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EAN : 9782809821871
400 pages
L'Archipel (15/03/2017)
3.51/5   181 notes
Résumé :
Adolescent, Leo Nader était en proie à de terribles crises de somnambulisme. Si intenses, qu’on l’avait contraint à suivre un traitement psychiatrique auprès d’un spécialiste, le Dr Volwarth.
Bien des années plus tard, Leo se croit guéri. Mais, un matin, il découvre que sa femme Nathalie a été blessée pendant la nuit et qu’elle s’apprête à le quitter.
Quand il essaie de la rattraper, elle s’enfuit avant de mystérieusement disparaître. Perturbé, Leo, qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (58) Voir plus Ajouter une critique
3,51

sur 181 notes
J'avais hâte de lire un autre Fitzek depuis ma découverte de l'excellent Thérapie - un récit qui m'avait marquée - , alors quand Antyryia a accepté la lecture commune d'un roman de cet auteur, j'étais aux anges !
Il n'a pas fallu me mettre un couteau sous la gorge... (bien que, je reste convaincue qu'il aurait préféré...)

Je le remercie pour ces moments de plaisir, et vous enjoins d'ores et déjà à jeter un oeil à sa critique... - davantage pour confirmer mes dires sur son état mental, laissant à parfois désirer =))


Je dois avant tout avouer que l'idée de partager mes ressentis de lecture avec ce type étrange m'a laissé un drôle de goût dans la bouche - on connaît tous ici son côté psychopathe, moi encore plus que nul autre : il m'a ensevelie dernièrement, dans l'immonde sable d'une petite plage de Dunkerque après m'avoir assommée à coup de pelle et laissée pour morte (cf.Engloutie) ; j'avais de quoi ne pas être entièrement à l'aise !
Cependant, l'attrait du titre qu'il dénicha dans nos PAL respectives eut vite fait de me convaincre, malgré un léger sentiment de panique... Après tout, si ce Babelionaute est un grand malade - demandez à TerrainsVagues, vous verrez ^^ - je suis peut-être moi-même un peu maso... Et puis, des dizaines de kilomètres nous séparent : je ne risquais pas grand chose.

On a donc entamé notre lecture plus ou moins en même temps - c'est que, suivre le bonhomme m'a demandé quelques efforts... vains au final, car il a quand même terminé le livre trois ou quatre heures avant moi, à moins que ce ne soient des jours... - je concède avoir une notion du temps toute particulière du fait de mes nombreuses insomnies.

C'est là que le cauchemar a commencé pour moi...
Lors de nos échanges, je me suis rapidement rendue compte que quelque chose clochait ; Antyryia oubliait des pans entiers de notre conversation. Pas simple de faire une LC dans ces conditions… Et plus nous avancions dans le livre, plus il me semblait bizarre, comme si j'avais affaire à une toute autre personne.

Comme je dormais peu, j'eus en réalité tout le loisir de me confronter aux différents visages de mon co-lecteur : éveillé, endormi et « entre-deux », ce troisième état qu'on nomme à tort somnambulisme et où il était certainement le plus difficile à cerner...

Jusqu'à ce qu'il menace de prendre le train jusque chez moi, histoire de me trucider à coup de pelle (son arme fétiche à n'en pas douter...).
Déjà en retard dans notre lecture - et bien que l'envie de prendre mes jambes à mon cou pour fuir au Pôle nord fut puissante - je choisis de rester chez moi afin de finir celle-ci pour de bon (voyez là davantage une preuve de masochisme exacerbé que de courage).
Les chapitres relativement courts, le personnage principal auquel je me suis imperceptiblement attachée, ce suspense haletant et toutes les questions auxquelles il me fallait à tout prix des réponses, n'étaient évidemment pas étrangers non plus à ce choix.

Fitzek réussi à emmener son lecteur dans un labyrinthe de doutes duquel il est difficile de sortir, l'intérêt sans cesse renouvelé par d'inattendus rebondissements.
Son style est aussi sombre que sa plume est lumineuse...


