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Les Cahiers d'Esther tome 1 sur 8
EAN : 9782370730848
72 pages
Allary Editions (21/01/2016)
3.97/5   1440 notes
Résumé :
Écrits d’après les histoires vraies d’Esther A.*, Les Cahiers d’Esther nous plongent dans le quotidien d’une fille de 10 ans qui nous parle de son école, ses amis, sa famille, ses idoles.
Que sont Tal, Kendji Girac ou bien les têtes brûlées ? Quels sont les critères de beauté que doivent avoir les garçons et les filles pour être populaires ? Comment fait-on quand on a des copines plus riches que soi ? Qu’est-ce que le petit pont massacreur ? Comment les atten... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (179) Voir plus Ajouter une critique
3,97

sur 1440 notes
La petite fille dont s'inspire Riad Sattouf (une extra-terrestre aux yeux de l'auteur) dit plus de gros mots, que ceux que vous lisez, dans cette BD (merde-con-putain)... Selon l'interview de l'auteur sur "Le Point".

A 10 ans ( J'ai 10 ans, si tu m'crois pas, hey, j'tarte la gueule à la récré !), Esther joue à des jeux, comme " le papa et la maman ".

Ses amies font les parents, elle fait l'ado:
- Vous, les ados, fichez nous la paix, on doit s'occuper des bébés. Voilà pleiiin d'argent! Allez faire du shopping!

Ensuite, Esther et les "ados" défilent devant les "parents". D'autres copines sont, à part, dans la cour de l'école:
- Hey, pourquoi vous ne jouez pas avec nous?
-On ne joue pas, on est enceintes!
Les " mamans" ont entre les bras, les " bébés " qui sucent leur pouce...🐒

Les garçons?
"C'est méchant, ça doit être méchant! C'est normal, c'est la vie"
Par exemple, un jour, les garçons sont arrivés pour un "Enlèvement ". Plein de garçons qui se décident d'amener une fille à un de leurs copains, en la forçant..."
Alerte, Enlèvement !😈

C'était Violette qui avait été bâillonnée, saisie, traînée de force vers Maxime, un garçon frimeur que toutes les filles détestent.
Violette pleurait...
Esther et ses amies ont voulu délivrer Violette, les garçons, "ils nous ont tapées". Alors, elles ont été chercher la maîtresse Morret...

La maîtresse a crié sur les garçons et sur Maxime qui se retenait de pleurer.
- Ça va pas la tête !
Là, Violette s'est mise à crier et... a dit de laisser Maxime tranquille, " vu que maintenant, elle lui appartenait! "😂

Un vrai travail d'entomologiste, ces BD de l'auteur. Ah, Riad et sattouf, pardon sa touche personnelle, sur les confidences d'une petite fille de notre époque.
Dire de notre temps, les filles jouaient à la marelle et à la corde. Pas vous?

Découvrez l'univers d'Esther, ses parents et son frère, très con, car c'est un garçon, selon la petite fille...😀. " Ça fait rire Esther, qu'on s'intéresse à son univers, mais elle n'en voit pas l'intérêt "
Riad Sattouf, le Point.
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Après avoir lu les quatre tomes de "L'Arabe du futur" du même auteur (et adoré), c'est un amie qui m'a conseillé de lire "Les cahiers d'Ester" et étant donné qu'elle m'a prêté les trois premiers tomes (je ne sais pas si il y en a d'autres, je verrai cela au fil de ma lecture), j'ai décidé de m'y plonger tout de suite (alors autant, vous prévenir, vous aurez droit à encore au moins trois critiques d'affilé venant de moi concernant cet auteur-illustrateur de BD dont je suis tombée amoureuse : Riad Sattouf) !

Esther est une jeune fille de CM1 qui vit dans le 17 e arrondissement de Paris, elle n'est ni riche ni pauvre, juste une petite fille normale et apparemment sans histoire (j'ai bien dit apparemment car la lecture de ce premier tome va démontrer le contraire). Si dans sa vie, il ne se passe (encore une fois, a priori) rien d'extraordinaire, ce sont tous ses petits moments du quotidien qu'elle a confié à Riad Sattouf (et mis en scène par ce dernier) qui font que pour le lecteur, ils deviennent uniques. Il se remémore non seulement sa vie à lui (le lecteur ou lectrice) et se rappelle que l'on n'a pas toujours été soit compris, soit écouté, soit respecté et tant d'autres choses encore lorsque l'on avait dix ans et qu'il nous restait tant à apprendre de la vie (et il nous en reste encore beaucoup mais ce que je veux dire par là, c'est qu'à même pas dix ans, on a beau avoir un frère de quelques années plus âgé, on reste encore en pleine innocence et c'est tant mieux !).

