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EAN : 9782266229722
320 pages
Pocket (07/03/2013)
3.97/5   149 notes
Résumé :
Ils ont parcouru à dos de cheval 3 000 kilomètres à travers l'Asie Centrale, soit un périple qui les a menés de la Chine au Moyen-Orient, en traversant le Kirghizistan, le Tadjikistan, l'Ouzbékistan, pour toucher enfin la mer d'Aral. Dans leurs sacoches, pour tout viatique, ils n'emportent que les récits des explorateurs qui se sont succédé dans la région depuis le XIVe siècle, de Marco Polo à Ella Maillart, et associent à travers les siècles leur propre regard à ce... >Voir plus
Que lire après La chevauchée des steppes : 3000 kilomètres à cheval à travers l'Asie centraleVoir plus
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Ayant lu un bon nombre des récits d'aventures et de voyages de Sylvain Tesson, il me manquait cette extraordinaire chevauchée des steppes, pourtant parue en 2001, qui aurait dû attirer mon attention bien plus tôt.

Ce retard est maintenant comblé, après une lecture éblouissante d'une multitude d'émotions et de perceptions, qu'elles soient géographiques, humaines ou animales à travers la relation que Sylvain et Priscilla ont vécu avec leurs trois chevaux qui sont devenus les héros de leur aventure, au point de la conclure par une pensée émue à leur égard.

Ce n'est pas vraiment une chevauchée puisque les deux aventuriers marchent la plupart du temps aux côtés de leurs montures afin de les épargner, d'autant qu'elles transportent tout leur matériel de voyage. Ils avancent donc à un rythme tranquille mais imperturbable au fil des jours, depuis le Khirghizistan jusqu'au bord des misérables restes de la mer d'Aral, en traversant le Tadjikistan et l'Ouzbékistan, avec la mythique Samarcande au coeur de leur périple.

Leur narration est très enrichissante, tant par la variété et la qualité des rencontres, que ce soit dans la tiédeur des yourtes ou à l'abri dans les maisons de ceux qui les accueillent. Les descriptions des paysages très changeant au fil de ce long périple procurent au lecteur une découverte de la nature, des immensités herbeuses, de la steppe désertique, de la faune et de la vie des populations tout au long du chemin.

De nombreuses péripéties viennent quelquefois contrarier leurs intentions : orages de montagne d'une grande violence, tracasseries administratives des pseudo-autorités aux frontières, tentatives de vol de leur matériel ou, pire, de leurs chevaux.

Le récit de leur voyage est aussi une excellente occasion de s'immerger dans la transition que vécurent ces ex républiques soviétiques avec la fin de l'Union au cours des années 90. On découvre des statues aux yeux légèrement bridés des leaders soviétiques et on peut déceler aussi certains regrets des populations par rapport à l'ère communiste qui leur apportait certaines garanties malgré tout.

Grande place est faite à l'accueil qu'ils reçurent, avec quelquefois des difficultés pour adopter les attitudes appropriées à l'égard de leurs hôtes, surtout quand il s'agit de manger au-delà du possible et de boire la vodka en quantité impensable. On a d'ailleurs un passage intéressant sur le cérémonial du thé qu'ils partagent avec leurs hôtes.

Et puis, le but final du voyage, cette pauvre mer d'Aral dont ils parviendront à approcher les lèvres douloureuses, toujours plus loin que là où elle se trouvait trente ans plus tôt, l'eau ayant été sacrifiée aux plantations intensives de coton. Ils vont donc percevoir l'émotion et la tristesse de ces anciens pêcheurs de la mer d'Aral qui pleurent leur bienfaitrice quasiment disparue.

Leur récit, tout en étant factuel et réaliste, s'attache à monter tous les changements survenus pour ces populations, ceci avec une absence de jugement à leur égard, sauf à l'encontre des meurtriers destructeurs de la mer d'Aral.

Une belle note finale avec les adieux à leurs chevaux qu'ils ont voulu confier à des personnes de qualité qui en prendront le plus grand soin, même s'ils ne pourront revoir les vastes prairies herbeuses des Monts Célestes.


