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EAN : 9782070307494
368 pages
Gallimard (16/02/2006)
4.14/5   14 notes
Résumé :
Louis XVI (1754-1793) n'était guère fait pour le rôle de monarque que le destin lui imposa, mais on a souvent donné de son règne et de sa personne une image beaucoup trop négative. Ce " roi malgré lui " se révéla dans les faits assez résolu pour aider l'Amérique à devenir indépendante et suffisamment éclairé pour ouvrir la monarchie française à certaines idées nouvelles. Hélas pour lui, comme l'a noté Tocqueville, l'histoire ne pardonne pas aux régimes forts qui acc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Et voilà, après trois jours de lecture et quelques citations ajoutées, j'ai terminé cette biographie de Louis XVI.
Depuis le collège, j'ai bien réalisé à quel point l'éducation nationale taisait et mentait presque (par omission, au moins ; mais certainement ai-je eu quelques professeurs fort peu objectifs et oubliant la notion de ne pas donner leur avis à leurs élèves…) à propos de notre dernier monarque absolu. Etant en première, j'ai récemment eu un nouveau cours sur la Révolution Française, et encore une fois j'ai été assez choquée par certains propos tels que "Louis XVI voulait trahir son pays" ou encore "Louis XVI était certes à Paris mais n'était pas captif"... Cette lecture m'a confirmé que je ne me trompais pas: de toute sa vie, Louis XVI n'a JAMAIS voulu faire de mal à son peuple - ni à personne d'autre, d'ailleurs - (c'est avec la "mort dans l'âme" qu'il accepta qu'on emploie la violence pour calmer les manifestants juste avant l'ouverture des états généraux ; et jamais plus il ne donna cet ordre), ni le trahir. le livre ouvre d'ailleurs une autre perspective: n'est-ce pas le peuple qui a trahi son Roi en l'abandonnant peu à peu (cela étant, la Révolution était surtout parisienne, alors…) ? Je laisse à chacun le loisir d'y réfléchir et d'avoir son avis ; quant à moi je me contenterai d'assurer que Louis XVI fut certainement l'un de nos rois les plus humains, et, sans aucun doute bon par raison et non par faiblesse (hélas, je ne sais plus qui l'a dit…!). A propos de cette deuxième citation tirée de mon cours, étant que Louis XVI n'était pas captif aux Tuileries, rien n'est plus faux: on le constate en avril 1792, lorsque la famille royale voulut partir à St Cloud pour Pâques, comme l'année précédente. le peuple, excité par Marat et d'autres députés à propos desquels je ne donnerai pas mon avis (… :) ), bloqua le carrosse, et, le Roi, refusant d'employer la force, dut rentrer dans son château.
Je ne souhaite pas faire tout un exposé à propos de pour ou contre la Révolution, car ce n'est pas mon rôle, alors je vais me contenter de résumer mon avis sur cet ouvrage:
Il n'est pas très long, avec ses 327 pages, alors on survole un peu les évènements. Il ne faut pas chercher à approfondir le côté politique du règne par le livre, car on serait déçu. Ca ne m'a pas trop gênée, mais quelques informations en plus afin de mieux comprendre les concepts et les enjeux auraient parfois pu être agréables, quitte à ajouter quelques pages. le Louis XVI d'Evelyne Lever (que je n'ai, je l'avoue, jamais terminé) expliquait plus en longueur la guerre des farines, ou encore la disgrâce des ministres/leur démission, et ce petit bagage m'a pas mal aidée dans ma lecture. J'ai l'impression que Bernard Vincent raconte rapidement les évènements, en négligeant un peu les personnages (particulièrement les ministres). Malgré tout, cette lecture a été très agréable et m'a appris d'autres choses encore sur ce Roi bien peu connu et décidément - terriblement - trop noirci: L Histoire est écrite par les vainqueurs. Ainsi, j'ai découvert sa passion pour la lecture, la façon dont il tenait tête à sa femme à propos de la politique (et elle avait peu d'ascendant sur lui dans ce domaine, contrairement à ce qu'on a pu croire - ou dire ! -... moi ? viser Stefan Zweig ? Pas du tout…), et j'ai redécouvert son désir de faire le bien. Dans le Louis XVI d'Evelyne Lever, il était comme un figurant, assez critiqué par la biographe. Ici, on le voit protagoniste principal, ne lésinant jamais sur le travail. Et, quel homme ! Son courage, sa noblesse et son sens du devoir ne cessent de me surprendre, depuis bientôt quatre ans que je l'admire profondément. Je me contenterai de retranscrire un sixain composé par un illustre inconnu à son intention, rencontré dans un château de la Loire:
"On admira Trajan, Marc Aurèle, Titus,
Louis eut dans son coeur leurs sublimes vertus
Deplus il fut Chrétien d'une foi sans seconde,
En proye à l'infortune il étonna le monde
Plus grand que ses revers il mourut en héros
Et même après sa mort fit pâlir ses bourreau."