Une première rencontre avec Ester très émouvante et les dessins de Riad Sattouf que j'adore toujours autant (avec leurs couleurs et graphisme si particuliers mais qui accrochent et interpellent le lecteur) ! Bref, je pense qu'Esther et moi allons bien nous entendre...la suite nous le dira !
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Les cahiers d'Esther, ou comment, à partir d'un récit a priori banal d'une enfance d'aujourd'hui, réussir, et uniquement grâce au génie de Sattouf, à engager une bonne petite réflexion de derrière les fagots autour de la vision du monde vu par un enfant, et de notre réaction face aux angoisses de notre société actuelle.

Personnellement, pour avoir trouvé cette période de l'enfance entre 10 et 14 ans vraiment très cruelle (et effectivement on est content d'avoir vieilli mais pas besoin de lire Sattouf pour m'en rendre compte ), je ne trouve pas que cela a changé , et d'ailleurs, celle retranscrite ainsi par Sattouff ne m'a pas semblé l'être autant que cela.. Autrement dit, ce n'est pas la vision de Riad qui est cruelle et rude, mais bien la vie dans sa globalité, personnellement, j'aurais même à le trouver optimiste sur certains cotés, comme quoi la fameuse bouteille à moitié pleine n'a pas fini de couler..
Nihiliste, Riad? Que nenni, car toujours, bien au creux de son crayon, Sattouf distille cette tendresse et cette humanité qui caractérise son trait et ses oeuvres dans leur ensemble, et cette Esther peut-être encore plus que les autres...
Non Sattouf n'est pas Zemmour, Finkelkrauft ou Emmanuel Todt: aucune trace chez lui d'une vision atroce d'une société décliniste, mais un regard certes parfois acerbe, mais jamais cynique, ni même impitoyable sur nos chères têtes blondes..
Sans doute, comme l'imagine Michel, Riad Satouff a été effrayé par la vie, il ne s'en cache d'ailleurs ni dans ses interviews ni dans ses récits autobiographiques, mais je pense que la plus grande partie de ces angoisses sont bien derrière lui-, et puis, pour avoir ressenti cela aussi à un moment de ma vie, j'avoue être en totale admiration de la façon avec laquelle il est parvenu à trancender ses angoisses par son génie drolatique et un sens de observation vraiment hors du commun .
Alors forcément, certaines planches peuvent un peu faire peur, et dire que je me suis jamais projeté sur ce que vivent ou vont vivre mes propres enfants serait mentir éhonteusement, mais personnellement, le décalage entre la façon certes naïve dont Esther retranscrit le monde de l'école et la dure réalité de ce monde stimule énormément les zygomatiques, qu'on le veuille ou non..
Car si on rit énormément devant ces cahiers d'Esther, et pour moi, c'est bien elle le moteur humoristique de la BD : on s'esclaffe du regard d'Esther sur sa maîtresse, qu'elle dépeint invariablement comme la personne la plus moche sur terre tête ), du regard sur son frère et sur les garçons qu'elle trouve très bêtes (excepté son père son père qui d'ailleurs a un petit coté Pascal Brutal )..
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Notre petite Esther est drôle, terriblement drôle, avec son regard à la fois naïf et lucide sur cette jungle de la cour de récré, et même si c'est aussi le décalage entre cette relative candeur et la réalité qui nous fait rire, on ne sent jamais Sattouf moqueur avec sa petite héroïne, bien au contraire..
De manière plus générale, rire de ce qui nous fait peur est un talent qui n'est vraiment pas donné à tout le monde, et le génie de Sattouf, pour moi de loin le meilleur auteur de BD actuel, c'est de parvenir à le faire avec toujours au coin du crayon la sensibilité et le talent qui ont toujours caractérisé son oeuvre...

Bref, sans aucune contestation possible, ces cahiers d'Esther sont un vrai chef d'oeuvre, et pour une fois, je ne vois aucun enthousiasme excessif à l'accueil effectivement très favorable que les médias réservent à cet immense artiste du 9ème art de notre siècle...

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je vais commencer par un souvenir personnel avec Riad Sattouf: il était venue à la dernière Comédie du Livre ayant pu se dérouler à Montpellier (2019... oh le temps passe vite...) et un temps d'échanges était organisée pour la sortie du tome 4 des Cahiers d'Esther... mais (c'était annoncé comme ça) seuls les enfants pouvaient poser des questions. C'était sans doute une présentation humoristique... et aussi peut-être une volonté éditoriale de cibler un public pour cette bande dessinée... Toujours est-il que ça m'a un peu refroidi et que je n'y suis pas allé (mon fils de moins d'un an à l'époque aurait eu du mal à relayer mes questions !).

