Trouvé par hasard chez un bouquiniste. L'auteur m'est familier, le sujet beaucoup moins. Peut-être le cirque a-t-il même pour moi ce quelque chose de répulsif, évoquant un univers grossier, populeux, prondément triste.
Et puis ce livre! Quelle merveille!
La beauté de l'écriture et l'intelligence de l'analyse. le tout mêle peinture et littérature. Cette dernière serait même celle qui ouvre les yeux aux as du pinceau.
C'est l'un des textes les plus réjouissants qu'il m'a été donné de lire cette année.
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« La critique complète n’est peut-être ni celle qui vise à la totalité (comme fait le regard surplombant), ni celle qui vise à l’intimité (comme fait l’intuition identifiante) ; c’est un regard qui sait exiger tour à tour le surplomb et l’intimité, sachant par avance que la vérité n’est ni dans l’une ni dans l’autre tentative, mais dans le mouvement qui va inlassablement de l’une à l’autre. Il ne faut refuser ni le vertige de la distance, ni celui de la proximité ; il faut désirer ce double excès où le regard est chaque fois près de perdre tout pouvoir. »
A nous de nous apercevoir qu'il nous représente tous , que nous sommes tous des pitres , et que toute notre dignité ((puisqu'il est permis ici de paraphraser Pascal) consiste dans l'aveu de notre pitrerie.
La fonction du clown présuppose alors l’existence d’une société organiquement structurée à laquelle il est possible d’apporter la contradiction, sous une forme et un déguisement ritualisés.
BAUDELAIRE – Le miroir de la mélancolie, selon STAROBINSKI (RTS, 2000)
Un extrait d’une série d’entretiens donnés par Jean Starobinski, le 12 juillet 2001, pour la RTS. Journaliste : Guillaume Chenevière.