Tête de Lynott !
Connaissez vous les 3 grandes légendes contemporaines ?*
- Culkin Entreprise supprime tous ceux qui imitent Billy Bat ;
- Elvis Presley n'est pas mort ;
- L'Homme n'est jamais allé sur la lune".
Ce manga explore deux d'entre elles (pour Elvis, il faudra attendre une autre série).
Et voilà,
Naoki Urasawa et
Takashi Nagasaki remettent un yen dans la machine et l'histoire qui semblait suivre enfin des rails connus, nous transporte vers de nouveaux territoires, heureusement balisés par des gares déjà entraperçues au cours de ce voyage dont voici la 12ème étape.
La majeure partie de l'histoire se déroule en 1981 à New York où Kevin Goodman, un jeune étudiant de Princeton, passe le plus clair de son temps à taguer les murs de la ville.
S'il ne s'agissait que des habituels barbouillages de façade complaisamment élevés au dessus du marquage urinaire de territoire pratiqué des individus socialement défavorisés et qui nous enrichissent de leur différence, tout cela serait anodin.
Mais dans la mesure où les dessins de kevin lui sont dictés par la mystérieuse chauve-souris, ils comportent leur lot de révélations et attirent forcément l'attention.
La vie du jeune homme est donc directement menacée. Heureusement, il va bénéficier de soutiens inattendus : un certain M Smith et une belle inconnue, candidate au mécénat.
Ce 12ème volume (composé de 8 épisodes), relance l'histoire en nous faisant suivre 3 personnages principaux. le tout est bourré de clins d'oeil et de références.
Kevin, tout d'abord.
Il a la tête de
Michael Jackson (à l'époque où il avait encore un nez).
Dans le cadre d'un entrainement à la survie, on va le retrouver chez un bouquiniste de comics qui ressemble à Hugo Reyes, le latino gagnant du loto, dans la série "Lost". Ambiance garantie pour les passionnés : on s'attend presque à voir Bruce Tringale et Presence entrer.
Après les livres, la musique : Kevin flâne chez un disquaire et on reconnait au passage les couvertures d' "Hejira" de
Joni Mitchell, "Transformer" de
Lou Reed, "Pearl" de Janis Joplin, "Axis: Bold As Love" de
Jimi Hendrix "Waiting For Columbus" de Little Feat, "Led Zep I", "Pretenders"...
Phil, ensuite.
Il est bassiste dans un groupe de rock (les auteurs lui ont prêté les traits de ...Phil Lynott). Il a trouvé les 1ères mesures de ce qui pourrait être un tube (kevin lui a même conseillé un titre : Thriller !). Il hésite à tourner un clip pour le promouvoir.
Chuck Culkin (démarquage évident de
Walt Disney), enfin.
On en apprend un peu plus sur son étrange passé et sur le pacte quasi faustien qu'il a passé.
Dans ce foisonnement d'identités, on ne serait même pas surpris de croiser
Adolf Hitler...
Ça tombe bien, il y est aussi !
Que dire ? Les cartes semblent à nouveau rebattues, la série s'anime encore et quand une porte se ferme, d'autres s'ouvrent.
Prions pour que la chute soit à la hauteur. En attendant, on se régale et on relance, pour voir.
* version française possible :
- Les éditions Moulinsart traquent tous ceux qui s'amusent avec Tintin ;
- George Brassens n'est pas mort ("Et puis, coup de théâtre, quand, le temps aura levé le camp, estimant que la farce est jouée, moi tout heureux, tout enjoué, Je m'exhumerai du caveau Pour saluer sous les bravos") ;
- L'Homme ou la Femme ou le Transgenre, n'est jamais allé(e) sur la lune".