Une fois le roman refermé, je n'eu pas le temps d'analyser quoi que ce soit qu'on sonnait plusieurs fois à ma porte...
... Un livreur, apparemment, avec un colis à mon nom - L'heure tardive aurait probablement dû m'alerter, mais j'avais encore l'esprit embué par le final que nous offre l'écrivain allemand dans le somnambule, me laissant d'ailleurs passablement ébranlée, mais surtout ébahie.
Je m'apprêtais à signer le reçu lorsque le gars, casquette enfoncée jusqu'au nez, me demande pour emprunter mes toilettes afin de soulager ses problèmes gastriques... [comprendra qui lira]
C'est là que je compris qui j'avais en face de moi, la pelle déjà levée bien haut et un rictus sardonique déformant le bas de son visage. Antyryia releva lentement la tête en éclatant de rire et me lança nonchalamment : « Alors, ange77... tu l'as vu venir celle-là ? »
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"Mais AVANT, c'était pourtant bien dans le rêve. Et MAINTENANT, c'est la réalité. Ou pas ?"

Je n'ai pas pu lâché ce roman, prise dans sa spirale diabolique et voulant aller jusqu'au bout. L'angoisse montant, le lecteur se sent piégé, englué comme Léo le somnambule qui ne sait plus s'il est éveillé ou endormi ou dans une phase intermédiaire.
D'une efficacité imparable, "Le somnambule" vous saisit et ne vous lâche plus. Une réussite dans la mesure où je me suis laissée totalement possédée et ai accompagné Léo dans sa descente aux enfers, état de confusion totale, perte des repères, ne sachant plus discerner sa part de responsabilité dans les évènements tragiques et l'horreur qu'il traverse.
On souhaite vite atteindre le dénouement pour être soulagé, voir cesser enfin la tension permanente. Mais est-on vraiment rassurés pour autant ?
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Phase d'éveil

Tout a commencé lorsqu'Ange77, amie chère de Babelio, m'a proposé une lecture commune.
Compulsant avec frénésie sa liste de livres restant à lire, j'ai pu constater que nous en avions un certain nombre en commun. Mais sans hésiter, d'un commun accord, nous avons choisi telles deux âmes soeurs littéraires le somnambule de Sebastian Fitzek.
Elle parce qu'elle avait adoré Thérapie du même auteur, et moi parce que je suis en pleine découverte de thrillers allemands et que Fitzek est depuis trop longtemps déjà sur ma liste d'auteurs à lire.
Nos planètes étaient alignées.
Nous avons même pu commencer notre lecture en même temps, à la micro-seconde près.
Et d'ores et déjà, je remercie Ange77, ma complice et meilleure amie, ma correspondante et confidente, pour ce fabuleux moment de lecture que nous avons partagé.
Et je reviens vous parler du livre à proprement parler ... juste après ma sieste !

* * *

Phase de sommeil

En me levant, mon regard est immédiatement attiré par la lumière de veille de mon ordinateur.
Je m'y installe donc et je lis ce que mon alter-ego a écrit.
Non mais quel ramassis de conneries ! Quelle hypocrisie ! C'est pas possible d'être aussi benêt.
La vérité, je vais vous la dire : Ange77 m'a supplié de bien vouloir lire un livre en même temps qu'elle. J'en ai sélectionné une dizaine, pour faire ma bonne action du jour. Et elle a choisi le colis de Sebastian Fitzek. J'emmène donc le roman dans mon sac de voyage, puisque je partais en vacances, et quand le moment attendu ( enfin, "attendu", façon de parler hein ) arrive, elle m'annonce qu'elle ne retrouve pas son roman, qu'il est dans des cartons dans son grenier où il y a des rats et où il fait soixante-dix degrés à l'ombre. Et qu'est-ce que j'y peux, sérieux ? Elle pouvait pas y réfléchir avant ? Résultat des courses, nous avons du nous rabattre sur le somambule, un autre Fitzek, et c'est moi qui ai fait des kilomètres et des kilomètres pour le récupérer sous une canicule qui m'a liquéfié. A peine de retour, j'avais un message qui me disait "Bon, comme j'ai eu aucune nouvelle j'ai commencé sans toi !". J'étais fatigué, dégoulinant de sueur, j'étais à deux doigts de prendre le livre et de le balancer par la fenêtre. Je n'ai même pas pu prendre de douche, j'avais déjà dix chapitres de retard.
Une véritable torture que cette lecture commune !
Et maintenant je verrouille mon texte, on verra bien si mon double osera publier cette version en lieu et place de son introduction lisse et mielleuse.
D'autant que je lui réserve quelques petites surprises.