Deux ans après, je me réconcilie avec Esther en lisant ce premier tome... et constate que le public cible était bien mal choisi, ou en tout cas réducteur. Car c'est bien la force de cette série, en tout cas dans ce que je constate: s'adresser à toute la famille et l'intéresser totalement. J'aimerais évidemment avoir le ressenti d'enfants de 10-11 ans lisant Esther mais j'ai vraiment l'impression que l'auteur parvient à vraiment retranscrire très fidèlement les états d'âme de son héroïne.

Le choix de se baser sur les histoires racontées par une vraie jeune fille est là très payant, puisqu'il y a je trouve de la fraîcheur dans les sujets abordés, des angles originaux par rapport à des BD avec des héros du même âge comme Titeuf ou Les Peanuts (pour ratisser large sur la BD avec héros enfants). Même si on sent que l'auteur a peut-être orienté ses questions à la pré-ado (l'affaire Charlie, le racisme, le sexisme), les réponses semblent l'avoir obligé à prendre un chemin qu'il ne voulait pas forcément emprunter (sur Charlie par exemple avec l'importance plus grande donnée par l'héroïne à sa dispute avec sa meilleure amie).

Pour les adultes, l'intérêt est double: voir que certains questionnement restent les mêmes à travers les génération (les premières histoires amoureuses, la fratrie, le rapport aux instituteurs...) et également mieux connaitre la nouvelle génération (rapport au portable, à la sexualité à l'heure d'Internet...). Toujours avec ce regard décalé de l'enfance, il aborde des questions sociétales essentielles (école publique-privée, inégalités sociales, revendication des origines...).

Au final, on a vraiment hâte de voir comment va grandir cette Esther, privilégiée par son école privée mais qui semble devoir aller se confronter (au tome 3 sans doute) au collège public tant diabolisé... mais rassurons-nous, elle aura alors le droit au téléphone portable et sa vie sera donc bien plus rose !
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Ma petite-fille la «kiffe grave » et moi je la trouve bien attendrissante cette petite Esther.
Elle nous présente sa famille, son papa, le plus beau de tous les papas du monde, il est prof de sport, Antoine son frère qui est con, normal, c'est un garçon. de maman qui travaille dans une banque, elle ne parle pas beaucoup.
Et puis il y a l'école, la maîtresse qui est moche, les copines, la meilleure amie pour la vie, même si on en change tous les jours.
Bien sûr Esther est une grande rêveuse, elle se verrait bien chanteuse, faire un spectacle comme Tal qu'elle trouve belle.
Chaque page de l'album relate une histoire ou une aventure de la vie de la fillette.
Avec ses mots et ses réflexions Esther a un avis sur beaucoup de chose à travers ce qu'elle comprend ou croit comprendre.
Charlie, l'homosexualité, le racisme, la politique, autant de sujets de réflexion.
Riad Sattouf doit avoir beaucoup de tendresse pour cette fillette car il se dégage beaucoup de douceur de ces dessins.
Bien qu'en « noir et blanc » chaque page est agrémentée d'une tache de couleur.
Une magnifique BD dans laquelle mon coeur de grand-mère a chaviré tant j'y ai retrouvé, les bonheurs, les rêves, les inquiétudes d'une enfant d'aujourd'hui.
Une très belle réussite.

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critiques presse (9)
LaCroix
31 juillet 2017
Au gré de saynètes drôles ou tragiques, mais toujours tendres, Riad Sattouf met en scène la vie d’Esther, 11 ans. Revigorant !
Lire la critique sur le site : LaCroix
Actualitte
10 avril 2017
Le divertissement est agréable, les sourires de mise et l’album, une nouvelle fois, conviendra aussi bien aux enfants qu’aux adultes et garantira alors un échange complice réjouissant.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Liberation
20 mars 2017
Plus qu’une bonne BD, le projet prendrait une tournure ethnographique avec un témoignage, unique et sur le long terme, d’une gamine des années 2010.
Lire la critique sur le site : Liberation
BulledEncre
16 septembre 2016
Drôle et au plus près de la réalité, venez découvrir le monde d’aujourd’hui à travers les yeux d’Esther.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
ActuaBD
08 mars 2016
Ni franchement humoristique, ni franchement satirique, plutôt sociologique !
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BoDoi
07 mars 2016
Son trait simple et souple, à peine rehaussé de quelques couleurs, vise juste. Surtout, le ton adopté est le bon.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Telerama
24 février 2016
Mais au fil de ces courtes histoires, l'envie, l'enthousiasme, la légèreté de la vie, le sentiment aussi qu'il n'est jamais trop tard sont là, intacts, et palpitent aussi fort que le coeur de l'héroïne.
Lire la critique sur le site : Telerama
Culturebox
26 janvier 2016
"Esther" confirme le goût et le talent de l'auteur de "La vie secrète des jeunes" pour observer et raconter les mystères, joies et misères de l'enfance.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Liberation
25 janvier 2016
Le lecteur se retrouve embarqué dans la tête d’Esther et découvre qu’aujourd’hui, dans une école privée, le top du top en matière d’élégance est d’avoir la même doudoune que Maître Gims.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
Cassandre

