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EAN : 9782260055051
192 pages
Julliard (03/02/2022)
3.5/5   23 notes
Résumé :
Croisant l'univers de Joseph Conrad avec celui des romans de H.P. Lovecraft, Je suis les ténèbres décrit la longue descente aux enfers de Jan Kurtz au fin fond de l'Afrique. Une réécriture brillante et divertissante d' Au cœur des ténèbres, doublée d'un hommage littéraire au père de " l'horreur cosmique ".
En 1888, un agent de commerce nommé Kurtz embarque pour le Congo avec la mission officielle de rédiger un mémoire sur la dimension " philanthropique " de l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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En 1888, Kurtz choisit de partir au Congo pour s'enrichir en pillant l'ivoire avec quelques compatriotes. Sur place, il est choqué par la violence qui prédomine, entre les coutumes des indigènes mais également des siens envers les autochtones, comme si l'humanité avait perdu toute sa place au sein de ses villages.

Un jour, lui-même perd pied. Ou pas. Peut-être a-t-il en réalité trouvé sa vraie nature ou est-ce la folie qui deviendra son compagnon de route ?…

Critique sur la colonisation mêlée de fantastique, je serais happée par l'écriture de Denize qui m'entraînera au fin fond d'une forêt où règnent une étrange plante blanche télépathique, une tribut matriarcale dirigée par une hermétique splendeur féminine et d'autres créatures…

*****

Je n'ai jamais lu Au Coeur des Ténèbres de Joseph Conrad et évidemment, la lecture du roman de Denize me donnera envie de le lire. La quatrième de couverture cite : « une réécriture brillante et divertissante de l'oeuvre de Conrad doublée d'un hommage à Lovecraft, qui ravira les amateurs de romans d'aventures, d'épouvante et de fantastique. » Je confirme. J'ai pris un grand plaisir à lire ce roman dépaysant, dont l'écriture presque lyrique est très soignée.

Mention spéciale pour cette citation, qui parle d'un cauchemar que fait Kurtz, mais qui pour moi, est une excellente métamorphe de ce que les pays occidentaux ont fait à l'Afrique : « Dans l'un d'eux, je voyais mes indigènes amputés de leurs mains ou de leurs pieds, avancer en rampant dans une avenue bruxelloise décorée pour les fêtes de Noël, remplie de passants endimanchés qui ignoraient les mutilés et s'extasiaient devant des vitrines étincelantes où les membres coupés étaient exposés, agrémentés de guirlandes et de paillettes. »
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Cette histoire écrite sous la forme d'un journal (sans qu'il n'en ait pris la forme physique) se situe durant les années les plus sombres du colonialisme belge en Afrique et plus spécifiquement, au Congo.

J'ai particulièrement bien voyagé durant les deux premiers tiers du bouquin dont l'atmosphère très noire s'alliait parfaitement au titre choisi par son auteur, Joseph Denize.

J'ai fortement apprécié le réalisme avec lequel l'auteur décrit ses décors dans la moiteur ambiante du Congo. Les descriptions sont claires et ne font pas des dizaines de lignes ou de pages, ce qui aurait pu plomber le livre ou à tout le moins, alourdir l'histoire. le livre comptant un peu moins de 200 pages, il s'en est tenu à l'essentiel.

Joseph Denize accorde aussi une part importante à la psychologie de son personnage principal, Kurtz, qui – au fil du fleuve – perdra ses repères et son esprit. La plume de l'auteur est fluide et agréable. Narrer l'histoire au travers de la voix de son héros à la première personne du singulier permet aux lecteurs de s'immerger au plus fort.

Cependant, l'auteur m'a perdue par la dernière partie de son récit. Je dois admettre qu'ayant un esprit fort cartésien, l'univers de H.P. Lovecraft ne transcende pas plus que cela. Je suppose que c'est la principale raison pour laquelle je ne pense pas avoir compris ce que l'auteur souhaitait transmettre comme final et comme message. Je n'étais finalement pas prête à « vivre » ce côté fantastique, qui apparaît assez soudainement et tardivement.

Bref, tout cela m'a bien déroutée et j'ai eu l'impression de ne pas avoir compris et savouré cette dernière partie à sa juste valeur… Cela m'a trotté à l'esprit durant plusieurs jours mais ne suis pas arrivée à en saisir les subtilités.

