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EAN : 9782302031463
128 pages
Soleil (23/10/2013)
3.95/5   47 notes
Résumé :
Ce roman graphique de plus de 100 pages retrace la vie d’Albert Camus qui demeure, plus de 50 ans après sa mort, l’un des écrivains français les plus populaires et les plus étudiés.De sa naissance en Algérie, de son enfance dans un quartier populaire d’Alger, de sa carrière d’écrivain et ses multiples engagements littéraires et politiques, notamment en faveur des indépendantistes algériens et des anti franquistes, jusqu’à l’obtention du prix Nobel en 1957 et son déc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Accompagné par les illustrations de Laurent Gnoni,riches en couleurs surtout quand il s'agit de la période algérienne, José Lenzini , natif de Sétif, raconte la vie d'Albert Camus.
En quatre chapitres de longueur inégale, tous débutant par une phrase du discours de Stockholm prononcé par Albert Camus le 10 décembre 1957, alors que lui a été attribué, à 43 ans, le Prix Nobel de littérature.

L'enfance, père mort dès le début de la guerre dont il ne connaîtra qu'un portrait, grand-mère sévère, mère sourde illettrée, pauvreté extrême. L'école, et le premier instituteur qui détecte ses capacités. La grand-mère ne veut pas qu'il continue l'école, la mère prend la décision.
Et puis, le grand collège, le foot, les petits boulots à côté pour rapporter de l'argent. Les premières hontes aussi, quand il dit de sa mère qu'elle est morte. Lui aussi dira plus tard qu'il a honte d'avoir eu honte..
Après, c'est Alger chez son oncle boucher, le début de l'écriture, la tuberculose qui l'oblige à arrêter le foot, le premier mariage qui tourne vite mal.
Et le départ en métropole. Commencé en 1939, L'Etranger sera édité en 1942, en pleine occupation allemande, il a 28 ans. Journaliste dans Combat, qui parait clandestinement. Résistant, semble-t-il. L'Etranger est salué par Sartre , et c'est le début de ses relations avec lui.
"Il est comment, ce Camus?" demande-t-on à Sartre. " Il ressemble à un petit voyou de Bab El Oued.."
1951, ça va se gâter avec la parution de L'homme révolté . Expliquer si tôt certaines dérives, alors là.. ça ne passait pas. Avoir claqué la porte du PC en Algérie 15 ans plus tôt non plus.
Sartre lui écrit: "l'amitié, elle aussi, tend à devenir totalitaire; il faut l'accord en tout, ou la brouille." Hum..
Et c'est la guerre d'Algérie, le terrorisme , sa mère ne veut pas quitter le pays. le déchirement, il aime ce pays.
Et la mort, dans un accident de voiture, le 4 janvier 1960.

J'ai beaucoup apprécié que l'histoire ne s'arrête pas là, mais qu'il y ait un épilogue consacré à une phrase qui a fait couler beaucoup d'encre ( et de bave..) . Complètement extraite de son contexte. Interpellé par une jeune Kabyle lors d'une conférence de presse , qui lui reprochait son non engagement dans le mouvement algérien pour l'indépendance, il a répondu: "J'ai toujours condamné la terreur, je dois condamner aussi un terrorisme qui s'exerce aveuglément dans les rues d'Alger par exemple et qui un jour peut frapper ma mère ou ma famille. Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice."
Phrase donc extraite du contexte et transformée en: «  Entre la justice et ma mère, je choisis ma mère. »
Une dénonciation de tout terrorisme . J'aurais envie de dire que transformée et tronquée, de toute façon, cette phrase ne veut absolument rien dire, et que peut être ces intellectuels auraient pu se poser plus de questions sur ce qu'il voulait vraiment dire? Mais je ne suis pas une intellectuelle, alors.. je passe. Mais je n'en pense pas moins, en lisant certaines réactions ! Un peu plus de .. concret n'aurait peut être pas nui à certains?

L'excellent article de Philippe Lançon dans Libération semble encore en ligne, il dit beaucoup de choses intéressantes, je le mets en lien.
Et je me permets d'en extraire ceci, toujours issu du discours de Suède:
«Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. Héritière d'une histoire corrompue où se mêlent les révolutions déchues, les techniques devenues folles, les dieux morts et les idéologies exténuées, où de médiocres pouvoirs peuvent aujourd'hui nous détruire mais ne savent plus convaincre…»
Mon pauvre Albert, si tu savais..

Un bon album souvenir qui peut permettre à tous une rencontre plus poussée avec un auteur qui n'aimait pas, semble-t-il, qu'on dise de lui que c'était un homme honnête?
Et bien tant pis, c'est fait.
Lien : http://www.liberation.fr/cul..
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Un grand merci à Babelio et aux édition Soleil de m'avoir permis de participer à la dernière Masse Critique de 2013 avec ce roman graphique que j'avais hâte de découvrir !!!

