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Commissaire Maigret - Romans et ... tome 76 sur 103
EAN : 9782253142317
155 pages
Le Livre de Poche (04/06/2003)
3.96/5   98 notes
Résumé :
En six mois, cinq femmes seules ont été assassinées à Montmartre. Un défi pour Maigret : une conversation avec un psychiatre lui fait découvrir quil lui faut dabord comprendre le mécanisme mental de l'assassin.
En annonçant larrestation dun faux coupable, il espère pousser le vrai à se manifester de nouveau. Le dispositif policier exceptionnel mis en place à cette occasion va se révéler efficace.
Encore faut-il comprendre les motifs du criminel. Et lor... >Voir plus
Que lire après Maigret tend un piègeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Ce roman pourrait être titré : "Maigret prend des risques"
En effet, pour débusquer un tueur en série qui a déjà cinq meurtres de femmes à son actif, le commissaire monte une traque, d'abord en faisant croire que l'assassin est peut-être interpellé, puis en tendant une souricière (d'où le titre choisi par Simenon) au tueur en lui fournissant des appâts…

Comme souvent quand je lis un Maigret adapté au cinéma ou à la télévision, je ne peux m'empêcher de comparer roman et adaptations.

Dans ce cas, j'ai deux références : le film de 1958 de Jean Delannoy et, le téléfilm de 1996 avec Bruno Cremer.

Le film de Delannoy est un petit bijou, mais le scénario prend des libertés avec le texte original, en laissant par exemple, plus d'importance au personnage d'Yvonne Moncin, joué par Annie Girardot, et en donnant des occasions à Maigret/Gabin de faire son "numéro" de colérique.

Le téléfilm avec Bruno Cremer, est plus fidèle au roman, avec la place que Simenon avait donné aux journalistes de l'époque (1955) qui font le siège du bureau du quai des orfèvres.

Pour en revenir au roman, c'est un bon Maigret, avec un récit au rythme soutenu, et des personnages décrits de main de maître en quelque phrases.
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Un mois d'août caniculaire des années 50.

En six mois, à la nuit tombée, cinq femmes seules ont été tuées, poignardées, leurs habits lacérés. Les rues désertes du XVIII ème arrondissement parisien ont été les témoins silencieux d'un même processus criminel, celui d'un assassin probablement unique.

Maigret, au Quai des Orfèvres, s'éponge le front. La moiteur de l'air ? Oui, mais pas seulement ...

L'enquête en cours le tracasse. Il lui manque un suspect et ne possède pas le moindre indice. A quand la prochaine victime ? Il ne peut mener ses patientes habitudes d'investigation. Ses méthodes intuitives si chronophages sont sans effet. Sa routine lente et laborieuse peine, ne ramène rien. le temps, sur cette affaire, désormais presse et il le sait. le commissaire doit agir. Vite. Innover s'il le faut, se résigner peut-être à d'autres méthodes que les siennes. Sa hiérarchie, les faits eux mêmes, le poussent à l'action précipitée. Il déteste çà, cette tension de chaque instant, l'absence de repères humains dans l'urgence pourtant nécessaires. Tout le perturbe et le mine. Il ne peut être le buvard patient de ce que serait un suspect à sa disposition, malheureusement absent à ses côtés; l'éponge attentive de ce qu'il montrerait et cacherait, de ce qu'il semblerait être mais ne serait pas; le témoin de ce qui l'animerait, le rongerait et l'obsèderait. le temps lui manque à l'écoute de "homme nu" recherché, enfin d'en comprendre les forces, les faiblesses, les douleurs d'âmes, ce qui peut faire jaillir de sa vie normale le désir subi ou lentement mûri de tuer, la force de passer à l'acte.

Là, pour cette affaire, le terrain de jeu policier, d'ordinaire rétréci à un tissu social particulier (éclusiers, marins, notables d'une petite bourgade ...), s'agrandit à la démesure d'un arrondissement parisien où chaque habitant parmi tant d'autres devient suspect. Tant d'hommes, tant de toits, tant de vies, tant d'intimités, de squelettes dans les placards ! le tueur à l'affût peut être n'importe qui. Ce n'est pour Maigret qu'une silhouette vague dans la nuit, une ombre diaphane qui lui échappera sans cesse, tant qu'il ne lui donnera pas un soupçon de matérialité, un embryon de portrait.

