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EAN : 9782359053142
300 pages
Ecriture (15/04/2021)
4.17/5   3 notes
Résumé :
« Dans la salle enfumée du bistrot de marins, des noms passaient, tels des soupirs portés par le vent battant les volets clos : Mascareignes, Terre de Feu, Veracruz – et c’était comme si les murs, alors, se reculaient jusqu’au bout de la terre…
Le jour revenu, je courais de rocher en rocher, tandis que les cargos s’éloignaient vers le large, et je restais des heures à fixer l’horizon : là-bas, derrière la ligne bleue où ils disparaissaient, il y avait des mon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Rien ne pouvait me faire plus plaisir que la réception de ce livre-là de la part de Babelio !
En effet je suis une fidèle du festival « Etonnants voyageurs » depuis de nombreuses années et le regretté Michel le Bris est pour moi synonyme de littérature au sens large, de récits de voyage, de merveilleuses journées à Saint-Malo et de rencontres inoubliables !

On retrouve Michel le Bris dans ce livre qui se feuillette au hasard.
A « Ecrivain-voyageur : à quoi le reconnait-on ? », on retrouve son goût pour cette littérature qu'il appelait la « littérature-monde » et qui signifiait « sortir le roman de lui-même, sortir de soi et se frotter au monde ». Il a été essentiel pour le développement de ce genre littéraire puisqu'il a été à l'origine de plusieurs collections chez différents éditeurs (Payot, Phébus, Hoëbeke)
A « Moby Dick », c'est son enfance qui ressurgit avec le choc de cette lecture qui le mènera ensuite à faire découvrir l'oeuvre de Melville et de Stevenson.
Dans « Ouest américain », il nous parle de Thoreau, mais aussi de westerns et d'Indiens.
Mais le Bris était aussi mélomane et il nous parle aussi avec passion d'Offenbach (qui l'aurait imaginé ?), de Schubert, et bien sûr de jazz, sa grande passion (il a été rédacteur en chef de Jazz-Hot)
A découvrir au hasard ses chapitres sur le bigorneau (ses souvenirs d'enfance quand il les ramassait), les ports (la magie des ports), sur Jack London, Kipling, Shakespeare, Conrad, Coloane,… , ceux sur « sa » Bretagne et le bar du bout du monde et beaucoup d'autres…

Michel le Bris vit encore grâce à tous ces écrivains voyageurs qu'il nous a fait connaître et que nous continuerons à découvrir dans son festival désormais dirigée par sa fille !

Merci à Masse critique / Babelio et les éditions Ecriture

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Presque "en panne sèche" devant mon écran, je dois faire une critique de l "Abécédaire intime" de Michel le Bris, coché et reçu pour Masse critique ! Tout cela pour vous dire que j'ai aimé et que j'en conseille vivement la lecture ! Un comble, car il m'est plus facile d'écrire que de parler…
J'ai découvert avec tristesse que Michel le Bris nous avait quittés au début de cette année. Son abécédaire est une ouverture sur la littérature et le monde, un livre que l'on peut lire et relire, au hasard ou en choisissant les sujets, un véritable bonheur de lecture. D'accord ou pas d'accord avec lui, je pense que tout lecteur l'appréciera comme moi pour qui ce fut "une rencontre imprévue" ! et terriblement appréciée…
Je remercie les organisateurs de "Masse critique", et les éditions "Ecriture" pour cet envoi.
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Hélas, trois fois hélas, Michel le Bris n'est plus et emporte avec lui ses Etonnants voyageurs qui semblerait vouloir renaître mais sans cette figure bretonne haute en couleur et frondeuse, c'est mort, et l'assurance d'une pétaudière qui s'annonce. Oh bien sûr son nom sera rappelé, mais par qui au fait, les vrais écumeurs avaient déjà fui le navire avec Michel.
Dernier livre à lire assurément.

Dans son Abécédaire intime, Michel le Bris rend hommage à Per Jakès Hélias :
Il rappelle la grande modestie avec laquelle PJH avait accueilli les 2 millions d'exemplaires vendus du Cheval d'orgueil, celui-ci avait alors précisé qu'il était un quêteur de mémoire. Bon ben s'il l'a dit c'est que ça devait être ça ! Après je lis qu'à l'époque on s'est interrogé sur ce gros tirage pour un breton, en gros. Dans un billet sur PJH, j'avais mis en parallèle cette icône avec celle De Chateaubriand, autre breton, du nord lui, qui est désormais entré dans le panthéon littéraire avec ses puissants écrits, qui venait donc d'un autre horizon socialement. le génie De Chateaubriand a parlé, point barre, en plus il parle peu des pauvres gens dans son oeuvre, il est donc resté avec son sang noble, sa culture de classe, bien qu'il s'en défende, mais je n'irais pas le chercher sur ce terrain .. Les pseudo- breiz atao auraient reproché à PJH d'avoir déclaré : " Je mène une double vie et il me semble que je la mènerai toujours". Ben oui, c'est clair, c'est objectif ! Pourquoi, il aurait fallu que l'écrivain breton restât dans sa bouse, dans son penty toute sa vie ? Tout d'abord, s'élever c'était à l'époque l'assurance de sortir de sa misère de naissance, laisser son fardeau sur le bord de la route pour une vie meilleure. Mais Jakes Hélias fut l'exemple qui ne confirme pas la règle, puisqu'il en est sorti grâce aux brillantes études qu'il a menées à l'école France, qu'il a été repéré, qu'il a été aidé et qu'il est du même coup devenu une autre personne, qui ne portait plus des pierres mais qui enseignait de sa chère de grand professeur dans diverses universités ..

