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Commissaire Maigret - Romans et ... tome 68 sur 103
EAN : 9782253142416
188 pages
Le Livre de Poche (15/05/2003)
3.45/5   47 notes
Résumé :

Quand, plus tard, Maigret penserait à cette enquête-là, ce serait toujours comme à quelque chose d'un peu anormal, s'associant dans son esprit à ces maladies qui ne se déclarent pas franchement, mais commencent par des malaises vagues, des pincements, des symptômes trop bénins pour qu'on accepte d'y prêter attention. Il n'y eut, au début, ni plainte à la PJ, ni appel à Police Secours, ni dén... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Je dois dire que lorsque j'ai récemment ouvert mon premier Maigret, je ne m'attendais pas du tout à découvrir une telle qualité littéraire, une psychologie des personnages si fine, un art des descriptions et une capacité à créer des ambiances aussi colorées, parfumées, gustatives, visuelles grâces auxquelles on n'en finit pas de sentir et de goûter le Paris d'autrefois. Simenon est tout simplement génial (je suppose que d'autres l'ont dit avant moi). Sorte de Mozart du polar, Simenon cumule quantité et qualité. La grande différence entre Maigret et les enquêteurs d'aujourd'hui, c'est que Maigret passe la plupart de son temps à attendre là où d'autres passeraient leur temps à courir. Maigret, c'est le temps qui passe sur les choses et les gens. C'est la sagesse d'un homme qui écoute parler les suspects, qui les regarde agir et qui répond toujours à ceux qui lui demandent ce qu'il en pense : "Oh moi, je ne pense rien !". Maigret, c'est l'homme juste et à juste titre l'homme respecté. Maigret, enfin, c'est aussi une époque avec ce qu'elle a de bon et de moins bon mais Simenon l'évoque avec une poésie capable d'éveiller une forme de nostalgie même chez celles et ceux qui ne l'ont pas connue.
Lien : https://www.babelio.com/list..
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C'est par une suite de circonstances et le sens aigu de l'intuition du commissaire Maigret que commence cette enquête singulière qui va l'emmener jusqu'à Londres.
Dans cet épisode, on côtoie un Maigret du quotidien avec les repas en soirée chez des amis et ses habitudes avec son épouse. C'est le mois de juin et l'auteur se plait à décrire Paris en cette période, ce qui offre de beaux paragraphes.

J'ai choisi cette lecture pour remplir l'item d'un challenge mais je ne regrette pas d'avoir plongé dans l'univers de Simenon et son écriture simple, précise, tranquille à l'image de son personnage au grand flegme. Une écriture assez cinématographique finalement, grâce à laquelle il est aisé d'imaginer les scènes décrites. L'atmosphère des années 50 est fort bien rendue dans des descriptions aux détails bien choisis.

Une lecture fort agréable qui en appelle d'autres !
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De ses nombreux voyages d'étude aux USA, le commissaire Maigret a ramené un automatique que lui ont offert, en souvenir, les membres du F. B. I. L'arme, déchargée, est soigneusement rangée dans un tiroir, dans le salon de l'appartement du boulevard Richard-Lenoir. Mais il se trouve que, un jour, pour une raison quelconque, elle reste, bien en vue, sur la cheminée - Mme Maigret l'aurait volontiers rangée mais elle a horreur des armes à feu même si elle les sait déchargées. Et c'est ce jour-là qui, par une coïncidence fort bien placée, voit apparaître, devant une Mme Maigret en plein ménage, un jeune homme qui ne paie pas de mine question finances mais qui a l'air, en tous cas, "de bonne famille" et demande à voir le commissaire. Prévenu, celui-ci arrive ... mais en retard, selon son habitude. Bien ennuyée, Mme Maigret lui avoue alors que non seulement le jeune homme a disparu mais que, selon toute vraisemblance, il a emporté l'arme avec lui.

Maigret fronce les sourcils. Voilà qui est tout de même contrariant. Et cela va le devenir bien plus quand il réalise que le jeune homme en question n'est autre qu'Alain, le fils de François Lagrange, un ancien condisciple du Dr Pardon, qui, justement, était invité au souper de la veille chez le médecin mais, pour une raison inconnue, ne s'y était pas rendu. Lagrange voulait à tous prix faire la connaissance de Maigret et avait insisté pour que son ancien camarade de lycée l'invitât en même temps que lui. le médecin, un peu gêné, un peu intrigué aussi, avait obtempéré tout en prévenant Maigret.

