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EAN : 9782264066817
504 pages
10-18 (05/01/2017)
3.7/5   47 notes
Résumé :
Paris, 11 mars 1944. Appelés pour un incendie rue Le Sueur, les pompiers et la police découvrent dans les caves d’un hôtel particulier un charnier de vingt-sept cadavres dissous dans la chaux vive. L’enquête révèle que le propriétaire, un certain Dr Petiot, avait promis à ses victimes de les faire passer en Amérique du Sud, moyennant finances. Lancé à la poursuite de celui que la presse surnomme « Docteur Satan », le détective privé Jérôme Dracéna va devoir affronte... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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La friandise de ce début d'année s'intitule Satan habite au 21. Satan, c'est le docteur Petiot, l'insaisissable assassin qui offre ses services à ceux qui souhaitent quitter la France pour l'Argentine, et qui finiront leurs jours 21, rue le Sueur, dans le XVIème arrondissement de Paris. Ce 11 mars 1944, la police découvre avec stupeur un charnier à son domicile. Les hommes du commissaire Massu sont chargés de l'enquête. Jérôme Dracéna, ancien de la crim, devenu détective privé, assiste à la perquisition. Fasciné et terrifié à la fois par l'ampleur des crimes et la personnalité complexe du mystérieux docteur Petiot-Mabuse-Cornélius-Fantômas, Dracéna est obsédé par l'homme qui nargue les as de la Criminelle.
Lecteur amateur de romans feuilleton, de méchants polymorphes, vantards, provocateurs et opportunistes, réjouis-toi, on traque Satan dans tout Paris alors que la moitié du monde est un mouroir à ciel ouvert, et que dans la capitale, les Allemands, les voyous, la Gestapo française (souvent les mêmes) font régner la terreur.
Mais ce n'est pas tant l'intrigue, qui avance souvent à coups d'heureux hasards, ni la personnalité de Dracéna, le privé beau gosse pro de la Savate, chéri de ces dames, du tapin à l'aristo, qui font tout le sel de ce roman qui se dévore avec grand appétit. Jean-Pierre de Lucovich, déjà auteur de Occupe toi d'Arletty ( Mais qui envoie des lettres de menaces et des petits cercueils à l'actrice? Vous le saurez en lisant cette réjouissante première enquête de Dracéna) est la mémoire du cinéma français. le titre est un clin d'oeil au film de Clouzot, L'assassin habite au 21. Son personnage, Dracéna, grand amateur de cinéma, de music hall, de femmes, et de soirées mondaines, a ses entrées partout. Il connaît le Tout-Paris, à l'époque mélange hétéroclite d'officiers allemands, de Vichystes, de grands et petits trafiquants, de demi-sels, de jolies filles prêtes à tout pour la gloire ou pour des repas copieux.
A nous donc la petite et la grande histoire du cinéma français d'avant-guerre et de l'Occupation, les anecdotes sur la Continental, les revues du Gai Paris, la collaboration horizontale. On a d'ailleurs l'impression de feuilleter un catalogue des éditions René Château. L'auteur est un conteur né, un érudit qui restitue parfaitement l'atmosphère délétère de ce printemps 44, quand le vent tourne, que les vestes se retournent, que la restriction et la répression s'intensifient.
Deux figures singulières bien connues des cinéphiles se détachent, Arletty impayable -"Après avoir été la femme la plus invitée de Paris, je suis la plus évitée!" et Pierre Brasseur, étonnant (" C'était le contraire d'un enfant de choeur. Mon père m'avait raconté qu'il avait eu affaire avec la Mondaine avant la guerre lorsqu'il passait ses nuits à Montmartre et Pigalle avec ses copains Dalio et Jeff Kessel: filles, bagarres, opium, coco...")
Si vous voulez sillonner Paris occupé au volant d'une Juvaquatre à la poursuite de Petiot, n'hésitez pas, embarquez.
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Le docteur Petiot, vous vous souvenez ? Cet horrible bonhomme qui a profité de la peur légitime des Juifs désirant quitter la France pendant la Seconde Guerre Mondiale. A partir de ce personnage immonde, l'auteur a créé un roman policier tout à fait agréable à lire.

Jérôme Dracéna est devenu détective privé après avoir été flic, ce qui lui vaut d'assister à la découverte du charnier du 21 rue Lesueur. Et d'être invité par son ami Jacques toujours flic à rejoindre Honneur de la police, un réseau de résistants.

