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Isabelle Reinharez (Autre)
EAN : 9782869300002
264 pages
Payot et Rivages (01/04/1986)
3.99/5   42 notes
Résumé :
Bob et Lee ont grandi dans le Sud rural des États-Unis sous le regard implacable d’un père autoritaire, vétéran de la seconde guerre mondiale.

Si Lee, l’aîné, est le préféré, le "beau gosse" qui fait tourner les têtes des filles du coin, Bob a dû s’exiler à l’Université, après une brouille définitive avec le paternel, pour tenter sans succès de devenir joueur de football professionnel.

Lorsque le fils maudit revient au pays après le déc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Numéro 2…

Oui, oui, je vous entends murmurer derrière votre écran « Williams, je ne connais pas ce romancier ». Pas de rapport avec les deux soeurs championnes de tennis, ni avec le frère jumeau Saurin des boites de conserve ou encore l'homonyme écrivain anglais auteur de «La Guerre du Graal ».

Non, non, « La fille des collines », écrit en 1951, demeure le premier roman d'un auteur américain. Né en 1909, Charles Williams a travaillé dans la marine marchande et la marine nationale américaine avant de devenir écrivain et auteur d'une vingtaine de romans jusqu'à son suicide en 1975. Grand succès à l'époque, le roman noir « La fille des collines » s'inscrit comme le premier d'une trilogie tournant sur les filles (Souchon aurait précisé « sous les jupes des filles » je suppose) sous les titres originaux : Hill Girl, River Girl et Big City Girl.

Dans ce premier opus, Bob Crane revient au pays et retrouve son frère Lee désormais en couple avec la belle Mary. Toujours en bisbille avec son père qu'il surnommait le Major, Bob était le bad boy de la famille comparé à son beau gosse de frère. Quelques années auparavant, Bob s'était disputé pour de bon avec son père et avait quitté la maison familiale pour tenter une carrière de boxeur puis de footballeur vouée à l'échec semble-t-il.

Aujourd'hui, Bob peut donc exaucer son vieux rêve d'exercer le métier de fermier en exploitant les terres familiales après le décès du Major et de son grand-père. C'est alors que Bob découvre que son frère Lee, en plus de boire comme un trou, fricote avec Angelina, la jolie fille de Sam Harley, un fermier pur jus qui ne tolèrerait pas qu'un homme marié dans le sud des Etats-Unis déshonore sa famille. A vous de découvrir la suite de ce récit…

Ce roman, marqué par les racines rurales de personnages, raconte l'histoire de deux frères que tout oppose tant physiquement et que psychologiquement. Pendant la majeure partie du récit, on n'est bien incapable de classer ce roman dans une catégorie donnée. Est-un polar noir qui va se finir dans un bain de sang entre voisins ? Est-une lutte familiale dont un des deux frères, coûte que coûte, doit être perdre sa vie ou son honneur ? Est-ce une banale histoire de jalousie entre deux hommes pour récupérer une fille ? Ou encore est-ce tout simplement une histoire d'amour qui va finir de façon dramatique ? Verdict à la dernière page…

Outre cette incertitude excitante sur le devenir des frères Crane et de leurs proches voisins, l'auteur manie la plume avec grâce et même poésie lorsqu'il se laisse divaguer dans les pensées de Bob Crane. Mais il sait également aiguiser ses dialogues avec force et rudesse lorsqu'il confronte les personnages de son roman, il est vrai, têtus comme des mules.

Qu'il est bon parfois de sortir des sentiers balisés du genre et de se laisser guider par le texte du récit sans connaitre l'issue finale. J'ai savouré ce roman du début à la fin, que vous pouvez agrémenter d'une fine eau de vie de poire Williams pour faire passer certains moments de stress intense. Avec modération évidemment…

Comme vous l'aurez compris, je ne puis que vous encourager à lire ce magnifique roman noir, particulièrement bien écrit et passionnant jusqu'à la toute dernière ligne. Merci encore à ma chère et tendre de m'avoir conseillé ce petit chef d'oeuvre tombé dans l'oubli, semble-t-il. Conclusion, courez acheter ou emprunter le numéro 2 aux éditions « Rivages noir »… avec ou sans l'eau de vie de poire...


