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EAN : 9782266336710
504 pages
Pocket (04/01/2024)
3.8/5   43 notes
Résumé :
Ce jour de juillet 1900, Edward Sheriff Curtis aurait dû mourir égorgé par Henry, bandit de grand chemin. Mais c’est ce même homme qui lui sauve la vie.
Un Henry qui s’appelle en réalité Mika Ohiteka, en sioux « féroce raton laveur ». Il a dix ans en 1862 lorsque, après une nouvelle guerre perdue contre les Blancs, les Sioux sont déportés hors du Minnesota. Alors que leur convoi traverse une ville, une foule haineuse l’attaque. Mika se retrouve isolé des sien... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Au début du vingtième siècle , un photographe de la bonne société de Seattle, ouest des Etats-Unis sillonnait les plaines de l'Arkansas et du Minnesota afin de pouvoir photographier la danse de la pluie chez les Indiens. Il ne fallait plus perdre de temps car ces Indiens, les Sioux, commençaient à vivre dans des réserves et leurs rites disparaissait peu à peu.
Ce photographe s'appelait Edward S Curtis. Il a toute sa vie durant photographier les Indiens afin de les rendre visibles et vivants.
Ces photos sépia de portraits d'Indiens ont fait le tour du monde et donné lieu à des expositions magnifiques.
Jean Louis Milesi , l'auteur de livre , est avant tout un scénariste de films. Il est le scénariste attitré de Robert Guédiguian. Il est l'auteur des scénarios de Marius et Jeannette, Les neiges du Kilimandjaro.
Au loin quelques chevaux, deux plumes est une fiction autour de la vie Edward S Curtis. Ce n'est pas sa biographie mais un instant de sa vie au détour de l'année 1900.
S'appuyant sur des faits et personnages réels ( la pendaison de Mankato - Princesse Angeline -Merril Gates - Association Aux amis de l'Indien ) Jean Louis Miles nous invite à suivre Edward S Curtis sur la piste des Sioux.
Et plus particulièrement Mika Ohiteka. A travers l'histoire de Mika c'est une histoire universelle qui va apparaitre : la perte des terres - les réserves - l'invisibilité d'un peuple - la lutte mais aussi la ségrégation.
Edward S Curtis était parti pour photographier les Indiens. Les photographiera t il ? Est ce le plus important.
Au loin il y aura toujours quelques chevaux et deux plumes.
Roman plein d'humanité qui capte un moment, un lieu tel qu'il est et qui peut être ,par la grâce de la photographie redonnera naissance.
Lien : http://auxventsdesmots.fr
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Voilà une bien belle histoire, qui change. Direction le Far West en 1900, quand les Indiens ont perdu, qu'ils ont été mal traités d'un côté. de l'autre, l'histoire d'un photographe de renom, Curtis, qui deviendra célèbre pour les photos inoubliables qu'il fera de ces dernières peuplades. Parce que les Etats-Unis se sont construits sur l'esclavage, la ségrégation mais aussi l'extermination des Indiens. Un livre pour ne pas oublier, pour les célébrer, notamment à travers des photos immortelles.
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J'ai lu Au loin, quelques chevaux, deux plumes dans le cadre de la masse critique de janvier. C'est d'ailleurs le seul roman qui avait retenu mon attention et j'ai eu la chance d'avoir été sélectionnée pour le découvrir. Il s'agit d'un sujet, celui d'un Peuple, qui me tient énormément à coeur depuis quelques années, depuis certaines lectures, depuis plusieurs recherches et ce roman m'a grandement plu et convaincu.

L'intrigue se déroule fin XIXème et début XXème siècle, aux États-Unis. Les Blancs ont réussi à conquérir de nombreux territoires, ont terrassé les dernières tribus indiennes qui luttaient encore (l'Après-Guerre : les guerres, les résistances, les escarmouches...) et l'intrigue s'inscrit donc dans une ère d'expansion et de grands changements. On découvre les premiers pas de la fin du règne des Indiens en Amérique du Nord, à travers les personnages d'Edward, américain et d'Henry, indien. L'auteur a enrichi son récit de thèmes durs et sensibles : massacres, faux procès, pensionnats, pédophilie, prostitution, promesses bafouées, réserves... Il a vraiment mis en avant le fait que les Blancs aient fait en sorte de faire taire ce Peuple, de l'américaniser et j'ai plutôt apprécié le terme : "les rendre invisibles", car c'est tout à fait cela. Et encore aujourd'hui, malheureusement.

Parlons un peu d'Edward Sheriff Curtis (1868-1952) qui fut un photographe ethnologue américain, l'un des principaux anthropologues sociaux des Amérindiens d'Amérique du Nord _ et de l'Ouest américain _ laissant des écrits, des enregistrements sonores des chants indiens et de nombreuses photos sur verre. Il a entrepris l'inventaire photographique d'Amérindiens des 80 tribus existantes, de survivants. Enfant, il se trouva un grand intérêt pour la photographie mais l'on ne sait pas quelles ont été ses motivations, ce qui a fait qu'il ait voulu se lancer dans cette grande entreprise, en se spécialisant dans la photographie indienne. Jean-Louis Milesi a donc mis en scène une explication à ce travail titanesque _ le travail de toute une vie _ : une expédition, parmi tant d'autres, qui ne va pas se passer comme prévu et une rencontre qui va tout changer.

