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Critiques de Pearl Buck (594)
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Vent d'Est, vent d'Ouest

Premier roman de Pearl Buck, paru en 1930, Vent d'Est, vent d'Ouest se déroule dans une famille chinoise forcée de s'ouvrir à l'Occident par les mariages d'une fille et d'un fils. Tout est raconté par Kwei-Lan dans une sorte de correspondance vers sa soeur. Kwe-Lan est profondément respectueuse des coutumes chinoises. La femme effacée, le respect aux parents... ce sont deux piliers de ce qui est attendu de la femme. Ajoutons les pieds bandés, les yeux baissés, etc.



Kwei-Lan souscrit complètement à cet univers. Elle n'en connaît pas d'autre. Jusqu'à ce qu'elle soit mariée par arrangement selon les usages en vigueur en Chine dans les années 30. Elle découvre un mari ouvert aux coutumes occidentales et c'est déjà un choc. Le doute l'étreint, elle juge les usages occidentaux. Mais, fidèle à ce qui lui a été inculqué, elle pense que tout ce que dit et fait son mari est "juste".



Le second traumatisme arrive quand le frère de Kwei-Lan revient en Chine avec sa femme, une Américaine. Kwei-Lan est confrontée à la distance entre ses traditions et le comportement occidental. Surtout que cette situation a un impact sur la santé mentale et physique de la mère de Kwei-Lan.



Le récit est fort et prenant, profondément humain, faisant ressortir les sentiments des protagonistes, entre mépris et quiproquos, entre compréhenseion et empathie. L'écriture est fluide, rapide, précise, c'est un vrai plaisir.
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Pavillon de femmes

Pearl Buck fait partie des rares femmes ayant reçu le prix Nobel de littérature, elle en fut la récipiendaire en 1938. Selon certains spécialistes, le prix aurait dû récompenser Virginia Woolf et non une lauréate jugée aujourd’hui assez médiocre. J’ai une immense admiration pour l’œuvre de Woolf et sa mort prématurée n’a sans doute pas permis de lui décerner cette récompense, cependant je ne taxerai pas de médiocrité la romancière américaine. Ses livres sont d’une facture classique, mais d’une grande sensibilité qui a participé à son énorme popularité dans les années soixante.

Pavillon de femmes a été publié en 1946 et sa relecture m’a procuré beaucoup de plaisir. En découvrant ce livre à l’adolescence, j’avais été touchée par son exotisme : il montre la vie d’un riche clan chinois, les Wu, à la fin des années 20, dans l’univers clos de la vaste résidence familiale. J’étais fascinée par les coutumes qui régissaient l’existence de cette famille traditionnelle, le poids des mentalités qui étouffait toute velléité d’indépendance de la jeune génération et la splendeur d’un mode de vie aristocratique. Aujourd’hui, j’ai découvert l’universalisme qui imprègne les pages de cette chronique familiale qui n’a rien perdu de sa finesse psychologique et d’une certaine rutilance du style.

Mme Wu règne sur la demeure qui abrite plusieurs générations, une nombreuse parentèle et une armée de domestiques et d’esclaves. Toute la maisonnée est en effervescence, car Mme Wu va fêter son quarantième anniversaire et elle n’a jamais été aussi belle, aussi écoutée et son autorité s’exerce de multiples façons sur les uns et les autres. Ce statut enviable, elle l’a obtenu à force de patience, de détermination, mais aussi de rouerie. Elle incarne la puissance féminine par excellence, seulement elle est lasse de supporter les caprices de ses brus, la mauvaise humeur de sa belle-mère et les désirs de son mari. Elle a décidé de passer la main.

Je me garderai d’en raconter davantage pour ne pas éventer l’intrigue du roman. Le portrait de femme que dessine Pearl Buck m’a époustouflée. Tout est dit des rapports de force entre deux époux mariés depuis longtemps, de la lassitude qui les guette, des petites concessions et des grandes trahisons. Buck explore également la difficulté d’abandonner le pouvoir quand on a éprouvé la satisfaction de l’exercer avec la reconnaissance de ceux qui s’y sont soumis. Dans une Chine confrontée à la modernité, engagée dans la Reconstruction Nationale et dotée d’une constitution, les élites se fracturent et la famille Wu en ressent les premières secousses derrière les hauts murs de la vieille demeure. Paradoxalement, ces femmes enfermées ressentent presque plus nettement les changements à l’œuvre, car ils leur permettent de prendre conscience de leur condition et de leur sujétion à une domination séculaire.

