Émile est un poulpe.
Son papa est Tomi Ungerer, le célèbre affichiste-publiciste-illustrateur alsacien, à qui l'on doit pas moins de quatre-vingt-dix livres pour enfants, dont le célèbre "Les trois brigands".
J'adore Émile !
D'abord parce que j'aime la façon dont il est dessiné, simple et efficace, et que j'aime sa couleur verte.
J'aime ses yeux qui lui donnent toute une série d'expressions : Émile peut être étonné, en colère, déterminé, ou même romantique. Si, si, je vous assure. Un poulpe romantique, vous n'y croyez pas ? Eh bien, Tomi Ungerer l'a fait !
J'aime aussi la façon astucieuse dont il se sert de ses bras selon les circonstances... il faut dire qu'en avoir huit est un sacré atout !
Dans cet album, j'aime aussi l'histoire, pleine d'humour, servie par un texte très bien écrit, au vocabulaire riche. Émile s'adresse aux enfants de maternelle, et je suis ravie d'y trouver des termes tels que scaphandrier, squale, réunions mondaines ou nostalgie. C'est en se faisant lire puis en lisant eux-mêmes ce genre de texte que les enfants apprennent.
Pour résumer : dessins, histoire, texte, Émile a tout bon.
Voilà un petit livre pour enfants de très bonne qualité.
Au milieu de ma collection bien fournie d'albums jeunesse, Émile occupe une place tout à fait particulière.
J'ai d'autres titres très réussis que j'ai pris plaisir à lire à mes enfants, d'autres histoires amusantes, bien écrites et illustrées avec goût.
Alors, pourquoi particulièrement Émile ?
Là, je dois raconter une anecdote très personnelle.
Mon mari m'a toujours dit qu'il voulait avoir un petit Émile, c'est presque une des premières choses qu'il m'a dites lorsque nous nous sommes rencontrés. Étant une admiratrice inconditionnelle d'Émile Zola, j'ai tout de suite approuvé. Alors, quand après deux filles un petit garçon est arrivé, il a été évidemment prénommé Émile. Quelques années plus tard, j'ai déniché l'album de Tomi Ungerer à la bibliothèque, je ne le connaissais pas. Amusée, je l'emprunte pour le lire à mon Émile. Quand mon mari en rentrant à la maison l'a vu, posé sur la table, il a blêmi. Vraiment. Et d'une voix émue a dit "Mais c'est le livre que j'avais quand j'étais petit !"
Voilà ! Son amour du prénom Émile venait de là, d'un album oublié mais finalement toujours dans un coin de sa mémoire.
Et quand on demande à mon fils s'il s'appelle Émile en référence à Zola, il peut s'amuser à répondre : "Non, non, pas Zola. Le poulpe !"
Alors, vive Émile Zola (ça, je ne le dirai jamais assez !), vive Émile le poulpe, et vive mon Émile !
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Poulpe fiction, ou l'histoire d'Emile, pieuvre sympa.
Quand le capitaine Samofar a failli se faire croquer par un requin à travers son emballage de scaphandrier, qui c'est qui lui a sauvé la mise ? Je vous le donne en 1 000 : Emile !
Voilà ces deux-là amis pour la vie, au point que Samofar invite Emile à s'installer chez lui.
Avec ses huit tentacules et son intelligence, l'octopus apprivoisé a plus d'une corde à son arc et sait se transformer aussi adroitement qu'un Barbapapa pour rendre service à tous.
Mais malgré ses dons, il s'ennuie ferme dans cette baignoire, et même sur la plage, et se languit de retrouver les profondeurs de l'océan.
Album pour enfants amusant et subtil sur les rapports entre les hommes et les animaux, sur l'amitié en général, illustrant entre autres le principe 'le mieux est l'ennemi du bien'.
Il fallait le talent de Tomi Ungerer pour rendre un poulpe aussi mignon. La bête, IRL, est quand même d'une laideur rare : tentacules, ventouses, bec, peau fripée, couleur...
D'ailleurs la 'femme du pêcheur' ferme les yeux sur l'estampe d'Hokusai, je crois. Mais ceci est une toute autre histoire - pour adultes. 😋
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Emile, un poulpe , vit au fond de l'océan.
Un jour, il sauve le célèbre scaphandrier , le capitaine Samofar, attaqué par un requin.
En remerciement, celui-ci l'invite à venir habiter avec lui.
Il devient musicien, maître-nageur, professeur de natation et j'en passe.
Malgré toutes ces occupations, l'océan lui manque et il retourne y vivre.
C'est un livre riche en vocabulaire sans être compliqué. Les enfants actuels ignorent ce qu'est un scaphandre et peuvent le voir illustré.
Le texte est très clair et pas trop long.
Les illustrations sont très belles, notamment les pages où Emile se transforme...
A lire à partir de 4 ans
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Mais Émile avait la nostalgie de l'océan.
Il s'engagea comme sauveteur.
[...]
Quand les gens s'aventuraient trop loin, c'était lui qui les sauvait.
Quelquefois il en sauvait quatre à la fois.
Mais Emile avait la nostalgie de l'océan.
Il s'engagea comme sauveteur.
Il apprenait à nager aux enfants.
Il veillait à leur sécurité.
Le capitaine Samofar, scaphandrier célèbre, se promenait un jour au fond de l'océan, lorsqu'un requin féroce apparut soudain.
Alsacien, français, allemand, anglais (des États-Unis à l'Irlande)… Tomi Ungerer est un «saute-frontières », selon sa propre expression : il a grandi entre plusieurs langues, passant souvent de l'une à l'autre, il a franchi les frontières des publics et des conventions. Ce collectionneur passionné de jouets a révolutionné le langage de l'image et de l'enfance, en offrant des albums audacieux et dérangeants aux enfants du monde et aux adultes qui les accompagnent. Pour rendre hommage à une oeuvre décidément vivante et actuelle, ce colloque réunira des chercheurs, des artistes, et des professionnels du livre pour explorer l'esprit et le style de cet immense artiste.
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