Un psychiatre renommé, au cours d'un dîner informel, le conseille, lui laisse entrevoir une possibilité d'action: le tueur désire être démasqué, souhaite effacer une vie terne par un coup d'éclat, il tue et attend qu'on l'interroge. le dépecer de ses crimes au profit d'un innocent accusé à tord devrait l'extraire de sa tanière.

Les couloirs de la P.J. bourdonnent. Les flashs crépitent. Les journalistes sont aux aguets, questionnent en vain. le tueur enfin arrêté, pense t'on. On le travaille derrière une porte close. Il a les menottes. Des indices de ci de là: c'est lui, sûr et certain. Les aveux ne sauraient tarder. Ne pas louper le scoop, les rotatives attendent, tournent déjà ...

Le piège se referme..

Le suspect n'est qu'un leurre, un appât, un simple policier. L'orgueil supposé du tueur devrait le faire sortir du bois alors que tout l'arrondissement est quadrillé.

.... la suite appartient au récit.

Atypique ce Maigret paru en 1955, au-delà du fait que c'est la première fois (pour ce que j'en sait) que Simenon utilise le thème, peu courant à l'époque, du tueur en série ?

Oui et non.

Oui dans le sens où, longtemps au fil des pages, un Maigret nouveau semble être né. le marque-page, fiché entre les pages à mi lecture, sépare un amont d'un aval. On suit, tout d'abord, le déroulé orthodoxe d'une enquête policière classique, d'un thriller moderne où l'angoisse monte peu à peu. Simenon avance, pion après pion, en terre de roman policier procédural. le piège tendu s'organise, méthodique, factuel, dans la prévision du moindre détail, dans la gestion de ses adjoints qui, autour de Maigret, à sa botte, n'ont jamais été aussi nombreux à répondre à la matérialité précise de ses ordres. Seul le psychiatre s'appesantit sur la psychologie du tueur, Maigret n'en a pas le temps, il laisse à un autre le soin de ses réflexions habituelles. Il se fait organisateur minutieux, tour de contrôle pragmatique, planificateur du moindre rouage d'une mécanique qu'il souhaite parfaitement huilée. Il n'avance plus à vue, à l'intuition. Un nouveau Maigret est venu. Tout aussi crédible.

Non dans le sens où la seconde partie, s'ouvrant sur une arrestation et un interrogatoire, resserre les boulons autour d'un Maigret redevenu lui-même, à l'écoute de son ressenti, peu soucieux des preuves, aux aguets de "l'homme nu" qu'il se doit de pousser aux aveux. Un huis clos se referme sur deux hommes, l'un renaissant à ses méthodes, l'autre prêt inconsciemment à tout expliquer pour peu que le premier trouve les bons mots. le suspect, alors que le seul indice contre lui ne pèse rien, se fait souris devant le chat. Maigret cherche le mobile, pièce fragile mais capitale dans le jeu en cours, celui d'un tueur en série n'étant souvent qu'une ombre légère et improbable, une aiguille dans la botte de foin d'une psyché perturbée. "L'homme nu", longtemps se fera attendre, il faudra aux aveux le temps d'une autre inculpation que la sienne .... Quelqu'un d'autre intervient en devant de scène. Bougre de Simenon au service d'une intrigue à tiroirs.

Le très long face à face final, anthologique pour le moins, montre un Simenon très à l'aise dans les dialogues habiles qu'il monte patiemment. J'y ai entrevu une similarité avec celui de "Garde à vue" entre Serrault et Lino Ventura (quel film...!).

Le prologue, en enquête procédurale type inhabituelle chez Maigret, étonne, dépayse et montre l'auteur sous un autre jour, pragmatique et matériel. "Maigret tend un piège" vaut amplement le détour via le suspens qui longtemps l'anime et ces deux hommes, au final, aux aguets l'un de l'autre. Maigret ne sortira pas indemne du duel.

PS: Simenon offre un contraste marqué entre l'obscurité des nuits d'août où la mort frappe et la luminosité, la chaleur accablante des jours qui les entourent. Apparaît ainsi un portrait d'assassin coincé entre Dr Jekyll et Mister Hyde, voisin aussi de celui de Jack the Reaper, tous deux associant la violence nocturne anonyme, l'insertion diurne banale d'un individu lambda dans la société, le désir d'en finir avec quelque chose qui les ronge.