Le roman reste une fiction. L'auteur nous propose sa vision de la vie d'Edward Sheriff Curtis, ou du moins, d'une partie de sa vie ; a voulu mettre en avant ce qui a fait qu'il ait tenu à faire un nombre incalculable de photos sur les Indiens d'Amérique du Nord, d'aller à la rencontre des différentes tribus, de voyager... et cela pendant une trentaine d'années. Jean-Louis Milesi s'est bien entendu inspiré de faits et de personnages historiques réels, ce qui est d'autant plus impactant. le récit s'est révélé très percutant et ce, dès le début, très dur dans les mots, le ton était donné dès les premières pages !

En bref, ce fut une très bonne lecture, qui a su trouvé écho en moi. J'étais en parfait accord avec le point de vue de l'auteur, très dénonciateur quelque part vis-à-vis du sort réservé aux Amérindiens. de plus, cela m'a donné envie d'en savoir plus sur Edward Sheriff Curtis et ses travaux. J'ai d'ailleurs eu la curiosité d'aller regarder d'un peu plus près ses incroyables portfolios sublimes ! Une lecture fort enrichissante, intéressante et instructive !

Je remercie grandement Babelio et Presses de la Cité pour l'envoi et la découverte de ce roman.
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Pour résumer excessivement, c'est l'histoire qui conduit au moment magique où se conjuguent instant, personnages, lieu et circonstances dans une photographie parfaite. Et dans une réserve indienne du Dakota à la fin du XIXe siècle, c'est une sacrée gageure !

Un livre fascinant, bio romancée du photographe américain Edward Curtis, une vraie célébrité (que je ne connaissais pas) dont les photos sont à voir absolument (merci internet !). Situé entre les années 1860 et 1900, ce livre offre une perspective singulière sur le tournant de modernité qui a fait de l'Amérique ce qu'elle est aujourd'hui, tout en mettant en lumière la violence et l'invisibilisation dont les Natifs amérindiens ont été victimes. C'est un des points forts du livre d'aborder par une histoire qui pourrait être anecdotique la grande histoire de l'éradication des « sauvages » indiens d'Amérique. L'auteur utilise une belle écriture pour raconter la rencontre improbable entre ses deux héros (Curtis et un certain Henry au destin étonnant), dépeindre les paysages et les émotions, et des situations pour le moins insolites vues d'aujourd'hui, créant ainsi un univers immersif qui m'a beaucoup touché.

En somme, c'est une lecture à ne pas manquer pour les amateurs de littérature, d'aventure, d'histoire de l'art et d'histoire en général.

La 4ème de couverture nous en dit plus sur l'auteur, scénariste de Guédiguian (Marius et Jeannette, Marie-Jo et ses deux amours, …) et c'est un fait qu'on peut sans peine imaginer ce beau roman porté au cinéma.
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Babelio et Masse Critique (merci encore) m'ont cette fois envoyé sur une sorte de western hommage à la photographie des pionniers, écrite par un auteur français, Jean-Louis Milesi. le photographe Edward Sheriff Curtis (1868-1952) est connu aux USA pour son travail sur les Indiens au tout début du siècle dernier. On estime qu'il traversa 125 fois les Etats-Unis, visita 80 tribus amérindiennes et prit 40 000 clichés. Ce travail d'ethnologue lui fut facilité par John Pierpont Morgan et Teddy Roosevelt et constitua une somme unique sur la vie des Indiens, photos, mais aussi quelques films. le livre de Milesi est un roman dont l'essentiel est consacré à ses toutes premières incursions dans les tribus du Nebraska.

J'aurais aimé m'enthousiasmer mais rien ne m'a vraiment transcendé. A travers l'arrivée de Curtis chez les Indiens je trouve que l'auteur survole l'époque, en chapitres très courts pour montrer l'état des lieux. La brutalité d'une insitution religieuse, chargée de rééduquer les jeunes indiens, l'omniprésence des armes inhérente au pays, les progrès de la photographie, la pruderie et l'intransigeance de l'éducation, tout cela est évoqué dans Au loin, quelques chevaux, deux plumes... A l'origine, un fait historique, la pendaison de 38 Sioux dans le Minnesota en 1862. Indirectement et des années plus tard cet évènement décidera de la vie de Curtis, de son investissement dans la cause indienne.