Que le père ait tenu à le rencontrer la veille du jour où le fils exprimait à Mme Maigret le même désir, voilà, pour notre commissaire, une coïncidence pour le moins étrange. Il se rend chez Lagrange, qui le reçoit couché car il est "malade." Pardon le confirmera : il est plus ou moins hypocondre. Au milieu de tout ça, une malle est saisie à la consigne de l'une des gares parisiennes, une malle à l'odeur douceâtre, où l'on découvre le cadavre, plié en deux, du député-trublion André Delteil. Ajoutons encore que la concierge, fort peu aimable, de François Lagrange affirme solennellement que, le fameux soir où son locataire devait se rendre chez Pardon et tout malade qu'il se déclare, il a fait venir un taxi où, avec l'aide du chauffeur, il a chargé une lourde malle ...

Pendant ce temps-là, le jeune Lagrange agresse un provincial en goguette du côté de la Gare du Nord pour lui dérober son portefeuille et prend un train pour Calais. L'Angleterre l'attire visiblement autant qu'une certaine Jeanne Debul, qui fut la maîtresse de son père et que le jeune homme semble poursuivre de sa hargne, pour ne pas dire de sa haine ...

Entraîné dans la spirale, et sachant désormais le jeune Alain pourvu de balles adaptées à l'automatique, Maigret se résout, lui aussi, à franchir la Manche, ce qui lui donne l'occasion de retrouver à Londres, toujours aussi serviable, l'inspecteur Pyke, que nous connaissons depuis "Mon Ami Maigret".

L'intrigue est cousue de fil blanc mais, comme souvent chez Simenon, le but du jeu, c'est surtout l'analyse des personnages et l'ambiance. François Lagrange est très, très spécial et quasi impossible à cerner : on a pitié de lui et, en même temps, on le trouve un peu plus rusé qu'il ne le devrait pour un pauvre type dans son genre. Son fils, quant à lui, est le modèle du fils parfait - il est vrai qu'il est encore jeune, pas même vingt ans - et un peu également celui du fils qui se responsabilise en lieu et place de ses parents parce qu'il n'a pas encore compris que des parents normaux ne devraient pas accepter cet échange de rôles. Debul, toutes les fois qu'on la voit, est une garce, mais sans réelle envergure particulière. La victime est au final comme tous les politiciens. Quant à Londres, pour une fois, il y fait un soleil d'Enfer, ce que toute personne croisant Maigret au Savoy où il est descendu, s'empresse de lui faire remarquer avec une gaieté que le commissaire, en grognant dans sa pipe, trouve tout bonnement puérile et malvenue.

Un "Maigret" mineur, sans doute. Mais il se laisse lire et, comme toujours, l'atmosphère saisit le lecteur même si les personnages ne sont pas tous vraiment à la hauteur habituelle. Ne passez pas pour autant à côté : compte tenu de sa vitesse de production, Simenon avait bien le droit d'avoir des baisses de forme. ;o)
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Pourquoi a t'il fallu que Maigret arrive en retard pour déjeuner? Il serait arrivé à l'heure il aurait pu rencontrer le jeune homme qui était venu le voir chez lui , que Mme Maigret avait fait assoir dans le salon et qui s'était sauvé en emportant le « Smith & Wesson 45 spécial, à canon court » que lui avait offert ses collègues américains.
De fil en aiguille, d'un repas chez leurs amis les Pardon , d'un invité qui en fin de compte n'est pas venu François Lagrange, de la consigne de la Gare du Nord, voilà notre commissaire embarqué à résoudre une affaire. Un petit tour à Londres et le mystère s'éclaircira . Un bon Maigret qui se dévore , que du plaisir !

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Un jeune homme se présente au domicile des Maigret et disparaît avec l'arme du commissaire. Mais dans quel but?
Une bien curieuse affaire qui conduira notre héros, loin de son confortable quotidien jusqu'en Angleterre.
Je m'étais promis depuis longtemps de lire un roman de la série et je ne regrette pas.
Avant, Maigret était pour moi un feuilleton à destination soporifique, à classer au même rang (rance?) que Derrick et consorts. L'option sieste fournie avec la télé, en somme (si je puis dire).Mais ça c'était avant.
De fait, on est loin du polar testostéroné habituel. Pas de coups de feu, pas de bastons épiques. le héros n'est pas plus torturé que vous et moi. Pour tout dire, il paraît tellement banal et empêtré dans ses petites habitudes qu'il pourrait en devenir ennuyeux. Sauf, que Maigret est doté d'un flair peu commun et ça change tout. On se laisse embobiner par ce récit au charme désuet, tout en retenue et analyse psychologique, par ces descriptions qui rendent parfaitement l'atmosphère de l'époque. On se surprend même à tourner les pages à toute berzingue. C'est qu'il savait y faire le Georges!
Peut-être pas le meilleur opus pour découvrir la série puisqu'une partie de l'action se déroule à l'étranger, hors du terrain de jeu préféré du commissaire mais qu'importe: Maigret mon pote, ça dépote!
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... Il se faufila dans la foule, trouva Lucas qui bavardait paisiblement avec un inspecteur du commissariat spécial.

