A l'occasion du salon "Le livre sur la place" à Nancy, rencontre avec Dominique Sigaud autour de son ouvrage "La malédiction d'être fille" aux éditions Albin Michel. Rentrée littéraire Septembre 2019.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2340671/dominique-sigaud-la-malediction-d-etre-fille
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Dominique Sigaud/5
5 notes
Résumé :
Dans une ville imaginaire d'Amérique du Sud, Anna Maria Maiol de Lagoa, journaliste, va se mettre en danger. Par orgueil, ambition, arrogance ou de façon suicidaire elle part recueillir les confidences d'un homme qui a survécu à la torture, pour les publier dans les colonnes de son journal. Sur le chemin du retour, elle prend conscience du poids des révélations qu'elle a dans ses mains et la peur l'envahit. Un livre sur la violence et la peur, l'orgueil et le mépris... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2)
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On ne voit jamais le côté sombre de la lune...il reste à l'ombre. Il en va de même pour la face obscure de l'âme humaine.
Anna Maria, journaliste de "gauche" dans une ancienne dictature d'Amérique du Sud, a l'intention de publier un article explosif sur les méthodes policières et la torture. En revenant le soir, après l'interview d'un homme ayant survécu aux supplices, sa voiture est bloquée par une autre et Anna Maria est enlevée.
Pendant trois jours et deux nuits, elle sera violée, humiliée, torturée, électrocutée.
Sauvé par son père, qui, pour protéger son statut de haut fonctionnaire, est pressé de la voir partir loin, Anna Maria va se retrouver seule à Paris.
Désormais, les souvenirs, les douleurs, la peur, la culpabilité et la perte de l'identité la hantent...
La souffrance et le chaos intérieur sont exprimées par de courtes phrases heurtées, directes, bouleversantes.
L'auteur sait (!) mettre à nu les mécanismes de la torture, la psychologie des bourreaux, la perversité et les relations tortionnaire-torturé. Les scènes décrites qui vont crescendo sont à la limite du supportable.
La modification de l'identité d'Anna Maria qui s'ensuit met le lecteur très mal à l'aise.
C'est un roman à l'atmosphère pesante et oppressante...révélant...the dark side of men.
Anna Maria, journaliste de "gauche" dans une ancienne dictature d'Amérique du Sud, a l'intention de publier un article explosif sur les méthodes policières et la torture. En revenant le soir, après l'interview d'un homme ayant survécu aux supplices, sa voiture est bloquée par une autre et Anna Maria est enlevée.
Pendant trois jours et deux nuits, elle sera violée, humiliée, torturée, électrocutée.
Sauvé par son père, qui, pour protéger son statut de haut fonctionnaire, est pressé de la voir partir loin, Anna Maria va se retrouver seule à Paris.
Désormais, les souvenirs, les douleurs, la peur, la culpabilité et la perte de l'identité la hantent...
La souffrance et le chaos intérieur sont exprimées par de courtes phrases heurtées, directes, bouleversantes.
L'auteur sait (!) mettre à nu les mécanismes de la torture, la psychologie des bourreaux, la perversité et les relations tortionnaire-torturé. Les scènes décrites qui vont crescendo sont à la limite du supportable.
La modification de l'identité d'Anna Maria qui s'ensuit met le lecteur très mal à l'aise.
C'est un roman à l'atmosphère pesante et oppressante...révélant...the dark side of men.
Livre terrible sur la torture que subissent ceux qui osent s'opposer au régime, ceux qui osent parler (ou écrire) pour raconter ce qu'ils ont subi. Les bourreaux agissent au nom de l'ordre, de la loi. Les exécutants se réfugient sous le parapluie de la non-culpabilité puisqu'ils ne font qu'obéir aux ordres. Donc, ils ne cherchent pas à savoir si les actes odieux qu'on exige d'eux sont justifiés. Ils obéissent sans discuter.
