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EAN : 9782268095158
504 pages
Les Editions du Rocher (06/09/2017)
3.38/5   21 notes
Résumé :
C'est l'histoire d'un couple qui se sépare, d'une famille qui explose. Il y a un homme veule et une femme digne, des éperdus et des chairs à plaisir, des enfants manipulateurs. Il y a de l'amour, du sexe, de la violence, du désir, de la bêtise, du gâchis, des fuites, des trouilles bleues, du hasard taquin, des magasins de parfumerie, du skate-board, une poire de vitesse, des mensonges, un voyage, du chic et une boutique pour dame. Du tragique, des drôleries, de la f... >Voir plus
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Malgré les choses tendres que nous promet le titre, tout est noir, tout est glauque, tout n'est que mensonge et tromperie.
Quelle famille ! Commençons par Barbara, la mère bonne bourgeoise, prof d'histoire-géo dans un établissement privé de bon standing. Lors d'un voyage scolaire en Allemagne, elle cède dans un moment d'égarement à l'un de ses élèves.
Que fait Eugène le mari en attendant le retour de son épouse ? Et bien après son travail, il oscille entre deux maîtresses, papillonne de l'une à l'autre en leur faisant moult promesses.
Et les enfants dans tout ça ? Rien de bien reluisant non plus, la fille, élève brillante a pour passion de voler des articles de parfumerie dans une grande enseigne en les glissant dans les sacs de clientes innocentes et se délecte lorsqu'elles se font interpeler par le service de sécurité du magasin.
Le fils n'est pas en reste dans ce tableau édifiant d'une famille moderne puisqu'il se réfugie dans la drogue.

J'aurais dû détester cette histoire, tant ces personnages sont lamentables, hypocrites, idiots, vulgaires et j'en passe, mais ça aurait été sans compter sur le talent de l'auteur.
Soluto signe un roman passionnant, addictif. J'ai tourné les pages avec avidité.
J'ai adoré l'écriture incisive, drôle, décapante, teintée d'humour noir.
Des choses tendres écrites avec un tel brio, j'en redemande !


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Explosion jubilatoire

À bien y regarder, le mari volage et désabusé n'est pas le seul à avoir quelque chose à se reprocher. Son épouse et ses enfants ne sont pas en reste pour animer cette tragi-comédie qui va faire voler la famille en éclats.