Certains poètes prétendant être aussi bons que lui n'ont pas eu le bonheur de connaître un tel succès ? Oh ben ça alors, quand je lis PJH je ne m'emmerde pas comme je peux le faire sous la plume de ces mêmes prétendants. Ben oui, PJH est un conteur né, il s'est cultivé ensuite et il a essentiellement parlé des pauvres gens dans le Cheval d'orgueil, ceux à qui on ne donne jamais la parole "la masse innombrable des simples gens de Bretagne qui n'avaient jamais eu accès à l'écriture". Toujours est-il que ce n'est pas parce que PJH est sorti de son trou, que tout le monde est sorti de son trou. Mais au moins, il a fait ce qu'il fallait faire : s'extirper de sa condition modeste, accéder à la culture, mettre à profit son talent d'écrivain et écrire sur les siens, sur la terrible dureté de leur vie de paysans. Et au moins aujourd'hui si l'on a un aperçu de ce que fut à Pouldreuzic dans le pays bigoudin le sort des pauvres gens de l'époque, c'est grâce à des gens comme PJH. Ben oui, il n'y avait pas que les bigoudènes avec un tuyau de poil sur la tête ! Moi je ne m'interroge pas, mais alors absolument pas sur les deux vies qu'a eues Jakès Hélias, il a témoigné avec talent et grandeur, point barre.
Comme dit Michel le Bris, Per Jakès Hélias fut un grand homme, il a le droit à son panthéon breton
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Gilles Lapouge
Le vagabond enchanté

Gilles Lapouge, oui le type qui est parti à 96 ans été 2020 sans hommage aucun (*), celui qui avait écrit le brillant Maupassant, le Sergent Bourgogne et Marguerite Duras trois ans plus tôt, Michel le Bris lui s'en souvient :
"Sans doute était-il écrit qu'un jour on se rencontrerait -Gilles, avec sa manière inimitable de poser sur toutes choses un regard émerveillé, de s'étonner de tout, de faire histoire de tout, de guetter au passage l'imprévu, : comment lui échapper ? Chaque article, chaque livre était une fête de l'intelligence -jusqu'à ce jour, à marquer d'une pierre blanche, où je tombai sur un livre de lui déjà soldé : Les Pirates, publié chez Balland dans l'après-68. Un de plus, dans ceux que je collectionnais dans les premières
années ? Rien de tel : dès les premières lignes, l'évidence d'une vision , d'une splendeur d'écriture où passait comme un écho à l'Histoire de la folie de Michel Foucault .."

Perso, je me suis procuré ce Pirates, car dans les années 75, j'étais versé dans la légende des pirates.. Je vois un grand trait d'union entre ces deux hommes outre leur amitié indéfectible -faut-il qu'elle le soit pour partir la même année-, celui de passeur infatigable de la littérature

(*) Il est vrai que cette année là, signe des temps, les morts, les vieux on les acheminait ni vu ni connu dans des sacs vers les crématoriums

Erratum : Michel Le Bris est parti le 31 janvier 2021, et Gilles Lapouge le 31 juillet 2020
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Dommage que Michel le Bris n'est plus. Je l'aurais repris sur Conrad : franchement associer son nom à celui de Stevenson en bannière des Etonnants voyageurs bien fripée depuis son départ, soumise aux vents mauvais ..
La littérature a bon dos. Et puis ce ronron abject de séparer la vie de l'oeuvre..

Il est possible que Conrad ait enchanté Michel le Bris quand il avait dix ans. J'aurais aimé trouver dans son billet sur Conrad non pas que ce souvenir soyeux de jeune adoslescent qui voyait les images plus que les textes, mais les premiers pas en Bretagne de ce joyeux gros con avec sa vue basse -qui ne trouvait pas chaussure à son pied en Angleterre- sur ce que les bretons lui ont inspiré à Lannion ou l'île Grande. N'y voir que des Idiots qui torchent du cidre, maltraitant les femmes, procréant des débiles, ou n'y voir que les belles joues des bretonnes encostumées sur la place du marché un jour de beau temps qui devait lui monter à la tête, on est là dans les fumistes pensées de Victor Hugo à propos des bretons ou chez les dégénérés de Bormann. Partir en mer avec des gens de cet acabit, c'est la mutinerie à bord à coup sûr. Il me semble que Sarkozy n'en était pas loin à Brest ..
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Soyons clairs : l'émergence d'une littérature-monde en langue française consciemment affirmée, ouverte sur le monde, transnationale, signe l'acte de décès de la francophonie. Personne ne parle ni n'écrit le francophone. La francophonie est de la poussière d'étoile morte. Comment le monde pourrait-il se sentir concerné par la langue d'un pays virtuel ? Or c'est le monde qui s'est invité aux banquets des prix d'automne. A quoi nous comprenons que les temps sont prêts pour cette révolution. (p.116)
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… le monde est partout, ici autant qu'ailleurs, mais qu'il appartient à chacun d'en trouver l'accès, lequel ne se découvre jamais mieux que par déplacement, géographique ou mental. Bref, que c'est l'Ailleurs et l'Autre qui nous ouvrent au monde. Aux autres. A nous-même. (p.90)
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Est-il plus grand bonheur qu'une rencontre imprévue, un livre, un poème, quand il vous semble qu'en cet instant, qui peut-être vaudra pour votre vie, quelqu'un vous a fait signe et que vous vous y êtes reconnus ? (p.7)
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