* * *

Phase d'éveil

Trop courte cette sieste ! Enfin, j'ai pourtant dormi deux heures mais j'ai l'impression de ne pas avoir fermé l'oeil. D'ailleurs j'ai bien l'impression qu'un intrus est rentré chez moi en mon absence. J'ai retrouvé mon clavier d'ordinateur caché dans un compartiment de mon congélateur, et en outre quand j'ai entré le mot de passe pour débloquer mon écran de veille il ne fonctionnait plus. Ou alors je perds la tête ?
Enfin je l'ai réinitialisé, copié sur un bout de papier désormais bien caché, et c'est reparti.
Le somnambulisme, et Fitzek nous l'explique très bien, n'est pas à proprement parler des agissements inconscients qui ont lieu lorsque nous sommes endormis. C'est un état de troisième conscience, qui n'est donc ni celle de l'éveil, ni celle du sommeil. Etat durant lequel les personnes atteintes de ce trouble peuvent agir on ne peut plus normalement ( manger, se promener, discuter ) ... ou devenir de parfaits petits schizophrènes.
"Quand je dors, je me transforme. Je ne suis plus moi-même."
Le cas bien réel de Kenneth Parks est d'ailleurs rapidement mentionné au sein du livre. le 24 mai 1987, ce Canadien apparemment heureux mais souffrant de parasomnie a conduit en pleine crise de somnambulisme durant vingt-cinq kilomètres, se rendant chez ses beaux-parents. Il a agressé son beau-père et tué sa belle-mère avant de se rendre à la police. le jury l'a déclaré innocent à l'unanimité étant donné qu'il n'était pas conscient de ses actes.
Dans le roman de Fitzek, le somnambule s'appelle Léo Nader. Il a lui aussi été victime de troubles du sommeil alors âgé de onze ans, à la suite d'un violent traumatisme.
Devenu adulte, alors que son cabinet d'architecture est en plein essor et qu'il a épousé la somptueuse et richissime Natalie, photographe de renom, les crises recommencent. Ils ont réussi à emménager dans un luxueux appartement où les locataires sont triés sur le volet, mais le rêve devient bientôt cauchemar.
Son épouse Natalie prend ses jambes à son cou, le visage meurtri, en boîtant, effrayé par son conjoint. En parallèle, Léo a égaré son alliance, mis ses chaussures au micro-ondes, et il sait que dans cet état troisième il est capable de tout.
Même de faire du mal à la femme qu'il aime. Sans pouvoir s'en souvenir.
Et son épouse semble avoir totalement disparu des radars.
Dès lors, il appelle à l'aide. Son ancien psychiatre se souvient de lui, mais il s'apprête à partir en voyage. Ses propos sont cependant plutôt rassurants.
Il prévient même la police, mais ils doivent attendre deux semaines avant de pouvoir commencer à rechercher un adulte disparu.
J'étouffe un premier baillement, puis un second. Allez, je suis presque au bout de mon paragraphe.
Il ne reste donc d'autre choix au sympathique Léo que d'enquêter sur lui-même, et de découvrir ce qu'il fait en réalité quand il est endormi afin de découvrir la solution du mystère.
Et il faut à tout prix que j'aille me faire du café. Mais je n'ai même pas le courage de me lever de mon fauteuil.
Je crois bien que je suis en train de piquer du nez.