Tout cela n'a pourtant pas gâcher tout le plaisir ressenti durant cette lecture. Par contre, n'hésitez pas à le lire et à revenir vers moi si vous comprenez mieux cette ultime partie, qui m'a laissée quelque peu dubitative et sur ma faim.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Beau texte, au sens de l'écriture élégante et fluide, mais - malheureusement pour moi, sans doute - après la force d'un "Ténèbre" de Paul Kawczak ou "La femme qui valait trois milliards" de Boris Dokmak, sur une atmosphère et un cadre presque similaire, ne peut que me laisser sur ma fin.
Et puis convoquer, en quatrième de couverture, le Conrad de "Au coeur des ténèbres" et l'univers de H.P. Lovecraft dans un même récit, c'est nécessairement se confronter à une attente difficilement réalisable. J'ai pourtant été très touché par la qualité des descriptions, courtes mais efficaces, et par l'étonnant travail de documentation autour de la vie des colons.
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Je remercie les éditions Julliard pour cette découverte !

Avant de rentrer dans le vif du sujet, deux petites remarques préalables pour bien comprendre dans quel état d'esprit j'ai attaqué cette lecture. Tout d'abord, à la lecture du résumé, le livre "Ténèbre" de Paul Kawczak m'est tout de suite venu à l'esprit tant le thème et l'univers sont proches (avec peut-être un peu moins cet aspect fantastique pour le livre "Ténèbre"). Autant dire que la tâche va être ardue pour ce livre puisque "Ténèbre" est sans doute mon plus gros coup de coeur de ces dernières années. Par ailleurs, et c'est la deuxième remarque préalable, j'ai déjà lu cet auteur puisque son premier roman m'avait été envoyé dans le cadre du prix Orange du livre 2020 et j'avais été surpris (dans le bon sens) par ce roman foisonnant avec une écriture agréable et un côté fantastique qui ne phagocytait pas complètement le roman et qui pouvait donc s'adresser aussi bien aux amateurs du genre qu'aux novices. Au passage, vous pouvez lire ma chronique de ce roman sur Babelio ("Quand on parle du diable").

Résultat, j'étais plutôt impatient de découvrir le nouveau roman de l'auteur et en même temps j'ai essayé d'oublier un peu "Ténèbre" pour éviter une concurrence déloyale avec un gros coup de coeur. Il faut d'abord souligner que j'ai retrouvé l'écriture plaisante du premier roman de l'auteur et ça, c'est plutôt un très bon point. le présent roman est moins foisonnant que le premier (il ne fait pas la même taille non plus) mais l'auteur arrive bien à installer son univers. On retrouve évidemment le côté fantastique mais il arrive assez tardivement dans le roman.

J'avoue que ce côté fantastique m'a un peu plus dérouté que dans le premier roman. En réalité, il m'a semblé bien moins limpide et je ne suis pas certain d'avoir bien saisi le message de l'auteur derrière. Ce point concerne surtout la fin du roman, elle m'a paru un peu plus en roue libre et j'avoue que ça m'a un peu perturbé (ce qui est peut-être l'effet recherché au passage).

Si on enlève cette fin que je trouve un peu en-deça du reste, il y a quand même deux gros points forts à mon sens dans ce roman. Les personnages tout d'abord, ils sont intéressants et l'auteur arrive à en brosser le portrait et à leur donner une belle profondeur, ce qui n'est jamais évident pour un roman de petite taille. Cette remarque vaut pour le deuxième point fort : l'ambiance de roman. C'est sombre, violent (les amateurs de "Ténèbre" vont s'y retrouver, désolé je n'ai pas pu m'empêcher de faire la comparaison) et très immersif, on s'y croirait franchement. L'immersion est renforcé par le choix narratif d'utiliser le personnage principal comme narrateur.

