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Patrick Couratin (Illustrateur)
Inter forum (01/01/1977)
3.38/5   20 notes
Résumé :
Ivan Ivanovitch Nioukhine, homme d'une cinquantaine d'années, doit donner une conférence sur les méfaits du tabac. Pourquoi est-il là ? Car sa femme l’y a obligé. Nioukhine profite de ces quelques minutes de liberté, non pour évoquer les méfaits du tabac, mais pour se lamenter sur son sort et mettre en évidence les rapports de pouvoir au sein d'un couple.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Dans cette courte pièce monologue, Anton Tchékhov nous offre une petite farce grinçante où un mari, Ivan ivanovitch Nioukhine, complètement phagocyté par sa femme, tenancière d'un pensionnat-école de musique, est mandé par son épouse pour faire une énième conférence de bienfaisance.

Vous vous doutez que ce brave factotum de l'établissement de sa redoutable compagne n'a absolument aucune idée de ce dont il va parler et que son auditoire n'a, visiblement, pas non plus l'habitude de l'écouter.

Or voilà, c'est peut-être la conférence de trop, accablé par la férule de son despote femelle, Nioukhine pète un câble et balance les secrets du caractère de sa femme et de ses pitoyables relations avec elle. Bref, il parle de tout, sauf peut-être des méfaits du tabac...

Au final, une petite pièce sans prétention, pas extrêmement drôle non plus, qui se prête peut-être assez bien à la jeunesse d'où l'idée, pas idiote, d'en faire un album jeunesse.

Bien sûr, il faut apprécier les illustrations de Patrick Couratin. Personnellement, je ne trouve pas qu'elles apportent grand-chose, et ce style un peu à la Anthony Brown, n'est pas franchement de mon goût, mais ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, bien peu de chose.
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Après ses nouvelles, que j'ai beaucoup appréciées, Il était temps que je découvre le théâtre de Tchekhov, d'autant plus que c'est le domaine où il est le plus connu. J'ai volontairement choisi de commencer par l'une de ses pièces les moins connues, et qui avait aussi l'avantage non négligeable d'être la plus courte. Ça me semblait idéal pour assouvir rapidement ma curiosité. Par expérience, je sais que quand mes attentes sont exacerbées (et elles l'étaient, Vassili Grossman et Maxime Gorki m'ayant bien alléchée), je suis souvent déçue. En cela, cette pièce a efficacement rempli son rôle : mes attentes se sont nettement assagies !

Pour être tout à fait honnête, j'ai plus été captivée par la progression entre les deux textes proposés que par les textes en eux-mêmes. (Mon édition regroupait en effet deux versions de la pièce : la version définitive de 1902 et, en complément, la première version écrite en 1888). J'avoue que cela m'a amusée d'observer comment le traitement d'un sujet identique pouvait aboutir à deux finalités et deux ressentis différents selon que certains détails étaient accentués ou occultés.

Le contexte est plus ou moins identique dans les deux textes : Nioukhine doit faire une conférence sur les méfaits du tabac. Mais du tabac, il n'en parlera pas ou peu…

La différence majeure entre les deux textes tient selon moi au point de départ qui change la trajectoire : dans la version de 1888, Nioukhine, notre orateur n'a pas été contraint par sa femme de faire cette conférence, il a même choisi le thème lui-même et tente de l'aborder maladroitement à plusieurs reprises. Dans la version de 1902, il monte déjà sur sa tribune à contrecoeur, presqu'à bout de nerf et craque dès le début de son intervention. L'axe de d'évolution et le ton sont donc modifiés.

En ce qui concerne les textes en eux-mêmes, toujours de mon point de vue, la version définitive de 1902 a tendance à verser un trop dans l'absurde. En soi, cela ne me dérange pas. le problème c'est qu'elle ne m'a pas fait rire, ni même sourire. Manquerais-je d'humour ? Cela a créé un décalage par trop disproportionné pour susciter mon intérêt. Certes, elle se laisse lire car elle est très courte (à peine quelques pages), et très bien écrite, mais cela ne va pas plus loin.