* * *

Phase de sommeil

Ah, ça fait plaisir d'être de retour !
Vachement bien caché le nouveau mot de passe … Dans le premier tiroir à droite, bien en évidence …
Bon, vous l'aurez compris, moi la lecture c'est pas trop mon truc. Je préfère sortir m'amuser en ville et picoler, regarder des trucs cochons sur internet, ou creuser des tunnels la nuit. Comme Antyryia ( non mais quel pseudo ridicule ... ) n'utilise quasiment jamais son garage, j'ai d'ailleurs commencé à creuser un souterrain qui devrait m'emmener jusqu'en Belgique.
Histoire de rendre une visite surprise à cette si chère Ange77 en débarquant directement dans sa salle de bain. J'irai probablement au grenier ouvrir tous ses cartons pour voir combien de temps ça lui aurait pris pour retrouver le colis. Cinq minutes ? Dix ? En fonction, j'adapterai ma punition. Mais bon, soixante kilomètres environ, même en ligne droite, ça va me prendre un peu de temps. J'ai déjà creusé un puits, installé une échelle rudimentaire sous une trappe, et creusé une galerie d'une bonne centaine de mètres.
Alors que je m'apprête à continuer, j'entends comme des gémissements à proximité.
Je l'avais complètement oublié celle-là ! Un petit souvenir de ma virée de l'avant-veille, ligotée et baillonnée. Encore en vie de toute évidence.
N'écoutant que mon bon coeur ( et aussi pour maintenir plus longtemps le plaisir de la torture j'avoue ), je retire la muselière de ma jeune victime afin de lui donner un peu d'eau. Et elle me mord la garce ! Jusqu'au sang ! Ses dents ne veulent pas lâcher mon poignet !
Seul un bon coup de pelle parvient à lui faire lâcher prise.
Quant à moi, après avoir creusé quelques centimètres supplémentaires, je remonte désinfecter ma morsure et mettre un pansement avant de m'installer devant l'ordinateur.
Et là, j'ai une idée de génie !
Bon, je n'ai pas lu cette histoire de somnambule de Sébastian Fitzek, mais mon autre moi prend tellement de notes à chaque fois que j'ai un résumé complet de l'histoire, des citations surlignées.
"Presque comme s'il avait un second visage."
Celle-ci est rigolote, non ? Mais le plus drôle, ce serait de raconter la fin aux lecteurs de mon timide jumeau. Tous les membres de Babelio le détesteraient et il recevrait des messages d'insultes ! Ca serait topissime !
Alors, à la fin, Léo s'aperçoit qu'en réalité il ...

* * *

Phase d'éveil

Eh bien ... On dirait que je me suis encore endormi devant mon ordinateur hier soir.
Mais qu'est-ce que j'ai au poignet ? C'est vraiment douloureux. Je soulève le pansement et j'aperçois des traces ... de dents ?
Et pourquoi je suis tout habillé et que mes vêtements sont couverts de poussière ? Pourquoi mes chaussures sont pleines de boue ?
"Il y a tellement de choses que je fais pendant mon sommeil et dont je ne me souviens pas ..."
A ce moment je constate que ma chronique du somnambule a curieusement avancé, et je lis avec effroi ce que l'autre moi a accompli cette nuit.
Ca explique tout. Y compris mes courbatures et la fatigue toujours omniprésente.
Je vais rapidement finir mon billet - après tout, les internautes qui me liront penseront probablement qu'il s'agit d'une forme d'humour noir en lien avec le roman - et ensuite je descendrai au garage avant d'appeler la police si c'est nécessaire. Même si l'envie d'être interné ne me réjouit guère, ça ne peut décemment pas durer comme ça.
"Est-ce que je deviens fou ? Ou n'est-ce qu'une illusion ?"
Mais le plus urgent pour l'instant, c'est évidemment de vous parler de ce roman et de ce que j'en ai pensé.
L'ambiance est mystérieuse et oppressante, chaque fin de chapitre nous accorde un nouveau rebondissement, et les phénomènes inexplicables s'accumulent les uns après les autres.
"Une fois de plus, la résolution d'une énigme en a fait surgir une autre."
Le somnambule amène le lecteur de surprises en suprises, semble devenir totalement irrationnel par moments, certaines des énigmes proposées sont impossibles à résoudre, n'ont pas la moindre logique.
"Léo secoua la tête, incapable lui-même de trouver une explication qui remettrait son monde sur les rails."
Sa mémoire est telle une passoire, il ne se souvient ni d'avoir offert une croisière à ses parents, ni de ce qu'il a pu faire de la maquette de l'hôpital pour enfants pour lequel son cabinet d'architecture a répondu à une appel d'offre.
Même son meilleur ami le croit devenu fou.
Parce que finalement, c'est ce que relate le somnambule : La plongée dans la folie d'un homme qui perd tous ses repères, qui s'aperçoit que toutes ses conclusions sonr erronées, et qui se fustige à l'idée de ce qu'il a bien pu faire à son épouse. Il navigue entre rêve et réalité, reprend conscience dans les endroits les plus insolites, lutte pour ne plus s'endormir mais sa réalité est comme un mirage, il est comme prisonnier d'un délire incompréhensible qu'il a lui-même créé et qui s'intensifie encore et encore page après page, maintenant le lecteur en haleine.
On ne lit pas le somnambule, on le dévore. Dès les premières pages Sebastian Fitzek nous happe dans son intrigue à la fois simple à suivre et complexe quand il s'agit d'imbriquer tous les éléments, et il ne nous lâche plus. Comprendre et savoir deviennent primordiaux.
Absolument rien n'est laissé au hasard, et le moindre petit détail a son importance.
Mais ( parce qu'il y a presque toujours un mais ), il est tout d'abord dommage d'en apprendre aussi peu sur le somnambulisme, sur son fonctionnement, alors que c'est le thème central du roman. Je n'avais pas besoin d'explications scientifiques détaillées, mais juste d'en savoir un peu plus sur le mécanisme du cerveau qui engendre cette état de troisième conscience, sur ses causes, sur la façon éventuelle de le neutraliser à court ou long terme.
Et ensuite, si Fitzek parvient à retomber sur ses pieds et que chaque insondable mystère finit par s'emboîter et trouver sa place dans le gigantesque puzzle de l'auteur allemand, je n'ai pas pu m'empêcher de trouver la conclusion un peu trop facile par certains aspects ( même si j'ai adoré certains rebondissements totalement inattendus ).
En résumé, plaisir de lecture : 100% ... et intérêt de la lecture beaucoup plus discutable en revanche.
Merci à Angie d'avoir bien voulu éclairer ma lanterne concernant quelques zones d'ombre qui subsistaient encore au terme de notre lecture.
Très bon choix pour cette première co-lecture, j'espère qu'il y en aura d'autres.
Et en parlant de lanterne, je vais aller prendre une lampe-torche : C'est l'heure de me rendre au garage.
Mais en voyant mon lit, je me dis que m'allonger un court instant ne me ferait pas de mal.
"Surtout, ne pas m'endormir."