Il y a 50ans, l'un des écrivains du 20ème siècle qui a grandement contribué au rayonnement de la littérature française (Albert Camus pour ceux qui ne l'auraient pas encore compris) mourait dans un accident de voiture, emportant avec lui tous ses sentiments de révolte qui ont fait connaître son oeuvre et l'incompréhension face à son succès.
La France étant férue de commémoration - et de bonnes opérations commerciales - il est donc temps de découvrir ou de redécouvrir ce grand écrivain.

Dans ce roman graphique, c'est autant l'homme que l'écrivain qui est mis en avant. Il est construit comme une longue lettre adressée à Albert Camus (l'homme) avec l'utilisation d'un "tu" qui donne immédiatement un sentiment de familiarité et de proximité, là où une biographie marquerait une distance "scientifique". C'est donc avec beaucoup d'émotion que l'auteur nous raconte Camus.

Le récit est construit en quatre parties, chacune d'entre elle étant introduite par une partie du discours que l'écrivain fit à Stockholm lorsqu'il reçut le Prix Nobel. On découvre alors l'homme derrière ce discours. L'homme qu'il a été loin des fastes et des projecteurs de la gloire vers lesquels beaucoup d'écrivain bling-bling d'aujourd'hui se vautrent copieusement.
José Lenzini nous parle de son enfance que le malheur avait déjà frappé, notamment en emportant son père dans la guerre des tranchées. Puis il évoque sa vie de pauvre, on découvre le jeune homme qui réussit à impressionner son maître mais préférait jouer au foot, puis l'homme révolté par la Seconde Guerre mondiale et ses effets. L'auteur évoque aussi le rejet de Camus par l'intelligentsia d'extrême gauche française. le tout avec des graphismes aux traits assez simples et avec une palette de couleurs minimale.

Ce roman graphique se feuillette comme on regarde un album photo. Une façon originale de présenter Camus - qui pourtant n'aurait sans doute pas aimé la médiatisation qui est ainsi faite autour de lui !
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Une réédition, un bel hommage pour commémorer les 60 ans de la disparition d'Albert Camus. « le 4 janvier 1960, à 47 ans, Camus sortait de sa vie pour entre dans l'éternité littéraire »
Cet album est issu d'une collaboration réussie entre José Lenzini, né lui aussi en Algérie, spécialiste d'Albert Camus et de Laurent Gnoni.
Le livre évoque avec émotion l' enfance du jeune Albert dans le quartier populaire de Belcourt, sa carrière d'écrivain , ses multiples engagements, la remise du prix Nobel, l'accident fatal …
Juste une petite erreur, un peu humoristique à la page 85 qui évoque le second mariage de Camus avec Francine Faure la belle oranaise. Les époux ont revêtu le costume traditionnel des mariés : longue robe virginale , voile aérien pour Francine, costume trois pièces pour Camus. Une représentation bien loin de la réalité de ce mariage célébré en toute intimité à Lyon en décembre 1940. Que tient Camus dans ses mains ? On croit deviner qu'il ouvre un paquet de cigarettes, des disques bleus, bien sûr ! Et là, tout redevient réaliste !
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Merveilleuse cette biographie graphique de Camus ! Son édition sort en 2013 pour le centenaire de sa naissance .

C'est un très bel ouvrage imprimé en Belgique( et pas en Chine !).Le scénario est signé José Lenzini spécialiste de cet auteur. le graphisme aux couleurs chaudes est l'oeuvre de Laurent Gnoni.

le récit est très touchant.Nous voyons défiler l'enfance algeroise d'Albert , sa grand mère autoritaire, sa mère malentendante et analphabète, la misère, la promiscuité , le foot , les copains , la mer...

Arrive enfin Louis Germain, l'instituteur à qui il dediera son discours de Stockholm lors de la remise de son prix Nobel de littérature le 10 décembre 1957.

Cette biographie suit pas à pas Camus dans sa vie d'homme, de journaliste, d'écrivain. La sortie de chacun de ses livres marque une étape dans son oeuvre. Ses engagements pèsent aussi lourd que ses silences. Sa conscience reste tourmentée par ce monde en mutation qui se soucie peu d'égalité.

Je retrouve la vive émotion que m'avait inspirée" le premier homme".Cette lecture m'a touchée et appris des choses que j'ai mieux resituées dans leurs contextes.
Si vous aimez Camus, n'ayez aucune hésitation !
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Une biographie de Camus, entre souvenirs d'enfance et rétablissement des vérités.

Cette BD est assez originale, mêlant des extraits du discours de Camus à Stockholm lors de la réception du prix Nobel, des souvenirs d'enfances et des articles de journaux.

En fonction des moments évoqués le lecteur trouve des vignettes aux couleurs claires rappelant le soleil d'Alger, des extraits plus conséquents d'articles de journaux mais agréablement mis en forme et des représentations de Camus sur l'estrade prononçant son discours.