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La chevauchée des steppes, ouvrage co-écrit par Sylvain Tesson et Priscilla Telmon est un des premiers récits de voyage de ce remarquable auteur dont on reconnaît déjà la richesse du style et le talent.
Les auteurs ont ainsi réalisé une traversée de l'Asie Centrale à cheval, depuis Almaty, anciennement Alma-Ata au Kazakhstan jusque sur les rives de la mer d'Aral, ou plutôt de ce qu'il en reste après le pillage des eaux de l'Amou-Daria et du Syr-Daria pour la culture du coton.
Comme toujours avec les récits de voyage de Sylvain Tesson, le lecteur est transporté à l'autre bout du monde, dans des contrées bien éloignées de notre univers, parfois inhospitalières, souvent dangereuses.
Les phrases ciselées nous offrent des paysages grandioses, des hommes et des femmes nomades devenus sédentaires par la force des choses et la chute de l'union, parfois des mésaventures avec les séides d'un système soviétique qui a survécu dans la médiocrité qu'il a générée.
On admire ce qu'il faut de courage et d'esprit d'aventure pour tenter un tel périple, nous qui pensons tout maîtriser, tout prévoir et tout solutionner. On vit au rythme de ces voyageurs des steppes et on mesure ainsi mieux qu'une autre mesure du temps existe et que beaucoup se fixent sur elle, loin de notre immédiateté, aggravée depuis l'écriture de cet ouvrage par l'instantanéité d'Internet et de ses réseaux dits sociaux.
Ces trois mille kilomètres offrent un magnifique voyage qui décrit la beauté du Monde en même temps que la décrépitude d'un système, pas seulement soviétique.
Un ouvrage riche et profond qui, comme dans la steppe, ouvre un horizon infini.
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Ce genre de livre était une grande première pour moi. Je ne savais donc pas trop à quoi m'attendre.

J'ai vraiment bien aimé les descriptions des grandes steppes et les détails du trajet suivi. L'organisation du voyage y est également très bien décrite et cela rend la lecture très immersive.

Chaque étape est accompagnée de témoignages, de discours d'habitants qui permettent de mieux comprendre la vie dans les pays de l'ex-URSS. On est vraiment confronté à une partie du monde dont on parle très peu en France alors qu'il y a tant à dire.

Un bémol en revanche : je trouve qu'à certains moments, les auteurs calquent un peu trop formellement leur idéologie, notamment sur l'URSS, sans essayer de comprendre comment les ex habitants de cette URSS pensent ni pourquoi ils pensent ainsi. Je trouve ça dommage car cela aurait pu donner de la profondeur. Cela n'était peut-être pas la volonté des auteurs, mais j'ai vraiment senti des jugements par moments.

Une aventure humaine, historique et géographique très intéressante à découvrir !
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Je prépare un voyage au Turkestan oriental pour cet été, et je cherche donc à me renseigner sur cette région un peu oubliée de tous, dont personne ne semble connaître l'histoire précise. Les ouvrages concernant cette partie de la Chine se faisant rares, c'est un peu par défaut que je me suis tournée vers les récits de voyage, qui ne comprennent que trop rarement le Xin Jiang pour se concentrer sur les chemins des steppes du Kazakhstan, d'Ouzbékistan, du Kirghizstan ou encore du Tadjikistan.

La chevauchée des steppes ne fait pas exception, mais offre néanmoins un agréable récit d'un voyage entrepris à cheval à travers l'Asie centrale, entre hospitalité exubérante et dangers de la route, entre nouveau capitalisme et épuisement des ressources et souvenir de l'ancienne domination soviétique.

Priscilla et Sylvain, deux Français, s'embarquent donc pour une folle chevauchée à travers ces contrées reculées malgré leur faible expérience cavalière, réservant l'apprentissage à l'avancée du voyage. le récit est prenant, mais l'on s'ennuie parfois de la steppe qui paraît toujours semblable à elle-même, tout comme ses habitants, pris entre deux feux et incapables d'en sortir. le livre est agréable à lire, mais se doit d'être lu en plusieurs fois sous peine de lasser !
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En 1999 Sylvain tesson et Priscilla Telmon se lancent dans une grande randonnée à chaval, en partant du Kazakhstan où ils se procurent trois chevaux, qu'ils nommeront Ouroz, Boris et Bucéphale. Dans le coin, les chevaux n'ont pas toujours de nom, et se récupèrent plus de coups de talon et de cravache que de bons soins. Nos deux voyageurs ne se sont pas comporté ainsi, faisant souvent passer le bien-être de leurs montures avant la leur. D'ailleurs ces compagnons ne seront quittés aux alentours de la mer d'Aral, en de bonnes mains, et avec un gros serrement de coeur.

Deux kirghizes, à cheval!
On suit les cavaliers avec plaisir, au Kirghizistan par exemple arriver à cheval est une promesse de bon accueil (et il est difficile de refuser le kumis et la vodka, et le plov)

Globalement ils ont pu parcourir le trajet espéré, sauf une fois à cause de problèmes de sécurité. le passage des frontières demande souvent patience et art de la discussion. Ils ont dû se méfier aussi des voleurs de chevaux ou autres.