La version de 1888 est plus spontanée et plus alerte que sa consoeur mais sans doute aussi moins approfondie et plus indécise. Cela provoque un certain flou et une ambigüité et c'est probablement la raison pour laquelle elle a ma préférence.

Bon, eh bien, je vais maintenant enchainer avec une pièce un peu plus connue, en espérant avoir une belle surprise cette fois…
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Un conférencier atypique doit s'exprimer sur les méfaits du tabac, mais son monologue dérive vers d'autres sujets, à commencer par sa famille et ses rapports avec sa femme qui le tyrannise. ● Une toute petite chose de sept pages (gratuites sur Internet) qui n'est pas très consistante, avec cependant de jolis effets pouvant servir lors d'une audition.
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Monologue en un acte tragi-comique formidable. (3 pages environ, disponible gratuitement sur internet)
Ivan ivanovitch Nioukine, mari de sa femme et grand fumeur doit faire une conférence sur les méfaits du tabac dans un cercle de province. Mais, profitant de l'absence de son épouse, il diffère sans cesse le moment de parler de son sujet. Ses digressions ridicules, ses tics burlesques, font rire et puis à mesure que le personnage se livre sur son existence inutile, on se sent gagné par l'émotion.

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En voilà une surprise ! En guise de pièce, Tchekhov nous propose un monologue d'une dizaine de pages qui parle de tout sauf des méfaits du tabac.

Nioukhine est un pauvre type martyrisé par sa femme et méprisé par ses filles. Sa femme, directrice d'une école, l'oblige à s'exprimer en public lors d'une conférence sur les méfaits du tabac. Mais Nioukhine s'en tamponne du tabac, pour une fois qu'il a une audience, il est bien décidé à en profiter. Il se lâche complètement et raconte sa vie de merde à un public qu'on imagine médusé.

C'est très court, plus triste que drôle, ça part dans tous les sens et ça laisse un drôle de goût dans la bouche. J'ai ressenti de la peine pour Nioukhine, un homme castré par une bande de gonzesses infectes. Mais pourquoi ne fait-il pas ses valises, ce pauvre bougre ?!

Je me demande à quoi ressemble cette pièce sur scène. Il ne doit pas être évident de mettre en scène et de jouer ce monologue absurde.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
NIOUKHINE, longs favoris, pas de moustache, vêtu d'un froc usé, entre d'un air majestueux, salue le public et tire sur son gilet.
Mesdames, et, pour ainsi dire, messieurs. (Il caresse ses favoris.) On a demandé à ma femme de me faire prononcer ici, dans un but de bienfaisance, une conférence sur un sujet accessible à tous.On veut une conférence, eh bien, va pour une conférence, pour ma part, cela m'est parfaitement égal. Certes, je ne suis pas professeur, je ne possède aucun titre universitaire, néanmoins, voilà trente ans que je travaille sans relâche, et, pour ainsi dire, au détriment de ma santé, sur des questions strictement scientifiques; je ne cesse d'y réfléchir, et figurez-vous qu'il m'arrive même d'écrire des articles savants, pas précisément savants, si vous voulez, mais tout comme, passez-moi l'expression. Ainsi, l'autre jour, j'ai écrit un très long article, intitulé : «De la nocivité de certains insectes». Il a beaucoup plu à mes filles, en particulier la partie qui concernait les punaises, mais après l'avoir relu, je l'ai déchiré. Car on peut bien écrire tout ce qu'on veut, mais impossible de se passer de poudre insecticide.
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Le tabac est principalement une plante... Quand je fais une conférence, j'ai la plupart du temps l’œil droit qui cligne, mais, vous, n'y faites pas attention ; c'est émotif. Je suis un homme hypernerveux, dans l'ensemble, et, l’œil, j'ai commencé d'en cligner en 1889, le 13 septembre, juste le jour où ma femme a mis au monde, si j'ose dire, ma quatrième fille, Varvara. Moi, toutes mes filles sont nées un 13. Mais, bon (il regarde sa montre), vu le peu de temps qui nous est imparti, ne nous écartons pas de notre sujet. Il me faut vus faire observer que ma femme est à la tête d'une école de musique et d'une pension privée, c'est-à-dire, non pas à proprement parler une pension, mais, bref, quelque chose de ce genre. Entre nous soit-dit, ma femme aime bien pleurer misère, mais elle a dans son petit bas de laine, quarante, cinquante mille au bas mot, et, moi, je n'ai pas un kopeck à moi, pas un sou - mais, bref, à quoi bon parler de ça !