Pour moi, il y a trois romans qui ont parfaitement exploré les désillusions de la femme au seuil d’un douloureux renoncement : Précoce automne de Louis Bromfield, Le temps de l’innocence d’Edith Wharton et Pavillon de femmes de Pearl Buck.

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Vent d'Est, vent d'Ouest

Voici un beau roman grâce auquel je découvre Pearl Buck.



L'auteure a réussi avec beaucoup de précision à dépeindre les années 20 en Chine, cette société en pleine mutation, en proie aux changements, cette jeunesse avide de savoirs occidentaux, mais oscillant sans cesse entre traditions chinoises profondément ancrées dans leur vie et leur quotidien et leur désir de copier l'étranger sur certains points.



J'ai beaucoup aimé retrouver la Chine de cette époque sous la plume de Pearl Buck et me suis attachée à notre narratrice, cette jeune femme qui est l'image même de la jeunesse chinoise de cette époque, tiraillée entre leur désir de plaire aux aînés et à leurs coutumes et croyances, tout en rêvant de s'émanciper. J'ai beaucoup compati à ses souffrances, notamment quand elle s'est débandée les pieds. Tant de douleurs passées pour finalement tout abandonner...



Très beau roman donc sur les changements apparus en Chine dans les années 20, sur cette jeunesse assoiffée de savoirs et ayant le rêve de s'émanciper du carcan familial traditionnel, et sur leurs profonds mal-être face à la réaction de leurs parents, leurs déceptions et leurs incompréhensions.
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Vent d'Est, vent d'Ouest

Challenge Solidaire2021 Gwen21 # lecture 11.



'Vent d'Est, Vent d'Ouest', paru en 1930, est le 1er roman de Pearl Buck. Ce roman somptueux marque le début d'un cycle romanesque consacré à la Chine, qui sera couronné par un prix Nobel en 1938.



La narratrice Kwei-Lan a 17 ans quand elle est mariée à un chinois, auquel elle fut promise avant de naître. le mari revient d'Europe où il a fait des études de médecine.

Le soir de ses noces, elle est désarçonnée par son discours « Je veux vous considérer, comme mon égale. Je n'userai jamais de la contrainte. Vous n'êtes pas mon bien, un objet en ma possession ».

Elle l'est encore plus quand il décide d'habiter seul pour lui éviter d'être une servante obéissante dans la demeure familiale ancestrale.

Les débuts du couple sont difficiles, ils dorment séparément, s'adressent la parole comme deux étrangers courtois. Petit à petit, elle se libère des coutumes et du culte des ancêtres, s'épanouit au contact de son mari ‘moderne', et commence à apprécier l'Occident à travers son mari. le vent d'ouest semble l'emporter allègrement.

Ce vent d'ouest va souffler d'une façon particulièrement violente quand son frère rentre des USA avec une femme américaine….. Je ne dirais pas plus.

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Fils de dragon

Fils de dragon est ma seconde rencontre avec Pearl Buck, après Pivoine.



Pearl Buck nous plonge dans le quotidien d'une famille traditionnelle de paysans plutôt aisés, en Chine, juste avant la seconde guerre mondiale, et l'invasion par les Japonais.



Ling Tan coule des jours paisibles, entouré de sa femme, Ling Sao, au caractère bien trempé, et de ses enfants. L'aîné, Lao Ta, est marié avec Orchid, dont, au début du roman, le premier bébé vient de naître. Son second fils, Lao Er, a lui aussi pris femme. Il est fou amoureux de son épouse, Jade, qu'il n'a pu épouser que grâce à l'intervention de son père, la jeune fille ayant été aussi convoitée par un cousin. Le dernier fils, Lao San, un peu capricieux, un peu maussade, jeune adolescent, s'occupe de mener paître le buffle familial. Le vieux couple a également deux filles, Pansiao, la plus jeune, encore avec eux, et l'aînée a épousé un riche marchand de la ville, Wu Lien.



Au fil des chapitres, on voit tout ce petit monde évoluer, à mesure qu'approche l'invasion ennemie, et le vrai fond des uns et des autres se révéler. Car si Ling Tan est sûr d'une chose, c'est qu'il ne quittera pas sa terre. Et, si du fond de sa Chine provinciale, il n'a jamais entendu parler de Gandhi, qui de toutes façons n'était pas encore né, il deviendra un champion de la résistance passive, creusant une pièce sous sa maison pour soustraire riz et salaisons aux impôts de l'envahisseur, empoisonnant son étang, pour qu'il ne lui prenne plus son poisson...



