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EAN : 9782258195271
368 pages
Presses de la Cité (19/08/2021)
3.6/5   10 notes
Résumé :
Version revue et corrigée de La Montagne des bœufs sauvages, sorte de récit de voyage au pays natal de l'auteur : les Vosges ; récit qui mêle joyeusement souvenirs d'enfance et descriptions des paysages vosgiens, au rythme des saisons.

« Je suis né, dans cette vallée de la montagne des bœufs sauvages étroitement serrée par les hauteurs rondes aux couleurs délavées, rousses et bleuies, comme des ressacs pétrifiés de vagues écumées. Vosges. »
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Que lire après Un autre pas dans la rivière...Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Après la solitude des îles, celle des âmes. Pierre Pelot nous immerge dans ces Vosges qu'il semble bien connaître (voir sa biographie) en commençant par l'étymologie : « Trois mots celtes composent à l'origine le nom Vouguerus : vou, signifiant boeuf, guez, sauvage, et us pour montagne, élévation. »
Il nous livre des fragments de vie, d'espoir, de désespoir. L'ensemble forme un tableau très agréable à lire, empreint de nostalgie pour cette ruralité qui touchera tous les lecteurs reconnaissant cette France « profonde », celle des traditions, de la météo qui décide de la réussite ou non d'une soirée d'été, du temps qui galope moins vite que les progrès technologiques.
Tout est sujet à description : forêts, rivière, renarde, fête du village...
Et des regrets aussi...
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L'écriture du paysage, l'écriture façonnée par la nature et la nature façonnant l'écriture de Pierre Pelot.
Un très beau livre, un livre d'amour à son pays.
A ses racines et à ses souvenirs d'enfance.
Les Vosges région étant elle-même un personnage en lien en osmose avec ses résidents.
On se promène en pays sauvage, en pays rude mais si beau.
On sent la neige, le froid, le vent, on s'immerge dans les rivières, les espaces, les montagnes, on admire, les arbres, les animaux et on s'insinue chez les gens d'ici…
J'ai ressenti très fort cet attachement à la terre, à son ultime respect.
L'écriture m'a fait penser à celle de l'auteur islandais Jon Kalman Stefansson surtout avec "Lumière d'été puis vient la nuit"
J'ai aimé cette lecture qui parfois m'a fait perdre pieds dans les songes et les failles que Pierre Pelot n'hésite pas à ausculter tout en perdant parfois son lecteur comme au coeur d'une forêt bien sombre. Mais ce n'est pas ça que je retiendrai de ma lecture qui a su m'envouter.
Une lecture qui met en valeur ces Vosges et aussi de ceux qui vivent là car ils y sont nés.
Un pays où la nature est l'essentiel et qui forcément saura me plaire…
Futures découvertes d'un coin de mon beau pays, la France.
Merci à NetGalley et Les Presses de la Cité pour cette belle lecture !

