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EAN : 9782213661421
313 pages
Fayard (21/03/2018)
3.61/5   9 notes
Résumé :
1609-1610  : Philippe III d'Espagne et le duc de Lerma décident d'expulser les morisques de la Péninsule ibérique. Ces cinq cent mille hommes et femmes, nés en Andalousie, sont les descendants des populations musulmanes converties au christianisme plus d'un siècle auparavant, et, pour la plupart, travaillent sur les terres des Grands d'Espagne comme cultivateurs, jardiniers, artisans. Embarqués de force dans des navires loués aux Vénitiens, aux Génois et aux Françai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce roman historique raconte plusieurs drames qui se déroulent en parallèle. Bien qu'ils aient été convertis au catholicisme, Philippe II d'Espagne décide en 1609 l'expulsion des morisques, descendants des habitants d'al Andalus, royaumes musulmans qui dominèrent l'Espagne du VIIIe au XVe siècle. Ils sont considérés comme des "ennemis de l'intérieur" alliés des pirates barbaresques qui désolent les côtes de toute la Méditerranée. Leur dynamisme démographique est une menace pour l'équilibre numériques des populations du Royaume.
Ces 500000 femmes, hommes et enfants, agriculteurs pour la plupart, devront embarquer pour l'Afrique du Nord. Ceux qui partirent périrent pour la plupart pendant le voyage ou à leur arrivée en Afrique en ce début de XVIIe siècle.
Hassan-Ottavio est le fils d'un d'entre eux, Omar, iman clandestin de son village. le duc de Gandie s'est attaché ce jeune homme après avoir perdu son propre fils à la guerre. Les grands d'Espagne s'opposèrent sans être entendus à cette épuration ethnique et Don Alvaro agit avec bonté avec ses paysans.
Ottavio reste finalement avec son "oncle" adoptif, déchiré entre sa fidélité aux siens qui l'encouragent à rester et son destin radieux. Il est finalement assassiné par son valet dont le père soldat était mort, sous les ordres de Don Alvaro, au siège de Bizerte.
Après les Maranes, juifs convertis, les Morisques musulmans convertis aussi seront impitoyablement poursuivis par la Sainte Inquisition pendant que les Indiens d'Amérique succombaient sous les armes et les virus des conquistadores. L'émigration forcée des protestants après l'édit de Nantes en 1685 sera une autre page dramatique de l'Ancien Régime.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il y a chez les musulmans une humanité troublante. Les jeunes hommes se montraient envers moi d’une douceur tendre. J’ai trouvé là une famille, puisque mon nom et ma fortune reviendront à mon neveu, plus froid que la glace, rempli de calculs et de ruses… Vous m’accusiez de défendre les morisques par cupidité. En réalité, je les aime, Monsieur le cardinal. lls ne sont pas meilleurs que les autres hommes. L’occasion de se venger s’offrirait-elle à eux, ils me trancheraient la gorge sans le moindre remords. Ils vivent dans un accord intime avec le monde ; chaque aurore est pour eux une promesse accomplie. Ils ne connaissent pas non plus la solitude. Toujours et partout ils se rassemblent, se tiennent mutuellement chaud, avez-vous remarqué ce trait ?… C’est cela que l’Espagne va perdre, Éminence, plus encore que le fruit de leur travail, le réconfort d’une communauté.
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Bien que nés dans le pays, bien qu’hispaniques, ils ne parlaient pas le castillan, malgré les siècles passés depuis leur défaite. Le sentiment populaire les regardait avec haine, les soupçonnant de trahison à travers leurs marchands ambulants qui parcouraient tout le pays ; on les accusait d’avarice, de cupidité ; du fond de leur misère, ils éprouvaient la peur d’être bientôt submergés par leur nombre. C’était une haine viscérale, animale, faite d’une crainte obscure. Les membres du Conseil avaient reçu copie de centaines de lettres adressées au sultan pour lui déclarer qu’en cas d’invasion il trouverait une armée prête à se battre, si seulement elle recevait des armes ; d’autres, envoyées au roi du Maroc, le renseignant sur les forts dressés sur les côtes, leurs garnisons, leur nombre, autant de preuves de leur trahison.
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Lorsque je réclame l’expulsion de la population morisque, c’est cette réalité que j’ai en tête. Pensez-vous que des civilisations que tout sépare puissent cohabiter dans l’harmonie ? Où trouvez-vous que ce prodige ait réussi ? En quel pays ? Trouvez-moi une terre musulmane où le culte chrétien puisse être célébré librement.
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J’entends ces arguments depuis l’enfance, je les ai lus dans des dizaines de pamphlets : donner du temps, patienter, faire montre de douceur. Hélas, il vient une heure où il faut oser trancher.
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Ce que l’Europe déteste en nous, c’est moins notre cruauté que la résistance que nous opposons aux idées néfastes de la liberté de conscience.
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Michel del Castillo vous présente son ouvrage "Mamita" aux éditions Fayard.
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