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Philippe Bataillon (Traducteur)
EAN : 9782020438575
352 pages
Seuil (03/01/2003)
4.11/5   9 notes
Résumé :
Luis Fiore, ouvrier métallurgiste, assassine, sa femme un 1er mai, au retour d’une journée à la campagne. Un événement qui relie quatre histoires racontées par les quatre personnages de ce roman : Angel, un adolescent livré à lui-même, à la débrouillardise et à la passion de la lecture ; un joueur qui perd son héritage, sa maison et jusqu’aux économies de sa bonne tout en écrivant des essais ; un juge obsédé par les gorilles, les trajets en voiture et sa traduction ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Cicatrices met en scène quatre récits parallèles, chacun avec sa propre autonomie narrative. Quatre histoires racontées par quatre protagonistes différents tournant autour d'un événement commun : un ouvrier métallurgiste a assassiné sa femme le jour de la fête du travail.
Avec ce premier roman, Juan José Saer prend ses distances avec les contraintes littéraires du régionalisme et du réalisme et participe à l'établissement du nouveau roman dans le paysage littéraire de son pays.

D'une prose mi-romanesque mi-poétique et d'un rythme particulièrement efficace avec de fréquents recours à une intertextualité savante à la Borges, cette oeuvre de Saer superpose les réalités, donc les cicatrices, d'abord celles de ses personnages puis celles de son pays.
Les cicatrices, marques de souffrances faites par les premières blessures de la compréhension du monde, sont la raison d'une prise de distance avec la réalité ou du dédoublement de personnalité de ses protagonistes. Cicatrices politiques également, que Saer n'aborde jamais de front et l'ouvrier devenu meurtrier un 1er mai en est le symbole fort, ces blessures de l'histoire politique immédiate marquée par la tension, la violence, la répression sont évoquées avec de nombreuses références à la période 1945-1955 et une évidente prise de distance sceptique de l'auteur.
Polyphonique, chaque narrateur imposant sa propre subjectivité temporelle et narrative, le récit de Cicatrices dilue progressivement les certitudes et efface l'auteur comme figure tutélaire pour donner le pouvoir au lecteur, notamment celui d'interpréter le sens des quatre histoires et des évènements qu'elles recèlent.

Cette mise en question de la démarche romanesque par une négativité de l'écriture s'accompagne d'un questionnement sur l'énigme de la perception, un certain regard désenchanté et une incertitude sur le sens du réel. Oeuvre inaugurale, Cicatrices annonce toute la teneur du futur corpus littéraire de Juan José Saer.
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CICATRICES de JUAN JOSÉ SAER
Angel vit avec sa mère qui a l'habitude de sortir tous les soirs, de rentrer au petit matin et se promener en sous vêtements devant lui. Ils se sont battus violemment, ils boivent des quantités de genièvre. Son père est mort. Il a trouvé un boulot grâce à Tomatis, il s'occupe de la météo dans un journal et va être mis à pied car il faisait tous les jours les mêmes prévisions. Il entend parler par Ernesto au tribunal d'un type, Luis Fiore, qui aurait tué sa femme d'un coup de fusil ou de pistolet, il veut assister à l'interrogatoire ce qui est illégal mais Ernesto accepte. Dès la première question Luis Fiore saute par la fenêtre en cassant les carreaux!
C'est ce fait divers qui va servir de trame au roman de Saer, on va suivre plusieurs personnages directement impliqués dans ce meurtre ou pas. Ernesto chargé de l'instruction mais dont la seule passion est de traduire le Portrait de Dorian Grey de Wilde, tout en rêvant aux gorilles qu'il adore. Sergio l'avocat dont la femme s'est empoisonnée et qui écrit des essais sur »l'homme contemporain »en dilapidant sa fortune.
Une oeuvre inclassable, des personnages dont on questionne souvent la réalité tant ils semblent peu incarnés. Magnifique lecture.
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Ce roman comporte quatre parties, chacune d'entre elles étant consacrée à un personnage différent mais en relation avec les trois autres. Le centre du motif est un fait divers tragique : un ouvrier a assassiné sa femme. Nous faisons connaissance successivement d'un jeune comptable grand lecteur qui entretient des relations très difficiles avec sa mère; d'un avocat se consacrant au jeu jusqu'à se ruiner et ruiner sa bonne; d'un juge amateur de belles automobiles et traducteur du Portrait de Dorian Gray; enfin de l'assassin lui-même. Les mêmes personnages s'entrecroisent au fil des chapitres, entretenant des relations intermittentes mais suivies. L'univers de Juan José Saer se constitue, par touches successives au gré de leurs interactions. L'écriture est blanche, extrêmement précise, mais nullement desséchée tant l'observation est riche et capable de suggérer le sens sous la banalité du quotidien. Aucun dialogue intérieur, aucun commentaire psychologique ne soutient la trame. Ainsi par exemple, le jeune lecteur dérobe un paquet de cigarettes dans le tiroir d’un ami, qui par coïncidence lui en offre un autre peu après. A l'issue d'une longue soirée passée ensemble à discuter, boire et lire des poèmes, le jeune lecteur prend congé après avoir remis le paquet dérobé à sa place. On ne saura rien de ses débats intérieurs, ni même s'il y eut débat. Il n'est pas besoin de grandes aventures pour faire de la bonne littérature, bien au contraire !
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Zoom : la force du bridge

Ce livre me laisse songeuse il me fait penser à un appareil photo où la profondeur du champ se contredit avec le focus.

Focus de l' obsession monotonie repetition jusqu à la rupture d un personnage qui les relient tous.


Je n arrive pas à le traduire en philosophie donc Alors j ai envie de citer une publicité qui n est pas de moi " le bonheur est t il dans le viseur ? es-tu plutôt zoom ou focale fixe ?"

As-tu un objectif ou es tu un subjectif ?
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Juan José Saer : le fleuve sans rives
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