Ce premier roman est sans aucun doute l'une des très belles surprises de la sélection des «68 premières fois». Ne soyez pas effrayé par les quelque 500 pages de ve volume, vous en redemanderez en le refermant tant les tribulations de cette famille en train d'exploser vont vous tenir en haleine.
Mais commençons par le commencement, première pièce de bravoure d'un livre qui va les accumuler. Eugène est seul et s'ennuie. Aussi décide-t-il de rédiger cette lettre de rupture qu'il rumine depuis bien longtemps. de dire à Barbara, son épouse enseignante partie à Berlin avec ses élèves, tout ce qu'il a sur le coeur. Et les griefs ne manquent pas: « Que nous reste-t-il de commun au bout de vingt ans de vie commune ? Rien ou presque. Nous échangeons vaguement sur Alice et Julien qui ont la délicatesse de ne pas trop nous contrarier. Nous évoquons en zigzag des factures à régler, la toiture qui fuit, le remplissage du réfrigérateur, les vacances qui se dupliquent implacablement à Saint-Brieuc, ta mère qui vieillit et mes promotions professionnelles qui n'arrivent jamais. le quotidien nous a hachés menu. Nous nous confondons avec lui. Nous sommes devenus des tartines d'ennui. Notre union a perdu toute sa sève. »
Seulement voilà, au moment d'envoyer cette missive explosive il se dit que sa situation a aussi quelques avantages et que, partagé entre son travail chez LiberTel&Net et ses maîtresses Francine et Wendy, il aurait tort d'ajouter ainsi un nouveau stress à cette existence à laquelle il s'est somme toute habitué. Mauvaise manipulation ou acte manqué ? Quoiqu'il en soit, le message se retrouve dans la boîte des courriers envoyés!
Sauf que le destin, qui ne manque pas de malice, vient au secours du mari trop prompt: Barbara s'est fait voler son portable et n'a pas accès à sa boîte mail. Ouf!
Cependant Soluto est un as du rebondissement, un orfèvre du coup tordu. Quand un mail a été envoyé, il est quasiment impossible de le supprimer et il y a bien des façons d'accéder à sa messagerie. Eugène a beau s'escrimer sur le PC de son épouse, sa défaite s'annonce inéluctable.
Me voici à peine au début des aventures de cette famille qui va voler en éclats et je n'ai encore rien dit des autres membres. Pourtant, ils méritent tous le détour, car sous un vernis des plus respectables, ils ont tous leur part d'ombre.
Barbara, femme bafouée et insultée a aussi trompé son mari. Si à Berlin, elle repousse les assauts de son collègue Rémi, amoureux transi, elle ne restera pas pour autant une oie blanche, vidéo à l'appui.
Sa fille Alice a beau avoir de bons résultats scolaires et viser une classe d'hypokhâgne à Paris, elle cherche avant tout à fuir Le Havre et l'institution religieuse où sa mère enseigne pour goûter aux fruits défendus.
Son frère Julien n'a pour sa part pas attendu pour braver les interdits. On dira que la puberté n'y est pas étrangère.
Mais n'en disons pas plus de peur d'en dire trop et laissons à l'auteur – un démiurge – le soin de nous révéler comment il a imaginé cette formidable machine romanesque, en laissant les circonstances, le sort, le hasard, la poisse ou les dieux s'acharner sur les personnages avant de se retirer sur des ruines magnifiques : « Que tourne la boule! La Destinée est sans mémoire. La culpabilité ne l'entrave pas. Elle continue en toute impunité de rafñner ses tours afin de distraire les hommes. Cette scélérate agite les consciences, empoisonne les braves gens, lustre les puissants. Elle ne se lasse jamais d'envoyer des mails par erreur, de titiller les sexes assoupis, de mettre les coeurs en terrines. Elle tue les hommes sans souci de justice, se plaît à battre et droguer les enfants. La perfide sécrète ses névroses, attise les haines… » Et nous, on se régale!
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L'idée de départ était drôle : un mail rageur, aigre, longuissime, écrit par un mari lassé de sa femme avec laquelle il cohabite depuis vingt ans, mail de rupture, méchant, méprisant, toxique, qu'il hésite à envoyer alors que la destinataire est en voyage à Berlin avec ses élèves. Non, finalement, il ne va pas faire exploser sa petite vie de famille bien tranquille en Normandie, non, il ne va pas. Mais un pouce qui glisse, un centième de seconde et hop ! le mail est envoyé ! Panique !
Voilà qui aurait pu donner lieu à un récit à la Feydeau, avec effets insoupçonnés, mascarades et jeux en tous genres.

Car en fait, Barbara n'a aucune chance de recevoir ce mail : son téléphone a disparu ! Et comme elle a laissé son ordinateur à Yvetot, son indélicat mari va y effacer ce mail calamiteux.

Point de départ d'une saga familiale, cet acte manqué s'inscrit dans un contexte familial en pleine déliquescence. Eugène, le mari désabusé est en fait un coureur de jupons invétéré, cynique et inconstant à souhait. La sportive Barbara, belle quadragénaire qui entretient la fermeté de ses abdos-fessiers, se découvre un soupirant transi vaguement ridicule, et succombe au charme entreprenant d'un ado (élève de surcroît!) que l'auteur évoque sous l'appellation un brin dérangeante d' « Arabe » ou d' « Algérien », en fait prénommé Fayed, Lady di n'est pas loin !

Leur fille Alice la bonne élève, est dominée par l'étrange syndrome de la kleptomanie par procuration (elle glisse des cosmétiques et autres parfums dans le sac de clientes qui déclenchent l'alarme au portique et en tire une vraie jubilation), leur fils de treize ans commence à mal tourner entre joints et mythomanie.

Bref, ce petit monde bien au chaud dans son confort, belle maison, bonnes vacances, est en train d'exploser. Des amantes plus ou moins de passage viennent égayer la vie d'Eugène, la gentille infirmière nigaude, Francine, la plus rouée Wendy, propriétaire d'une boutique de mode,.

Cela aurait pu être drôle, léger, déconcertant, vivant. En fait c'est surtout cynique, sans aucune gentillesse ni tendresse, les sentiments sont soit décrits comme nunuches, soit totalement égoïstes.
L'auteur mêle de surprenants imparfaits du subjonctif (si imparfaits qu'il en loupe certains accents circonflexes plus « t » final) à la langue verte ; il glisse des références à Rimbaud, Prévert, Flaubert parmi des descriptions de scènes de sexe sans invention et juste crues, s'applique à restituer le parler « djeunn's » (mais là, je me déclare incompétente, il faudrait que le donne à lire à mon petit-fils), l'argot, les trouvailles à la San-Antonio voire le phrasé de Michel Audiard façon Tontons flingueurs, mais en moins bien, nettement !