Ce que j'ai le plus apprécié, c'est l'ambiance de Paris sous l'occupation, les déplacements à vélo, faute de carburant, les files d'attente pour se procurer l'essentiel pour survivre à côté des restaurants huppés largement approvisionnés, et surtout le monde du spectacle avec des noms connu, Arletty ou Pierre Brasseur, ou moins connus, Suzy Solidor…
Il ne faut toutefois pas espérer connaître par ce livre l'histoire de Petiot et de l'enquête largement imaginé. ..

Un bon moment de lecture.
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Dès le départ l'auteur nous prévient que même si des personnages ont bien existé, les mises en situation ont été fortement inspirées de son imagination.
Je ne suis pas particulièrement fan des polars historiques.
Ce roman m'a été prêté par un collègue et c'est certainement la raison pour laquelle j'ai continué à le lire malgré une entrée en matière difficile. Et puis, au fil des pages j'ai commencé à me lier au personnage de Jérôme Dracéna, ex flic du 36 devenu détective privé, qui nous fait découvrir Paris sous l'Occupation: Montmartre, Pigalle, les bistrots, les hauts lieux, la Résistance, les collabos.... avec pour fil rouge la traque du Dr Petiot dont à son hôtel particulier a été découvert un charnier.

Malgré certaines longueurs, ce livre m'aura rendue moins réticente aux polars historiques. C'est déjà un bon début.

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1944. Paris, le 11 mars. le 36 quai des Orfèvres est appelé sur les lieux d'un incendie au cours duquel on découvre un charnier : les agissements du docteur Petiot viennent d'être mis à jour. Jacques, policier du quai des Orfèvres, se rend sur le lieu de l'incendie qui a permis de découvrir le charnier avec Jérôme Dracéna, détective privé, ancien de la maison et dont le père y a été commissaire. Voilà pour la trame de fond du livre

Ajoutez à cela : le fait que Jacques va entrainer notre privé dans la résistance en même temps que Marcel, un ancien cambrioleur et néo boxeur avec qui Jérôme croise régulièrement et les poings et les pieds dans une salle, et Lucien, ferrailleur de son état ; les multiples conquêtes féminines de Jérôme, véritable bourreau des coeurs et des corps qui tombe tout ce que le Paris nocturne et interlope de la guerre et du couvre-feu compte comme barmaids et entraineuses ; Tony, le pote italien photographe d'actrices de Jérôme ; Martial, le tenancier du bar en bas de chez Jérôme, au passé aussi trouble que l'origine de son whisky ; Mme Tarot, la concierge de l'immeuble de Jérôme, maman-poule pour ce dernier quand ses « poules » à lui, comme les appelle Mme Tarot, le laissent éreinté de fatigue ; une pléiade d'acteurs et d'actrices qui passent et repassent tels Arletty (déjà largement présente dans « Occupe-toi d'Arletty » du même auteur), Brasseur, etc…

Une fois que vous avez bien tous vos ingrédients, vous mettez tout dans un shaker, vous agitez bien et vous obtenez un cocktail de gouaille, de situations rocambolesques et pleines de panaches, de vengeances, de coups de poings, de cuites, de livraisons de cargaisons louches, de… bref de plein de choses qui rendent ce livre extrêmement agréable et divertissant à lire.

On frémit de plaisir avec Jérôme au contact de ses conquêtes toutes plus pin-up les unes que les autres, certaines allant même jusqu'à endosser le costume de la femme fatale. On hume l'atmosphère de fin d'occupation et de libération de Paris. On exècre les miliciens et gestapistes qui pullulent tels de vilains petits cafards. On se prend à jouer des poings pour taper du truand vraiment salaud.

Jérôme Dracéna mènera évidemment à bien ses multiples missions, que ce soit dans le cadre de la Résistance ou dans le cadre de son enquête sur le Dr Petiot. Seule ombre au tableau, la vie sentimentale de Jérôme Dracéna ne sortira pas indemne des turbulences de cette fin d'année 1944. Des esprits pointilleux, et c'est bien leur droit, pointeraient les incohérences et les concours de circonstances ainsi que le fait pour le « héros » d'être toujours au bon endroit au bon moment ou de connaître ou de rencontrer les bonnes personnes. Mais Jean-Pierre de Lucovich entraine le lecteur dans une course folle à travers Paris occupée, on s'y laisse noyer avec une certaine délectation, on se laisse prendre à un charme un peu désuet fait de voitures Juvaquatre, de cigarettes Week-end... Alors oui, c'est de la littérature facile, mais alors que c'est divertissant et bien écrit !

