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Nicolas Richard (Traducteur)
EAN : 9782072861031
192 pages
Gallimard (01/10/2020)
3.66/5   126 notes
Résumé :
« Dix mille ans ou dix mille jours, rien ne peut arrêter le temps, ni changer le fait que j'aurai soixante-dix ans au cours de l'Année du Singe. Soixante-dix ans. Un simple nombre, mais qui indique le passage d'un pourcentage significatif du temps alloué dans le sablier. Les grains se déversent et je remarque que les morts me manquent plus que d'habitude. Je remarque que mes propres larmes me brûlent les yeux, que je cours moins vite et que ma notion du temps qui pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Patti Smith,ce nom écrit sur le sac US de mes années collège,cette photo en noir et blanc sur la pochette de " Horses" qu'on écoutait dans une brume d'encens au patchouli ...
Le temps a filé,le temps,le temps,mais qu'est-ce que le temps ?

Il y a du Lewis Caroll dans cette errance,entre autres ! Patti Smith traverse les saisons de cette année 2016 en guettant des signes,entre rêve et réalité.

Tout se mélange et on s'égare dans son esprit foisonnant. Entre humour et émotion, références à ses héros tutélaires, un panthéon personnel qui l'aide à se souvenir, à réfléchir, à avancer,trouvant refuge dans des méditations,cherchant des preuves comme des talismans.
La mort et la vie se côtoient,le blanc,le noir.Elle va perdre des amis proches,la vieillesse arrive,la réalité c'est aussi " l'insupportable escroc aux cheveux jaunes",élu le mois anniversaire de ses 70 ans.
De tous ces bouleversements,elle tire un élan vital fait d'un assemblage de sages pensées et de réflexions oniriques,un endroit sans limites,un bain de jouvence qui nous éclabousse d'une fraîcheur vivifiante.
Patti Smith elle est immortelle.
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Carnets de route de Patti Smith dans les déambulations de la vie, la mort, l'Amérique de Trump, la musique, l'art, la poésie, la photographie, cette année de singe selon le calendrier chinois où elle aura 70 ans. Une balade qui fait du bien sans comprendre pourquoi, juste la sensation d'avoir passé un agréable moment avec une grande dame.
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Je suis fan de la première heure de Patti Smith et j'avoue qu'elle avait mis la barre très haute avec "Just kids" dont je collectionne les diverses versions illustrées.
La rockeuse américaine et poétesse est devenue une écrivaine reconnue parce que c'est elle et que ce qui la concerne est vite passionnant même lorsqu'elle boit un café ou cherche un restaurant ouvert.
Pour autant, je dirais que "L'année du singe" et un peu moins bien réussi que ses derniers récits. Malgré la couverture que j'aime beaucoup, j'ai eu du mal à entrer dans son histoire parce qu'elle raconte ses rêves et qu'il est difficile d'imaginer l'enseigne de son motel lui adresser la parole.
Si le début a été laborieux pour moi, de Santa Cruz à San Diego avec la rencontre d'Ernest en rêve, le retour à la dure réalité terrestre avec les morts de Patti Smith (son frère Todd, son mari, ses parents) et ses amis en fin de vie (Sandy Pearlman est dans le coma, Sam Shepard est atteint de la maladie de Charcot) est touchant sans être triste.
La mort elle en parle en cette année du singe, l'année 2016, celle de l'élection de Donald Trump mais surtout celle de ses soixante-dix ans. Ce qui est formidable c'est qu'on ne la voit pas vieillir et qu'elle raconte sa solitude heureuse, parce qu'elle est toujours tournée vers l'avenir.
C'est une bonne idée d'avoir illustré ce livre avec ses photos même si elles ne sont pas terribles et qu'elles sont souvent imprimées trop tôt, en décalage avec le texte.
Et puis, ce que j'aime bien, ce sont ses références littéraires (Patti Smith est une grande lectrice) que je ne pourrais pas toutes citer ; j'ai envie de retenir Fernando Pessoa, Allen Ginsberg (qu'elle a bien connu), Gérard de Nerval et bien sûr Sam Shepard.
Dommage que le mélange de rêves et de réalités ne fonctionne pas bien à mon goût. Je préfère de loin sa réalité.