Au final, des quadras qui n'ont pas réussi à m'intéresser, des ados en pertes de repères qui ne sonnent pas très juste, un style trop fourre-tout pour me séduire. C'est seulement la frénésie de l'équipe médico-sociale du collège pour sauver l'élève Julien qui m'a fait rire, mais c'est juste parce que cela me rappelle des souvenirs !

Lors d'une rencontre avec Soluto, il a été dit que ce livre pourrait servir de trame à une série télévisée. Je pense que je pourrais l'éviter sans regrets !
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Parlez-moi d’amour.
« Redites-moi des choses tendres » comme au temps des Années folles (1920-1929) mais Lucienne Boyer n’a interprété la célèbre chanson qu’en 1930 alors qu’elle dormait dans des cartons depuis cinq années déjà, la chanson, pas Lucienne. Tout est question de tempo et Soluto sait cadencer ses phrases sans trop en faire. Ses jeux de mots ne sont pas gratuits et font mouche comme ces petits morceaux de taffetas faisaient briller la blancheur des visages au temps des galantes, une manière élégante d’accuser la superficie des noirceurs. Padam, padam ! Las, la tendresse s’en va toute seule. Eugène ressasse sa vie sentimentale dans un mail, modernité oblige mais le mal est intemporel et universel. Sa femme, Barbara, a le désir si corseté qu’il a fini par dessécher tous les élans, au creux des reins, au cœur de l’âme. C’est la vie évidée, évitée, éventée. Puis Eugène se prend à imaginer ce que serait la vie sans sa femme et c’est l’effroi dans le dos et en pleine face. Le doigt au-dessus de la souris, le clic en suspens, Eugène le velléitaire sent plus qu’il ne sait. Le message ne doit pas partir sinon ce sera la débandade psychologique et la misère sociale mais il ne faut pas jouer avec le feu et avec les actes manqués. Un clic et le message de rupture est envoyé. Barbara est en voyage d’étude en Allemagne avec sa classe. Ce papillon, petit feuillet virtuel, va-t-il déclencher dans son envol électronique vers la professeure vilipendée une réaction en chaîne chaotique ?
Soluto a plus d’un tour dans son sac à malice. Chaque chapitre va apporter son lot de surprise, de contrepied et de rebondissement, alternant avec vivacité et brio les différents protagonistes, passant de l’un à l’autre avec la justesse d’un metteur en scène aguerri. Eugène pérore comme une pécore. Il pourrait être blâmable ; il est pathétique, tragi-comique et tellement humain en fin de course. Peut-être Soluto éprouve-t-il une tendresse particulière envers ce loser qui ne renonce pas. Il s’accroche et invente sa vie à mesure qu’elle se dilate sans comprendre qu’elle porte en elle sa finitude et une folle capacité à se ratatiner. Il a des éclairs de lucidité mais sa tête est emplie de phrases creuses et d’emphase vaine, de bagout inextinguible. S’il n’y avait qu’Eugène, la farce de la vie pourrait virer au vaudeville. D’ailleurs la scène à Berlin quand les amants viennent gratter à la porte de la belle convoitée est un moment où le comique de situation prêterait à rire, c’est le cas sur le coup, si la tragédie ne s’ourdissait à cet instant-là. Il y a Eugène, Barbara, leurs deux enfants, Alice et Julien, famille modèle en apparence qui va peut-être exploser en plein vol alors même que la carlingue est fissurée au départ. Les seconds rôles ont aussi leurs voix au chapitre, les maîtresses Wendy et Francine, le soupirant Rémi, les deux lascars, beaux comme des dieux, Fayed et Georges, les vecteurs du destin. L’écriture est belle, déliée. Le narrateur coule son discours dans chaque personnage en l’adaptant à ses tics de langage, ses raccourcis de pensée, ses centres d’intérêt, etc. L’auteur s’est documenté afin que son vocabulaire soit précis et crédibilise les situations. Pourtant, malgré l’excellence du propos ancré au XXIe siècle, le contenu semble être nimbé en arrière-plan dans le sfumato des années quatre-vingt. Peut-être est-ce dû au choix de prénoms vieillots, aux situations semblant immuables, aux méthodes commerciales quelque peu datées. Il y a du Flaubert et du Maupassant en filigrane, savamment distillés depuis l’alambic de la mémoire, des références à la vie havraise glissées jusque dans certaines expressions (« les zoulettes de Caucri »). Quand Eugène s’enfonce dans la cambrousse cauchoise à la recherche de Lemeur, employé évaporé et tombe sur sa femme négligée dans le pavillon défraîchi, le lecteur se remémore les arrière-cours des fermes décrites par Maupassant sur ces mêmes terres crayeuses qui finissent en hautes falaises inoubliables. Tout fait vrai et mesquin, roublard et calculateur. Une fois la lecture commencée, il est difficile de reposer le livre. Les 500 pages ne font pas obstacle. Elles semblent se tourner d’elles-mêmes. Le plaisir est intact de bout en bout. Dans un genre saturé où tout a déjà été dit, parfois magistralement, c’est une belle surprise et la toute dernière phrase apporte avec pertinence son titre au livre. La classe ! Qui donne envie d’y revenir.