Car l'occupant japonais se révèle cruel et dur envers le pays conquis. D'ailleurs, ce récit de la conquête et de l'occupation ressemble en bien des points à ce qui s'est aussi passé sur notre sol occidental à la même époque : collaboration, résistance, délation...



Et au-delà des faits historiques relatés, l'espoir et la beauté émanent du récit de Pearl Buck. Malgré la rudesse de l'époque, les gens s'aiment. Ling Tan et Ling Sao, vieillissants, s'aiment toujours comme au début de leur histoire, même s'ils en ont un peu honte : les conventions sociétales pèsent un certain poids en Chine à cette époque. Lao Er, le second fils, parvient au fil des pages à conquérir le coeur et l'amour de sa femme Jade, de rendez-vous secret sous le saule en cadeau incongru : un livre. Une femme qui sait lire ! Et la plus belle et la plus abracadabrante de toutes ces histoires d'amour est encore celle du plus jeune fils. Devenu un chef de guerre redoutable, ses hommes prient son frère, Lao Er, de demander à son père de lui trouver une épouse, car il est parfois invivable. Mais la petite famille est bien d'accord : pour quelqu'un de cette trempe, il faut... une déesse ! Et ils se tourneront alors vers la jeune Pansiao, partie étudier en sécurité à l'étranger, pour qu'elle déniche la perle rare... Le Destin en marche...



J'ai vraiment adoré ce roman, et je repartirai volontiers pour l'Asie avec Pearl Buck dès que l'occasion se représentera ...
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La Mère

C'est un roman qui a marqué mon adolescence lorsque je l'ai découvert, mais je crois que j'y reviendrais avec autant de plaisir aujourd'hui. L'histoire rude et émouvante d'une paysanne chinoise avant la révolution. Le récit se déroule dans un village pauvre où une mère se dévoue entièrement à sa famille, travaille la terre, tandis que son mari, plus jeune de deux ans, préfère s’occuper de son apparence extérieure au lieu de s’attacher au labeur. Une lecture qui a un charme un peu désuet mais qui saura je suis certaine cueillir encore le lecteur d'aujourd'hui.

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Vent d'Est, vent d'Ouest

Ce livre me suit depuis une vingtaine d'années dans mes cartons. Je pense qu'il s'agit du livre le plus ancien de ma PAL.

C'est un plaisir de renouer avec la langue poétique, délicate de Pearl Buck qui décrit avec pudeur les tourments des sentiments de ceux qui ont été élevés dans le carcan de la tradition, dans la violence d'une modernité étrangère imposée ou dans la révélation d'un amour. Hommage à la Chine et ses traditions, révélant la chute d'une culture au profit d'une americanisation et d'une rupture entre les générations... Ce petit livre complexe témoigne des profonds bouleversements que subit la Chine durant le 20ème siècle.
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Fils de dragon

Courbés vers l’eau boueuse, Ling Tan et ses fils repiquent les jeunes pousses dans leurs rizières.

Hommage à cette terre fertile qui, de génération en génération, nourrit son homme.

La femme est docile, bien à sa place, et se doit de servir son époux et lui donner des fils.

Elle fait tourner efficacement la maisonnée mais ses brus ne sont déjà plus aussi soumises et font quelques entorses vis-à-vis de leurs devoirs et de leur respect des anciens.



Isolés dans leur campagne chinoise, l’immuabilité de leur vie bien codifiée et bien établie semble acquise mais c’est sans compter sur les petits hommes aux jambes torses et leurs vaisseaux volants lâcheurs de mort. 1937, la guerre s’est invitée dans les villes et les villages de cette partie orientale de la Chine, semant sauvagerie, cruauté, vols et viols sur son passage. Coupés de toutes nouvelles et se satisfaisant d’une bonne récolte pour nourrir les leurs, l’incrédulité de ces paysans face à cette invasion est bouleversante.



Magnifique roman, admirablement conté par Pearl Buck, qui, à travers la famille de Ling Tan, nous fait vivre le profond bouleversement que cette guerre sino-japonaise a engendré dans ces campagnes chinoises.

La remise en question de l’illettrisme est abordée car si lire et écrire ne sont pas souhaitables aux yeux de Ling Tan et sa femme, la nécessité d’une éducation se fait peu à peu ressentir pour s’ouvrir au monde. Ce couple, uni dans les traditions, est d’ailleurs très attendrissant, plein de tendresse l’un pour l’autre, j’ai admiré leur complicité.