Anna Maria Maiol de Lagoa subit à son tour les mêmes actes de barbarie que ceux que lui avait révélés Valadorès, « sa source ». Son crime ? Etre une journaliste et avoir cru possible de dénoncer le système, avoir voulu ouvrir les yeux de ses concitoyens. Mais elle est kidnappée, emprisonnée, torturée avant d'avoir pu écrire une seule ligne.
L'action se situe quelque part en Amérique latine dans un pays imaginaire où les militaires font régner LEUR LOI. Livre terrible mais passionnant.
Anna Maria Maiol de Lagoa subit à son tour les mêmes actes de barbarie que ceux que lui avait révélés Valadorès, « sa source ». Son crime ? Etre une journaliste et avoir cru possible de dénoncer le système, avoir voulu ouvrir les yeux de ses concitoyens. Mais elle est kidnappée, emprisonnée, torturée avant d'avoir pu écrire une seule ligne.
L'action se situe quelque part en Amérique latine dans un pays imaginaire où les militaires font régner LEUR LOI. Livre terrible mais passionnant.
Citations et extraits (4)
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Qu'as-tu fait ?
Toi devant le miroir, qu'as-tu fait ?
Mais rien ne répondit. Vint alors la suivante. Ces hommes, trois jours durant, qu'avaient-ils fait ? Aussitôt elle eut très soif, la bouche sèche, la langue, les muqueuses autour comme si elle était encore entre leurs mains, là si près dans la ville qu'elle aurait pu sentir leurs odeurs puantes d'aisselles.
Dans le miroir, des mèches collées épaisses à la place des cheveux hautains. Cernes noirs, peau boursouflée à la place du visage amène. Elle avait été un butin pour ces hommes, c'est la dépouille qu'elle regardait.
Que les as-tu laissés faire ?
[...]
Les avait-elle laissés tout prendre ? N'aurait-il pas mieux valu qu'ils dévorent tout jusqu'à la moelle comme des charognards ; autant dire mourir ? Question aussitôt repoussée. C'est le trou qu'ils avaient laissé ; elle autour.
Toi devant le miroir, qu'as-tu fait ?
Mais rien ne répondit. Vint alors la suivante. Ces hommes, trois jours durant, qu'avaient-ils fait ? Aussitôt elle eut très soif, la bouche sèche, la langue, les muqueuses autour comme si elle était encore entre leurs mains, là si près dans la ville qu'elle aurait pu sentir leurs odeurs puantes d'aisselles.
Dans le miroir, des mèches collées épaisses à la place des cheveux hautains. Cernes noirs, peau boursouflée à la place du visage amène. Elle avait été un butin pour ces hommes, c'est la dépouille qu'elle regardait.
Que les as-tu laissés faire ?
[...]
Les avait-elle laissés tout prendre ? N'aurait-il pas mieux valu qu'ils dévorent tout jusqu'à la moelle comme des charognards ; autant dire mourir ? Question aussitôt repoussée. C'est le trou qu'ils avaient laissé ; elle autour.
De son siège à l'arrière de la voiture, Miguel de Oro regardait Anna Maria approcher ; sa robe de coton bleu découvrait ses genoux, nette à la poitrine, sans manches, une paire de sandales presque plates aux pieds, les ongles faits, la peau assez blanche malgré l'été. Une femme avançant vers lui sur la route. Le souvenir d'autres femmes tenues par les poignets devant lui autrefois aussitôt en mémoire. Leurs corps. Les questions. Leur peur.
Des questions pour commencer, le corps si elles ne répondaient pas, depuis toujours la même procédure, même si ça ne suffisait presque jamais, elles avaient trop l'habitude de montrer leur cul. Mais au moins l'ordre était-il instauré. Il avait été choisi pour ça. La phrase du Français était toujours dans son portefeuille, 'l' ignorance est la faute ', touchant en lui le point exact où le vide attendait d'être comblé ; qui ordonne le monde doit savoir.
Ils étaient des butins de guerre les uns pour les autres ; tous l'étaient. L'enfant pour sa mère, l'amant pour sa femme, l'ami pour son compagnon. Chacun sa vie durant cherchant le sien et le brandissant comme un soldat son butin : regardez ce quej'ai.
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