- "Vous avez le mandat, patron ; je vous avertis tout de suite que le type de la consigne est coriace et que la police ne l'impressionne pas."

C'était vrai. L'homme éplucha le document, le tourna, le retourna, mit ses lunettes pour en examiner la signature et les cachets.

- "Du moment qu'on me décharge de ma responsabilité ..."

D'un geste résigné, mais désapprobateur, il désignait une grosse malle grise d'un ancien modèle, à la toile déchirée par endroits, qu'on avait entourée de cordes. Lucas avait exagéré en disant que cela puait, mais il s'en dégageait une odeur fade que Maigret connaissait bien.

- "Je suppose que vous n'allez pas l'ouvrir ici ?"

C'était l'heure du coup de feu, en effet. La foule se pressait aux guichets.

- "Il y a quelqu'un pour nous aider ?" demanda Maigret à l'employé.

- "Il y a des porteurs. Vous ne voulez peut-être pas que je la coltine moi-même ?"

La malle n'entrait pas dans la petite voiture de la P. J. Lucas la fit charger dans un taxi. Tout cela n'était pas très régulier. Maigret voulait faire vite.

- "On la monte où, patron ?

- Au laboratoire. Ce sera le plus pratique. Il est probable que Jussieu y est encore."

Il rencontra Torrence dans l'escalier.

- "Vous savez, patron ...

- Tu l'as trouvé ?

- Qui ?

- Le jeune homme ?

- Non, mais ...

- Alors, tout à l'heure ..."

Jussieu, en effet, était là-haut. Ils furent quatre ou cinq autour de la malle, à la photographier sur toutes ses faces et à tenter diverses expériences avant de l'ouvrir.

Une demi-heure plus tard, Maigret appelait le bureau du directeur.

- "Le patron vient de sortir," lui répondit-on.

Il le sonna à son domicile, apprit qu'il dînait ce soir-là dans un restaurant de la rive gauche. Au restaurant, il n'était pas arrivé. Il fallut attendre encore dix minutes ...

- "Excusez-moi de vous déranger, patron. Ici, Maigret, au sujet de l'affaire dont je vous ai parlé. Lucas avait raison. Je crois que vous feriez bien de venir, car il s'agit de quelqu'un d'important, et cela risque de faire du bruit ..."

Une pause.

- "André Delteil, le député ... J'en suis certain, oui ... D'accord ... Je vous attends ..." ... [...]
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Il paraît que ses lèvres tremblaient, qu’il a eu toutes les peines du monde à prononcer : « Votre portefeuille… »
Maigret fronça les sourcils. Quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, un assaillant dit : « Ton portefeuille ! »
Et, à cela même, on reconnaissait l’amateur, le débutant.

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Et, à son tour, d’une des cabines de l’hôtel, il appela le ministre de l’Intérieur. Ce fut le soir des dîners interrompus, un soir, pourtant, d’une douceur exceptionnelle, avec des promeneurs alanguis dans les rues de Paris. Il y en avait sur les quais aussi qui devaient se demander pourquoi, alors que la nuit n’était pas tombée, tant de bureaux s’éclairaient dans le vieux bâtiment du Palais de Justice.
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— Dites-moi, Lagrange…
Et, comme il se taisait, il surprenait un regard soudain plus ferme, un de ces regards aigus que les femmes, en particulier, vous lancent à la dérobée quand elles croient se sentir découvertes.
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[...] ... Tout de sutie, il avait remarqué l'air inquiet de sa femme. Parlant bas, à cause des portes ouvertes, il avait demandé :

- "Il attend toujours ?

- Il est parti.

- Tu ne sais pas ce qu'il voulait ?

- Il ne me l'a pas dit."

Si ce n'avait été l'attitude de Mme Maigret, il aurait haussé les épaules en grommelant :

- "Bon débarras !"

Mais, au lieu de rentrer dans sa cuisine et de servir le déjeuner, elle le suivait dans la salle-à-manger avec la mine de quelqu'un qui a besoin de se faire pardonner.

- "Tu es allé dans le salon, ce matin ?" questionna-t-elle enfin.

- "Moi ? Non. Pourquoi ?"

Pourquoi, en effet, serait-il entré dans le salon, qu'il avait en horreur, avant de se rendre à son bureau ?

- "Il me semblait bien.

- Alors ?

- Rien. J'essayais de me souvenir. J'ai regardé dans le tiroir.

- Quel tiroir ?

- Celui où tu ranges ton revolver d'Amérique." ... [...]
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