Traduction : André Marcowicz / Françoise Morvan
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La nicotine réduit l’estomac et les intestins a un état tétanique, c’est-à-dire à l’état du tétanos.
(Pause.)
Je remarque cependant des sourires sur bien des visages. Il est évident que tous les auditeurs n’ont pas apprécié suffisamment l’extrême importance du sujet traité. Il en est même qui trouvent possible de rire, alors que de la tribune tombent des vérités consacrées par la science la plus stricte ! (Il soupire.)

(Première version de 1888 - Traduction : Arthur Adamov)
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Je réclame tout particulièrement l’attention de MM. les médecins ici présents, qui pourront trouver dans ma conférence de nombreux et utiles renseignements, puisque le tabac, outre qu’il exerce une action nocive, s’emploie également en médecine. Ainsi, en 1871, le 10 février, il a été prescrit à ma femme sous forme de lavements.

(Première version de 1888 - Traduction : Arthur Adamov)
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J’ai vécu trente-trois ans avec ma femme, et je suis en mesure d’affirmer que c’était les meilleures années de ma vie, ou du moins qu’elles auraient pu être les meilleures. En un mot, elles se sont écoulées comme seuls s’écoulent les moments heureux ; à proprement parlé, que le diable les emporte !

(Version définitive de 1902 – Traduction : Arthur Adamov)
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Videos de Anton Tchekhov (48) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anton Tchekhov
Benoît Jacquot avait réuni Isabelle Huppert et Fabrice Luchini pour un long métrage de fiction, Pas de scandale, en 1998. le cinéaste les a retrouvés au Festival d'Avignon, en juillet 2021, mais séparément cette fois, pour les besoins de son nouveau film, Par coeurs. Un documentaire passionnant sur le travail d'une comédienne et d'un comédien tous deux hors normes, suivis la veille et le jour de la première représentation de leur spectacle respectif : La Cerisaie, de Tchekhov, monté par Tiago Rodrigues dans la vaste cour d'honneur du palais des Papes, pour elle ; un seul-en-scène autour de Nietzsche dans le cadre plus intimiste de l'Hôtel Calvet, pour lui . Avec un scoop : Isabelle Huppert, la perfection faite actrice, est capable de « bugs » comme tout le monde - à savoir, buter inexorablement sur une longue réplique de sa pièce il est vrai assez complexe à mémoriser !
Par coeurs sortira en salles le 28 décembre 2022. En attendant, découvrez sa bande-annonce en exclusivité sur Telerama.fr. le film sera par ailleurs présenté en avant-première à Paris au cinéma L'Arlequin lors d'une séance spéciale le lundi 12 décembre à 20h15. La projection sera suivie d'une rencontre avec Isabelle Huppert, Fabrice Luchini et Benoît Jacquot animée par Fabienne Pascaud, directrice de la rédaction de Télérama - les places sont en vente ici : http://dulaccinemas.com/cinema/2625/l-arlequin/article/138713/avant-premiere-par-coeurs-en-presence-de-benoit-jacquot-isabelle-huppert-et-fabrice-luchini
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Je m'appelle .............?..........." je suis un jeune homme de dix-sept ans, laid, maladif et timide", je passe mes étés dans la "maison de campagne des Choumikhine", et je m'y ennuie.

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