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Entre rêve et réalité, présent et passé, "L'année du singe" rassemble 17 récits autobiographiques sur l'année mouvementée 2016, au cours de laquelle Trump a été élu président et certains des amis de Patti Smith sont décédés, c'est aussi l'année du singe dans l'horoscope chinois et l'année des 70 ans de la poète. Comme dans ses deux romans autobiographiques précédents, Patti aborde avec une prose poétique et envoûtante, portraits émouvants d'amis qui n'ont plus le temps de leur côté, mais aussi la touche insouciante dans la description de la façon dont elle passe ses journées - prendre une tasse de café dans un endroit qu'elle aime particulièrement, parcourir les librairies ou observer ses semblables autour d'elle. Si Patti Smith me touche autant, c'est grâce à cette prose, à sa musique, mais surtout grâce à sa Passion, son Humanité, sa loyauté, son amour pour l'art qui est aussi abordé dans "L'année du singe": van Eyck, Greatful Dead, Bolaño et des poètes tels que Pessoa et Ginsberg. Illuminé par ses polaroids noirs et blancs, "The year of the monley" est une oeuvre épatante dans laquelle l'auteure nous livre un chef d'oeuvre. Il n'y a pas de chronologie et il faut s'appeler Patti Smith pour nous passionner de la première à la dernière page avec un live sans début ni fin, un livre tellement merveilleux. Pourquoi écrire encore une chronique après tant d'autres? Parce que c'est sans doute le plus beau livre que j'ai lu cette année et que je m'apprête à relire en version originale comme je l'ai fait avec tous les livres et recueils de poèmes de Patti Smith.
Celle que l'on a baptisé "La grand-mère du Punk" est pour moi un modèle, et pour diverses raisons. Patti Smith est une belle personne, quelqu'un de généreux, que ceux qui ont eu la chance de bien la connaitre comme Flea, Michael Stipe, Eddie Vedder et bien d'autres considèrent comme une amie fidèle.
Bien des gens ont parlé de paix dans le monde, du pouvoir au peuple mais rares sont ceux m'ont convaincu, qui en parlent avec autant de sincérité que Patti Smith! Patti est aussi une personne qui parle avec autant de passion et d'enthousiasme de "Peter Pan" que de des "problèmes sociaux". C'est une artiste engagée, passionnée, qui m'émerveille à chaque nouveau livre, à chaque nouveau disque. Je n'ai qu'un conseil :laissez-vous emporter dans les récits, les souvenirs et les rêves d'une artiste qui, je l'espère, vivra encore de nombreuses années!

