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EAN : 9782070300211
208 pages
Gallimard (02/12/2004)
3.9/5   29 notes
Résumé :

" Ne fais pas trop le malin. Quelqu'un qui sait ce qu'il dit t'annonce que le Tonnerre de Dieu n'arrivera pas à bon port. Ce quelqu'un a bien l'honneur de te saluer et de dire le bonjour à Mathilde. " Qui a bien pu écrire ces lignes couchées sur une feuille de mauvais papier qu'Émile vient de trouver dans sa cabine ? Qui ose lui gâcher son plaisir alors qu'il vient tout juste d'acheter son cargo après des années de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je ne vais pas jouer les vieilles habituées… c'est mon premier Simenon. — Non ? — Si ! — Meuh non ! — Mais si pourtant, je vous assure, ne me regardez pas comme ça avec cet air mi-apitoyé mi-rassurant. J'incline à croire qu'il y a des gens très bien qui n'ont jamais encore feuilleté un bon p'tit Maigret des familles. Et encore, j'ai trouvé le moyen d'en choisir un où il n'y a même pas de Maigret. C'est malin !
Bon, trêve de préambules oiseux, je vous épargnerai les raisons qui m'ont fait choisir celui-ci plutôt que tel autre, sachez seulement que ma bonne ville de Caen et mes souvenirs de la Côte Normande n'y sont probablement pas totalement étrangers.
Pas de Maigret, pas d'enquête dans cet opus, donc pas un policier du tout. Non, un vrai thriller.
Georges Simenon nous met une chape de plomb sur la tête pour créer une ambiance étouffante et électrique à souhait dans un huis clos absolument angoissant.
Lannec est un capitaine breton qui vient juste, au terme de vingt années de navigation, de pouvoir s'acheter son propre bateau de marine marchande.
Il n'a pas pu réunir seul la somme, mais s'est associé avec son second, Moinard, un taiseux fiable, compagnon de Lannec depuis des lustres. Mais même à eux deux, il en manquait encore un peu, que les banques ont accepté de prêter moyennant une signature de garantie d'une personne solvable.
Cette personne solvable, c'est la belle-mère de Lannec, la mère Pitard, une bourgeoise rentière de Caen, qui s'imagine représenter la haute, la raffinée, la noble société. Peut-être n'a-t-elle jamais vraiment digéré le mariage de sa fille avec un marin ?
Lannec voue une véritable exécration pour toute la famille Pitard, si collet monté, si condescendante à son endroit, si bourgeoise au sens le plus puant du terme. D'ailleurs, le choc des classes avec Mathilde sa femme est toujours très présent ; on ne mélange pas le saumon et le merlu.
Bref, Lannec est tout fier d'étrenner son Tonnerre-De-Dieu dans une navette de Rouen à Hambourg. Sa femme Mathilde a absolument tenu à être du voyage. Cela n'enchante pas Lannec, mais bon, il faut bien s'y résoudre.
C'est alors qu'en chemin, Lannec découvre un billet sur lequel est écrit que le Tonnerre-De-Dieu n'arrivera jamais à bon port. Ce n'est pas suffisant pour lui faire peur, mais tout de même, c'est intrigant. Qui a bien pu lui vouloir du mal ?
Et s'il n'était que cela, Mathilde rend la vie à bord impossible. L'ambiance de plomb nous oppresse de page en page.
Le point d'orgue de l'ouvrage se situe lorsque la radio annonce qu'un chalutier est en détresse au milieu d'une mer démontée. Aller lui porter secours, c'est risquer d'y rester soi-même.
Aller ou ne pas y aller ? Risquer le bateau et des vies d'hommes ? Ne pas tenir les délais et payer des indemnités de retard ? Est-ce que cela s'est jamais vu de ne pas porter secours à un ami en mer ? Est-ce que tout le monde saura garder sa tête froide dans sa coque de noix ballottée par les vents et les flots en furie ?
Un vrai bon thriller psychologique mais, à mon sens, amoindri par la fin que je trouve un peu molle et inutile par rapport à la formidable poussée d'adrénaline et d'anxiété que l'auteur a su faire monter auparavant. Mais, bien évidemment, ce n'est là que l'avis d'une lectrice dont c'est la première traversée avec Simenon, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Encore un roman qui se passe sur un bateau, "Le Tonnerre de Dieu", qu'Emile Lannec, Breton pur-sang, lequel a épousé par amour une Normande tout aussi pure-sang, Mathilde Pitard, vient tout juste d'acquérir. Il a donné une partie de l'argent, son second, Moinard, l'autre moitié mais le problème, c'est que la Banque - mettons-lui une majuscule, faisons comme en ces temps d'UE toute puissante - a voulu malgré tout une garantie. Et la garantie, c'est la belle-mère Pitard qui l'a donnée.