La dernière partie leur fait traverser un désert vers la mer d'Aral, un vrai crève coeur écologique... Pour cultiver le coton, les eaux du Syr Daria et de l'Amou Daria ont été détournées. Sans parler de la pollution des sols et de l'air, des maladies... L'on sent parfaitement la colère et l'émotion chez les deux auteurs.

J'ai vraiment beaucoup aimé ce récit, avec un Tesson même pas trentenaire, évitant les grandes envolées philosophico-lyriques et trouvant la juste mesure entre le périple équin lui-même, et quelques information historiques et géographiques.

Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Citations et extraits (150) Voir plus Ajouter une citation
-- J'ai fait douze gosses pour recevoir une voiture en cadeau!
C'était la loi à l'époque : vous faisiez douze enfants, on vous donnait une Volga. Une sacrée belle tire. Malheureusement le douzième est mort-né. J'ai jamais eu la bagnole mais j'ai gardé les onze mouflets.
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Dans la chaleur de plomb fondu qui envahit l'air, nous nous baignons tous ensemble. Nous nous laissons glisser sur le lac, accrochés aux encolures, agrippés aux crinières. Les chevaux nagent, se roulent dans le sable brûlant et s'endorment à l'ombre de maigres chardons calcinés par la fournaise. Indicible renaissance au contact de l'eau pure, de la peau et du corps caparaçonnés de poussière.
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Le thé est la "politesse de l'Orient", le breuvage des conversations, l'élixir du temps qui passe, servi avec lenteur et cérémonie pour que puissent se nouer les dialogues, se jauger les âmes, se juger les esprits.
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Nous nageons avec les chevaux, accrochés aux crinières. Les lourds poitrails fendent les eaux du "lac chaud". Revenus sur le rivage, ils se roulent sur le sable, se gorgent d'eau, puis broutent tout ce qu'ils peuvent et s'endorment enfin.
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Chameaux de Bactriane! Rugueux vaisseaux des Routes de la Soie qui forçaient d'un pas chaloupé, l'air de rien, les obstacles dressés sur le chemin de la Chine. Du Taklamakan au Karakoum, des monts Altaï au Pamir, des déserts les plus secs aux cols les plus glacés, les chameaux engoncé dans leurs manchons de fourrure charriaient contre leurs bosses, au long des pistes hostiles, les fines épices, les soieries délicates et les pierres précieuses. Paradoxe de ces temps où le luxe se diffusait et s'échangeait au milieu de l'intense brutalité des décors géographiques.
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Videos de Sylvain Tesson (136) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sylvain Tesson
Deuxième épisode de notre podcast avec Sylvain Tesson.
L'écrivain-voyageur, de passage à la librairie pour nous présenter son récit, Avec les fées, nous parle, au fil d'un entretien, des joies de l'écriture et des peines de la vie, mais aussi l'inverse, et de la façon dont elles se nourrissent l'une l'autre. Une conversation émaillée de conseils de lecture, de passages lus à haute voix et d'extraits de la rencontre qui a eu lieu à la librairie.
Voici les livres évoqués dans ce second épisode :
Avec les fées, de Sylvain Tesson (éd. des Équateurs) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23127390-avec-les-fees-sylvain-tesson-equateurs ;
Blanc, de Sylvain Tesson (éd. Gallimard) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/21310016-blanc-une-traversee-des-alpes-a-ski-sylvain-tesson-gallimard ;
Une vie à coucher dehors, de Sylvain Tesson (éd. Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/14774064-une-vie-a-coucher-dehors-sylvain-tesson-folio ;
Sur les chemins noirs, de Sylvain Tesson (éd. Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/14774075-sur-les-chemins-noirs-sylvain-tesson-folio ;
Le Lys dans la vallée, d'Honoré de Balzac (éd. le Livre de poche) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/769377-le-lys-dans-la-vallee-honore-de-balzac-le-livre-de-poche.
Invité : Sylvain Tesson
Conseil de lecture de : Pauline le Meur, libraire à la librairie Dialogues, à Brest
Enregistrement, interview et montage : Laurence Bellon
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Les Éclaireurs de Dialogues, c'est le podcast de la librairie Dialogues, à Brest. Chaque mois, nous vous proposons deux nouveaux épisodes : une plongée dans le parcours d'un auteur ou d'une autrice au fil d'un entretien, de lectures et de plusieurs conseils de livres, et la présentation des derniers coups de coeur de nos libraires, dans tous les rayons : romans, polar, science-fiction, fantasy, BD, livres pour enfants et adolescents, essais de sciences humaines, récits de voyage…
+ Lire la suite
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