C’est un remarquable roman sur la place de la femme car si au premier abord on pense qu’elles sont bien soumises, on découvre finalement leur force de caractère et leur pouvoir à diriger et prendre les décisions fondamentales !

Les usages, au sein de cette famille, et leur façon de s’adresser les uns aux autres, sont délicieusement surannés.

Difficile de s’extraire de cette famille, tous les personnages ont leur importance. Par l’évolution de leurs pensées, leurs différents points de vue s’additionnent et se complètent sur une brutale et douloureuse prise de conscience du monde extérieur.



Reste la fidélité à sa terre, sous différentes formes selon les uns et les autres. Et un cri : maudit soit cette guerre et toutes les guerres !

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Vent d'Est, vent d'Ouest

Avalé en un après-midi de dimanche pluvieux lorsque j'étais au collège, ce joli roman m'a ouvert les portes de la Chine et de son histoire. Imprégné de ses souvenirs personnels, l'auteur dresse un bien joli tableau des conflits vécus par les jeunes chinois de l'époque de la colonisation de l'empire du milieu par les occidentaux. Comment concilier traditions familiales et mœurs étrangères considérées comme plus libres? Ce qui m'a le plus marqué est la découverte du bandage des pieds des femmes de l'aristocratie chinoise, véritable mutilation officielle.
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Pivoine

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Pivoine?



"Adolescente, j'avais lu toute l'oeuvre de Pearl Buck après que l'on ait étudié "Vent d'Est, Vent d'Ouest" à l'école, et "Pivoine" m'avait particulièrement marqué. C'est donc l'un des livres que j'avais proposé pour la Sélection Blogueurs du Livre de Poche et ils m'ont demandé de le chroniquer."



Dites-nous en un peu plus sur son histoire...





"Pivoine est une jeune esclave chinoise qui travaille pour une famille juive et qui est amoureuse de son jeune maître, David. Toute sa vie durant, elle va le servir avec fidélité en espérant qu'un jour, peut-être..."



Mais que s'est-il exactement passé entre vous?





"Je me souvenais surtout de l’histoire d’amour et de sacrifice qui me parlait à l'époque mais aujourd’hui après l’avoir relu, je me rends compte à quel point c’est bien plus que ça. Tout d’abord, on plonge dans la Chine et ses traditions avec délice, un monde bien loin du notre et que l’auteur nous fait découvrir de telle façon que l’on s’y sent transporté. Puis l’on apprend à connaître la jeune Pivoine. C’est un personnage que l’on ne peut qu’aimer et qui nous charme par sa douceur, sa bonté et son abnégation. Et ces sentiments se teintent alors d’enjeux bien plus importants et de l’opposition de deux cultures différentes. David va-t-il choisir de respecter les traditions de sa famille et de sa religion ou celles de son pays. A travers lui, on ne peut que s’interroger sur ce que l’on se doit à soi-même et ce que l’on doit à sa famille et à ses ancêtres. Pearl Buck nous dépeint tout cela subtilement, sans jamais juger l'un ou l’autre."





Et comment cela s'est-il fini?





"Pour ce qui est de l'histoire en elle-même, je ne peux pas dire que j'ai adoré la fin, bien qu'elle soit en harmonie avec le reste. Mais pour ce qui est de la leçon de vie et de la reflexion, c'est sans conteste un livre magnifique."


Lien : http://booksaremywonderland...
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Vent d'Est, vent d'Ouest

Venant d'évoquer ce roman avec une collègue, qui m'a demandé de le lui prêter, j'apporte ma pierre à l'édifice.



A bientôt 53 ans, ce roman, lu l'année de mes 13 ans grâce à notre incroyable prof de français, (latiniste à ses heures perdues) qui l'avait inclus dans notre liste obligatoire de lecture. Je me souviens du choc éprouvé à l'époque face à Kwei-Lan qui "me" parlait directement, "ma sœur, ma sœur, il y a longtemps que je ne vous ai pas vue" ! Comment mieux impliquer un lecteur que de cette manière ? Comment ne pas souffrir avec elle lorsqu'elle débande ses pieds mutilés ? Comment ne pas admirer son courage pour dépasser des traditions lorsqu'elle finit par aller vers cette belle-sœur qu'elle ne comprends pas, qui est à des années lumières d'elle sur tous les plans, qu'elle considère comme responsable de tous les problèmes de la famille ? Kwei-Lan est un magnifique personnage féminin, d'ailleurs tous ceux du livre. La servante qui quitte en brouette la maison des parents de Kwei-Lan est aussi un personnage émouvant, pas si secondaire que ça. Tout m'a plu dans ce livre, court mais tellement dense, profond, riche en émotions. Une description de la Chine passionnante (comme dans les autres romans de Pearl Buck, parce que forcément, j'en ai lu d'autres, comme la trilogie, "La Terre Chinoise" remarquable aussi). Tout sonne juste parce que ça l'est. On sent son amour pour ce pays, indépendamment de la critique des traditions inhumaines.