* * *

Phase de sommeil

Non mais c'est pas vrai, il va tout faire foirer l'autre imbécile.
Personnellement je n'ai aucune envie de finir mes jours en hôpital psychiatrique ou derrière des barreaux.
Je vais même lui rendre service puisque s'il s'imagine qu'il aura accès à tous ses romans sanguinolants qui ont fini par avoir raison de sa santé mentale et qu'il pourra tranquillement rédiger des chroniques entre quatre murs, il se met le doigt dans l'oeil jusqu'au coude. On dirait que j'interviens pile au bon moment.
Pas le temps de sauver la fille par contre, ou ce qu'il en reste.
J'ai donc rebouché le haut du tunnel avec un peu de ciment. Ca m'étonnerait que mon alter-égo aille chercher plus loin.
Et je profiterai une autre fois d'un long sommeil en le prolongeant avec la dose nécessaire de somnifères pour me rendre en Belgique en train.
A la limite, ça sera encore plus simple.
Et pour enfoncer définitivement le clou : N'allez surtout pas lire la critique d'Ange77 : Après tout ce qu'elle m'a fait subir, elle ne le mérite pas.

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Sans doute suis-je un peu masochiste de m'être à nouveau lancée dans un thriller psychologique de Sebastian Fitzek..
Après Thérapie qui m'avait laissée en pleine confusion, me voilà embarquée dans les problèmes de parasomnie et de somnambulisme en particulier.

Le pauvre Leo souffre de cette maladie depuis l'âge de onze ans, probablement traumatisé par le décès accidentel de ses parents et de sa soeur, accident dont il fut le seul survivant.
Suivi par un psycholgue chez lequel l'ont conduit ses parents adoptifs, on le dit guéri et, devenu architecte, il s'installe dans un appartement avec sa toute nouvelle épouse.
Il va pourtant se retrouver confronté à ce trouble de la personnalité lorsque la jeune femme le quitte un matin, sans explications et fortement tuméfiée.
Commence alors un véritable imbroglio de faits et d'errances labyrinthiques entre éveil et sommeil. Dans ce troisième niveau que représente la paralysie du sommeil.
Que fait Leo lorsqu'il a une crise de somnambulisme ?
Se peut-il qu'il fasse du mal à ceux qu'il aime ?

Ne nous leurrons pas, le dénouement était plutôt prévisible. Pas d'énorme surprise, donc..
Mais, en ce qui me concerne, contrairement à ma première rencontre avec monsieur Fitzek, le somnambule est parvenu à me tenir en haleine sans ennui.
Quelques invraisemblances bien sûr, noyées dans le rythme du récit, et auxquelles je ne me suis pas trop attardée.
C'est assez bien ficelé même si peu original.
En tout cas, suffisamment captivant pour une lectrice peu coutumière du genre telle que moi.
Pas une trop mauvaise pioche, donc...
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Quel bon thriller psychologique, c'est le genre de livre qui arrive dans vos mains et qu'il est très difficile de lâcher.

