En 1963, en introduction de «
En peignant la girafe »,
Frédéric Dard nous annonce :
« J'aime mieux vous prévenir tout de suite. Les choses étant ce qu'elles sont, et l'époque que vous savez, j'ai décidé de réagir en écrivant des bouquins de plus en plus délirants et riches en calembredaines. […] J'irai jusqu'au délire. Et si vous n'avez pas assez de fantaisie pour m'accompagner dans ce voyage farfelu, eh bien ! allez donc vous faire cuire un oeuf ! Ou deux si votre foie est aussi résistant que votre bêtise. »
Nous voilà rendus en 1973, et jusqu'ici, pour « les bouquins délirants »… On repassera.
«
J'ai essayé, on peut ! » me semble correspondre, tout au moins au début, à l'annonce de 1963. Jugez en : Alexandre-Benoit Bérurier, dit le maousse, le gros, l'immonde, l'enflure, j'en passe … a rencart dans un rad à beaujolpif avec un ami d'enfance, originaire, comme lui de Saint-Locdu-le-Vieux, et Cardinal, rien que ça…. Tonin Duplessis de son vrai nom, Cardinal sans doute, mais plus sûrement, contrôleur dans le métro. Il vient annoncer à Béru et
San-Antonio que dans deux jours, alors qu'il sera en visite officielle, le pape sera victime d'un attentat.
On découvrira plusieurs aspects du couple Tonin-Fernande (1) au cours de l'enquête. Une enquête qui nous mènera de claque en lieux de culte.
J'ai souvent dit que pour ma part, un grand
San-Antonio, c'est :
- des calembours, sur les noms de lieux et de personnages, comme dans le texte. (présents)
- des notes en bas de page, (présentes)
- des énumérations fantaisistes et digressions diverses (présentes, sans excès)
- de belles pépées, (un peu)
- des loufoqueries, (pas mal)
- de nouvelles pages du kamasoutra personnel du commissaire, (très/trop peu)
- la prise à partie répétée du lecteur, (présente)
- Béru et Pinaud (présents, même si Pinaud reste trop souvent dans le décor)…
Et l'intrigue, me direz-vous ?
Ah ?! L'intrigue… Pas compris grand-chose… Mais ça, c'est habituel et pas grave du tout.
Un bon épisode, un peu déjanté, juste comme j'aime…
A noter : San-A promet le mariage à la belle Zoé. Et s'il y avait
un os dans la noce ? Mais ça, c'est pour mars… si tant est que notre commissaire favori soit encore Martien comme il le revendique ici…
(1) Pas celle de Brassens, bien qu'elle n'a pas grand-chose à lui envier.