PS : En fait, « La fille des collines » est le second roman sorti chez Rivages noir après « Liberté sous condition » de Jim Thompson, the number one. Spécialement pour ma critique aujourd'hui et en honneur de ma couverture fétiche, Rivages a sorti et attribué le dernier numéro 906 à « Boston noir » de Dennis Lehane. Belle brochette d'auteurs, ma foi !!!
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Tout oppose les frères Crane. L'aîné, Lee, a tout du séducteur : beau gosse, dandy et baratineur. Bob, lui, a le physique ramassé d'un quarterback et le nez déformé par la pratique de la boxe. C'est un dur à l'image de son père. Ces deux caractères rugueux et entêtés n'étaient pas faits pour s'entendre , aussi Bob a-t-il quitté le foyer familial deux ans plus tôt pour mener ses études. Et c'est Lee qui a hérité de l'intégralité de la fortune de son père après son décès, six mois plus tôt. Ce pécule lui permet de mener grand train. Bob préfère reprendre la ferme de son défunt grand-père pour y cultiver du coton. A la différence de nos Pierre et Jean nationaux, ce n'est pas cette iniquité qui va diviser les deux frères. Lee, bien que marié, est sur la piste d'Angelina, la fille d'un bootlegger. C'est un jeu dangereux car le père veille sur sa petite et a la réputation d'avoir la gâchette facile. Bob l'incite à la prudence mais bon, quand l'amour vous donne des ailes, vous êtes prêt à prendre tous les risques. Jusqu'au jour où…
Sud profond, culture du coton, contrebande d'alcool et conflits qui se règlent à la pétoire, « La fille des collines » est un polar rural 'vintage'. C'est l'histoire classique d'une opposition entre deux frères. Au cœur de l'embrouille, une princesse, Angelina, que j'ai imaginée avec les traits – et les formes ! - de Monica Bellucci. de quoi faire tourner les cœurs et les têtes au pays des rednecks. Une lecture agréable mais plutôt linéaire. J'ai préféré les multiples rebondissements et machinations de « Hot spot ». Trop de sentiments et pas assez de noirceur pour contenter mon esprit torturé.
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Premier roman de Charles Williams, deuxième référence des Éditions Rivages Noir, ce livre est un petit bijou sombre, un drame psychologique prenant, qui prend soin d'éviter tout pathos ou dégringolade finale regrettable (enfin,...c'est tout de même un drame).
J'ai apprécié les descriptions de la vie aux champs, du travail de la terre, qui sont exposées sans lourdeur, mais qui contribuent à enraciner le récit dans un contexte particulier.
Cette histoire d'amour - haine entre deux frères, dont les caractères opposés vont finir par s'affronter, est électrisée par la présence d'Angelina, personnage au tempérament brûlant, à la plastique de rêve, source de rivalité et de jalousie.
L'auteur déploie toute sa finesse pour donner vie à cette jeune fille de la campagne, prisonnière de l'autorité paternelle et des préjugés sexistes. Au cours de la lecture, Angelina se libère de son statut d'objet de fascination pour se révéler être un personnage cohérent.
Une douce tension court tout au long du livre, ce qui lui donne toute sa saveur.
Un bon roman, qui m'est resté en mémoire plusieurs jours après.
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Parfois, un premier roman fonctionne encore mieux de manière rétrospective. Autrement, on l'effeuille telle une aventure sans lendemain ou en tant que galop d'essai avant le morceau de bravoure. Une attitude négligente, l'entrée en matière est souvent un bel annonciateur de ce qui essaimer dans une carrière. C'est le cas pour Charles Williams avec son tout premier ouvrage, La Fille aux collines. Narration à la première personne, sud profond, suspense, fatalisme et au centre de tout une femme.
Inutile de trop en dire, les quelques lignes du résumé en quatrième de couverture suffisent. Chez Williams, l'originalité ne passe pas par une intrigue particulièrement novatrice mais dans le style.

La Fille des collines est une oeuvre sentimentale, piquante, rehaussée par une tension dramatique parcourant les 26 chapitres. Si l'empathie est un prérequis afin de forcer l'attention, alors l'écrivain est un esthète en la matière. On se projette d'autant plus facilement en Bob Crane que son comportement coule de source avec les pensées dont nous sommes les seuls témoins. Il est d'ailleurs à l'origine de certains soubresauts étonnants, dont l'objectif n'est pas de chambouler l'histoire mais bien de consolider les personnages. La grande beauté réside dans l'incertitude quant à l'issue, centre d'une confrontation entre déterminisme et affranchissement. Toute la construction psychologique vient décupler l'impact de son final sous haute pression, que Williams a le bon goût d'arrêter sur une note aussi touchante qu'impitoyable.
En dépit de son caractère définitif, ce premier roman hantera nombre des suivants écrits par Williams. L'auteur n'en rejouera pas les mêmes tenants et aboutissants mais en conservera la finesse et les points d'appuis. Une raison parmi d'autres de ne pas surtout pas passer à côté de ce superbe tour de chauffe.
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Lee et Bob sont deux frères que tout oppose...