Ce roman m'avait bouleversée, et il me bouleverse encore à 40 ans de distance. Une magnifique découverte que je vous souhaite !
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Vent d'Est, vent d'Ouest

Avec ce roman, on plonge dans une partie de la Chine, très traditionnaliste, des années 1920. Kwei-Lan est mariée à un homme qu'elle ne connait pas mais c'est la tradition des familles et elle est heureuse de l'être. Pourtant, avec son mari au départ, tout lui semblera incompréhensible : elle qui a tout fait pour apprendre à plaire à un homme selon les règles en vigueur, qui a enduré mille souffrances pour avoir de petits pieds grâce au procédé des pieds bandés qui les maltraite, cet homme (qui elle le comprend vite, ne voulait pas se marier avec elle, il n'a pas eu le choix non plus), ne prête pas attention à ce qu'elle prépare dans l'intérieur du foyer pour qu'il soit beau pendant des heures, en faisant attention à de subtils détails. Ni à son maquillage qu'elle passe un temps prodigieux à rendre parfait, et trouve ses pieds bandés affreux ! C'est qu'il a passé plusieurs années en Occident et a adopté les modes des "barbares", comme elle le dit au départ à son journal.

Mais petit à petit, les nombreux malentendus et incompréhensions du début entre cette femme et cet homme qui voudrait une femme émancipée et libre, entre elle et les amis de son mari vont s'atténuer pour laisser la place au doute, à des remises en question, des interrogations, un relativisme, une ouverture à l'altérité. D'autant plus quand le frère de la narratrice revient avec une femme américaine qu'il veut épouser envers et contre tous comme seule et unique épouse là où la coutume est d'en avoir plusieurs, et que la narratrice doit faire face à des sentiments ambivalents entre la compréhension des raisons de son frère et la peur pour sa mère, qui en tombe littéralement malade.

Un beau roman qui fait entrevoir différentes manières de vivre et l'attachement à celles-ci, la difficulté à sortir de sa propre vision des choses, la beauté de la découverte de l'inconnu.
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La Mère

La mère comme les autres romans de Pearl Buck est un classique. Il dresse le portrait d'une femme pauvre vivant dans un village reculé en Chine.

Même si la vie est dure, les joies rares, ‘la mère’ savoure sa vie : « enfanter, travailler la terre, manger, boire et dormir, s’entendre louer par les autres femmes pour son adresse au travail, ses talents de couture, et même se quereller avec son mari, ce qui aiguisait leur amour, autant de jouissances pour elle ; c’est pourquoi, chaque matin, elle se réveillait avec entrain ».

Mais une série de malheurs et d’épreuves va l’ébranler. Elle accusera les Dieux (et leur en voudra) de s’acharner sur elle pour des pêchés qu’elle a commis.

Dans ce roman, Pearl Buck fait aussi allusion à l’avènement des idéaux communistes qui rentrent en collision avec les anciennes traditions.

Ce roman à l’écriture linéaire, fluide, se termine par une note d’espoir.





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Vent d'Est, vent d'Ouest

Cela faisait bien longtemps que je voulais lire ce livre, qui est l'un des premiers de Pearl Buck. J'étais un peu méfiant, car je m'attendais à un roman long et compliqué. En fait, il est court et simple. Avec un petit nombre de personnages, il illustre parfaitement l'opposition frontale entre les influences occidentale et chinoise. Chacune des deux cultures - l'une basée sur la modernité et le réalisme, l'autre sur la tradition et le respect des formes - sont absolument sûres de leur supériorité. Dans le contexte de la Chine des années 1920, un(e) Chinois se retrouvait définitivement formaté(e) comme dans un "moule" contraignant et ensuite ne devait en aucun cas s'opposer à l'autorité morale des parents (qui, ici, appartient surtout à la mère). Cette emprise, inspirée par un rigoureux confucianisme, a quelque chose d'effroyable à mes yeux. le roman montre deux voies possibles pour deux jeunes Chinois, incarnés par des frère et soeur, issus d'une même famille. La jeune fille, épouse d'un Chinois patient et imprégné de culture occidentale, est d'abord une poupée passive et inexpressive; mais, faisant confiance on son mari, elle parvient à évoluer sans rompre avec sa mère. Au contraire, le jeune homme parti étudier aux Etats-Unis revient marié avec une Américaine - une union inacceptable pour sa mère: il s'ensuivra un conflit majeur. Pourtant, le roman m'a semblé résolument optimiste. Les protagonistes font d'immenses efforts pour trouver une solution aux énormes contradictions culturelles qu'ils rencontrent - avec des succès variables.