La belle-mère Pitard est-elle mauvaise, méchante, perverse, hantée par l'argent et la sécurité matérielle ? A ce dernier trait, on peut répondre oui sans risquer de se tromper beaucoup mais enfin, sur ce plan, ne sommes-nous pas tous un peu comme elle ? C'est vrai que se retrouver sans rien, dans la vie, c'est plutôt dur. le problème, qui n'en est pas vraiment un car, en théorie et sur le plan légal, Mme Pitard n'a pas tort, c'est qu'elle considère maintenant avoir des droits sur le "Tonnerre de Dieu" dont, les lèvres redoutablement pincées, elle désapprouve d'ailleurs le nouveau nom. Alors, forcément, ça crée un froid, l'une de ces atmosphères lourdes et grinçantes entre une belle-mère qui a toujours préféré d'ailleurs son fils, bien marié, bien établi, à sa fille, cette sans-retenue qui a trouvé le moyen de tomber amoureuse d'un marin breton.

Qu'à cela ne tienne, Lannec ne s'en fait pas trop : le "Tonnerre de Dieu" part en campagne. Mais voilà que Mathilde, comme ça, les yeux pleins d'une soudaine suspicion, exige d'accompagner son mari. le moyen de dire non même si ce n'est pas l'usage et si, rappelons-le, la présence des femmes sur les navires est censée porter malheur aux yeux de marins trop superstitieux ? Alors, bien sûr, Lannec essaie de savoir pourquoi Mathilde veut à tous prix venir, cette fois-ci. Mais il faut pratiquement lui arracher les explications au forceps, et à grands coups de scènes de ménage ! Peu à peu cependant, il comprend que sa foutue belle-mère a raconté pis que pendre sur lui à son épouse et que Mathilde, qui l'aime, il le sait bien, le suspecte, entre autres, de la tromper. Mais de la tromper vraiment : pas seulement une femme d'escale, par ci, par là. Une vraie tromperie, avec une femme qui l'attend, toute frétillante, dans un port.

Pour Emile, tout ça, c'est de la boue d'égout - tout à fait la mère Pitard, soit-dit en passant. Mais il est pénible, voire imprudent, de prendre la mer en emmenant ainsi, détachée de la terre, un petit bout de la mesquinerie pitardienne ! Se greffent là-dessus les soucis du fret, du transport, une affaire inattendue de moteurs qu'on lui demande d'embarquer dans la Baltique, ce qu'il accepte car, dame, faut bien faire du profit ! Seulement, la coque du "Tonnerre de Dieu" est en bois : les machines, il va falloir les arrimer sacrément bien, surtout en cas de coup de tabac ...

Car, comme toujours en mer, depuis que le monde est monde, il va falloir compter avec la météo.

La météo, pour l'instant, elle est plutôt pitardienne, si vous voyez ce que je veux dire . Elle boude, elle vente, elle souffle, elle pleut, elle est maussade et même mauvaise. On dirait qu'elle aussi accuse Lannec qui, certes, n'est pas un ange, rien qu'un brave homme un peu dur (dans le métier, il le faut, de toutes façons ), assez buté (il faut savoir se cramponner, sous peine de passer par dessus bord), têtu comme une bourrique (un vrai Breton ), bon capitaine cependant (il finira même par inspirer une forme d'admiration à sa femme avant que celle-ci ne rende son âme à Neptune), décidé à ramener le bateau, l'équipage et la cargaison à bon port, vaille que vaille.