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Dès les premières pages, on pressent toute l'ironie du titre et que de tendresse il ne sera guère question dans le roman de Soluto. S'il parle d'amour, comme dans la chanson dont le titre est issu, ce ne sera que pour en exprimer le manque et les dévoiements. le mail qu'écrit Eugène à Barbara, son épouse depuis 20 ans, décrit en effet davantage le désamour et l'indifférence routinière installés insidieusement dans leur couple que le sentiment brûlant d'un amour partagé. "Quittons-nous enfin" suggère-t-il à sa femme, en voyage à Berlin avec un groupe de lycéens et un collègue amoureux transi de cette élégante professeur d'histoire. Ce message qu'Eugène hésite finalement à envoyer allume une mèche qui va faire exploser cette famille apparemment modèle.
Et c'est à un véritable jeu de massacre que se livre l'auteur avec une histoire qui surfe sur l'air du temps en en accentuant tous les travers et les dérives. Manipulés par leurs enfants, par leur patron, par leur maîtresse ou leur amant d'un soir, victimes des réseaux sociaux et des nouvelles technologies, Eugène et Barbara perdent peu à peu tout contrôle sur leur existence et assistent à l'effondrement spectaculaire de leur cellule familiale. Chacune de leur décision apporte de nouvelles dégradations à la situation au lieu de l'arranger et la chute paraît inexorable et de plus en plus funeste.
Les mésaventures conjugales et extra conjugales d'Eugène, l'aveuglement des parents face à la réelle personnalité de leurs deux enfants, l'avalanche de problèmes qui menacent d'engloutir le couple, pourraient être d'une drôlerie grinçante à la manière des comédies italiennes des années 70. Cependant, la veulerie des personnages, leur manque de lucidité et leur ridicule les conduisent à vivre des situations scabreuses sans pour autant susciter la moindre sympathie ou compassion. Ce choix délibéré de la cruauté m'a mise mal à l'aise car il n'est pas mis à distance par une écriture qui laisserait place au rire, à l'humour noir des comédies susdites. Un malaise alimenté aussi par une écriture dont l'hétérogénéité de registre m'a souvent paru pour le moins maladroite : d'une part l'emploi flottant et pour le moins hasardeux de l'imparfait du subjonctif alourdit le récit ; d'autre part, cet emploi entre en contraste peu probant avec le langage bas utilisé pour décrire certaines situations avec crudité. La fluidité du récit souffre, à mon avis, de ces choix linguistiques. Enfin, la pirouette finale qui permet de clore les différentes intrigues sans véritablement y apporter un dénouement m'a laissé l'impression d'un roman plutôt inabouti.
Pour résumer, c'est une lecture qui ne m'a pas vraiment déplu mais qui m'a laissée sur ma faim et dont je ne garderai sans doute pas un souvenir saillant.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ces outils mobiles suscitaient sa défiance. Elle les regardait avec la tendresse qu'on accorde aux mouchards. Elle ne s'enthousiasmait pas à l'idée de devoir répondre toutes affaires cessantes aux mélodies des appels, de se justifier quand elle n'avait pu ou voulu décrocher. Elle se moquait des "accronnectés" qui répandent leur vie dans leurs boîtiers.
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Elle fut soulagée de voir une femme maintenir sous son bras un sac à main légèrement entrebâillé. Elle la croisa distraitement une première fois, la seconde elle avait déjà enfoui dans la fente, poussé d'un pouce hardi, un flacon d'extrait de parfum Shalimar.
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Dans un dernier cauchemar, alors qu'elle essayait de séparer Eugène de la femme panthère, une trappe s'ouvrit sous elle. Elle dégoulina dans un interminable toboggan qui se transforma en un étroit tunnel intestinal.
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