Un roman avec pour base une histoire réelle, un bioroman quoi.
C'est l'histoire d'Elisabeth Eidenbenz, jeune bénévole au secours Suisse, qui se retrouve directrice dans une maternité de fortune dans le sud de la France lors de la deuxième guerre mondiale.
Sans expérience mais pleine de bonne volonté, elle ira d'un camp d'internement à l'autre extirper les femmes enceintes pour qu'elles puissent accoucher décemment.
Au début se sont des refugiées espagnoles qui arrivent fuyant les atrocités du régime de Franco. Mais bien vite se sont des refugiées de toutes l'Europe qui appellent au secours.
Une histoire et un destin incroyable que celui de cette jeune fille qui place sa confiance en Dieu pour mener à bien cette mission.
Un livre que l'on savoure et qui rend la part belle aux gens simples qui ont tout fait pour lutter contre la barbarie.
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Un roman poignant basé sur des faits réels. Une leçon de courage et de générosité. C'est une histoire de femmes, de celles qui donnent la vie en temps de guerre et celle qui se bat pour plus d'humanité. L'amour, le dévouement, l'amitié : tout est là. Entremêlés. On ne peut qu'être touchée par cette histoire bien écrite et au ton juste. Coup de coeur !
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L'histoire est celle de la maternité d'Elne. Avec ses joies et ses peines, dans une période agitée, ou les familles sont souvent séparées et ou devenir Maman peut être très compliquée. J'avais peur d'avoir la larme à l'oeil à chaque page ! Mais l'auteure a su faire passer les sentiments sans pour autant qu'on ait à sortir son mouchoir toutes les 2 minutes .
On peut penser qu'on a tout lu sur la période 39-45. Cependant, ce livre est très différent. Tout d'abord car c'est la vie de toutes ces Mamans à la maternité et le combat d'Elisabeth mais aussi car le personnage principal est Teresa qui n'est ni Française, ni Allemande, mais une Espagnole républicaine qui fuit Franco. On parle donc, dès le début, de camp de concentration mais pas ceux dont on nous parle toujours dans les livres sur la 2eme guerre mondiale. Là, on parle des camps français pour renfermer les immigrés espagnols.
L'histoire de cette maternité mérite d'être connue ainsi que celles de toutes ces Mamans qui ont eu un courage énorme pour accueillir leurs bébés dans un monde dur et loin de leurs proches.
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La période passée à la maternité d'Elne est la plus importante et la plus riche de ma vie, beaucoup plus que ce que j'ai fait avant et après, et j'en suis très reconnaissante.
Le Secours suisse nous a donné la possibilité d'aider les réfugiés nécessiteux et nous avons mené cette tâche à bien. J'étais très jeune et je n'avais aucune expérience, mais j'étais pleine de bonne volonté et toujours prête à aider. Je voulais mettre toutes mes forces à la disposition d'autrui et me donner au maximum. J'ai entrepris cette tâche avec une grande confiance en Dieu et les meilleures dispositions. C'était un travail qui exigeait beaucoup de coeur et ce fut aussi une grande satisfaction pour moi.
Chaque naissance procurait une grande joie et était une source d’émotion. Nous nous sommes aussi occupées d’enfants souffrant de maladies liées aux conditions de vie dans les camps. Les mères étaient généreuses et beaucoup de bébés ont pu être sauvés grâce au lait qu’elles leur ont donné.
Je ne faisais que mon devoir. C’était normal, indispensable, d’aider les opprimés, les gens poursuivis. Je suis persuadée que, dans les périodes sombres où règnent violence et haine, humanité et tolérance sont nécessaires et possibles.
Les femmes venaient de toute l’Europe et étaient internées dans les camps, certaines avaient trouvé un logis chez des particuliers, mais toutes étaient déracinées, sans patrie, avec un futur incertain. Elles étaient au plus bas physiquement et moralement. Il fallait les encourager, leur donner un peu de force morale pour affronter la vie. Nous avons essayé de les distraire pour qu’elles aient également de la joie, à côté de leurs soucis.
Je suis persuadée que, dans les périodes sombres où règnent violence et haine, humanité et tolérance sont nécessaires et possibles. (Préface)
La République avait permis aux femmes d’accéder aux plus hautes responsabilités dans les entreprises, les syndicats, jusqu’au gouvernement, et bien sûr dans l’armée, où Teresa avait ainsi connu une femme officier qui commandait deux mille hommes ! Partout, elles avaient forcé le respect de leurs camarades masculins.
Hélène Legrais présente "Les Ombres du pays de la Mée"
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