Lien : https://laconvergenceparalle..
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Oublions d'emblée la moche couverture-2017-à-bouton de "Maigret tend un piège" (On a le droit d'aller dénicher chez les bouquinistes le même opus de 1955 avec les magnifiques couvertures sépia des rééditions "Simenon" de l'an 2000) car malheureusement "Nos" pas-Z-amis-les-branchouilles - tels Attila le Raffiné - sont arrivés au Livre de Poche pour "moderniser" les couvrantes des Simenon depuis 1 ou 2 années !!! Bref : "Aïe-aïe-aïe... Ouille-ouille-ouille... Aïïe !", comme chantait Dutronc (Jacques)...

"Le mystère Marcel Moncin" mérite beaucoup mieux que la vision d'un gros bouton et une vue-clicheton des escaliers de Montmartre en plongée... Passons.

Dans ce livre de 1955 (certainement bouclé en 8 jours : 1 jour/chapitre), Jules Maigret s'énerve beaucoup et prend des risques incroyables : obligé qu'il est de composer avec les manies et la psychologie filandreuse d'un tueur en série et la vie des ménagères un peu enrobées ou celle des auxiliaires féminines de la P.J. en guise d' "appât" ...

Rémanence de la poésie descriptive des titres (à la Jules Verne) : " 1 - Branle-bas au Quai des Orfèvres ; 2 - Les théories du professeur Tissot ; 3 - Un quartier en état de siège ; 4 - le rendez-vous de l'auxiliaire ; 5 - La brûlure de cigarette ; 6 - Le partage du complet gris-bleu ; 7 - A la grâce de Dieu ! ; 8 - La mauvaise humeur de Moncin.

On sourit de la psychologie bien macho (et rouée) de Maigret, de Mme Maigret-aux-cuisines (et aux petits soins avec son "workaholic" de mari), du démontage par Maigret de la psyché d'un tueur en série sous l'emprise de deux "femelles" (respectivement, sa maman et sa légitime...).

On se régale... comme d'habitude, c'est si bien écrit... même si - bon ! - la vraisemblance de la psychologie de ce nouveau "Jack l'Eventreur" du XVIIIème montmartrois fait naître un petit sourire dubitatif sur nos lèvres...
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Je n'avais jamais lu des ouvrages de Simenon jusqu'à présent et c'est par hasard que j'ai retrouvé cet ouvrage dans ma cave (eh oui, j'ai un peu des livres de partout chez moi par manque de place, je suppose que certains d'entre vous doivent connaître ça). Toujours est-il que ce n'est pas parce que je l'ai trouvé dans ma cave que cet ouvrage est complètement démodé. Bien au contraire...

Le commissaire Maigret à cette fois-ci à faire avec cinq meurtres de femmes dans un quartier précis de Paris. Ces femmes n'on a priori rien en commun puisqu'elles sont toutes issues de milieux différents, ne se sont jamais rencontrées, ne fréquentent pas le même docteur ni le même coiffeur et pourtant, elles ont été choisies. Pourquoi ? Hormis le lieu de leur mort qui les relie, pourquoi elles et pas d''autres ? Voilà la grande énigme que Maigret va devoir résoudre mais comment va-til s'y prendre n'ayant pas la moindre piste ?Peut-être suffirait-il de prendre l'assassin à son propre jeu mais comment ?

Un ouvrage très plaisant (même pour moi qui ne suis pas forcément une adepte des romans policiers), vite lu et aux rebondissements souvent inattendus. Une écriture fluide et limpide, bref un bon moment à passer !
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"Maigret Tend Un Piège" m'a captivée. Je l'ai lu tout d'une traite mais il faut bien avouer que j'ai un faible pour les histoires de tueurs en série. Or, ainsi que nous le disait Eustrabirbéonne dans un post que je n'ai malheureusement pas retrouvé, "Maigret Tend Un Piège" est le seul volume de la série, en tous cas jusqu'ici, où Simenon se soit mis en tête de traiter le cas de ces assassins très spéciaux.