Cette fois, mon histoire, elle est très triste. Je vous ai déjà parlé de ma copine que j'adore et qui s'appelle Cassandre. Elle vit avec sa mère en banlieue. Cassandre, elle fait tous les jours quinze stations de métro toute seule pour venir en classe. Elle est très très pauvre: elle met toujours les mêmes vêtements parce que sa mère garde l'argent pour payer l'école. Et surtout, le père de Cassandre, il l'a abandonnée quand elle avait 1 an. Il est retourné vivre en Martinique , parce qu'il supportait pas le mauvais temps à Paris. Cassandre, elle parle toujours de lui quand il fait beau.
Elle a traversé la cour comme ça et à part nous, personne l'a regardée. On savait pas que la mère de Cassandre, elle était venue à l'école chercher sa fille pour lui annoncer que son père, ben il était mort en Martinique. Quand elle l'a appris, elle a dit "Je peux aller aux toilettes?". Elle y est allée, et comme elle ne revenait pas, sa mère et le directeur, ils sont allés voir ce qu'il se passait. Eh ben Cassandre, elle avait essayé de se suicider en se mettant la tête dans les toilettes et en tirant la chasse d'eau. Elle est pas revenue à l'école, ça fait une semaine maintenant.

(D'après une histoire vraie racontée par Esther A., 10 ans)
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Mon frère Antoine, il est horrible, il aime voir souffrir les autres, ça lui plaît (normal, c'est un garçon).
[Une mouche arrive dans la chambre, Esther et son frère la regardent, elle apeurée, lui amusé] C'est lui, je le hais.
[Le frère chante "UNE MOUUUCHE"] Bon, je sais que c'est bizarre, mais les choses qui me font le plus peur au monde, c'est les mouches. Ce dessin est horrible sérieux. Je peux pas le regarder. Rien que d'en parler, je sens que je pourrais pleurer. On m'a dit que c'était faux, mais moi, je suis sûre que les mouches elles sont intelligentes. Elles foncent sur les gens, et je suis sûre que c'est pour rentrer dans les trous du nez, des oreilles ou de la bouche. [Son frère parle ou chantonne sur la mouche qui vole partout dans la chambre, pendant qu'Esther, tremblante, se cache complètement sous sa couette, assise en position foetale, puis sort la tête hurlant "HIIIIIIIIIIII", terrifiée, quand il dit "Tiens, elle s'est posée sur toi", et il continue à chanter "La mouche! La mouche est là!" Le père entre]
Mon père, cet amour. [Il dit "Que pasa?", puis crie "La ferme!" au frère, tue la mouche en tapant dans ses mains, puis prend sa fille dans ses bras]
Mon père, c'est un ange. J'ai jamais rencontré quelqu'un d'autre comme lui. J'ai beaucoup de mal à croire que c'est un garçon.
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La guerre de cent ans

