient de là-haut, qui s'enroule
Autour de nos fronts fatigués
Cela nous fait du bien à l'âme
C'est à peine si la route s'en trouve humectée
Le crachin ne va pas jusqu'à terre
Il est volatil, émulsion, neige d'été
Son bruit est doux, c'est de la ouate
Dieu se fait Breton à ce bruit
Mobile et frais.

Extrait de Poèmes bleus
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Vidéo de Yvette Rodalec
Dans "Partir", un essai écrit à quatre mains, Colette Barroux-Chabanol et Yvette Rodalec nous offrent à lire une réflexion éclairée, nourrie de la lecture des plus grands penseurs et écrivains, sur l'acte de partir.
Partir... Il semble toujours opportun de questionner les mots qui clignotent au carrefour de nos quotidiens. Partir pour le meilleur ou pour échapper au pire. Partir pour découvrir l'ailleurs et apprendre à se connaître. Partir pour toujours, sans retour possible. S'échapper par les mots, la pensée qui s'anime. Il y a mille et une manières de partir. Pour autant, le faut-il ? Certainement... Notre vie n'est-elle pas une succession de départs ? Partir, c'est bouger, aller de l'avant, se confronter à l'altérité. Partir, c'est aussi fuir, se protéger, s'offrir l'espoir de vivre... Et si on est bloqué ? Que signifie ne pas vouloir partir ? Comment vivre une impossibilité à, ne serait-ce, que sortir de chez soi ?
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Disponible, ici : https://www.librairiedialogues.fr/livre/18355518-partir-yvette-rodalec-colette-barroux-chabanol-parapluie-jaune
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