Un marin, un vrai, ce Lannec. Seulement, bien sûr, ce n'est ni l'heure, ni l'endroit pour venir lui faire des scènes de jalousie et lui suggérer des choses auxquelles il ne comprend rien et qui l'exaspèrent et dont il sait bien qu'elles viennent direct de la belle-mère honnie ... ce qui l'incite malheureusement à boire et à répondre lui-même à l'idiotie de l'injustice par celle de la violence.

C'est ainsi qu'avec un Breton bon garçon mais têtu, une Normande avisée mais jalouse et une Mère - ah ! les Mères, chez Simenon , parfois sublimes jusque dans le crime, le plus souvent mégères, mesquines, froides, repliées sur leur amour pour l'autre fils (comme la mère de l'auteur lui-même) ou pour l'autre enfant (comme Mme Pitard), celles-là aussi prêtes à tuer, mais à petit feu, à coups de petits mots bien tranchants, bien vénéneux, qui font leur chemin dans un coeur sensible et naïf, un coeur qui, parce qu'il est filial, lui, pense qu'une Mère, c'est TOUJOURS bon, gentil, exceptionnel, qu'une Mère, ça ne ment JAMAIS et ça ne vous veut TOUJOURS QUE DU BIEN, à vous, la chair de sa chair, le sang de son sang, qui, pendant neuf mois de plus que tout autre au monde, a vécu avec vous, sur vous, partageant avec vous - et rien qu'avec vous - ce mystère et cette chaleur bienfaisante, unique, qu'est la chaleur intra-utérine ...

... Georges Simenon nous offre l'un de ces romans les plus vrais, les plus tristes et les plus amers. Les plus ironiques peut-être aussi puisque c'est sur la Mer, à laquelle nous retournerons tous et dont, paraît-il, nous sommes nés, cette Mer qui est notre Suprême Génitrice, qu'il place toute son action.

Illusion, illusion, que l'Amour Maternel Naturel, mes chères petites, mes braves petits - mes tout petits . Surtout chez Simenon. Lisez, oh ! oui, lisez "Les Pitard" mais ne vous laissez pas prendre comme Mathilde, cette pauvre Mathilde qui a tant aimé sa mère et qui, sur la fin, comprend trop tard que la garantie pour le bateau, et même, qui sait, le mariage consenti avec Lannec le Breton, sans oublier tous ces ragots, distillés par la voisine qui tirait les cartes, c'était pour ...

Bah ! vous le saurez bien assez tôt. Au cimetière, où l'on enterrera Mathilde, tandis que Lannec, fuyant ces funérailles où triomphe sa belle-mère, la Mauvaise Mère, la Mère-Phallique dans toute sa gloire, s'en va chercher à tromper sa douleur dans le fond d'un ou deux verres, au bistrot ... ;o)