Pearl Buck (1892-1973) a vécu presque continûment en Extrême-Orient (et surtout en Chine) jusqu'à l'âge de 41 ans. Elle connaissait donc très bien la mentalité chinoise, ce qui lui a inspiré "Vent d'Est, vent d'Ouest" (1930), mais aussi "La terre chinoise" (1931) qui reste son plus grand succès littéraire. Elle a reçu le prix Nobel en 1938.

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La Mère

Roman d'ambiance spéciale dans lequel on se coule avec plaisir. le temps s'arrête auprès de cette famille. La vie, quoique très dure, semble finalement douce. C'est très bizarre car c'est très régressif. On aurait presque envie de tout quitter pour retourner à l'état d'enfant et vivre là-bas. Enfin, ça, c'est au début parce la suite pour cette mère est un enchaînement d'épreuves terribles. Et c'est merveilleusement écrit, on compatit tellement !



Aucun personnage n'est nommé, sauf le père qui fuit. Cela rend les personnages universels et immuables.



Un sublime hommage à la maternité, la condition des femmes à l'époque mais aussi à l'ancienne vie paysanne chinoise !



~ Challenge multidéfis 20 : met à l'honneur les plus démunis

~ Plumes fém. 2020 : auteure nobelisée

~ Challenge 50 objets-3 : qui se porte aux pieds

~ Challenge ABC 2020-2021 : B
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Impératrice de Chine

Empire de Chine, fin du 19e siècle. Un groupe de jeunes filles sont amenées devant l’Empereur pour qu’il choisisse son épouse et ses concubines. Parmi elles se trouve Yehonala, choisie pour sa beauté, mais dont l’intelligence et l’ambition n’ont pas de limites.



Pearl Buck est une autrice que j’apprécie énormément et dont il me reste beaucoup de livres à découvrir (certains sont malheureusement introuvables aujourd’hui, n’ayant pas été réédités). Celui-ci ne fera pas partie de mes préférés, mais ç’a tout de même été une très bonne lecture.



C’est le récit d’une vie de femme, privée de sa liberté parce qu’elle est femme, mais qui va utiliser les très étroites marges de manoeuvre offertes par son statut pour changer son destin: de concubine, obligée de satisfaire les désirs d’un homme qu’elle n’a pas choisi, à impératrice toute-puissante. Le personnage n’est pas forcément sympathique ou attachant, ni ceux qui l’entourent. Mais elle force l’admiration par sa détermination inflexible et sa capacité à se servir de tous ses atouts pour survivre et grimper les échelons.



L’histoire se déroule essentiellement dans la Cité Interdite, mais on suit également l’évolution de la situation politique, en particulier les relations avec les pays occidentaux et le Japon, dont l’avidité et les velléités de conquêtes affaiblissent l’Empire au fil des années. C’est un tournant de l’Histoire et un carrefour politique importants qui servent de toile de fond aux intrigues intérieures et à la montée en puissance de Yehonala.



Le texte est assez dense, bien que des ellipses soient utilisées pour faire avancer l’histoire. Le récit est découpé en longs chapitres, chacun marquant une étape dans la vie de l’héroïne. ça donne parfois l’impression qu’on n’avance pas dans la lecture, mais ce n’est jamais ennuyeux. A signaler pour cette édition quelques (rares) moments où il semble y avoir un léger flottement au niveau de la traduction.



Attendez-vous à être plongés directement au coeur de la Chine impériale, sans explications préalables sur le contexte ou les coutumes. On n’est pas perdu-e-s une fois plongé-e-s dans cette lecture, mais ça aide d’avoir déjà quelques connaissances sur le sujet. Bref, ce n’est pas le roman le plus facile d’accès de Pearl Buck. Si vous n’avez jamais lu l’autrice, je vous conseille de ne pas commencer par celui-ci, mais par un de ses romans plus courts, comme Vent d’Est, Vent d’Ouest ou La Mère par exemple, mon préféré restant Fils de Dragon, une saga familiale sur fond de guerre également plus accessible, mais plus touffue.



