Je crois que la Terre est un sujet de test.
D'une manière générale, l'humanité a raté ce test.
Bifrost a désormais 21 ans, sa quatre-vingt sixième livraison s'attaque à la légende Matheson.
Une novella et une (très) courte nouvelle ouvrent ce numéro :
- Carnaval, l'Aire Tripartite, de
Laurent Genefort :
Un texte qui va faire plaisir aux alienophiles de par son introduction olé olé entre une humaine et un Hodgqin. Aie caramba ! Une novella, rien de moins, se déroulant sur
Omale, la grande oeuvre de Laurent Gennefort. Pari hasardeux de faire entrer un tel univers dans ce court texte pour que les non connaisseurs de l'oeuvre puissent aussi y prendre plaisir. Pour ce faire, l'auteur a décidé d'ancrer son récit durant le Carnaval de l'aire tripartite. L'occasion de découvrir quelques us et coutumes des trois rehs (races) la composant. Nous suivons le procès d'une humaine de la haute société qui a fricoté avec un être d'une autre reh. Des convenances de classe au questionnement sur la justice, ce procès est surtout celui du métissage, du vivre ensemble. Pari pleinement réussi donc.
-
Journal d'un monstre, de
Richard Matheson: très court texte, le premier publié de l'auteur, qui dans une économie de mots parvient à nous immerger pleinement dans son histoire. Glaçant.
L'introduction au texte dit : "Rares sont les textes qui marquent au point qu'on se souvienne, des années après, des circonstances de leur première lecture.«
Journal d'un monstre » est de ceux-là, sans doute aucun"
Pour ma part, j'ai oublié les circonstances de ma découvert de ce texte, mais il est magnifique.
Suit le fameux Cahier critique sur l'actualité du genre SF. Afin de pouvoir prévoir ses futurs achats. Indispensable pour ne pas jeter de l'argent par les fenêtres. Livraison qui va me permettre de faire quelques économies, rien de bien marquant selon mes goûts, si ce n'est Drone Land, Cérès et Vesta et peut être Luna. Pas non plus de découvrir les magazines du coin des revues (et fanzines)
Paroles de
Michelle Charrier, traductrice qui a à son actif quelques romans de
Tim Powers, de
Robert Charles Wilson, de
Mary Gentle, de
Glen Duncan ou encore de
J.G. Ballard. Rien que ça. Toujours instructif de découvrir des métiers de la chaine du livre. J'ai aimé sa position sur la traduction : s'effacer derrière le roman.
Arrive enfin le dossier
Richard Matheson, 70 pages pour faire plus ample connaissance avec Monsieur "
Je suis une légende" "
L'homme qui rétrécit" ou "La quatrième dimension". Dossier composé de huit articles, d'un guide de lecture et d'une bibliographie.
Richard Matheson : Généalogie d'une légende. Courte biographie qui donne envie d'en savoir plus, ce qui doit être assez difficile, Gregory Drake concluant son article par ce "grand néant biographique" et l'auteur n'étant pas porté sur la divulgation de sa vie privée.
L'alpha et l'oméga : un abécédaire selon
Thierry di Rollo. Euh en fait non, problème de copier coller de l'édition numérique ! Il s'agit de Ce que je crois, par
Richard Matheson. Fantastique, terreur, horreur et épouvante, ce qu'en pense l'auteur. Un optimiste bien pessimiste sur l'homme.
Les textes de Matheson ne vous suffisent pas, l'article
Je suis une légende : Un roman et trois adaptations cinématographiques vous dira qu'il ne faut pas compter sur le cinéma pour combler ce manque. Ayant vu les trois films, je ne peux que plussoyer. Cela donne envie tout de même de se replonger là dedans, surtout pour voir ses zombies vampires (The Last Man on Earth), les mutants albinos (The omega man). Texte plein d'anecdotes truculentes sur les aléas des différents adaptations : où j'apprends que
"Charlton Heston militait très activement pour les Droits civiques et qu'il était certainement le premier acteur blanc à embrasser une actrice noire à l'écran, en la charmante personne de Rosalind Cash, sa partenaire dans le film qui nous occupe. : ou que Arnold était pressenti pour jouer Robert Neville"
Thomas Day n'a pas froid aux yeux et a pris ses vacances dans Les maisons du diable : Lecture comparée de
Shirley Jackson et
Richard Matheson. Pas lu, j'ai l'intention de lire les romans depuis un billet sur le blog d'Un papillon dans la lune. Et comme l'auteur nous indique que l'article spoile...
Réflexions d'un raconteur d'histoires : une conversation avec
Richard Matheson. Entretien réalisé en 1980 où
Richard Matheson renie certains de ses textes d'horreur et d'épouvante, prône la spiritualité, le mariage et la famille. Qui a dit Réac ? Pas bien de vieillir.
Polars sous tension : brève analyse de trois polars. Pas sur que cela me donne envie de connaitre cette facette de l'auteur : relations de couples, classes moyennes. Même si cela peut éclairer d'autres de ses romans. A réserver aux inconditionnels.
Gregory Drake a lu pour vous les trois recueils de nouvelles de Matheson et vous en donne un aperçu dans
Richard Matheson : la quintessence de la nouvelle. J'aurais plus vu cet article dans le guide de lecture, mais bon, je chipote.
Légendaire : un entretien avec
Richard Matheson clôt les articles du dossier. Il y sera surtout question de cinéma et de scénarios.
Au final, un très bon dossier que je ne peux que vous conseiller.
Dans le scientifiction, J.-
Sébastien Steyer et
Roland Lehoucq se posent une question : La Force s'est-elle vraiment réveillée ? le septième épisode de Star Wars prend-il des libertés avec la réalité scientifique ? Et bien sans divulgacher, je dirais : autant que les six premiers épisodes.
Ce Bifrost se termine comme habituellement par l'Infodéfonce &Vracanews