Au final, cela nous donne un roman plutôt hypnotique, sombre, difficile à lâcher tant on a envie de voir à quel endroit l'auteur veut nous emmener. La pression monte petit à petit jusqu'à cette fin qui pour le coup, même si elle est pour moi en dessous du reste, a le mérite d'interroger le lecteur qui va tenter de comprendre. Peut-être même que je vais y revenir un jour et qu'une deuxième lecture viendra éclairer ma lanterne ! En attendant, je recommande cette lecture quand même, déjà parce que quelqu'un pourra peut-être m'expliquer la fin, mais aussi et surtout pour le talent d'écriture de l'auteur et cette ambiance envoutante.
Lien : https://marquepageetexlibris..
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Un texte somptueux, à tomber, envoûtant comme une incantation.
Congo belge, un jeune homme, Jan Kurtz, dilettante, descend le fleuve pour arriver sur un lieu d'exploitation de l'or blanc : les défenses d'éléphant.
il laisse en Belgique son amour, Virginia et souffre de somnambulisme doublé de terreurs nocturnes étranges, dont l'intensité augmente quand l'équipe s'enfonce dans les profondeurs du pays colonisé par le roi des Belges, Léopold.
Il va y rencontrer James Moreau, naturaliste, britannique, y devenir un roi et rencontrer une mystérieuse population, les "profonds" : Nigri abyssorum et une entité qui est là depuis bien avant l'homme, tel un cordon ombilical, les racines de mandragore hurlante de Harry Potter ou les meer mensen, créatures des eaux à la chevelure serpentine et aux dents acérées.
D'aucun penserons à Lovecraft, moi, j'ai repensé à "ça" de S. King et la chose qui chasse tous les 21 ans et vient prendre sa pitance humaine pour qu'une ville soit prospère. Il y a beaucoup de poésie, un univers proche de Baudelaire, d'Edgar Alan Poe, de Mary Shelley dans ce texte fascinant, qui ondule et murmure dans votre tête. J'y ai retrouvé un monolithe aussi qui représente peut être un symbole mystique vecteur d'une connaissance absolue. Belle écriture, un côté mystique fascinant et une mise en abîme de la colonisation quel que soit le pays qui la pratique. J'ai aussi pensé à ce verset de l'Apocalypse 22:13 : Je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Je savais, plus que je ne le comprenais, que nous étions tous issus de la grande forêt, et, surtout, que nous n'en étions jamais vraiment sortis. Je renouais le pacte primordial qui unissait notre espèce au monde qui l'avait enfantée, et, jour après jour, je découvrais que mes liens avec la communauté des indigènes étaient plus forts et plus vrais que ceux qui me rattachaient aux Belges ou aux Européens. Je devenais païen et je ne m'étais jamais senti plus humain.
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Car la plupart des monstres que nous croisions avaient quelque chose d'humain, comme si une divinité sénile les avait créés à partir de corps démembrés, recomposés selon sa fantaisie, ou comme si le Créateur avait choisi cet endroit pour y jeter ses brouillons et ses essais ratés avant d'aboutir au façonnement du premier homme.
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Brault m'apprit à cette occasion qu'il était de coutume dans cette partie du pays, à la mort d'un chef particulièrement respecté, de sacrifier ses épouses et ses esclaves pour qu'ils continuent de le servir dans l'au-delà, car pour les autochtones le trépas n'était rien d'autre qu'une migration.
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Toutes les espèces composant le règne des vivants étaient en lutte pour la défense et l'accroissement de leur espace vital, et cela valait aussi pour chaque individu au sein de chacune de ces espèces. La vie était donc affaire de survie, et la survie une question de peur et de faim : la peur d'être mangé, la faim qui pousse à tuer.
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Ecris, c’est là que tu trouveras une réponse à tes questions : au bout des mots.
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Videos de Joseph Denize (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joseph Denize
Philippe Chauveau reçoit Joseph Denize pour une interview-portrait.
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Dans le Paris de 1917, tandis que la Grande Guerre s'éternise, démons et sorciers se livrent une lutte sans merci pour s'emparer d'un tableau aux pouvoirs terrifiants. Embarqué malgré lui dans cette bataille, le jeune Aimé Grandin n'a que son ingéniosité et sa bravoure pour contrer un déchaînement de forces maléfiques. Fantasmagorie historique au suspense envoûtant, Quand on parle du diable est un roman d'aventures traversé par des personnages réels (Mata Hari, Méliès, Modigliani ou Crowley, célèbre occultiste britannique), qui tourne en dérision l'effroyable attirance de l'humanité pour la barbarie. Une relecture saisissante de ce tournant du XXe siècle, marqué par la découverte de la plus dévastatrice des armes : le pouvoir de l'image.
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