Lien : http://wp.me/p2X8E2-pi
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En toile de fond , l'Affaire Petiot . Jérôme Dracéna , ancien flic devenu détective privé est à la poursuite du médecin criminel . Cette quête est surtout prétexte à la description de Paris en 1944 à l'heure où les Alliés débarquent : récupération de biens spoliés à des familles juives , exécutions sommaires de collabos et miliciens , marché noir , restrictions , queues devant les commerces . L'auteur est visiblement très bien documenté sur la période et comme le héros a beaucoup de relations dans le milieu du spectacle , il agrémente son récit de nombreuses ( un peu trop ? ) références cinématographiques ou musicales . L'histoire nous fait sillonner Paris , de jour comme de nuit , de cafés-restaurants en cabarets en évitant les patrouilles allemandes . Jean-Pierre de Lucovich nous dépeint la capitale quand se prépare l'épuration au cours de laquelle de nombreux acteurs et actrices seront inquiétés à cause de leur "sympathie" envers l'Occupant . On ne s'ennuie pas un instant , lecture très agréable ... un brin d'humour et un peu de liberté prise par l'auteur quant à la fin de Marcel Petiot . Un bon livre qui n'est quand même pas tout à fait au niveau de ceux de Philip Kerr .
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critiques presse (9)
Lexpress
19 mars 2015
Jean-Pierre de Lucovich nous régale d'un polar rétro presque impeccable embarqué aux côtés d'un héros magnifique, sorte de croisement improbable entre Arnaud de Rosnay et Lino Ventura.
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Lexpress
18 mars 2015
Documenté et bien ficelé.
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Lexpress
16 mars 2015
Une fracassante histoire bien réussie.
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Lexpress
09 mars 2015
Difficile de lâcher ce polar.
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Lexpress
09 mars 2015
Que voilà un roman haletant !
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Lexpress
05 mars 2015
Très bien mené.
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Lexpress
03 mars 2015
Satan habite au 21, l'Occupation version polar. Une réussite.
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Lexpress
03 mars 2015
La restitution historique est remarquable, érudite, précise, jamais pédante, mêlant fiction et réalité avec finesse et malice.
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Lexpress
20 janvier 2015
Une époque que Jean-Pierre de Lucovich filme avec la meilleure focale, à la fois très précise et très vivante. En prime, une Arletty qui en rajoute et un Pierre Brasseur au poil. Du nanan !
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
— On vient de découvrir un charnier dans un hôtel particulier du XVIe. Il faut que j’y aille, le patron est en train de partir du 36. Je t’emmène.
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Un refus de votre part me blesserait. Considérez ce chèque comme la récompense que vous avez méritée pour les risques que vous avez pris. Certes ce que vous avez fait ne ramènera pas à la vie ma soeur et son mari mais, grâce à vous, j'aurai connu, comme l'écrit Balzac dans les Illusions perdues, " l'enivrante jouissance de la vengeance satisfaite".
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Quand la lumière s'éteignit, un avertissement s'afficha sur l'écran: "Le public est informé qu'aucune manifestation ne sera tolérée pendant la projection des actualités. Le moindre murmure ou rire ainsi que les applaudissements peuvent entraîner des ARRESTATIONS et la FERMETURE IMMÉDIATE des salles.
La Direction."
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- Allez debout ! Il est 11 heures passées, vous devez pas être fatigué, je vois pas de soutien-gorge qui traîne ce matin, personne a voulu de vous ?
- Non, madame Tarot, j'ai failli ramener Ginette Leclerc, mais je n'ai pas voulu vous rendre jalouse !
- Moi, jalouse de Ginette Leclerc ? Vous êtes pas difficile, j'en voudrais pas pour sortir les poubelles !
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Il avait dû sourire dans son enfance, depuis il avait oublié.
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Videos de Jean-Pierre de Lucovich (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Pierre de Lucovich
Jean-Pierre de Lucovich parle de "Satan habite au 21" Partie 1
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