En résumé: une très bonne lecture, malgré la densité du texte et la longueur des chapitres. Pearl Buck réussit toujours à me passionner quel que soit le sujet. Une autrice à découvrir si vous ne l’avez pas encore fait!
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Fils de dragon

J’ai découvert Pearl Buck à l’adolescence, quand ma grand-mère m’a mis dans les mains les fameux Pivoine et Vent d’est, vent d’ouest. J’ai adoré, lu et relu passionnément ces deux livres. C’est donc tout naturellement que je me suis intéressée à cette réédition de Fils de dragon dans la collection Archipoche. Je remercie Mylène pour cet envoi.



Fils de dragon s’ouvre sur une scène de la vie ordinaire dans la Chine d’avant-guerre. On y fait la connaissance de Ling Tan et de ses fils alors occupés aux travaux des champs. Dans la famille de Ling Tan, on ne sait pas lire (seule Jade, l’épouse de son deuxième fils est lettrée), on vit simplement, au rythme des récoltes et des naissances. Jusqu’à ce que l’ennemi vienne perturber leur vie paisible. Face à l’horreur, il va falloir agir et prendre des décisions. Lao Er et Jade seront les premiers à vouloir partir et agir pour leur pays.



"Cependant, nous ne devons jamais oublier que la paix seule est juste. Les jeunes ne peuvent pas se le rappeler. C’est à nous de nous en souvenir et de leur enseigner que la paix est la nourriture de l’homme."



Dans ce roman, les personnages sont tous différents et très travaillés : il y a les guerriers, les résistants, les sensibles, les traîtres, les intéressés, les naïfs, les raisonnables… Comme dans chacun de ses romans, Pearl Buck fait évoluer ses personnages au fil des pages. On les sent grandir, mûrir. Les obstacles et épreuves que la vie leur fait traverser les forgent ou les perdent. Dans le contexte de cette Chine envahie par les japonais, ils vont être confronté au pire et certains ne s’en relèveront pas ou ne seront plus jamais les mêmes. Mais pour la plupart, c’est l’espoir d’une vie meilleure qui les guide au quotidien, dans leurs actes plus ou moins bons.



"L’espoir doit sortir de nous-même, sinon ce n’est pas l’espoir, mais un rêve."



Le personnage de la missionnaire étrangère bien intégrée en Chine est un élément clé de ce roman. Les villageois lui font confiance et lui confient femmes et enfants pour les protéger de la violence de l’envahisseur. Je regrette cependant que ce personnage n’ait pas eu une plus grande place dans ce récit. Peut-être une volonté de l’auteure de ne pas s’impliquer trop dans le récit, puisqu’il est vrai qu’on fait assez vite le rapprochement entre cette femme et Pearl Buck elle-même.



Et justement, Pearl Buck donne une grande place aux femmes dans son œuvre. Dans Fils de dragon, il y a de nombreux personnages féminins. On y retrouve les grandes figures de l’épouse, de la mère, de la grand-mère, de la sœur. Au premier abord, les femmes semblent passer après les hommes dans le fonctionnement familial. Mais très vite, on se rend compte que dans la famille de Ling Tan, les femmes sont écoutées, et leur avis compte pour beaucoup dans les choix familiaux. Les femmes sont courageuses et les hommes les respectent.



Ce roman a été un beau moment de lecture pour moi. D’emblée, j’ai retrouvé la plume de Pearl Buck que j’aime tant. J’ai voyagé dans le temps et dans l’espace me retrouvant au côté de la famille de Ling Tan. Pearl Buck nous peint un tableau très réaliste de la Chine en conflit contre l’envahisseur. Elle nous décrit les paysages, les habitations, les villages, et les traditions comme si nous y étions. Les dialogues entre les personnages sont aussi très intéressants. On y retrouve le mode de pensée de l’époque, ainsi que des petites expressions rigolotes.



"J’aime mieux le livre défraîchi de votre voisin qu’un livre neuf acheté chez vous, après ce que vous m’avez dit ce matin, espèce d’œuf de tortue !"



Fils de dragon n’est pas mon roman préféré parmi tous les livres de Pearl Buck que j’ai pu lire, mais on y retrouve tout ce qui fait le charme de ses histoires. Le contexte historique rend ce roman extrêmement intéressant, mais attention certaines scènes sont assez violentes. Un livre que je vous conseille sans hésiter si vous souhaitez voyager dans la Chine des années 1930-1940.
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La Terre chinoise, tome 1 : La Terre chinoise

La terre chinoise ou l’épopée d’une famille, celle de Wang Lung.