Ici il est question de Léo jeune homme somnambule que sa compagne Nathalie vient de quitter, nous suivons donc Léo durant ses phases d'éveil et de sommeil, très rapidement celui-ci va avoir du mal à distinguer quand il est éveillé ou endormi.

Et puis il va faire la découverte de choses étranges dans son appartement, il va également se confronter à ses voisins, à Sven son meilleur ami.

Dans la même veine que Robe de Marié de Pierre Lemaitre. En dire plus serait déjà en raconter trop, je vous invite à plonger dans cette sombre histoire de sommeil.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Il gémit, s’efforça en vain de crier.
Cela aidait parfois, mais, en général, il lui en fallait plus pour se libérer de sa paralysie du sommeil.
Bien sûr, il savait que le cafard n’était pas réel. En ce petit matin, quelques jours avant la Saint-Sylvestre, il faisait encore très sombre dans la chambre à coucher, et il était physiquement impossible de distinguer quoi que ce soit. Toutefois, cette certitude ne rendait pas l’horreur plus tolérable. En effet, le dégoût, même sous sa pire forme, n’est jamais réel : il ne représente qu’une réaction psychologique à une influence extérieure. Que cette influence soit imaginaire ou pas ne change rien à la sensation éprouvée.
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Vowarth avait un jour comparé le subconscient aux grands fonds marins. Plus on s'enfonçait dans les profondeurs, plus le danger d'être écrasé par la pression empirait et, si on remontait trop vite à la surface, on risquait l'hémorragie.
Léo observa l'ongle arraché avec l'impression de n'être qu'au début d'une plongée interminable. Il venait à peine de mettre la tête sous l'eau et avait déjà fait des découvertes inimaginables dont la plus perturbante était sans nul doute la porte cachée derrière son armoire.
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- Je suppose que tu n’as jamais entendu parler des esprits d’entre-nuits ? Ils restent cachés toute l’année et ne se risquent à sortir qu’une fois par an, pendant une période qui commence dans quelques jours. C’est le temps des entre-nuits, entre l’ancienne et la nouvelle année.
- Et qu’est-ce qu’ils font, ces esprits ? demanda Léo.
Son père hocha la tête comme s’il venait de poser une excellente question.
- C’est le contraire des anges gardiens : ils attirent le malheur dans les maisons où ils s’installent. Et, entre Noël et le jour des Rois, ils partent à la recherche d’une nouvelle famille.
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Cette fois-ci, il était parvenu à s’arracher des griffes de son cauchemar sans se débattre ni hurler. Il savait que près d’une personne sur deux avait déjà subi cette expérience, se retrouvant coincée dans la pénombre d’un monde situé à mi-chemin entre le sommeil et l’éveil. Les gardiens qui encerclaient ces ténèbres ne se laissaient refouler que par l’effet d’une très grande volonté, ou par une perturbation paradoxale extérieure. Une lumière crue allumée subitement au milieu de la nuit, par exemple, de la musique à plein volume, une alarme qui se déclenchait, ou quelqu’un qui… qui pleurait ?
Leo s’assit et cligna des yeux.
— Natalie ?
Sa femme lui tournait le dos, agenouillée devant l’armoire placée en face du lit. Elle semblait chercher quelque chose au milieu de ses chaussures.
— Pardon, ma chérie, je t’ai réveillée ?
Un long sanglot pour toute réaction. Natalie soupira, puis ses gémissements cessèrent.
— Ça va ?
Sans rien dire, elle saisit une paire de bottines et les jeta dans…… dans sa valise ?
Leo repoussa la couette et se leva.
— Mais qu’est-ce qui se passe ?
Il regarda la pendulette de sa table de chevet. Il était 6 h 45, si tôt que même l’éclairage artificiel de l’aquarium de Natalie ne s’était pas encore allumé.
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- (...)C'est inhabituel, mais pas si rare : il arrive aux somnambles de se comporter presque comme des gens normaux, reprit Leo, surexcité. (...)
- Certains se préparent un vrai repas; le lendemain matin, ils sont incapables de se souvenir que pendant leur sommeil ils ont avalé une pizza au salami et fait la vaisselle. D'autres ont de longues conversations avec leur conjoint, vont se promener, allument la télé ou essaient de démarrer leur voiture.
Et d'autres encore pénètrent pendant leur sommeil dans un monde intermédiaire cauchemardesque, pour infliger à leur femme...
Leo refusa de mener cette pensée à son terme.
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