#unautrepasdanslarivièreNouvelleédition #NetGalleyFrance


Lien : https://imagimots.blogspot.c..
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Tous les articles parus sur Pierre Pelot soulignent l'écrivain au plus de 200 ouvrages et la « puissance de son écriture, son génie stylistique et poétique inouï » Mickaël Demeaux Vosges Matin, avis que je partage.
Alors, quand la France peut s'enorgueillir d'avoir un grand écrivain, pourquoi diable le lecteur passionné n'arrive plus à trouver ces ouvrages, heureusement que les bouquinistes existent mais malgré tout certains livres restent introuvables. Alors n'y a-t-il pas une maison d'édition pour rassembler ces fameux livres ?
Ici c'est la réédition de la montagne des boeufs sauvages donc l'idée est bonne.
Ma France, un brin de nostalgie au coin des lèvres !
Vous parlez de ce livre c'est se livrer un peu, car le lecteur met ses pas dans ceux de l'auteur. J'alentis ma lecture pour mieux savourer les réminiscences d'un temps qui avait des odeurs et de la saveur…
Pierre Pelot nous parle des Vosges, son terroir. Son enfance dans cette maison près de la rivière, à côté de l'usine de tissage où les parents et la grande soeur travaillent.
Il vous parle de la transmission :
« Mine de rien, il m'en avait donné le goût très tôt, sans ostentation, par son exemple tranquille, les gestes lents et sûrs qui ne pouvaient être autres, allaient de soi avec ce genre d'occupation. »
Et là je me dis, tout fout le camp, aujourd'hui cette transmission existe-t-elle encore ?
Il nous dit attention : « Tous les noms que portent les endroits viennent des gens qui les ont traversés, qui sont passés. Viennent d'une histoire. Les noms des lieux ne tombent pas tout rôtis dans l'oreille. Ce qui apparaît à nos yeux aujourd'hui sont les habits que porte le temps ; la vêture cache le corps de ce qu'il est, de quoi il est irrigué, ce qui constitue sa peau. le temps est le maître, il est à la source et au devenir de tout. »
Les titres des parties sont des joyaux, dans Théâtral, c'est une ode à la nature.
« Les gens sont liés aux saisons. Leurs épousailles noueuses élevées au-dessus du sol comme un tronc sans âge. C'est le théâtre, depuis toujours, bien avant qu'on l'attrape et le nomme. Rien de moins, rien de mieux que leur parole à écouter et transmettre et répéter pour qu'on s'en souvienne — leur répéter pour qu'ils s'en souviennent. »
Alors, j'ai mis mes pas dans ceux de l'auteur, à ses paysages se sont superposés mes paysages, mes souvenirs d'enfance, car il vous offre des mots et des images.
Des mots parlons-en, il en a plein dans sa gibecière, de ceux qui ont vécu et qui ne sont plus dans le dictionnaire ni papier ni électronique, un exemple erluise.
Pierre Pelot croque de beaux portraits, de tous les âges, souvent avec drôlerie, toujours avec tendresse et bienveillance.
Arrivée à la dernière ligne je me dis que ce livre va rejoindre mes « essentiels » ceux que je relis, ceux dans lesquels je peux me perdre quand je veux car ils disent la vie.
La France avec ses trésors à ceux qui savent encore voir, écouter, sentir, ressentir. Ceux qui sont comme les arbres, la sève coule en eux et les nourrisse.
A ceux-là Pierre Pelot adressent un clin d'oeil :
« D'ici où j'ai poussé je ne me suis guère éloigné et n'en partirai vraiment qu'une bonne fois (et encore, si c'est partir…), je n'ai jamais quitté ces méandres où l'on m'a dit, en matière de titre de gloire, que jadis un empereur y venait chasser l'ours et l'aurochs, comme un rare exploit que les raconteurs se trouvaient sous la dent.
Les corbeaux qu'aujourd'hui nul ne prend la peine d'écouter sont messagers des fantômes, erluises des mémoires flottant dans les airs au-dessus des ramures, et qu'ils savent attraper.
Je ne suis pas parti. »
Encore merci monsieur Pelot pour cette France, je sais écouter les corbeaux, voir détaler les lièvres dans les vignes, repérer les faisans dans les bois, apercevoir cette vie qui est là et résiste encore à la folie des hommes. Et j'aime la retrouver sous votre plume à la source de laquelle je peux revenir quand je veux, à cette poésie qui vous est naturelle, celle de votre respiration parfois rugueuse mais juste. Je crois à la puissance des mots contre la folie des hommes qui ne savent pas, où qui ont oublié ce qui les constitue et d'où ils viennent.
©Chantal Lafon

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Une suite de textes, version revue et corrigée de la Montagne des boeufs sauvages, sorte de récit de voyage au pays natal de l'auteur : les Vosges ; récit qui mêle joyeusement souvenirs d'enfance, de lieux, de moments, d'atmosphère, ...

Même si je n'ai pas vécu dans la même vallée vosgienne que Pierre Grosdemange, cette lecture a fait resurgir des souvenirs d'enfance, de lieux, de moments, d'atmosphère, ...

