Malgré une entrée en matière fastidieuse, Mon coeur s'appelle Amazonie est un témoignage enrichissant et palpitant.
Sans tabou, et avec une simplicité parfois touchante, parfois déroutante, Anne-Sophie Tiberghien nous conte avec succès la vie des Indigènes Vénézuéliens, particulièrement ceux de la tribu Yanomami. Loin d'être un reportage ethnologique, c'est un livre plein d'amour, d'admiration, de peur aussi, et de force que nous offre cette auteure. Ses photographies du quotidien viennent enrichir et concrétiser le texte sans pour autant donner le côté voyeuriste qu'on aurait pu craindre. C'est un fragment de vie que j'ai aimé découvrir.
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superbe livre que j'avais d'abord pris pour un livre d'aventure mais non pas du tout, c'est un livre très instructif, et on pense en le lisant maintenant à tout ce que font les destructeurs de l'amazonie, c'est triste et à la fois révoltant, la cupidité qui mène ces personnes alors que des vies bien plus intenses y vivent
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Une année entière dans la jungle vénézuélienne avec les Yanomami du haut Orenoque, accompagnée de sa fille de 7 ans, voilà à quelle folie s'est livrée l'auteure en 1980/81.
Malgré les conditions d'une vie difficile et précaire, la malnutrition, les parasites, le manque d'hygiène, la mère et la fille se réjouissent de cette expérience qui d'achèvera prématurément après une blessure par flèche empoisonnée au curare.
Un récit proprement hallucinant.
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Vous tous qui nous avez quittés, sachez que votre départ a brisé une corde à notre coeur, et que dans la nuit de la tristesse, cette cassure vibre encore, en notes cristallines.
Je ne veux pas me laisser arrêter par le double handicap d'être femme et mère. Les hommes qui voyagent sans rien sont souvent admirés. Et pourquoi une femme avec son enfant ne le ferait-elle pas ? Je n'ai rien à prouver aux yeux des autres.
Sur ma demande, Enrique conduit jusqu’à une cabane à l’écart trois clients successifs. Je me prostitue. Ce sont des gros bonnets de la ville. Je demande à chacun d’eux mille bolívars. […] Je change tout l’argent liquide en petites coupures. Ainsi je pourrai payer des guides, acheter de l’artisanat, remercier les conteurs et chanteurs, trouver de la nourriture. Oui, je vais finir par y arriver. (p.44)