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Alzir Hella (Traducteur)Juliette Pary (Traducteur)
EAN : 9782253943389
380 pages
Le Livre de Poche (26/02/2003)
3.97/5   72 notes
Résumé :
On connaît l'intérêt passionné du romancier d'Amok et du Joueur d'échecs pour les zones inexplorées et obscures de l'esprit humain.
Biographe érudit et passionnant, il évoque ici trois figures historiques qui ont été parmi les premières a s'y aventurer. A la fin du XVIIIe siècle, le magnétiseur Mesmer s'intéresse à l'hypnose. Un siècle après, Mary Baker-Eddy, une Américaine, fondatrice d'une secte, prétend guérir par l'extase de la foi. Dans le même temps, à ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Excellent essai introduit par une douzaine de pages retraçant à grands traits l'évolution de la médecine qui, après s'être de plus en plus spécialisée sur les organes, s'est progressivement engagée dans l'exploration du mental des patients. le XIXe siècle a vu le microscope, le cardiographe, les rayons Roentgen et autres outils compléter le diagnostic du médecin (et parfois s'y substituer) tandis que la pharmacie remplaçait les dosages de l'apothicaire par la production industrielle. Il en résulta que "le médecin de famille, le seul qui voyait encore l'homme dans le malade [...] prenait peu à peu figure de fossile". Les spécialistes perçaient sous les généralistes. Concomitamment, plusieurs personnes curieuses des pouvoirs de l'esprit constatèrent qu'une "impulsion morale, religieuse ou intellectuelle est souvent plus efficace que la drogue ou l'appareil médical". C'est à trois de ces découvreurs que Stefan Zweig consacre son essai.

Il commence par Mesmer (1734-1815) et l'hypnose ; poursuit avec Mary Baker-Eddy (1821-1910) et sa secte (Christian Science) et achève son exposé par Sigmund Freud (1856-1939). Les deux premières présentations sont intéressantes à découvrir. La curiosité et la raison appliquées à l'observation des comportements permettent à Mesmer d'ouvrir la voie à une science nouvelle tout en l'exposant à l'adversité du corps médical établi : "dans cet audacieux combat d'avant-poste pour une psychothérapie nouvelle, Mesmer est complètement seul". le cas de Mary Baker-Eddy (dont je n'avais jamais entendu parler) est intéressant : "comment est-il possible qu'une doctrine de guérison aussi peu logique, aussi confuse, soit devenue au cours d'une décennie le credo de centaine de milliers de gens ?" Zweig s'attarde sur la naissance de cette secte comme pour mieux préparer le chapitre qu'il consacre à son contemporain et compatriote.

Si vous voulez, en une centaine de pages, comprendre l'apport de Freud à la connaissance de l'usage que l'on peut faire de nos ressorts inconscients, lisez ce chapitre ! Vous y découvrirez cette métaphore limpide : "De même que le chasseur retrouve dans la moindre empreinte la marche et l'espèce du gibier, de même que l'archéologue, sur la foi d'un débris de vase, établit le caractère d'une génération dans toute une ville ensevelie, de même la psychanalyse [...] exerce son art de détective en s'attachant aux faits apparemment insignifiants dans lesquels la vie inconsciente se trahit à travers le conscient".

le style, parfois enthousiaste, mais toujours clair et précis rend cette lecture à la fois facile et agréable.

On a le sentiment que Zweig nous ouvre la porte d'un espace encore partiellement inexploré où l'esprit le dispute à la matière.
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Dans ce livre, Zweig nous offre son éclairage sur trois "médecins de l'âme" : Mesmer, l'inventeur de l'hypnose, Mary Eddy-Baker, fondatrice de la Christian Science (une secte), et Sigmund Freud qu'on ne présente plus.
A la vérité, ces trois portraits sont indépendants, et peuvent très bien être lus séparément. Si la partie consacrée à Mesmer est intéressante à titre documentaire (j'y ai appris beaucoup de choses), Zweig se livre à une critique féroce de Mary Eddy-Baker, mais finalement aujourd'hui sans intérêt réel.
C'est en parlant de Freud que l'auteur devient passionnant. Il aime Freud, il n'y a aucune possibilité d'en douter. Mais surtout, il a incroyablement bien compris sa démarche, et il nous la rend limpide au delà de tout ce que j'ai pu lire le concernant. C'en est au point que si je devais conseiller à quelqu'un un écrit lui expliquant ce en quoi consiste la démarche psychanalytique, c'est cet ouvrage que je lui conseillerais.
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Après la lecture de cet essai biographique de Mesmer, Baker-Eddy et Freud, je cerne encore mieux qui était Zweig. Aujourd'hui, je comprends mieux à quel point cet homme était fasciné par l'esprit humain et la complexité de son agissement sur le corps. En effet, toutes ces nouvelles traitent de ce sujet, et La guérison par l'esprit est une porte d'entrée vers la compréhension de Zweig lui-même. Je me serait bien passée de la biographie de Baker-Eddy, bien que la plume de l'auteur m'enchante particulièrement, et qu'on y voit transparaître le peu de considération qu'il a pour cette femme, mais la partie sur Freud est vraiment un incontournable. En bref, une lecture intéressante pour comprendre ces trois personnages aussi bien que l'auteur lui-même.
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Dans ce petit essai, Stefane Zweig fait ouvertement l'apologie du travail de son compatriote autrichien Sigmund Freud. En commençant par repositionner le travail de Freud dans son contexte historique, Zweig nous permet de mieux comprendre le sens de ses travaux. Après quoi, il nous retrace la vie professionnelle de Freud non sans déclarer ouvertement son parti pris en faveur de cet homme qu'il classe aisément au rang de génie.