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Patricia Lee Smith dite Patti Smith, née en 1946 à Chicago, est une chanteuse et musicienne de rock, poète, peintre et photographe américaine. L'Année du singe, son nouveau livre, vient de paraître.
2016, l'astrologie chinoise place cette année sous le signe du Singe et Patti Smith va avoir 70 ans. Sans parler réellement de bilan, ce récit très touchant permet à l'auteure de revenir sur des pans de sa vie, souvenirs heureux ou tristes, rencontres, lieux visités, en mêlant le vécu avéré, le rêve et la réalité alternative.
Ce sont bien entendu les pages concernant les hommes qui furent ses amants/amis qui sont les plus émouvantes car beaucoup nous ont quittés. le grand absent, son époux Fred "Sonic" Smith, guitariste du MC5, décédé en 1994, puis son aventure tragique avec Allen Lanier, mort en 2013, guitariste du Blue Öyster Cult. Mais lorsque débute le livre, c'est le sort de Sandy Pearlman (producteur de musique américain, manager, poète et auteur), grand ami de Patti Smith, qui inquiète. Tombé dans le coma, il décédera en juillet de cette année du Singe funeste. Autre figure célèbre de ce cortège morbide, Sam Shepard, dramaturge dont elle s'était amourachée avant de réaliser qu'il était marié et père ; restés excellents amis, alors qu'il est atteint de la maladie de Charcot dans son fauteuil roulant, elle l'aide à terminer in extrémis son dernier ouvrage puisqu'il disparaîtra à son tour en juillet 2017. Ne pensez pas qu'il s'agisse d'un long faire-part de décès, ce n'est pas dans la mentalité de Patti Smith de chialer sur son sort. Bien sûr elle regrette le bon temps passé avec ces hommes, mais elle sait surtout se souvenir d'eux avec joie.
Le récit, longue rêverie, nous entraîne de la Californie et autres Etats américains au Portugal, pays européen patrie de Fernando Pessoa où mourut Roberto Bolano, deux écrivains qu'elle apprécie, d'ailleurs les références littéraires (Auteurs et titres de romans) abondent tout du long du texte. Si Patti Smith s'est fait connaître par le rock, la littérature est désormais un terrain où elle excelle.
Sans s'attarder, mais avec une délicatesse acide, elle ne peut passer sous silence, les conventions Démocrates et Républicaine en vue de l'élection présidentielle qui se prépare et ce résultat ahurissant « Vingt-quatre pour cent de la population avaient élu le pire d'entre nous pour représenter les soixante-seize pour cent restants » qualifiant « d'escroc » celui dont elle ne mentionnera jamais le nom.
Les familiers de l'écrivaine retrouveront ses manies communes à plusieurs de ses livres, son goût pour le café, le détail de ce qu'elle mange ou cette étonnante propension à se fringuer chez les fripiers ! L'image de l'artiste à la vie de bohème. Ca pourrait ressembler à de la frime, mais chez Patti Smith on sent qu'elle est à cent lieues de ce genre d'idée, juste elle, au naturel.
Tout le récit magnifiquement écrit, baigne dans une ambiance mêlant le rêve et la réalité ; de la poésie onirique, une mélancolie sans larmes, une sagesse bohème et malgré les drames, une acceptation zen qui lui permet de persister « à penser que quelque chose de merveilleux est sur le point de se produire. » J'ai adoré ce livre, peut-être parce que tous les acteurs me sont bien connus et que je les suis depuis toujours ? J'ai dévoré ce texte pas très long en deux temps de lecture (appelé par d'autres obligations) et j'aurais aimé qu'il ne se termine jamais mais « le problème avec les rêves c'est qu'on finit par se réveiller. »
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critiques presse (4)
LaPresse
23 novembre 2020
L’année du singe, de Patti Smith, est à son image : multiple et insaisissable.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeSoir
17 novembre 2020
« L’année du singe » est le carnet de route et de rêves d’une grande poétesse.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Liberation
05 octobre 2020
Les errances de l'autrice américaine, infusées par ses lectures.
Lire la critique sur le site : Liberation
LesInrocks
30 septembre 2020
Dans L'Année du Singe, Patti Smith retrace un tournant décisif de sa vie, avec l’ampleur poétique et philosophique qui caractérise toute son œuvre.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Et qui peut leur en vouloir, quand tout n’est qu’un tissu de mensonges, une élection douteuse, truffée de gaspillage ? Des millions déversés dans un trou tapissé de plasma, dépensés en incessantes publicités télévisées douteuses. Une véritable entrée dans les ténèbres. Autant de ressources qui auraient pu être utilisées pour gratter le plomb des murs des écoles en ruine, accueillir les sans-abri ou nettoyer des rivières souillées.
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Soixante-dix ans. Un simple nombre, mais qui indique le passage d’un pourcentage significatif du temps alloué dans un sablier, sachant qu’on est soi-même l’œuf dont on mesure le temps de cuisson.
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Le premier avril. Un escroc prétendait briguer les rênes du pouvoir, tandis que des boules de confusion nous arrivaient dessus, des dizaines de calots d'acier, qui roulaient sous nos pieds, nous faisaient trébucher, nous maintenaient en équilibre. Les nouvelles s'abattaient sur nous et les esprits turbinaient pour essayer de comprendre quelque chose à la campagne d'un candidat concoctant des mensonges à une telle vitesse qu'on n'arrivait ni à suivre, ni à s'en détacher. Le monde se tordait selon ses caprices, aspergé d'une substance métallique, la pyrite, ou "l'or des fous" comme on l'appelle parfois, commençant déjà à s'écailler.
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Je m’installe au bureau et sors mon vieil appareil photo Polaroid Land de mon sac pour en inspecter les soufflets. Le recueil d’Allen [Ginsberg] est ouvert à la page du poème « Un supermarché en Californie ». Je me le représente assis en tailleur par terre, à côté de son tourne-disque, chantant en chœur avec Ma Rainey. Commentant Milton, Blake et les paroles d’Eleanor Rigby. Humectant le front de mon jeune fils qui souffrait de la migraine. Allen psalmodiant, dansant, mugissant. Allen dans son sommeil de mort avec un portrait de Walt Whitman suspendu au-dessus de lui, et le compagnon de sa vie, Peter Orlovsky, agenouillé à son côté, le recouvrant de pétales blancs.
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La chatte se frottait contre mon genou. J’ai ouvert une boîte de sardines, lui ai haché sa part, puis j’ai coupé des oignons, fait griller deux tranches de pain d’avoine et me suis préparé un sandwich. Observant mon image à la surface mercurielle du grille-pain, j’ai remarqué que je paraissais simultanément jeune et vieille. J’ai mangé à la hâte, n’ai pas nettoyé derrière moi, en quête d’un petit signe de vie, tandis qu’une armée de fourmis traînait des miettes délogées dans les fissures entre les carreaux de la cuisine. J’attendais avec impatience que les bourgeons éclosent, que les colombes roucoulent, que l’obscurité se lève, que le printemps revienne.
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Videos de Patti Smith (32) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patti Smith
A l'occasion de la sortie de "Arthur Rimbaud : Une saison en enfer", aux éditions Gallimard, Augustin Trapenard a rencontré Patti Smith à Chuffilly-Roche, dans la maison où Arthur Rimbaud a écrit "Une saison en enfer". L'artiste américaine se confie à l'animateur sur son lien avec le poète, ce qu'il lui a appris, ce qu'il représente pour elle, encore aujourd'hui et depuis son adolescence. 

Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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