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Roman dramatique d'un capitaine de bateau cargo et de son équipage ui vont être pris dans une tempête et sauver une partie de l'équipage d'un chalutier. L'ambiance est lugubre dans tout le roman, les personnages sont décrits crument à la manière classique de Georges Simenon. La description du sauvetage en mer est réaliste à l'extrême et nous nous voyons parmi ces hommes au milieu de la tempête.
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Parfois, le hasard me réserve de jolies surprises….Au terme de 2 Simenon choisis au hasard et lus dans la foulée, les points communs s'imposent. En vacances sur terre ferme, j'apprécie de partager 2 expéditions en mer, certes bien différentes.
Ecrit en 1934, « 45°à l'ombre » me transporte de l'équateur à Bordeaux à bord de l'Aquitaine, en compagnie du Docteur Donadieu. C'est le temps des colonies et Simenon parle de nègres, de jaunes comme il était admis à l'époque. On observe les petits tracas de la vie à bord à travers le regard du bon docteur. Les personnages sont variés et chacun est analysé au niveau psychologique. le voyage est parfois mouvementé et le paquebot prend l'eau au sens propre et au sens figuré…
« Les Pitard » a été écrit peu après en 1935. Il s'agit aussi d'une histoire de marin mais, cette fois-ci, on baisse la température et on prend la direction du nord à bord du « Tonnerre de Dieu » avec des marins pur-jus.Le commandant Lannec vient d'acquérir son bateau et sa femme, Mathilde née Pitard, fait parti du voyage. On partage la vie à bord et l'atmosphère y est sombre : le froid, la tempête, les problèmes du couple et un bateau en perdition… Suite à des malentendus, un drame survient à bord. Lannec cherche les responsabilités.
Les thèmes chers à Simenon sautent aux yeux après ces 2 moments de lecture : la mer que l'on retrouve dans de multiples ouvrages et surtout la description psychologique des personnages. Les climats diffèrent mais l'être humain reste le même, capable du bien comme Donadieu ou du mal comme Mme Pitard.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il aurait préféré que sa femme eût prit dix, vingt, cinquante amants ! Il aurait préféré être le capitaine le plus cocu de la marine marchande. Ce qu'il n'admettait pas, ce qui le mettait hors de lui, ce qui lui enlevait tous ses moyens, c'était de ne pas comprendre.
- Pourquoi diable s'obstine-t-elle ?
On ne fait rien sans raison, même quand on est une femme. Et ce n'était pas une vie pour elle de passer des semaines enfermée dans une cabine de cargo.
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[...] ... - "Tribord, toujours tribord, tribord toute, tonnerre de Dieu !

- Le bateau n'obéit plus ..."

Il n'avait plus d'aire. Pour lui en donner, il fallait faire marche avant et s'éloigner des naufragés.

- "De un !" claironna un matelot qui avait hissé un corps.

On pataugeait dans le mouillé, dans le désordre, dans l'incertain et Lannec était le seul à voir l'épave désormais abandonnée se rapprocher du Tonnerre du Dieu.

- "Attention, Mathias ! ... Pare à mettre en route dès que je le dirai ..."

Car Mathias devait être en bas. C'était son rôle de rester muet et invisible mais d'enregistrer tous les ordres.

Sur le pont, on courait, on se heurtait, on criait des mots qui se heurtaient dans le vacarme.

Et des formes noires barbotaient dans l'eau. Une encore passa, comme emportée par le courant, et se perdit dans la brume. Il y avait des voix proches et des voix lointaines, il y avait les hurlements de ceux qui étaient dans l'eau.

Et soudain des vitres se brisèrent. Lannec, en se retournant, aperçut sa femme qui passait par le hublot de la chambre de veille et, comme une folle, courait vers l'arrière.

- "Mathilde !"

Elle n'entendait pas. Peut-être était-elle devenue vraiment folle ? Elle semblait fuir un danger, coûte que coûte, sans regarder derrière elle.

- "Arrêtez-la !"

Il n'y avait personne pour s'occuper d'elle, car tous les hommes étaient penchés sur le bastingage et halaient des naufragés.

Lannec eut, aiguë, l'intuition d'un malheur. Il entendit murmurer dans son oreille le mot :

- "Assassins !"

Il ne pouvait pas quitter son poste. C'était de lui que tout dépendait. Lui seul présidait encore à la marche du bateau qui, sans impulsion, dérivait sur l'épave.

- "Quelques tours en avant ..." dit-il dans le porte-voix.

Juste de quoi piquer du nez dans la direction contraire et éviter le choc avec le chalutier.

Il n'apercevait plus Mathilde. Il se pencha pour la chercher des yeux, juste à temps pour la voir grimper sur le bastingage et se jeter à l'eau.

- "Ma femme ! ... Vite ! ..."

Une porte s'ouvrit. Un homme passa en courant. Une silhouette passa par dessus bord et Lannec cria encore :

- "Stoppez les machines !"