Alors on suit facilement tous les épisodes de cette sorte de feuilleton sur l'Ouest et la façon d'en relater l'histoire. La voie en est bien balisée. Poussière et pluies diluviennes, chevaux à la peine, marchand douteux, bandits de grands chemins. L'indien nu fascine la femme du politicien, les nonnes étouffent sous leur robe de bure, on y mange parfois des insectes et la vie ne vaut pas très cher. Un peu de tout dans cette histoire de l'Ouest. Je m'attendais à une sorte bio, même romancée, bien davantage axée ssur cet étonnant photographe, peu connu en Europe. En Europe où l'on connait beaucoup mieux ceux qui un peu plus tard ont décrit l'entre-deux-guerres et la grande crise (Walker Evans, Dorothea Lange). A l'évidence Edward Sheriff Curtis mérite plus et mieux.
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critiques presse (2)
Telerama
21 février 2024
Jean-Louis Milesi ne se lance pas dans la stricte biographie de Curtis, l’homme aux centaines de photos et documents consacrés aux Indiens d’Amérique du Nord. Il mêle habilement le vrai et le faux à partir de ce héros obstiné et ainsi réussit à composer une fresque qui dépeint avec justesse et empathie la misère d’un peuple maltraité
Lire la critique sur le site : Telerama
LaCroix
13 mars 2023
Héros de ce roman aux accents de western, le photographe Edward S. Curtis donne l’occasion à Jean-Louis Milesi de nous plonger au cœur d’une Amérique indienne à l’agonie, au début du XXe siècle.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Le 18 août 1862, les Dakotas auraient dû recevoir les rations et l'argent qui leur avaient été promis par traité en échange de la cession d'une grande partie de leurs terres - de quoi ne pas crever de faim, le bison étant devenu rare depuis qu'ils ne sont plus autorisés à le poursuivre hors de la réserve où ils ont l'obligation de vivre. Une fois de plus, on ne leur avait rien donné, à part la promesse que tout arriverait bientôt, qu'il fallait être patient. A la place des rations, on leur avait jeté au visage : " si vous avez faim, bouffez de l'herbe !" On connaît la suite. L'humiliation décuple la force que la faim a jugulée.Les Dakotas se révoltèrent.
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La disparition de chaque vieil homme ou femme signifie la disparition de traditions, de connaissances des rites sacrés que nul autre ne possède ; par conséquent, les informations qu'il faut transmettre aux générations futures, en respectant le mode de vie de l'une des grandes races de l'humanité, doivent être recueillies immédiatement, sinon cette chance sera perdue à tout jamais.
Edward Sheriff Curtis (1907)
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Ce dos sec, buriné, malmené, le fascine. Et l'inquiète. Un paysage aride vu du ciel. Deux longues cicatrices mal recousues y ont tracé le relief de deux chaînes montagneuses. Quelques oiseaux, de tailles diverses, planent autour, gravés par des coups de couteau, du verre ou du fil de fer barbelé. Les cratères sont probablement le résultat, suivant leur diamètre, de plombs de chasse _ Curtis en devine une dizaine _ et de balles de revolver _ au moins trois.
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"Qu'est-ce qui importe le plus dans une flèche ?"
Mika n'avait pas hésité :
"Bien choisir la branche de frêne vert, les plumes..."
Son frère l'avait interrompu :
"Mais sais-tu qui étaient le père et la mère de l'arbre qui t'a donné sa branche ? Étaient-ils de pure race ? Ou bien comme toi, un sang-mêlé ? Ce qui importe le plus dans une flèche avait poursuivi son frère sans lui laisser le temps de répondre ni de se demander comment un arbre pouvait être de sang mêlé, ce qui importe, ce n'est pas la pureté du bois. C'est le tireur. Toi, personne ne sait vraiment de quel bois tu es fait, un bois bâtard, comme disent tes amis. Mais à toi seul de décider quel genre de tireur tu veux être."
Puis il avait ajouté :
"Et si tu choisis bien, tu seras à la fois la flèche et le tireur."
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Curtis repensera souvent à cet instant. L'appareil photographique orienté vers son ami Henry, plumes en bas, suspendues. Il revoit le verre dépoli et la place majestueuse qu'y occupe l'Indien Dakota. Ce sentiment fugace de rendre hommage à un autre Indien de la rivière Cannon De rendre vie aux Indiens d'Amérique du Nord que l'homme blanc cherche à rendre invisibles. Avec la seule photographie qu'il rapportera de ce voyage, il aura fait bien plus que capturer et immortaliser un bout du monde tel qu'il est. Il a recréé le monde tel qu'il a été. Il a redonné vie à une époque évanouie.
_ Une photographie, c'est aussi cela, Henry, dit-il à son ami disparu au loin avec les siens. C'est redonner naissance.
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Vidéo de Jean-Louis Milesi
Jean-Louis Milesi - Les bottes de Clint Eastwood .Jean-Louis Milesi vous présente son ouvrage "Les bottes de Clint Eastwood" aux éditions le Passage. Rentrée littéraire janvier 2017. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/1914881/jean-louis-milesi-les-bottes-de-clint-eastwood Notes de Musique : Free Music Archive: Lobo_Loco_-_06_-_Monkey_Snatcher_ID_388 Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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