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EAN : 9782266327022
240 pages
Pocket (01/06/2023)
3.22/5   27 notes
Résumé :
« C’est étrange, au boudoir, ces hommes en noir. Graves. Fermés. Détonnant parmi le mobilier précieux, tendu de satin parme brodé d’argent. C’est cela, parfaitement incongrus.
Ils esquissent des gestes, s’interrogent du regard… De toute évidence, ils attendent. On inclinerait volontiers pour le rendez-vous galant. Tout y invite en ce salon retiré, ouvrant sur les jardins immenses du palais présidentiel, tout, absolument tout. Mais à la longue, dans la nuit de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Véritable reportage, cet écrit mène le lecteur en décembre 1851 et lui fait vivre le coup d'état qui introduit le second empire en le plaçant dans les coulisses de l'Elysée pour observer les acteurs, « les aventuriers », Fleury, Magnan, Morny, Persigny qui entourent le Président Louis-Napoléon, et leurs « exécuteurs de basses oeuvres », le préfet Maupas, le Colonel Espinasse qui occupent l'assemblée nationale et emprisonnent les rares députés remuants, dans une indifférence quasi complète de la population qui avait vu la République abolir les ateliers nationaux, sous les applaudissements de Victor Hugo, et limiter le suffrage universel le 31 mai 1850.

Ecrit en insérant des dialogues extraits des mémoires ou rapports des acteurs du drame, ce roman est d'une grande rigueur et fort instructif. J'ai regretté malgré tout que son auteur se laisse aller à des comparaisons anachroniques (gilets jaunes par exemple) et adopte un ton assez méprisant vis à vis de la quasi totalité des personnes impliquées … à ses yeux nul ne sort grandi, ni le Président et son entourage, ni les opposants (députés ou membres de clubs), ni notre poète national Victor Hugo. La faillite de la deuxième république et de ses dirigeants provoque le réflexe « sortez les sortants » qui condamne le régime. Scénario revécu lorsque la troisième république transmet ses pouvoirs au Maréchal Pétain à l'été 1940 et lorsque la quatrième république appelle le Général de Gaulle au lendemain du 13 mai 1958.

Cette découverte de Nicolas Chaudun me donne envie et curiosité de découvrir ses autres ouvrages sur Haussmann, la débâcle de 1870 et l'incendie du Louvre.
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Ce livre historique se concentre sur les quelques jours qui précèdent le Coup d'état de 1851, lorsque Louis-Napoleon, pourtant Président de la IIe République, décide d'organiser un bureau occulte pour réagir à cette République qui s'enlise, et imposer le Second Empire. Il faut particulièrement apprécié l'histoire pour suivre ce livre, le narrateur n'étant ni plus ni moins que le Prince. L'auteur ne cache pas son envie de comparer cette fin d'assemblée et ce peuple libre mais qu'une bourgeoisie vieillissante agace, et surtout ces élites hors-sol, déconnectées de la réalité, avec l'époque moderne, l'assemblée Playmobil, les gilets jaunes et les blocages parisiens, etc. On sent que la plume a un certain niveau, l'auteur a été cherche des discours et autres documents datés, mais à plusieurs reprises il me fera penser : "il aurait pu écrire cela plus simplement".
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Il y a bien longtemps qu'un livre ne m'avait pas permis à ce point de deconnecter complétement du monde réel… J'espère trouver les mots justes pour exprimer les diverses émotions qui ont été les miennes durant cette lecture, car ce livre mérite amplement de rejoindre vos piles à lire et les rayonnages de vos bibliothèques !

C'est pourtant avec une certaine appréhension que j'ai entamé cette histoire – romancée – du coup d'état du 2 décembre 1851. Moi qui baigne dans le monde des historiens, autant vous dire que je deviens de plus en plus difficile. Pour qu'un roman historique passe le « cut », il faut d'abord que l'histoire sonne vrai, qu'elle nous aspire et nous fasse voyager à travers les siècles.

Nicolas Chaudun s'attaque ici à un moment très complexe de l'Histoire de France, le renversement d'un régime. Dès les premières pages, on embarque dans une course contre la montre, une course contre les rumeurs les plus folles qui circulent dans Paris… À chaque page que l'on tourne, on perçoit très rapidement que tout risque de basculer en défaveur de Louis-Napoléon. En un battement de cil, lui et ses partisans peuvent être accusés de trahison et finir au bout d'une pique ! Autant vous dire que vous hésitez à cligner des yeux…

C'est rythmé, intense et ça laisse le lecteur dans une situation très inconfortable… J'avais l'impression d'entendre le mécanisme d'une horloge qui me rappelait que le temps passe et surtout qu'il presse !

On se retrouve en totale immersion dans les rues parisiennes aux côtés des citoyens tenant les barricades mais également dans les dorures des lieux les plus prestigieux de Paris, ceux-là même où s'exerce le pouvoir ! C'est vraiment très bien fait et on tourne les pages avec frénésie !

