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EAN : 9782330129958
304 pages
Actes Sud (05/02/2020)
3.6/5   109 notes
Résumé :
Novembre 1945 : Nahum Marquez est condamné à mort pour avoir assassiné la femme d'un dignitaire du régime franquiste.

Novembre 1975 : Lucia rentre à Barcelone après un long exil, en compagnie des cendres de son père et des fantômes qui l'ont fait fuir à Vienne.

Le généralissime agonise et avec lui une Espagne décrépie et violente incarnée par le commissaire Ulysse, prêt à livrer la dernière bataille. Ils se sont affrontés dans une aut... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Avoir un passé aussi terrifiant que l'Espagne marque et laisse des traces. C'est lourd et ineffaçable. Tous ces morts, ces disparus, ces torturés, ces violées, ils sont portés dans les coeurs pour toujours.
Voilà "Le poids des morts" . Un condamné, une mise à mort publique et on remonte le temps. Des personnages qui sont liés par un passé troublant, par une vie partagée, par l'amour , par la passion mais, des personnages terriblement tourmentés.
Saluons le talent de Victor del Arbol qui peut nous raconter l'horreur sans jamais s'abîmer dans le spectaculaire.
Un récit très noir sans être trash/glauque. C'est le noir de l'âme des hommes qu'il raconte. L'histoire d'une violence bien (trop) réelle, présente, qui oblige les choix d'une vie et qui entraîne dans son sillon tous ceux qu'elle rencontre.
Victor del Arbol maîtrise l'art de raconter le pire avec l'élégance et la noblesse des mots. Ce qui rend l'histoire encore plus terrifiante.
Le récit relaté dans "Le poids des morts", n'est assurément et malheureusement qu'une anecdote comme trop bien d'autres de cette période ténébreuse de l'histoire espagnole.
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Quand un polar commence par une pendaison, on devine que ça ne sera pas rigolo.

Cette exécution dans les geôles espagnoles donne le ton pour tout le roman. Et ce n'est pas réjouissant, car la trame repose sur des dimensions historiques, sur les relents du régime franquiste après la Guerre d'Espagne.

Ça pèse lourd, tous ces morts… des hommes torturés dans les prisons, une femme infidèle empoisonnée, mais la chape de plomb posée sur le passé sera soulevée à la mort du dictateur lorsqu'un couple réfugié en Autriche reviendra au pays à la mort du dictateur. On découvrira alors des êtres sont encore plus abjects que l'on croyait.

Un polar historique très noir. La qualité de l'écriture de l'auteur est évocatrice et trempe le lecteur dans les émotions troubles d'une époque sans pitié.
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Le Poids des morts est le premier roman de Victor del Árbol, publié (et primé) en 2006, réédité en espagnol en 2016 et finalement traduit et publié en français en 2020 seulement. On y retrouve les grands thèmes chers à l'auteur : le souvenir de la Guerre civile, la dictature de Franco et son cortège d'ignominies, bien sûr, une belle galerie de machos plus ou moins détestables, des enfants orphelins ou mal aimés, des traîtres, mais aussi, comme l'annonce ce beau titre, le poids des morts, des siens propres et de ceux des autres. Ce terrible récit se déroule pendant que Franco agonise, sur fonds de dénonciations, de bravades potaches qui tournent au drame et de règlements de comptes. J'oubliais les amours non partagées, les amours/haines, les amours vénales, bref, les variations sur les amours folles et malheureuses.
***
« Aujourd'hui, je n'écrirais sans doute pas cette histoire de la même façon. C'est justement pour cette raison que nous n'avons pas voulu remodeler le texte ou le corriger au-delà des quelques détails nécessaires. Avec ses défauts et ses qualités, ce roman était une déclaration d'intention. Ma voix narrative et mon univers sont déjà là. Je m'y reconnais, et j'espère que toi, lecteur, tu m'y reconnaîtras aussi. » On ne peut pas dire les choses mieux que l'auteur dans sa note d'introduction (page 12). Tout est là, non pas en germe, mais déjà bien fleuri. Il est probable que, si c'était mon premier contact avec cet auteur, j'aurai mieux noté ce roman… Ou peut-être pas : j'ai quand même vu le coupable venir de loin !
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Victor del Arbol fait partie de ces auteurs dont j'adore les romans mais dont je repousse toujours la lecture. En effet, ses histoires sont tellement sombres et dures qu'il faut que je sois dans les bonnes conditions pour l'apprécier à sa juste valeur. En revanche, à chaque fois, je ne suis pas déçu !

