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EAN : 9782846282369
430 pages
Blanche (01/10/2009)
3.38/5   8 notes
Résumé :

Après un détour remarqué par la critique des communautarismes, Alain Soral revient à ses premières amours: les femmes et la critique sociale du désir. Désir transgressif ou désir devenu le moteur de l'idéologie marchande? Désir canalisé par le couple, qui pourrait bien être le moyen de lui échapper. Désir vu des petits gars des banlieues dont ne parlent guère les "ni putes ni soumi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Soral Alain - "Misères du désir" suivi de "Chute !" - "Editions Blanche", 2009 (ISBN 978-2846282369)

Je suis tombé sur ce livre par hasard, dans une petite librairie, et la quatrième de couverture m'avait suffisamment intrigué pour que je risque cet achat. Après la lecture des cent premières pages, je suis tout de même allé faire un petit tour sur Internet vérifier qui était au juste ce zigoto, dont le nom m'était strictement inconnu jusqu'ici, alors que j'avais tout de même l'impression d'avoir déjà entendu l'une ou l'autre des anecdotes racontées dans ces pages.

Si j'en crois donc le site "wikipedia – France", ce Soral est né en 1958 à Aix-les-Bains, il aurait grandi dans une cité à Annemasse puis à Meudon, et se serait ensuite livré à des activités marginales à Grenoble. Il aurait été recueilli par des universitaires qui lui firent fréquenter l'EHESS (!!!) où il aurait suivi les cours de Cornelius Castoriadis (tout un programme ! comment l'Etat peut-il rémunérer de tels cuistres avec l'argent du contribuable ?), ce qui lui permit de dispenser un vague enseignement de sociologie du vêtement (ben voyons). A partir des années 1980, voilà notre Rastignac admis dans les cercles "branchés" du microcosme mondain-culturel parisien gaucho-bobo : il fréquente les cercles pourris autour de l'inénarrable Jack Lang...
Il aurait publié quelques ouvrages ayant connu un certain succès, limité sans doute à ces milieux-là, ce qui lui valut de passer dans diverses émissions télévisées du genre "Arte" et "France-Culture", deux bastions de la gauche caviar et universitaire bcbg. En 1990, il adhère au PCF, ce qui ne l'empêche pas de fréquenter le rédacteur en chef de "l'idiot international", Jean-Edern Hallier (si, si, ça existe encore !), de participer à la campagne pour le "non" au traité de Maastricht (septembre 1992) et à ses suites en compagnie d'un certain Jean-Paul Cruse, un ancien membre de la "Gauche prolétarienne" (tout ça sent la naphtaline à plein nez, que ça en est à peine croyable !). Il finit par quitter le PCF (ou en être viré ? peu importe).
Fin 2005, dans une parfaite logique de pure protestation peu étonnante, celui qui se présente comme un "sociologue" adhère au Front National de Jean-Marie le Pen. Il participe activement à la campagne présidentielle de ce dernier de l'année 2007, et est nommé au "comité central" en novembre de la même année. Mais le FN refuse de l'investir comme tête de liste en Ile-de-France, si bien que le pôvre petit est –une fois de plus – déçu : il quitte ce parti en février 2009 pour fonder son propre groupuscule "Egalité et Réconciliation".

Le pôvre Soral est né trop tard, en 1958, il a donc raté mai-68, et il en est tout dépité. Il a côtoyé les cercles branchés-dorés mais en a été rejeté. Il a connu son heure de gloire médiatique mais en est maintenant exclu. Bref, c'est un raté qui tient à le faire savoir.

Le premier texte intitulé "Misères du désir" est un essai (et non un roman), plus exactement une éructation à flots continus de propos extrêmement virulents et caricaturaux. L'auteur déverse sa bile à l'emporte-pièce, dans un vocabulaire souvent ordurier, sans aucune réflexion approfondie sur les thèmes abordés.

L'intérêt de ces vociférations outrancières réside dans les constats sans concession dressés sans aucun souci de finesse d'analyse.

- Il regroupe ainsi sous le terme "communautarismes" tous ces mouvements qu'il pourfend (féministes, homosexuels, juifs, etc.) et qui poursuivent la défense d'intérêts particuliers. Il montre combien ces vaines agitations ne sont qu'un paravent hypocrite déployé par une certaine caste de la moyenne bourgeoisie devant la misère des pauvres. Son observation de la situation des échanges hommes-femmes en banlieue n'est pas fausse bien que caricaturale, puisque la situation des banlieues est précisément caricaturale.