Surtout leur père..

Lee que la Dame Nature semble avoir gâté est le préféré du paternel..
Bob, quant à lui, se contente des miettes, si il en reste...

Un jour il se tire de ce Sud, où il s'enlise et croit atteindre ses rêves d'être un joueur professionnel et être enfin reconnu... et aimé...

Ses rêves évanouis, il revient, à la mort du grand-père, sur "ses terres"...

Il retrouve son frère, Lee, marié à une de ces beautés du Sud.....
Mais Lee est imbibé du soir au matin....
Et Bob est attiré du matin au soir par la femme de son frère....

Bob n'est pas Casanova, mais il pourrait bien tenir compte de ce que disait le fameux culbuteur de jeunes filles et autres : " Dépêchez vous de succomber à la tentation avant qu'elle ne s'éloigne. "

"La fille des collines" est le premier livre de Charles Williams, qui traite du Sud des Etats-Unis...
Les filles sont comme le Sud : belles, chaudes, languissantes, étourdissantes, soulantes et envoutantes...

L'histoire l'est tout autant, mais c'est bon.

Difficile de résister...



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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Rien de plus facile que de tendre la main, de lui retirer la gnôle et de la balancer par la porte. On ne m'appelait pas Berliet pour rien. Je pensai à le faire et me demandai pourquoi j'hésitais, mais tout au fond de moi, je savais pourquoi. C'était à la pensée d'affronter ses railleries quand il serait dégrisé et que je devrais lui expliquer les raisons de mon geste. Ca aurait l'air si bête à ce moment là ! C'est drôle, pensai-je, comme on peut avoir peur d'un tas de choses tout au long de sa vie, mais ce que l'on craint toujours le plus, c'est le ridicule.
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Nous remontâmes sur la plage, vers le feu qui n'était plus qu'un lit de braises rougeoyantes. [...]

Nous nous étendîmes sur la sortie de bain jaune et regardâmes le vent fouiller les braises et envoyer des étincelles voltiger dans les dunes vides.

La plage était noire sur des kilomètres et nous étions les seuls êtres vivants sur un continent sombre et sauvage. Elle avait ôté son bonnet de bain et la lueur du feu qui mourait jouait dans ses boucles et chauffait les doux contours de son corps.
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Les grands chênes blancs, de l’autre coté du vallon, étaient voilés et sombres comme les nappes de brumes éparses, et sur ceux qui n’étaient pas loin, nous apercevions les anneaux gris-brun qui révélaient les niveaux des eaux pendant les crues d’hiver. Un moqueur se réveillait, et seul son chant accompagnait le gargouillement profond de l’eau sur le banc de sable en dessous de nous.

- C’est joli, non ?


Je m’imagine parfaitement écouter l'oiseau-moqueur chanter devant ce beau paysage embrumé à l’aube....
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Ça avait l’air idiot et très sentimental, un peu boy-scout même, de dire « Je veux que ma femme soit heureuse », mais quand on y réfléchissait, ce n’était qu’une façon de dire : je veux être heureux.
On ne peut pas vivre avec une femme heureuse sans être heureux soi-même.
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Elle était si près, bon sang. Je sentais le col boutonné jusqu'en haut de ma chemise de laine qui m'étranglait et je n'osais rien dire à cause du son qu'aurait eu ma voix. Quand elle se penchait sur le catalogue, des petites mèches folles de ses cheveux blonds frôlaient mon visage, et pour examiner les images qu'elle me montrait il fallait que mes yeux se portent au-delà de certains des endroits qu'elle cherchait à cacher avec sa robe.
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Video de Charles Williams (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Charles Williams
8 mai 2023 François Guérif (directeur de la collection "Rivages Noirs") parle de l'écrivain Charles Williams, adapté de nombreuses fois au cinéma.
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