Des jours et des nuits ou Le Rire de Sara

Mademoiselle, Madame, que feriez vous si un riche et bel homme déclarait vous avoir connue, il y a 3000 ans ? Vous étiez amoureux et amants!
Cet Argentin a quitté son hacienda, ses amis et sa compagne, car il Vous a vue, dans son rêve? Il est là, à votre porte, et donne même des détails sur votre cicatrice, cachée au monde entier...

Ricardo Vacareza a rencontré Yanpa, un indien Tehuelches . Yanpa parle de l'argentin comme d'un chaman qui voit la Vérité :
" ...Une seule existence? On vit et on meurt à l'infini..."

Une psy , Adelma Maizani parle de "Facture temporelle et de Cryptomnésie: un " rappel inconscient de faits vus ou lus, mais oubliés..."
Cette Sara que Ricardo recherche, il la retrouve en Grèce, ( elle s'appelle Dora! "Yeux en amande, prunelles lumineuses, un grain de beauté pur noir de jais") sans tenir compte de la Volonté et la malédiction des Dieux...

"Et si la clé de nos difficultés actuelles se trouvait dans nos existences passées ? C'est l'hypothèse, dérangeante, de la « karmathérapie », qui séduit de plus en plus de patients et de psys. Voyage à travers le temps....

"You won't believe me
Tu ne me croiras pas
All you will see is a girl you once knew
Tout ce que tu verras est une fille que tu as une fois connue"
Don't cry for me, Argentina. Madonna.

le sujet du livre : la réincarnation d'un couple, fou d'amour.
"On vit, on meurt, on vit, on meurt... à l'infini." (p 451)
Pendant 3000 ans... ça fait long quand même.
Ce couple possède des caractéristiques physiques constantes, lui toujours homme, elle femme, quels que soient les cycles de renaissance.
Je sais pas moi, mais j'aurais bien vu un papillon se poser sur Sa fleur, celle qu'il aurait reconnue entre toutes dans ce vaste pré ...mon côté fleur bleue ^^ mouais...suis pas douée pour les histoires, bref.
Je n'ai pas réussi à plonger dans cette histoire de vies multiples, peut-être parce qu'elles se ressemblaient trop les unes aux autres.
Toutefois ce roman parle de voyages, de la Crète et de ses sites archéologiques, c'est très agréable. L'écriture est belle.
(nota bene pour ma prochaine renaissance : si tu le cherches, le livre est rangé dans la biblio du grenier)

Argentine, Buenos Aires, années trente.


Le fortuné Ricardo Vacarezza a un problème de taille : depuis peu, des rêves récurrents l'assaillent, où il s'exprime avec la voix d'un autre homme dans une langue inconnue et fait l'amour avec une femme mystérieuse…


La rencontre de l'indien Yanpa le désignant comme chaman malgré lui n'arrange rien à l'affaire ;


et voilà notre héros condamné à se confronter à une psychanalyste d'obédience jungienne afin d'interpréter propos oniriques et visions impromptues !


En est-il des songes de Ricardo comme des remous politiques qui secouent l'Argentine d'alors ?


De fait, à la tête de l'État comme dans les interstices du psychisme, "il y a des remises en ordre plus assassines que les plus grands désordres".


Pour redevenir "maître dans la maison", Ricardo doit entamer un voyage jusqu'en Grèce où l'attend selon lui l'élue de son coeur, dont il est séparé depuis rien moins que trois mille ans...


*


Gilbert Sinoué surprend par ce récit plus "moderne", sinon moins enlevé, que ses précédents opus, l'inoubliable Livre de Saphir et L'Enfant de Bruges.


Chacun jugera sur pièces cette histoire qui mêle, jusqu'au vertige, temporel et existentiel, réincarnation et amour absolu.


En gardant à l'esprit une phrase dont la passion humaine vient ici sublimer la facture anodine : "Nous rêvons tous. Combien sommes-nous à réaliser nos rêves ?"




Quatrième de couverture :


« Essayerais-tu de me dire que l'on peut entrevoir l'avenir? demanda Ricardo.


- L'avenir et le passé.


- Nous connaissons tous notre passé. Où est l'intérêt?


- le passé dont je parle, c'est celui d'avant le passé et de tous les autres passés. Serais-tu donc assez naïf pour imaginer que l'on vive une seule existence? On naît, on meurt, on vit, on meurt... à l'infini. »

site de l'auteur : http://www.sinoue.com/

note :
souvenir de lecture
Enfin, souvenir est un bien grand mot...
je me souviens surtout que je n'avais pas aimé...

Les 3 premières pages (qu'on pourrait croire écrites par cette chère Barbara Cartland) m'ont donné envie de très vite refermer le bouquin...
et puis j'ai poursuivi bienheureusement ma lecture.
Le sujet de réincarnation, qui nous laisse penser que l'on mourra et vivra à l'infini n'est pas pour me déplaire (même si je ne suis que très moyennement convaincue)... Il n'est pas ici traité de manière rassurante !!!
On se laisse prendre à cette histoire farfelue et, au fil des pages, on accompagne Ricardo dans sa quête. Finalement, c'est un assez bon roman qui nous balade dans plusieurs pays et qu'on lit facilement.

Gilbert Sinoué est un conteur et il aime raconter des histoires aux adultes. Dans ce roman, il raconte un amour qui se réincarne et traverse le miroir de la mort. Une sorte de mythe d'Orphée revisité. Malgré quelques faiblesses on se plait à suivre le périple de Ricardo richissime argentin. Ce dernier va renouer avec son histoire millénaire au travers de ses rêves. Il a vécu plusieurs vies mais dans chacune d'elle, il a aimé la même femme, Sara. Sa quête va le conduire à l'autre bout du monde et la fin nous prouvera que les jours et les nuits s'enchaînent comme la vie, la mort et encore la vie.