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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Il courut comme on le lui conseillait jusqu’au cabinet médical voisin, s’inscrivit auprès d’UNE docteur (doctoresse ?) de la bande, qui lui fit remarquer lors du premier rendez-vous qu’il avait cinq minutes de retard… Car il faut prendre rendez-vous. Quinze jours de battement nécessaires. Rendez-vous suivant : la doctoresse est absente. Depuis, “elle n’est pas là” (la différence avec absente ?), ensuite elle est en congé de maternité… Le renouvellement d’une liste de médicaments est devenu un parcours du combattant. D’autant plus quand le docteur-remplaçant-la-doctoresse ne précise pas sur ladite ordonnance qu’elle doit être renouvelée trois mois… il faudra y retourner, prendre un autre rendez-vous, afin d’obtenir une nouvelle ordonnance.
Monsieur P. est malade d’être malade. Madame P. aussi est malade, mais elle n’ose pas ébruiter l’affaire, de peur de déranger. Mal au ventre. Trois jours que ça dure. Ça passera, allez.
Le désert médical avance à grands pas. Il n’est plus sous nos fenêtres, il est entré dans nos maisons.
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De chairs et d'os, de pensées et de sentiments, des gens de peines et de bonheurs - ont vécu là. Ici et partout. Dans l'ombre des arbres d'aujourd'hui entrelacées aux ombres de leur souvenir. Il suffit d'un rien, pour que la mémoire enfouie somnolente à jamais se réveille tout à fait, que se dressent les présences couchées sous les épaisseurs des feuilles mortes. Les fantômes surgis. les fantômes ne sont pas hostiles, ils sont juste des histoires qui dorment au bord du présent qui nous suit pas à pas comme une ombre.
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Ces gens sont les printemps qui s'insinuent sous les cieux délavés, tremblants d'un reste de froidure et poussant d'un bord à l'autre des montagnes un troupeau de nuages caillés. Quand les prés se défroissent et que les terres gelées suent la boue de sous leur épiderme craquelé. Des matins encore frissonnants, la pluie sans averse semble monter du sol, emperle les herbes qui pointent en vert fragile à travers l'entrelacs des vieilles fenaisons manquées, couchées à plein coteau, dessine au fusain les ramures qu'elle rehausse de craie, brille à la pointe des bourgeons pleureurs et étonnés.
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Dans la rivière coulent de l'encre et de l'argent fondu, des glaires de mercure, des filaments diamantifères, qui murmurent et se coulent dans le paysage encore ouvert entre les berges éléphantiasiques méconnaissables sous leurs boursouflures de glace. du surnaturel suinte dans l'air figé de ces sortes de nuits posées dans la grimpée vers le perpétuel mystère caché. Vous n'êtes pas sitôt dehors que le froid se dépose sur vos cils et s'insinue dans vos narines et vous mord le bord des dents par l'interstice entrouvert de vos lèvres, il vous lèche les joues, vous pince les oreilles, il est sur vos cuisses et vos genoux à travers la grande culotte, vous auriez dû, comme maman vous le disait, mettre des caleçons longs.
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L'animal avait sans doute été touché par une voiture. Il s'était traîné jusque-là, ou bien on l'y avait jeté. Il était couché dans les empreintes moulées de centaines de pas, en travers du trottoir, devant l'ancienne Ecole des Filles. Sombre, un animal sombre, sous la neige qui poudrait son pelage d'argent dans la lumière des guirlandes. Un renard d'un an à peine, la pointe de la queue grise. Il avait du sang sur les dents, les yeux entrouverts. Il l'a prise, comme on porte un chat, ça ne pèse guère plus un renard, et l'a ramenée chez lui et les flocons fondaient dès qu'ils touchaient ses yeux.
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Videos de Pierre Pelot (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Pelot
Immense Pierre Pelot, avec plus de 200 livres en 53 ans d?écriture : littérature générale, science-fiction, policiers, romans noirs, récits fantastiques, BD, théâtre, contes, sagas... L'auteur était à Poirel le 7 octobre pour un entretien aux côtés de Françoise Rossinot autour de son dernier roman, "Braves gens du Purgatoire" (Éditions Héloïse d'Ormesson).
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