Une bonne lecture !
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Le gros souci de ce Louis fut de n'avoir pas tiré le bon numéro, et d'avoir dû payer pour les autres. Peut-être aurait-il vécu heureux dans un atelier, tel un simple artisan, ou retranché dans une panic room avec un stock de serrures, de livres et le challenge de jouer les passe-murailles dans le continuum espace-temps ?
Mais, non, maillon de la chaîne capétienne, il ne pouvait se dérober - « you can never break the chain » (F.Mac)- et assuma. Ses erreurs, celles des autres. Se présenta à son funeste rendez-vous avec une politesse humaine, digne, qui fait froid dans le dos, et donne le ton de cette biographie respectueuse des facettes multiples de cet homme balayé par la Révolution et les aléas de l'Histoire.
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Louis XVI

Par Bernard Vincent

Folio biographie (inédit février 2006)
Et oui comme toutes les vieilles, j'ai profité de l'été (et de la vague Marie Antoinette) pour réviser mes classiques, me plonger dans une bio historique.
Louis XVI donc. Un nébuleuse ce roi ; l'histoire n'est écrite que par les vainqueurs et on reproche donc tout à ce roi perdant. BV tente cependant de rétablir la « vérité historique » (si tant est qu'elle existe hein...), de faire le tri entre ce qui est et ce qui a été dit.
Ainsi il présente Louis XVI comme un roi complexe en phase avec son époque et les lumières, un roi qui aurait tenté d'être un « despote humaniste » et qui est tombé dans la faille que créent ces deux mots accolés.
Despote : Oui car il a été formé dans une monarchie absolue de droit divin. Quand il arrive au pouvoir, louis XV a supprimé le parlement. Louis XVI a donc tous les pouvoirs et se croit sincèrement investi d'une mission divine (c'est par exemple le dernier roi a avoir soigné les écrouelles). Ce n'est pas toujours simple mais il faut bien avoir à l'esprit que pour lui (et pour ceux de son époque) la république ; la démocratie ne sont que de vagues idées, des concepts.
Humaniste : Il est assez cultivé et a lu apparemment les philosophes et les idées de son temps. Il n'aura ainsi qu'une seule obsession : ne pas faire le malheur de son peuple donc ne pas recourir à la violence, ne pas faire couler le sang. Ce qui est de fait un jeu dangereux et quand il s'y résoudra (massacre de septembre) il est déjà trop tard. C'est ainsi un roi qui joue la carte de la liberté en Amérique, du parlement et des découvertes scientifiques (l'expédition de la Pérouse).
