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EAN : 9782258080263
360 pages
Presses de la Cité (01/10/2009)
3.75/5   53 notes
Résumé :

Ceux de Ker-Askol raconte le destin tragique d'une jeune Bretonne, Maï-Yann, au début du XXe siècle. Encore enfant, elle a été séparée de sa soeur Jabel et conduite dans un couvent de Haute-Savoie. A l'âge du noviciat, un homme abuse de sa naïveté. Pour étouffer le scandale, les religieuses la renvoient en Bretagne, dans un hameau perdu, et scellent sa vie à celle d'un vieux garçon, mi-paysa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Un très beau roman, servi par une puissante écriture et qui nous livre un tableau saisissant de réalisme de la Bretagne rurale du début du 20ème siècle, avec ses paysans à la vie rude et simple, qui doivent lutter pour que leurs enfants aient une vie meilleure. C'est une époque pas si reculée ou l'Eglise dirigeait les esprits et les consciences.
L'héroïne de ce livre est Maï-Yann, la jeune soeur de Jabel gozh que nous avions vue dans le premier tome de la fresque "Les filles de Roz-Kelenn".
Orpheline, elle va être séparée très jeune de sa soeur aînée.
Elle est envoyée dans les Alpes dans un couvent pour devenir plus tard novice.
Malheureusement pour elle, un jeune jardinier abuse d'elle.
Simple d'esprit, son destin va être vite tracé par les religieuses qui vont lui faire épouser un être étrange, ni homme, ni femme, le kog ha yar, Tenenan de son prénom.
Son état mental va s'aggraver et son jeune fils Martial va devoir lutter pour sa survie..
Les émotions sont fortes dans ce livre, d'autant plus que les personnages, très accaparés par la dureté de leur sort, ne parviennent que rarement à exprimer leurs sentiments de manière satisfaisante.
Hervé Jaouen réussit à merveille son ambition d'écrire l'histoire d'une vaste famille bretonne du 20ème siècle.
Un roman noir, sombre et envoûtant.
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Ceux de Ker-Askol m'a beaucoup plu malgré le côté un peu sombre de l'histoire de Maï-Yann.

Maï-Yann, le personnage principal, c'est la soeur de Jabel, l'héroïne des Filles de Roz-Kelenn, que j'ai lu il y a bientôt dix ans et que j'avais beaucoup aimé (c'est bien pour cela que j'ai acheté Ceux de Ker-Askol, même s'il est resté un certain temps dans ma pal). Comme dans Les filles de Roz-Kelenn, on suit le destin d'une jeune orpheline et de sa descendance dans la Bretagne du début du vingtième siècle, mais cette fois la jeune fille n'a aucune prise (ou si peu) sur ce qui lui arrive. Prise en charge par des religieuses alors qu'elle est encore enfant, celles-ci lui choisissent un mari quand Maï-Yann se retrouve enceinte, scellant son destin et celui de son fils à naître.

Dans Ceux de Ker-Askol, on est loin du folklore et du passé idéalisé qui servent trop souvent de toile de fond aux "romans du terroir" : d'une plume sans compromis émaillée d'expressions bretonnes, Hervé Jaouen nous dépeint une vie rurale âpre, faite de bons et de mauvais moments, dans un petit village reculé du Finistère. Cela donne une lecture très prenante que j'ai beaucoup aimée.



