Un ami m'avait parlé d'Alain de Botton, me recommandant la lecture de son
Petit guide des religions à l'usage des mécréants. Ma bibliothèque ne l'avait pas mais elle avait celui-là. Qu'à cela ne tienne, allons-y ! C'est léger, c'est facile, ça se mange sans faim.
Ce n'est pas comme ça que j'aurais aimé en parler mais c'est ce qu'il m'en reste. Une lecture agréable autour de cette question : comment dure un couple et qu'est-ce que l'amour lorsqu'il traverse les années. On est loin de la finesse parfois mordante d'un
Roland Barthes dans son
Fragments d'un discours amoureux. Sans doute l'auteur n'en avait pas l'ambition. Et
Barthes, dans son opus, ne parle pas de l'amour qui dure (enfin pas qu'il m'en souvienne) ce qui lui permet de rester à ces moments où la cristallisation autour de l'être aimé a de quoi faire monter le palpitant de l'amoureux transi comme de celui qui lirait ses aventures.
Ma bibliothèque a classé
Aussi longtemps que dure l'amour parmi les romans. Ce qui me semble aussi imprécis que s'il avait été rangé avec les essais. Pourtant, si le livre ne m'est pas tombé des mains, c'est bien grâce à Kirsten et Rabih, les deux personnages principaux. Les péripéties de leur vie quotidienne viennent illustrer un propos plus théorique sur le deuil de l'autre idéal, la perte de ses illusions sur soi-même et le doux réconfort qu'il y a à l'accepter tranquillement. La trame romanesque constituée de ce fil narratif donne au livre un petit rythme même si ce n'est pas trépident. Je ne crois pas que ce soit la morale qui se dégage de l'ouvrage, calme sans tragique ni coups de sang, qui m'ait déplu. Un tranquille émerveillement teinté d'autodérision, ça me va très bien comme programme. Mais j'ai trouvé ça fade. Facile mais fade. C'est peut-être le cocktail entre la simplicité des leçons tirées et la lourdeur du procédé introspectif ? Disons que Kristen et Rabih ont une vie intérieure aussi plate que leur existence est banale et que j'ai eu le bonheur de rencontrer des personnages de fiction plus complexes. C'est sans doute voulu, afin de désacraliser l'amour et de montrer sa puissance dans la plus ordinaire des vies. C'est voulu, c'est réussi, mais c'est un peu barbant.