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Biographies intéressantes sous le regard de Stephan Zweig
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
La santé étant l’état normal de l’homme ne s’explique pas et ne demande pas à être expliquée. Mais tout être qui souffre cherche à découvrir le sens de sa souffrance. La maladie s’emparerait-elle de nous sans cause ? Notre corps serait-il incendié par la fièvre sans faute de notre part, les fers brûlants de la douleur fouailleraient-ils nos entrailles sans but et sans raison ? Cette idée effrayante de l’absurdité totale de la souffrance, chose qui suffirait pour détruire l’ordre moral de l’univers, jamais l’humanité n’a osé la poursuivre jusqu’au bout. La maladie lui paraît toujours envoyée par quelqu’un, et l’être inconcevable qui l’envoie doit avoir ses raisons pour la faire pénétrer précisément dans tel ou tel corps.
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Dans les hôpitaux, ces magasins généraux de misère humaine, les maladies sont classées par catégories avec leurs spécialistes et les médecins n'y traitent plus que des "cas", n'examinent plus, généralement, que l'organe malade, sans même jeter un regard sur la physionomie de l'être humain aux prises avec la souffrance. Ajoutez à cela les organisations géantes, caisses de secours, assurances sociales, qui contribuent encore à cette depersonnalisation et cette rationalisation ; il en résulte une espèce de standardisation qui étouffe tout contact intérieur entre le médecin et son patient ; avec la meilleure volonté du monde, il devient de plus en plus impossible de susciter entre le médecin et le patient la moindre vibration de cette force magnétique mystérieuse qui va d'âme en âme.
Le médecin de famille, le seul qui voyait encore l'homme dans le malade, qui connaissait non seulement son état physique, sa nature et ses modifications, mais aussi sa famille et par conséquent certains de ses antécédents, le dernier qui représentait encore quelque chose de l'ancienne dualité du prêtre et du guérisseur, prend peu à peu figure de fossile. Le temps l'écarte. Il jure avec la loi de la spécialisation, comme le fiacre avec l'automobile. Trop humain, il ne peut plus s'adapter à la mécanique perfectionnée de la médecine.
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L’aimant guérit les écoulements des yeux, des oreilles, du nez et autres parties du corps. Il guérit aussi les abcès, les fistules, le cancer, les hémorragies chez les femmes. L’aimant guérit tous les maux, il fait sortir la jaunisse et chasse l’hydropisie, comme je l’ai souvent constaté dans la pratique, mais il est inutile de mâcher tout cela pour le mettre dans la gueule des ignorants. 
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Entre Dieu et la souffrance il n’y a qu’un seul et même intermédiaire : le prêtre, à la fois gardien de l’âme et du corps. Le monde n’est pas encore divisé, partagé, la foi et la science n’ont pas cessé de se confondre : on ne peut se délivrer de la douleur sans rite, prière ou conjuration, sans faire entrer en jeu simultanément toutes les forces de l’âme.
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La maladie pousse le malade à questionner, à penser et à prier, à lever dans le vide son regard épouvanté et à inventer un être vers qui il puisse se tourner dans son angoisse. C’est la souffrance tout d’abord qui a créé chez l’homme le sentiment de la religion, l’idée de Dieu.
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Stefan Zweig, auteur à succès, se voulait citoyen d'un monde qu'unifiait une communauté de culture et de civilisation. Il n'a pas survécu à l'effondrement de ce «monde d'hier» qu'incarnait la Vienne impériale de sa jeunesse.
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