J'ai dévoré ce roman, j'avais l'impression d'être aux côtés de Louis-Napoléon, de faire partie de ceux qui prenaient les décisions pour ne pas se retrouver dans une impasse. À aucun moment je n'ai perçu de fausse note qui aurait pu faire dérailler la machine !

C'est poignant, ça sent le vrai même si l'auteur se permet quelques libertés sur le contenu des dialogues et c'est une vraie pépite que je vous conseille !
Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
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Comment meurt une République !

Le coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1851 qui mit fin à la seconde République comme si vous y étiez !

Un style vif, un peu complexe, entrecoupé par des pensées du futur empereur.

Il faut très bien connaître l'évènement et tous les intervenants pour s'y retrouver.

Les pensées de Napoléon III surgissent brusquement et l'on se perd un peu.

Les dernières pages, les paroles de Napoléon III jugeant notre démocratie contemporaine surgissent soudainement comme s'il parlait à l'auteur et elles ne m'ont pas convaincue… L'auteur y dénonce le blocage de notre société, sous les mots de Napoléon III, et approuve un coup d'Etat …

J'ai trouvé que l'auteur était on ne peut plus complaisant avec le "Napoléon le petit " et son coup d'Etat !

Une lecture assez addictive et alerte !
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Après nous avoir instruits sur le Second Empire de Napoléon le Petit, par sa chute dans L'été en enfer*, et par sa vision d'un Paris modernisé grâce à Haussmann, Nicolas Chaudun produit un récit romancé du coup d'état du 2 décembre 1851, qui transforma un Président élu en Empereur des français.
Comment fomente-t-on un coup d'état? Qui peuvent être les courageux ou les téméraires qui s'y collent pour s'emparer du pouvoir ? Par fidélité, calcul ou opportunisme?

Par le menu de ces journées où tout peut basculer d'un côté ou de l'autre, où les rues et barricades grondent, quelques personnages bien réels du monde de la politique, des grands corps d'Etat et de l'armée se déplacent sur l'échiquier parisien, sous la plume sarcastique et érudite de l'auteur historien. le futur empereur y tient sa place, en voix off supervisant ou subissant les aléas de ces journées transitoires à sa gouvernance.

Plus largement c'est une peinture de la société française de l'époque, ses disparités de classes, ses habitudes de vie, sa mentalité, son fatalisme face à la violence et la mort.

Il y aurait même un petit air connu avec notre époque contemporaine. On y parle rapidement d'une rue du cirque bien voluptueuse et d'une cathédrale en état de délabrement.
Une passionnante lecture où l'auteur s'invite dans un final en apothéose.

*Napoléon III dans la débâcle
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
- Monsieur, vous êtes destitué. Excusez-moi de vous l'apprendre si abruptement. C'est moi qui ai l'honneur de vous remplacer. Faîtes nous la grâce de vous retirer sans plus tarder.

Il ne fallut pas dix minutes au ministre vidé pour prendre congé de l'histoire.
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Le peuple, la belle affaire : Les élus de la République le piétinent. Ils n'entendent rien à ses aspirations, restent sourds à ses appels à l'aide. Alors il s'émeut, le peuple, il déferle dans la rue, se masse aux carrefours. Il bloque des quartiers entiers... Et c'est l'armée, elle-même que, de plus en plus souvent, on a recours pour réprimer ses émois.
Accaparée par des arguties institutionnelles et les indices boursiers, une élite haut perchée, véritablement hors-sol, paralyse le pays.
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– Mais pas à n’importe quel prix ! Je suis la voix du peuple, pas son bourreau ! Je ne m’empare du pouvoir que pour lui redonner sa dignité.

– Le peuple de Paris ne veut pas qu’on lui donne. Il veut prendre. Prendre des libertés et non en recevoir ; prendre des palais et non y être convié… L’ordre et la prospérité ne peuvent tolérer cette impudence.

– J’entends démontrer le contraire.
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Cet infatigable épistolier que fut Saint-Arnaud avait adressé à son épouse ce petit chef-d’œuvre de triomphalisme sucré : «  On a tué plus de deux cents Kabyles ; Le camp est plein d'armes et d'oreilles. » De quoi ravir l'âme d'une jeune femme languissante, assurément. Plus précis, la même année, il écrivit à son beau-père : «  Je me suis battu presque tous les jours, de cinq heures du matin jusqu'à sept heures de soir ; j'ai laissé sur mon passage un vaste incendie. Tous les villages, environ deux cents, ont été brûlés, tous les jardins saccagés, les oliviers coupés. » Se trouve dans ce billet, condensée en peu de mots, toute la méthode employée par les conquérants : la razzia.
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Avant même que la ville s'éveille tout était joué. C'aurait pu être n'importe où. C'était à Paris. Ce pourrait être aujourd'hui. C'était il y a cent soixante-dix ans, exactement.
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Saviez-vous que les plus belles oeuvres du musée du Louvre ont bien failli périr dans un incendie. C'était il y a 150 ans, pendant la Commune de Paris.
« le Brasier », de Nicolas Chaudun, c'est à lire en poche chez Babel.
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