Finalement c'est ce qui m'a le plus troublé dans ce personnage : son obsession de «faire le bien ». Sa volonté de trouver un compromis acceptable par tous... qu'il ne trouvera jamais. Plus précisément, dans son parcours il va accumuler les concessions en pensant que ses adversaires les entendraient et respecteraient ses efforts. Il n'en sera évidemment jamais et ainsi chaque compromis en entraînera un nouveau jusqu'à l'échafaud. Ainsi, en tant que fervent lecteur de Machiavel, je me dis que l'attitude de Louis XVI, est, sous cette optique typiquement ce qu'il ne fallait pas faire… Pour maintenir son pouvoir le roi aurait sûrement du faire couler du sang, des massacres symboliques... Et nous voilà donc devant une bien étrange morale ultra moderne : l'humanisme et le respect de la vie empêchent l'exercice du pouvoir. Ou plus précisément le pouvoir et son maintien nécessite par essence un certaine part de violence symbolique et réelle...
Du coup, en perspective, on réalise aussi que l'histoire populaire a fait de ce roi un faible alors que moralement il a pris le parti le plus « courageux » (la sage négociation) face à la violence brutale. Comme si on lui reprochait de ne pas avoir fait ce qu'on attendait de lui, comme si les français ne respectaient que les despotes ?
Enfin au long de cette bio on réalise une fois encore (s'il en était besoin) que la révolution a été presque totalement un mouvement d'origine parisienne intra muros, que le « peuple français » est resté longtemps royaliste et n'imaginait même pas un changement de régime. le plus flagrant est l'arrestation et le procès du roi qui a été apparemment monté et réalisé sous la pression de la commune de paris soit, allez, disons 6000 personnes extrémistes...
Une bio vraiment ultra moderne.
Ps seul bémol Bernard Vincent m'a l'air franchement de droite, et ne peut s'empêcher de répéter à l'envie « les français n'acceptent jamais les reformes, non, non, jamais... » ce qui est un poil lourdingue....

Lien : http://xannadu.canalblog.com
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Rencontre avec l'intimité d'un personnage trop méconnu dans sa réalité.
Style simple laissant les lignes se suivre et décrirent une personnalité qui façonna notre histoire d'hier et d'aujourd'hui encore.
A découvrir dans sa particularité et sa simplicité qui en fait un nouveau pont vers une part d'histoire trop souvent décrite mais trop souvent oubliée dans sa réalité.
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
« Français, revenez à votre roi qui sera toujours votre père, votre meilleur ami. Quel plaisir n'aura-t-il pas à oublier toutes ces injures personnelles et à se revoir au milieu de vous lorsqu'une Constitution, qu'il aura acceptée librement, fera que notre Sainte Religion sera respectée, que le gouvernement sera rétabli sur un pied stable et utile par son action, que les biens et l'état de chacun ne seront plus troublés, que les lois ne seront plus enfreintes impunément, et qu'enfin la liberté sera posée sur des bases fermes et inébranlables. » - extrait de la Déclaration du roi, adressée à tous les Français à sa sortie de Paris
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La vertu, toujours elle, contre la violence et la politique du pire ; le risque non sanglant de l'échec plutôt que celui du déshonneur et du sang versé ; tel fut, au double nom du calcul politique et des valeurs morales qui étaient les siennes, le choix, naïf ou noble, de Louis XVI
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« La force ne fera rien sur moi, je suis au-dessus de la terreur. » - Louis XVI le 20 juin 1792, lorsque de nombreux Parisiens ont envahi les Tuileries
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« [Louis XVI] écouta avec un sang froid rare la lecture du jugement. Il eut tant d'onction, de dignité, de noblesse, de grandeur dans son maintien et ses paroles, que je ne pus y tenir. Des pleurs de rage vinrent mouiller mes paupières. Il avait dans ses regards et dans ses manières quelque chose de visiblement surnaturel à l'homme. Je me retirai, voulant retenir des larmes qui coulaient malgré moi et bien résolu à finir là mon ministère. » - Hébert
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« Je mourrai sans crainte. Je voudrais que ma mort fît le bonheur des Français » - Louis XVI la veille de son exécution.
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