C'était Langlois qui avait plongé derrière Mathilde alors qu'on hissait encore, cramponnés à leur bouée, deux marins hagards du Françoise.

Lannec ne pleurait pas. Ses prunelles affolées regardaient en tous sens et il faisait un effort surhumain pour ne pas quitter sa place. ... [...]
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Citation :
[...] ... Quelqu'un aurait-il eu l'audace de saboter sa machine ? Il arriva tout là haut, près du pilote qui n'en avait plus que pour un quart d'heure à rester à bord.

- "Un coup de calvados ?"

C'est un rite qu'on accomplit sans même y penser. Il emplit deux verres, comme la première fois. Moinard lui jeta un coup d'oeil qui voulait dire :

- "Je peux descendre ?"

Un brave homme, Moinard, qui tenait sa place de second comme s'il n'eût pas été à moitié propriétaire du bateau.

- "Attends encore un instant."

La Seine s'élargissait. Malgré le rideau de pluie, on devinait un nuage lumineux au-dessus du Havre et les barques de pêche devenaient plus nombreuses autour des bans de sprats.

- "Que disent-ils, à Rouen, depuis que je suis devenu patron ?

- Que vous avez eu de la chance !" répondit simplement le pilote en donnant lui-même un quart de tour à la barre.

- "Il n'y a pas de jaloux ?

- Il y en a toujours.

- Qui, par exemple ?

- Moi, vous savez, je n'écoute pas beaucoup ...

- La rincette ? ..."

Les verres s'entrechoquèrent. Le pilote siffla pour appeler le bateau qui devait le reprendre à bord.

- "Il paraît que vous emmenez votre femme ? C'est comme certains Anglais. Peut-être que ça a du bon ..."

Ils pensaient à tout autre chose en regardant les rares lumières dans le brouillard d'eau.

- "Voilà mes gens ! Battez un peu en arrière."

Moinard manoeuvra le télégraphe. Le navire freina dans le courant et on perçut des voix dans la nuit, puis un choc léger contre la coque.

- "A bientôt !" dit le pilote en tendant la main.

- A bientôt !"

Encore quelques minutes de manoeuvres et, le Tonnerre de Dieu enfin libre, Lannec donnait l'ordre de mettre en avant toute.

Il entrait en mer pour de bon, avec son bateau ! Il clignait de l'oeil vers le phare de La Hève qu'il avait repéré tant de fois, et il retrouvait un peu de son enthousiasme de la nuit.

- "Georges !"

C'était rare qu'il appelât Moinard par son prénom.

- "Y a un salaud qui a voulu me faire une blague." ... [...]
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De même que, dans son demi-sommeil, il avait presque toujours deux couches de pensées, l'une tenant davantage du rêve et l'autre de la réalité, il parvenait maintenant, à son insu, à superposer deux ordres de préoccupations.
Son regard ne quittait pas le FRANÇOISE et il manœuvrait son navire avec un sang-froid absolu. Pourtant un problème continuait à s'agiter dans une autre région de son esprit.
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- Alors, comme ça, il y a un fantôme à bord et tu l'as vu !
- Cette nuit dans la cambuse...
- Avec un drap blanc, naturellement ?
Campois fit signe que oui. Le bosco arrivait et attendait qu'on s'occupât de lui en faisant semblant de penser à autre chose.
- Il a parlé anglais, précisa Campois.
- Et il a emporté un jambon, m'as-tu dit ?
- Le plus gros.
- Les fantômes anglais doivent aimer le jambon, murmura Lannec, rêveur.
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Mila Boursier, libraire à La Grande Ourse à Dieppe, nous parle du roman "L'homme de Londres" de Georges Simenon. Dans ce polar, l'auteur ne nous parle pas de Maigret, mais d'un homme qui prend une mauvaise décision un soir à Dieppe. de fil en aiguille, le lecteur parcourt les rues de la ville dans une haletante chasse à l'homme.
Un entretien mené à Dieppe, à la librairie La Grande Ourse.
Vidéo réalisée par Paris Normandie.
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