Un livre indispensable pour entrer dans la société des anarchistes communalistes, individualistes, illégalistes...
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Vie, splendeur et déclin de l'utopie humaniste. Soixante ans avant le mouvement hippie, on retrouve déjà les expériences de vie en communauté, les tentatives de sortie du système de consommation de l'époque moderne, et les constats d'échecs répétés qui vont découler de la mise en pratique des idées révolutionnaires. le style est clair et pertinent, cela se lit comme une enquête tout à fait moderne, sans flonflons. Instructif.
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Critique du Monde diplomatique :
http://www.monde-diplomatique.fr/2008/09/BEDOS/16282
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Mais ces lois qu’ils respectent, je les sais destinées à garrotter les plus faibles, à sanctionner leur asservissement par la force brutale ; cette honnêteté dont ils se revendiquent, je la sais mensongère, voilant les pires turpitudes, permettant, honorant même le vol, le dol, la duperie, quand ils sont commis à l’ombre des codes. Ce prétendu « respect de la vie humaine » dont ils ne manquent point de parler à propos de chaque meurtre, je le sais ignoblement hypocrite, puisque l’on tue en son nom, par la faim, par le travail, par la prison.
Je suis avec les loups, les loups qu’on chasse, qu’on affame, qu’on traque et qui mordent ! Et je suis avec les en-dehors et les bandits, justement parce que j’aime l’entraide ; et ces loups vivent en lisière de la société précisément parce qu’aimant l’entraide, la vie libre, la libre collaboration des forces généreuses, ils détestent la chaîne, l’usine, le salariat […] Nous revendiquons, vous le voyez, toute la vie.
Une aveugle et sombre nuée de forces en révolte qui ne veut que se révolter, et sans même chercher son bien ! Cela n’aura servi à rien toute cette belle énergie hachée de mitraille et criblée de balles, ces beaux corps florissants percés de trous et qu’un rien, la simple prédiction d’une idée juste à la place d’une idée fausse, eût métamorphosés en héros passionnés, en nobles victimes, en serviteurs sacrés de tout ce qu’on peut imaginer de beau et de bon !
Les individualistes ne craignent pas de critiquer l’ouvrier, ils le rendent en partie responsable de son exploitation. C’est un langage qui lui plaît. Elle, la bêtise du pauvre, elle y a goûté ! Elle en a soupé ! L’alcool, les superstitions, les préjugés, la servilité à l’égard du patron, la résignation, le mépris de la culture, Rirette ne peut les excuser.
On ne peut pas, fût-on enfermé dans la plus épaisse tour d’ivoire, ne pas souffrir au moins dans son être intime de ce qui se passe .