José Lenzini, « spécialiste de Camus malgré lui » comme il aime à le dire veut sans doute rétablir trop de vérités dans cet ouvrage. Il manque un réel fil conducteur, même si celui de l'Algérie, sa terre natale, est somme toute assez présent. La narration à la 2ème personne du singulier est pour moi déroutante, donnant à tort l'impression d'une familiarité entre Camus et Lenzini.

Néanmoins c'est une manière d'entrer simplement et efficacement dans cette vie d'écrivain et journaliste trop souvent décriée. Et c'est bien là la force de cette oeuvre. On a longtemps reproché à Camus d'être trop timoré au sujet de la guerre d'Algérie (Sartre est largement en cause), comme si ce pied noir portait d'ailleurs toute la responsabilité des écrivains français au sujet de l'Algérie. José Lenzini a le mérite de rétablir les actions discrètes mais efficaces de Camus pour l'Algérie et de remettre ses propos dans leur contexte, en particulier ceux-ci « J'ai toujours condamné la terreur, je dois condamner aussi un terrorisme qui s'exerce aveuglément dans les rues d'Alger par exemple, et qui un jour peut frapper ma mère ou ma famille. Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice. ».

Et pour ceux qui pensent encore que la discrétion de Camus faisait office de consentement, rappelez-vous qu'il a été le seul, le 8 août 1945, après l'explosion d'Hiroshima à dénoncer cette « civilisation mécanique qui vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie » en clamant : « devant les perspectives qui s'ouvrent à l'humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d'être mené. Ce n'est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l'ordre de choisir définitivement entre l'ordre et la raison ».

Lien : https://litteralfr.webnode.f..
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critiques presse (1)
Sceneario
11 octobre 2013
Un album ouvert, aéré, la mise en page de Laurent Gnoni est surprenante de légèreté et de lumière quand on réalise que le sujet principal est un de nos plus grands écrivains contemporains [...] José Lenzini et Laurent Gnoni donnent aux lecteurs de cet album une réelle envie de relire Albert Camus.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La vérité est mystérieuse, fuyante, toujours à conquérir.
La liberté est dangereuse, dure à vivre autant qu'exaltante.
Nous devons marcher vers ces deux buts, péniblement, mais résolument, certains d'avance de nos défaillances sur un si long chemin.
Je n'ai jamais pu renoncer à la lumière, au bonheur d'être, à la vie libre où j'ai grandi. Mais bien que cette nostalgie explique beaucoup de mes erreurs et de mes fautes, elle m'a aidé sans doute à mieux comprendre mon métier, elle m'aide encore à me tenir, aveuglément, auprès de tous ces hommes silencieux qui ne supportent dans le monde la vie qui leur est faite que par le souvenir ou le retour de brefs et libres bonheurs.
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Je ne puis vivre personnellement sans mon art, mais je n'ai jamais placé cet art au-dessus de tout, s'il m'est nécessaire au contraire, c'est qu'il ne se sépare de personne et me permet de vivre, tel que je suis, au niveau de tous, l'art n'est pas à mes yeux une réjouissance solitaire.
Le rôle de l'écrivain, du même coup, ne se sépare pas de devoirs difficiles, par définition, il ne peut se mettre aujourd'hui au service de ceux qui font l'histoire : il est au service de ceux qui la subissent, ou, sinon, le voici seul et privé de son art.


(extrait de son discours à Stockholm)
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Tu y découvres Gide, Nietzsche et, surtout, un livre d'André de Richaud : "La Douleur" qui t'ouvre les portes de l'écriture à venir.

Mes silences têtus, ces souffrances vagues et souveraines, le monde singulier qui m'entoure, la noblesse des miens, leur misère, mes secrets enfin, tout cela peut donc se dire !
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Page 125
Alors je suis descendu à Lourmarin et j'ai déposé des fleurs sur sa tombe...
... et nous avons échangé des mots de silence sur la justice et sur nos mères.
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Il est méprisable de dire que le peuple kabyle s'adapte à la misère. Il est méprisable de dire que ce peuple n'a pas les mêmes besoins que nous... Il est curieux de voir comment les qualités d'un peuple peuvent servir à justifier l'abaissement où on le tient et comment la frugalité proverbiale du paysan kabyle est appelée à justifier la faim qui le ronge.
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Lire un extrait
Videos de José Lenzini (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de José Lenzini
Le psychiatre Boris Cyrulnik a questionné le temps. "Chérif Mécheri, Préfet courage sous le gouvernement de Vichy", aux Éditions Odile Jacob, est beaucoup plus qu'un livre d'Histoire. Co-écrit avec José Lenzini, il raconte ce fonctionnaire méconnu qui décida de désobéir. Il s'agit d'un point de départ sur le questionnement de nos valeurs, mais aussi sur celui de la mémoire et la psychologie de l'histoire. 
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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