Au travers des événements de la vie d'un paysan chinois, Pearl Buck nous emmène à la découverte de la Chine rurale de la fin du 19ᵉ siècle, de ses us et coutumes, de ses mœurs. Ce roman dit historique a eu un grand succès au moment de sa sortie et lui a valu le prix Pulitzer.



Wang Lung, que nous allons suivre depuis son mariage et jusqu'au terme de sa vie, est avant tout un homme viscéralement attaché à sa terre. Elle le nourrit dans tous les sens du terme, donne sens à sa vie. Propriétaire de quelques lopins tout d’abord, puis étendant son domaine à force de ténacité, c'est un homme courageux et empli de bon sens, d'une grande droiture. Grâce à sa femme O-Len, il deviendra père de cinq enfants dont trois garçons, qui feront sa fierté mais aussi ses tracas.



Peu d’expression de sentiments filiaux ou d’amour affleurent dans la description de ce quotidien. Il y est beaucoup plus affaire de traditions, de doctrines ancestrales. Le sort dévolu aux femmes dans cette société était terrible, O-Len fuit par exemple sa condition d'esclave pour devenir femme et mère. Mais cette revanche méritait-elle tous les sacrifices consentis ? La situation de la seconde épouse n'est guère plus enviable, cette dernière quittant son état de prostituée pour se trouver comme enfermée dans l'espace qui lui est alloué...



Peu d'expression de compassion ou de solidarité également dans le récit de ces vies ou chacun se trouve seul à ses difficultés. Lorsque l'on naît pauvre, charge à soi de s'en sortir. Pas plus de place dans cette société pour les personnes handicapée, comme la fille aînée de Wang Lung. Un être humain est avant tout une bouche de plus à nourrir.



Contrairement à mon souvenir d'anciennes lectures, l'écriture de Pearl Buck est loin d'être tiède ou mièvre. C'est au contraire une écriture d'une grande efficacité, claire et limpide, d'une capacité analytique fine pour ce qui concerne le personnage principal. Je regrette simplement que celui d'O-Len soit beaucoup moins développé, alors que sa force de caractère et son abnégation aurait mérité plus d'attention.



J'ai appris tout récemment que ce livre était le 1er d'une trilogie. Je lirai la suite avec curiosité.
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Mandala ou l'histoire d'une famille indienne

Pearl Buck est une romancière américaine . A l 'âge de trois mois ,ses parents

missionnaures protestants l 'emmènent en Chine où elle apprend le chinois avant sa

langue maternelle .En 1917 ,aprés son mariage avec un missionnaire américain John

Buck , ils partent en Chine où elle reste cinq ans .La révolution la contraint à revenir

aux Etats-Unis et un divorce met fin à son mariage qui n 'a pas été heureux .Pearl

Buck est lauréate du prix Nobel en 1938 .

Son roman ,Mandala , a pour cadre l 'Inde moderne .IL s 'agit de l 'histoire d 'une

famille princière ,dépouillée d 'une grande partie de sa fortune par les évenements

politiques ,et qui s 'efforce de s 'adapter aux conditions nouvelles ,malgré le poids

des pesanteurs sociales telles que les traditions sociales et réligieuses .

L 'Inde est aussi ,souvent ,secouée par des confrantations éthniques et réligieuses .

L ' Inde est un pays où la société est stratifiée en plusieurs castes qui des plus

nobles juqu 'aux plus démunis ou Les Intouchables .La romancière connaissant

bien cette région du monde ,essaie ,avec son talent particulier de nous découvrir

cette société .
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Vent d'Est, vent d'Ouest

Kwei-lan, cette jeune fille habituée à la soumission, qu'on a éduqué à agir et réagir selon des codes et des croyances, va devoir remettre en cause ce qu'on lui a appris lorsqu'elle épouse un jeune médecin chinois décidé à la traiter comme son égal.



Ce roman au joli titre évocateur nous ouvre les portes de la Chine où le poids des traditions est encore très fort, la Chine des concubines, des mariages arrangés. C'est une histoire finalement universelle et intemporelle : s'adapter à un nouveau mode de vie, rompre avec son univers familier, accepter un monde qui nous est inconnu et peut apparaitre effrayant, accepter que le monde change. Et on peut aussi comprendre à travers l'histoire de Kwei-lan comment trop de liberté peut faire peur...

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