- Selon lui, le modèle fondamental de ces groupes communautaristes serait la communauté juive et son "talent" à se faire détester depuis des millénaires, partout où elle s'implante... on baigne ici dans l'antisémitisme le plus abject.

- Il vocifère contre le milieu culturo-brancho-bo-bo qui l'a rejeté, mais dans ce registre, il se dévoile comme un gamin frustré et dépité qui, en fait, aurait bien aimé être intégré dans ces cercles-là : sa narration de l'affaire Cantat-Trintignant (pp. 156-170) est révélatrice, ainsi que ses reproches à sa soeur (Agnès Soral) devenue actrice de cinéma.

- Il (comment dire ? quel terme choisir ?) déblatère, vomit, éructe sa haine des féministes ; s'appuyant sur de nombreux exemples concrets, il esquisse tout de même un semblant de début d'analyse : il perçoit combien ces féministes enragées sont avant tout de bonnes bourgeoises intellectuelles, disposant de revenus confortables, accaparant la parole et les médias au point de faire croire à l'immense majorité des autres femmes que leurs petits problèmes de bourgeoises sont ceux de toutes les femmes ; il sait distinguer entre les "flippées" du type mémère Simone de Beauvoir et les "pétasses" du type Elisabeth Badinter ; mais il ne tire pas grand-chose de ces constats, car il reste constamment au niveau de la seule vocifération. Les dégâts infligés à la société et à elles-mêmes par ces bourgeoises libérées sont drastiquement récapitulés par exemple pp. 134-135.

Un des passages les plus terribles car – hélas – relativement bien vu se trouve pp. 195-196 et concerne les enfants (voir citation)

Le deuxième texte de ce volume, un simili-roman intitulé "Chute !" est tellement ridicule et geignard qu'il ne mérite aucune attention. Quelques anecdotes peuvent tout de même tirer un sourire...
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
" Des enfants, parlons-en.
En allant chercher mon pain, j'assistai l'autre jour à une sortie de maternelle. Tableau consternant. Des mères célibataires habillées en putes : jeans taille basse sur string, talons compensés en Elastomer, mèches, tatouages et piercing... flanquées de deux, trois pères chômeurs décolorés, le tout récupérant des chiards obèses ou geignards aussi mal fagotés qu'eux. D'un côté des parents post-ados immatures abrutis, de l'autre des enfants-rois déjà consommateurs pervers. Face à ce spectacle atroce qui ne pouvait qu'heurter une sensibilité un peu écologiste, une question me vint, brûlante et pressante. Pourquoi ces parents font-ils encore des gosses ?
S'il fallait obtenir un certificat de l'administration pour y avoir droit, se soumettre à une batterie de tests socio-psychologiques comme il en va pour l'adoption ou en Chine, combien auraient passé l'épreuve ? Un sur dix, pas plus. Alors pourquoi ? Pour toucher les allocs ? Parce que ces absolus ratés misant déjà tout sur leur descendance, vivent dans le seul espoir d'une sélection future à «Pop Stars» comme on joue au Keno ?
Et c'est sans doute parce que l'enfant le sait qu'il fait tous ces caprices, qu'il leur joue lui aussi dès cinq ans ce numéro boudeur d'ado précoce vu chez Delarue, profitant à fond de son petit temps de crédit avant d'aller, comme les autres, se briser sur le mur du chômage de masse et de la dépression..." (pp. 195-196)
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Vidéo de Alain Soral
Oublier les chiffres (15 000 spectateurs à Bercy) et les premières fois (il a été le premier humoriste produit par Netflix en France) pour se concentrer sur le texte, sur les mots. Car Fary ?qui donnera Hexagone, son dernier spectacle, sur les scènes des Bouffes du Nord et du Théâtre Antoine en cette rentrée avant de partir en tournée (voir les dates sur son site) et d?ouvrir son Comedy Club à Paris ?, a cette capacité rare de faire rire avec les thèmes les plus plombés de la société française actuelle : religion, identité, intégration, #MeToo. Mieux encore, il le fait avec une élégance à nul autre pareil. Une manière inclusive de s?adresser aux autres. Fary ne rit pas contre (à l?exception de ses bêtes noires Eric Zemmour ou Alain Soral) mais avec. Je l?ai découvert, très tardivement, au printemps dernier au Théâtre Libre (ex-Comedia), à Paris, avec deux préado dont un, francophone, vivant à l?étranger. Trois profils différents, donc. Et pourtant, chacun de nous s?est retrouvé dans son Hexagone, riant aux éclats, savourant ce spectacle. Une ?uvre en soi.
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