Cinq meurtres. Toutes des femmes, petites et rondes. Dans le même quartier, le XVIIIème arrondissement parisien, territoire de l'inspecteur Lognon. Toutes ont été tuées à l'arme blanche mais aucune trace de viol. Rien que les vêtements et les sous-vêtements lacérés sauvagement. La Police piétine et Maigret se sent très mal à l'aise, voire carrément impuissant. Lors d'une soirée chez son ami, le Dr Pardon, il rencontre le Pr Tissot, qui s'occupe des internés à Sainte-Anne, et à l'issue d'un long et passionnant entretien, prend la décision de "provoquer" l'assassin en organisant le faux interrogatoire d'un faux suspect, tout cela aux yeux de toute la presse qui, fidèle à elle-même et sans que Maigret confirme à un seul journaliste qu'il est dans le vrai en en déduisant que l'on a coincé le tueur, s'en va immédiatement claironner la nouvelle dans tout Paris.

L'attribution de ce qu'il peut considérer comme "ses" exploits va-t-elle faire bouger l'assassin et, surtout, lui faire commettre un faux pas ?

Avec toute la discrétion possible, un gigantesque filet est tendu dans le quartier où opère le tueur. Auxiliaires féminines, inspecteurs avec leurs femmes débarquant dans les meublés pour jouer les touristes, flics en civil et invisibles, voitures banalisées et vigilantes, tout le monde est sur le pied de guerre. Et ça marche. Ou presque. le meurtrier s'attaque à une auxiliaire féminine mais parvient à lui échapper. La jeune femme a cependant réussi à arracher un bouton de son veston et c'est grâce à ce bien maigre indice que Moers, toujours fidèle au poste, va remonter la piste. Des noms apparaissent et, une fois les alibis confirmés, il ne reste plus qu'une seule possibilité.

Seulement voilà, le meurtrier refuse de s'expliquer, refuse d'avouer. Il sait bien que le dossier de Maigret, reposant sur un bouton, est plutôt maigre et que, même s'il le récupère, l'ineffable juge Coméliau va faire la grimace ... En outre, l'homme est-il à peine inculpé que, coup de théâtre, un nouveau crime s'accomplit. Toujours dans le XVIIIème et avec le même mode opératoire. Une petite bonne de dix-neuf ans, qui revenait du bal dans une jolie robe de tulle bleu, et qui se retrouve lardée de coups de couteau et allongée, sans vie, sur le pavé parisien.

C'est Lognon - un Lognon un peu allégé dans cet épisode car, sa femme étant en cure, il se sent plus "joyeux" et ose arborer chapeau de paille et même cravate rouge - qui appelle Maigret chez lui à minuit dix pour le prévenir. Aussitôt, le commissaire est sur les lieux. le découragement le prend et puis ...

Et puis, fidèle à lui-même, Maigret, tel un pachyderme furieux, s'apprête à foncer sur les personnes qu'il soupçonne - à bon droit - d'avoir voulu "sauver" un tueur froid et sans âme. La charge est brutale et les aveux, presque immédiats. Pour le "sauveur" en question, cet aveu est, il est vrai, la victoire ultime remporté sur l'autre "sauveur" éventuel, lequel, malgré tout l'amour qu'il porte à l'assassin, n'a pas osé aller jusqu'à voler une vie innocente.

L'analyse psychologique traite évidemment avant tout du caractère de l'assassin mais ne présente que le point de vue de Maigret, lequel flaire, devine mais n'obtient rien en retour. L'auteur ne se risque pas à des hypothèses trop hasardeuses. Mais il se montre plus assuré en ce qui concerne la personnalité des "sauveurs." de tels personnages existent, tout le monde le sait, bien que personne ne le comprenne très bien, des êtres capables de sauver un tueur fou tout en sachant qu'il est fou et en acceptant même de vivre à ses côtés.

Reste une question essentielle : le tueur aurait-il tué sans l'omniprésence, dans sa vie, et cela depuis l'enfance, de ses "sauveurs" ?

Simenon ne nous donne aucune réponse. Mais la psychiatrie actuelle ferait-elle mieux ?