J'aime pas l'école. On y apprend que des choses pas intéressantes. En ce moment par exemple, on fait la guerre de cent ans. C'est une guerre (un truc où tout le monde se déteste et se bat) qui a duré cent ans entre des anglais et des français. C'est très chiant, je vois pas à quoi ça sert d'apprendre des trucs qui se sont passés y a si longtemps.
Par exemple y a Jeanne d'Arc. C'est une femme avec une coiffure horrible, elle entend des voix qui lui disent de tuer des anglais et elle le fait. Après elle commande une armée avec que des hommes et ils lui obéissent et tout ! Des garçons qui obéissent à une fille ! Le truc TOTALEMENT impossible.
Ensuite, j'ai pas tout compris, mais Jeanne d'Arc elle doit aider le dauphin Charles à devenir roi, mais ça se peut pas, non ? Les dauphins ça vit dans la mer... Bref.
Jeanne d'Arc, elle gagne toutes les bagarres et tue des Anglais, comme la voix lui ont dit, et elle gagne, elle devient la fille la plus populaire de France malgré sa coiffure.
Mais après, ça se passe mal et elle est mise sur un bûcher et brûlée devant des gens morts de rire ! Même si je ne l'aime pas, bon, c'est un peu dur. Apparemment, ceux qui ont fait ça se sont excusés depuis.
Kalila, dans ma classe, elle a posé une question très intéressante, après. "Madame, y a un truc bizarre dans la guerre de cent ans qui est raconté dans notre livre d'histoire, c'est qu'y a pas de Rebeus ni de Renois... Est-ce que c'est fait exprès qu'on parle pas d'eux ? Parce que y en avait forcément dans l'armée, les villes, tout ça...Si ça se trouve c'est eux qu'ont tout fait et Jeanne d'Arc elle était raciste et elle a dit ouais on parle pas d'eux vazy, on dit que c'est nous..."

Réponse de la maîtresse : Merci Kalila... Je... On verra ça plus tard...

Voilà pourquoi j'aime pas l'école. On parle jamais des vrais trucs intéressants.

(D'après une histoire vraie racontée par Esther A., 10 ans)
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« Cette semaine, il s'est passé une chose merveilleuse: je me suis enfin mariée. Je n'en avais jamais parlé mais j'avais un amoureux secret (en fait, j'en avais trois en même temps, mais ne parlons pas des deux autres). […] l'autre matin, il m'a fait passer ce mot « Esther, je ne t'aime pas, t'es conne →La vérité est l'inverse, lol. » (p. 15)
« [Mon frère] nous a expliqué que les garçons populaires, dans son collège, ils avaient tous des étrangers dans leur famille… Les autres, c'étaient juste des « Babtous » sans intérêt (ça veut dire des « Blancs »). Alors, tous les « Babtous » se cherchaient des origines, même de très loin. Mon père, il n'est jamais d'accord avec Antoine, donc là, il l'a encore engueulé. On s'en fout des origines ! C'est du nationalisme d'être fier de ses origines ! Tous les problèmes du monde viennent des nationalismes ! » (p. 19)
« Je pense que la couleur de la peau on s'en fiche. Ce qui importe pour s'en sortir dans la vie, c'est la beauté. Et pour être belle, il faut être souple et blonde. Qu'on soit chinoise, arabe, blanche, noire ou même grosse, si on est souple et blonde, on réussira plus tard. Meilleur exemple : Beyoncé. » (p. 21)
« Nous les filles, on est mieux que les garçons, qui sont des obsédés. Une fille qui est obsédée, c'est comme si elle était un garçon. Y a rien de pire. Une pute c'est donc un garçon. » (p. 41)
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La séparation

Comme chaque été, on commence les vacances chez ma grand-mère, à Bain-de-Bretagne.
Là c'est moi et ma mamy devant la télé (mais y a pas de son parce quelle écoute au casque).

C'est pas une ville très fun (ça veut dire "cool") mais j'y retrouve ma copine Eugénie 2.
Ça m'a fait un choc, sa prise de poids.
— Hellow chérie !
— Coucou bella !

Depuis la dernière fois, ses parents se sont séparés et maintenant elle vit toute seule avec sa mère à Nantes (c'est dans le sud de la France je crois).
Non seulement elle a grossi, mais en plus elle ouvrait grand les yeux quand elle parlait.
— Truc de fou tu vois.

Elle m'a raconté que sa mère travaillait dans un bar tous les soirs...
— ... et moi je reste toute seule chez moi... Au début j'aimais bien, mais maintenant j'ai trop peur parce que des fois j'entends quelqu'un qui tousse...

— Et je sais pas si c'est le voisin ou bien "le clown des morts"...
— Hein ?
— Tu l'as jamais vu toi, "LE CLOWN DES MORTS" ?

Eugénie m'a dit que quand on se brosse les dents devant la glace, et qu'on se regarde dans les yeux... "le clown des morts" apparaît derrière nous...

... mais quand on le regarde, il disparaît.
— Il apparaît toujours quand maman est au travail et que je suis toute seule... comme "la muette sans jambes"... Tu l'as déjà vue ?

"La muette sans jambes" est une femme décédée (donc muette) qui marche sur deux boules de chair et attend près de ton lit pour te frôler de ses longs doigts doux et répugnants.

— ...
Elle te touche pas, c'est toi qui dois pas bouger pour pas la toucher.

Depuis, je suis en mode "peur".
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