Lien : http://lecturesdestephanie.b..
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Maï-Yan, orpheline, quitte sa Bretagne natale pour un couvent de Haute-Savoie. En toute insouciance, elle grandit dans cet environnement pieux dans lequel elle se sent bien. Sa rencontre avec Benito, un jeune jardinier de passage au couvent va lui être fatale. le jeune profite de sa naïveté et MaÏ-Yan se donne à lui avec ferveur. Lorsque les religieuses découvrent sa grossesse, pour éviter un scandale , elles décident de la marier à Ténéran, un vieux garçon bedeau et rebouteux, cachant un lourd secret que Maï Yan va découvrir. Incapable d'honorer sa femme, elle va se donner à des amants de passage, allant même provoquer les paysans environnants et donner naissance à d'autres enfants qu'elle fera disparaître aussitôt nés.
C'est dans un couple frappé par la malédiction que Martial va grandir comme une bête sauvage dans l'ignorance de ses origines et la folie de sa mère.
Un grand roman, sombre, servi par une admirable écriture, celle d'Hervé Jaouen.
J'aime beaucoup cet écrivain. j'ai adoré lire " Ceux de Ker-Askol " tout comme " Ceux de Menglazeg "
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Le sujet, la Bretagne de la première moitié du XX e siècle, autant que l'histoire, une enfant éduquée pour devenir bonne soeur tombe enceinte et se voit mariée à un inconnu pour étouffer le scandal, m'ont tout de suite attiré. le personnage de Mai Yanne est très étrange. Une orpheline un peu demeurée qui vire complètement folle quand elle se rend compte que son mari ne lui donnera jamais de plaisir charnel est surprenant ! Son époux, Ténéhan, est aussi un personnage étrange (ni homme ni femme), à la personnalité singulière.En revanche, j''ai presque était déçue par la tournure que prend l'histoire en fait. Finalement Mai Yann est expédiée chez les fous et on en entend presque plus parler. L'auteur se concentre alors sur son fils Martial.
Ténéhan qui était un homme bon en apparence devient hargneux et désagréable sans que l'on comprenne vraiment pourquoi, l'âge peut-être?... La fin laisse un goût amère et une pointe de déception, on aurait eu envie d'autre chose, ou d'en savoir plus.
Ceux de Ker-Askol m'a plu malgré ces quelques critiques. C'est un roman aux personnages singuliers et tourmentés qui mérite d'être lu . La description de la vie dans cette campagne bretonne est tout aussi intéressante.
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Cette lecture est particulière car elle m'a fait passer par différents sentiments au fil des pages. Au début, j'étais motivée et curieuse de connaître la suite. Ensuite, lorsqu'on décrit le comportement dérangé de Maï-Yann, j'ai eu envie d'arrêter ma lecture car je trouvais cette partie trop longue. Enfin, cet épisode passe, j'ai repris goût à l'histoire jusqu'à la fin.
Au niveau des personnages, chacun est touchant à sa manière. Téténan avec son handicap et les blessures morales qu'il a subies, Maï-Yann qui n'a pas une vie heureuse et Martial qui doit gérer le passé dont il est issu.
Hervé Jaouen est très documenté sur la Bretagne qu'il nous présente telle qu'elle devait être à cette époque : la pauvreté des paysans et leurs rudes conditions de vie, le poids de la religion, les croyances ancestrales.
Ce roman de terroir se démarque de beaucoup d'autres par son ambiance rude. Un petit regret pour les trop longues phrases dans les descriptions.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Le kog ha yar pinça la bouche, se tassa sur lui-même et pour une fois, pour l'ultime fois, il ne répondit rien. Des larmes coulèrent sur ses joues.
Sa figure faisait peine à voir, et tout à coup une évidence frappa Martial: le kog ha yar était devenu ce qu'il était sans doute depuis des années, mais que l'habitude ne lui avait pas permis de remarquer.
Sa part femelle avait pris le dessus, avec l'âge.
Il n'était plus qu'une vieille femme bouffie, grasse et fessue, aux jambes gonflées de varices, qui voulait le retenir en versant des larmes de maîtresse délaissée.
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Qui se ressemble s'assemble, avait-on dit d'eux le jour de leur mariage, sans que ce soit une critique, ni un compliment : la simple constatation, parfaitement fondée, qu'ils avaient l'air tous deux de gens qui n'imaginent pas se détourner des sillons déjà tracés. Ils l'ignoraient et l'ignoreraient probablement toute leur vie, Martial serait le dernier journalier de Karn-Bruluenn, sinon le dernier de Basse Bretagne. Ils étaient et demeureraient jusqu'à la fin de leurs jours les derniers représentants d'une espèce en voie de disparition.
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Dis-toi bien que la paix est dans l’oubli des choses qui dérangent. Allez, va, tu as ta vie à mener !
Tout près du but, ils avaient maintenant la gorge nouée et le cœur serré par l’angoisse de l’impossible retour en arrière si la déception les attendait au bout de ce voyage qui pour eux valait un exode.
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Si elle l’avait jamais été un jour, Maï-Yann avait fini d’être tourmentée par la fuite du temps. Elle était entrée dans son éternité à elle, l’éternité des pauvres d’esprit, des bienheureux. Dans son univers, il n’y avait pas d’éphéméride à effeuiller. Elle vivait dans un présent intemporel, qui coulait comme l’eau coule d’une fontaine.
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Le cheval banda ses muscles et courba l’échine, ses sabots dérapèrent sur le pavé, les roues de la charrette grincèrent, et le drôle d’équipage se mit en route vers les terres isolées de Ker-Askol, sorte de carmel sans murs ni clôtures où les bonnes sœurs avaient décidé d’enterrer Maï-Yann et l’enfant du péché.
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Videos de Hervé Jaouen (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hervé Jaouen
Hervé Jaouen lit un extrait de son livre Connemara Queen.
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