« le poids des morts » arrive chez nous maintenant alors qu'il est le premier roman publié par l'auteur il y a plus de dix ans. Mais il ne déroge pas à la règle. On peut constater que la noirceur était déjà omniprésente, même à ses débuts.

Dans cette aventure, des personnages sont confrontés à leur passé. En couvrant principalement une période de l'histoire espagnole de 1940 à 1975, l'auteur met en lumière le côté sombre de l'État franquiste. Il nous offre une critique acerbe de ce système dans lequel tous les moyens étaient bons (violence, viol, chantage…) pour faire régner l'ordre. C'est une nouvelle fois brutal et tragique.

Comme toujours, les personnages sont nuancés, jamais caricaturaux. Ils ont chacun une part d'ombre qui les rend humains. Dans le cas présent, même si leurs destins sont intéressants, je les ai trouvés un peu désincarnés. Leurs histoires passent devant nos yeux, mais il manque de l'émotion, qui était pourtant d'habitude la marque de fabrique de l'auteur.

Il est vrai que dans cette période difficile, ce n'est pas une lecture qui vous remontera le moral. Ce roman n'est pas non plus le meilleur de cet écrivain, qui a fait bien mieux ensuite. Mais pour son premier écrit, Victor del Arbol fait déjà preuve d'une véritable capacité à parler de résilience, avec toujours cette question en suspens : Est-ce que les drames du passé détruisent l'Homme ou le font avancer ? Il semble bien décider à continuer d'y répondre.
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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"Le poids des morts" est un roman qui m'a laissée dubitative. J'aime les romans, particulièrement les romans historiques et la longévité du franquisme m'a toujours interrogée. J'aime l'Espagne, le soleil et le caractère ombrageux et entiers des Ibériques. J'aime qu'une histoire me bouscule et me provoque des émotions. Curieusement, ici, j'ai souvent eu l'impression de nager à contre-courant, de réagir après coup. La désespérance de certains personnages n'a pas réussi à m'atteindre, non par un souci de protection inconscient de ma part, mais plutôt comme si je n'arrivais pas à m'intégrer à leur entourage.

Pourtant, les horreurs du régime totalitaire rythment le récit de façon insupportable. Quelques fois, les aller-retour incessants dans le temps entre passé et présent m'ont donné le vertige. Quelques lignes ont été nécessaires afin de retrouver mon équilibre et de poursuivre l'aventure malheureuse de Nahúm, Lucía, Octavio et l'horrible Ulysse. L'amour sans amour, l'amour confinant à la haine est aussi lourd qu'une pierre ouvrant sur le néant et sur l'annihilation de l'être humain.

Lorsqu'une lecture me provoque de la perplexité, je suis loin de me satisfaire du trop souvent cliché : "C'est nul !". Je trouve cette affirmation gratuite, non argumentée, stérile et insultante vis-à-vis de l'auteur, talentueux ou non. le goût n'est pas universel et la diversité de la littérature est propre à satisfaire les passions de chacun, or, personnellement, je connais les limites à ne pas franchir, les ayant maintes fois explorées, toujours sans plaisir et le plus souvent avec dégoût. Je cherche à comprendre ce qui m'a manqué, ou ce que j'ai manqué, sans toujours le déterminer.

Ayant lu "La tristesse du Samouraï" qui, à l'encontre de la majorité, m'avait aussi laissée sur ma faim, j'ai retrouvé dans "Le poids des morts", l'amorce de l'écriture, déjà bien affirmée, en devenir du futur best-seller. Il est incontestable que l'auteur, comme beaucoup de ses compatriotes, reste marqué par l'empreinte du franquisme dont il retranscrit dans ses intrigues la violence et l'âpreté. le statut de premier roman explique sans doute l'absence de souplesse entre les diverses époques évoquées, ballottant abruptement les personnages entre 1940 et 1975, avec comme seuls liens immuables, la lâcheté, la jalousie et la cruauté.