"Maigret Tend Un Piège" est l'un des meilleurs de la série. Ne le manquez pas, surtout si vous vous intéressez à l'énigme que posent ces tueurs qu'on appelle "en série." D'autant que Simenon s'est bien renseigné, on le sent bien, avant d'écrire son livre, lequel est noir mais criant de vérité. ;o)
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Citations et extraits (56) Voir plus Ajouter une citation
Un seul coup de couteau. Lacérations.
C'était hideux et monotone. On avait renforcé la police du quartier des Grandes-Carrières. Lognon avait comme ses collègues, repris ses vacances à une date ultérieure. Les prendrait-il jamais ?
Les rues étaient patrouillées. Les agents étaient planqués à tous les points stratégiques. Ils l'étaient déjà lors des deuxième, troisième, quatrième et cinquième assassinats.
- Fatigué ? demanda Mme Maigret en ouvrant la porte de leur appartement au moment précis où son mari atteignait le palier.
- Il fait chaud.
- Toujours rien ?
- Rien.
- J'ai entendu tout à l'heure à la radio qu'il y avait eu un grand remu ménage au Quai des Orfèvres.
- Déjà ?
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[...] ... - "Allô ..."

Sa voix était enrouée.

- "C'est vous, monsieur le commissaire ?

- Qui est-ce qui parle ?

- Ici, Lognon. Je vous demande pardon de vous déranger ..."

Il y avait quelque chose de triste dans la voix de l'inspecteur Malgracieux.

- "Oui. Je t'écoute. Où es-tu ?

- Rue de Maistre."

Et, baissant le ton, Lognon poursuivait comme à regret :

- "Un nouveau crime vient d'avoir lieu ... Une femme ... A coups de couteau ... Sa robe a été lacérée ..."

Mme Maigret avait fait de la lumière. Elle vit son mari, resté couché jusque là, se mettre sur son séant et se frotter les yeux.

- "Vous êtes sûr ? ... Allô, Lognon ?

- Oui. C'est toujours moi.

- Quand ? Et d'abord, quelle heure est-il ?

- Minuit dix.

- Quand cela a-t-il eu lieu ?

- Il y a environ trois quarts d'heure. J'ai essayé de vous atteindre au Quai. J'étais tout seul dans mon service.

- J'arrive ...

- Encore une ?" questionna sa femme.

Il fit signe que oui.

- "Je croyais que l'assassin était sous les verrous ?

- Moncin est à la Souricière. Appelle-moi la P. J. pendant que je commence à m'habiller.

- Allô ? ... La Police Judiciaire ? ... Le commissaire Maigret va vous parler ...

- Allô ? Qui est à l'appareil ?" grommela Maigret. "C'est toit, Mauvoisin ? Tu es déjà au courant, par Lognon ? Je suppose que notre homme n'a pas bougé ? Comment ? ... Tu viens de t'en assurer ? ... Je m'en occupe ... Veux-tu m'envoyer tout de suite une voiture ? ... Chez moi, oui ..." ... [...]
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On était le 4 août. Les fenêtres avaient beau être ouvertes, on n’en était pas rafraîchi car elles faisaient pénétrer un air chaud qui semblait émaner du bitume amolli, des pierres brûlantes, de la Seine elle-même qu’on s’attendait à voir fumer comme de l’eau sur un poêle.
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" on nous demandait jadis :
"- au moment du crime, l'accusé était-il responsable de ses actes ?
"et le mot responsabilité avait un sens assez précis.
"Aujourd'hui, c'est la responsabilité de l'Homme avec une majuscule qu'on nous demande, à tel point que j'ai souvent l'impression que ce ne sont plus les magistrats et les jurés qui décident du sort d'un criminel, mais nous les psychiatres.
"Or, dans la plupart des cas, nous n'en savons pas plus que le profane.
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Il ne devait être resté que le quart des Parisiens à Paris et tous devaient penser avec la même nostalgie aux autres qui avaient la chance, à la même heure, de se tremper dans les petites vagues ou de pêcher, à l’ombre, dans quelque rivière paisible.
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Vidéo de Georges Simenon
"L'Homme de Londres", Georges Simenon, aux éditions le libre de poche
Mila Boursier, libraire à La Grande Ourse à Dieppe, nous parle du roman "L'homme de Londres" de Georges Simenon. Dans ce polar, l'auteur ne nous parle pas de Maigret, mais d'un homme qui prend une mauvaise décision un soir à Dieppe. de fil en aiguille, le lecteur parcourt les rues de la ville dans une haletante chasse à l'homme.
Un entretien mené à Dieppe, à la librairie La Grande Ourse.
Vidéo réalisée par Paris Normandie.
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