Pourtant, l'écriture est pleine, dense, portant les cicatrices des atrocités infligées par Franco à son peuple, celui qui osait se rebeller. J'ai souvent pensé à Carlos Ruiz Zafón sans retrouver l'élégance de son style pour évoquer cette période sombre et essentielle de l'Histoire espagnole. le cynisme d'Ulysse omniprésent, la soumission de Lucía trop uniforme, la quasi-totalité des personnages englués dans une noirceur destructrice ont écrasé mon empathie par manque de perspective. Malheureusement, le dénouement n'a pas rattrapé l'absence d'une accroche et d'une profondeur que j'ai ressentie tout au long de ma lecture, bien que j'aie compris l'importance du sujet, crucial pour Víctor del Árbol, celui de ses racines et de son pays. Je crois que le style de cet auteur n'est pas pour moi. Dommage, car il exprime clairement beaucoup de faits méconnus et passés sous silence au-delà des frontières espagnoles.
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critiques presse (1)
LeMonde
21 février 2020
Le premier roman de Victor del Arbol, aujourd’hui traduit, met déjà en scène l’obsession mémorielle de l’écrivain espagnol. Le cœur du livre, comme des cinq qui le suivront, c'est de savoir si la mémoire est libératrice ou aliénante.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
— Tu m’as l’air bien pensive, ce soir.

Lucía de Dios ne répondit pas. Elle admirait avec une certaine tristesse le bâtiment du Théâtre national entièrement illuminé. Elle était fatiguée, mais avait accepté le dîner et la promenade romantique intra muros. Ils avaient parcouru lentement la Ringstrasse et s’étaient arrêtés devant le palais du Belvédère pour admirer les stucs blancs de la façade, les centaines de fenêtres et les toitures en cuivre. Puis ils s’étaient assis dans un charmant jardin, près du modeste appartement où ils vivaient dans le quartier de l’université. Andrés l’embrassa. Elle aurait voulu lui rendre son baiser, mais ce soir-là, elle avait du mal à feindre.
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Trempé comme un moineau, la tête dans le col de son vieux manteau de milicien, Liviano s’abandonnait. Les gouttes glissaient sur ses cheveux couleur cendre, s’accrochaient à sa frange aplatie, et tombaient sur le nez et la bouche. Les yeux fermés, les bras croisés, il ne bronchait pas, on aurait dit la statue d’un ange déchu à l’entrée d’un cimetière. (Au pavillon psychiatrique pénitentiaire de Barcelone)
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Avait-il jamais été davantage qu’une machine à tuer ? Oui, il avait été un jour un enfant qui rêvait d’être comédien et d’aller de village en village derrière une fanfare, mais il y avait mille ans de cela, ou deux mille. Le temps n’était rien, un voile qu’on déchirait facilement.

(Actes Sud, p.274)
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— Quand l’anneau métallique vibre, actionné par une manivelle sur la trachée, il te prive d’un air précieux, peu à peu, et tu vires au bleu. Tu n’es plus quelqu’un, tu es un poisson qui se débat hors de l’eau, un asthmatique asphyxié dans un sac en plastique, les yeux exorbités et la langue violette. Alors, et seulement si la miséricorde du bourreau le permet, un dernier tour de manivelle, plus brusque que les précédents, te brise la colonne vertébrale avec un claquement sec. Et c’est la fin.
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La question qu’elle se posait souvent résonnait dans sa tête : « Si je ne l’aime plus, pourquoi ne pas le quitter ? » Elle n’avait qu’à dire « non » une bonne fois pour gagner le monde. Mais elle ne saurait où aller devant tant de chemins : quel pays, quelle ville… Quel homme ou quelle femme lui ferait oublier qui elle était ?
L’effort n’en valait pas la peine, à quarante-trois ans, elle était arrivée à cette conclusion. Son mariage et sa vie baignaient dans un bonheur sans accroc, pour lequel elle n’’était pas obligée d’investir quoi que ce soit d’elle-même. Il suffisait de s’asseoir et de laisser le temps passer. Le temps ne guérissait de rien, il se contentait de passer.
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Videos de Victor del Arbol (51) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Victor del Arbol
À l'occasion du salon du livre de Genève 2019, rencontre avec Víctor del Arbol autour de son ouvrage "Par-delà la pluie" aux éditions Actes Sud.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2283734/victor-del-arbol-par-dela-la-pluie
Notes de Musique : Youtube Audio Library.
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