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Stanislas Barets (Traducteur)
EAN : 9782723417235
356 pages
Glénat (22/06/1994)
3.77/5   11 notes
Résumé :
Autobiographie
Dans son fameux livre, La Mort suspendue, traduit en treize langues, Joe Simpson racontait dans quelles conditions effroyables il avait survécu dans les Andes, alors que son compagnon avait été contraint de couper la corde au bout de laquelle il pendait, blessé. Avec cette autobiographie, Joe révèle qu'avant même ce cauchemar, il aurait dû mourir vingt fois : dévissant dans un couloir de glace en Écosse, dévalant les huit cents mètres de paroi ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Joe Simpson s'interroge sur ses motivations, et au-delà de son propre cas, sur ce qui pousse irrésistiblement les alpinistes vers la montagne.
Malgré les souffrances endurées, malgré les blessures, malgré les camarades morts dans les différents sommets du monde, cette envie de retourner en altitude s'avère plus forte que tout.
Joe Simpson a lui-même vu la mort de très près à de nombreuses reprises, notamment dans les Andes, lors d'une aventure à peine croyable qu'il a relatée dans son best-seller La mort suspendue. Mais l'obsession de la montagne gagne toujours : même handicapé par les séquelles de graves blessures qu'il a subies, il n'a de cesse de repartir en expédition. À ce niveau là, on peut certainement parler de drogue : Joe Simpson, comme tant d'autres, est drogué, accro à l'alpinisme. Et il arrive assez bien à nous le faire ressentir dans ce livre.
On découvre dans cette lecture une vie qui est absolument non conventionnelle. Et ce, depuis l'enfance : le petit Joe n'a pas connu la vie d'un petit citadin tranquille ; là où un gamin "normal" se borne à se faire quelques frayeurs à vélo, Joe chasse un cobra avec son frère, saute par-dessus des broussailles pour finalement chuter au fond d'un ravin de quinze mètres de profondeur, et autres aventures qu'il nous relate dans la première partie. Un passage retranscrit bien l'atmosphère des premiers chapitres : "Au cours de ma vie, je me suis brisé beaucoup d'os, lacéré en maints endroits, cassé des dents et bien maltraité de manière générale, mais je ne me suis jamais fait de fracture du crâne. Ce n'est pas faute d'avoir essayé..."
Puis, on passe aux choses sérieuses : la haute montagne. Joe Simpson nous raconte différentes ascensions avec les péripéties qui vont avec, et ses récits sont entrecoupés de souvenirs d'accidents ayant frappé des amis, ou des grimpeurs de renom. À chaque expédition sont attachés les souvenirs de ceux qui l'ont précédé. Évidemment, ce n'est pas très gai, on meurt beaucoup dans ces pages, mais vu le titre du livre, on s'y attendait. Joe Simpson nous offre une succession de petits récits : c'est parfois décousu, mais cela reflète sans doute bien les questions et les pensées un peu entremêlées qui se bousculent dans sa tête.
L'ensemble donne un ouvrage très prenant, tour à tour drôle, émouvant, ou dramatique, à travers lequel on peut un peu mieux approcher les raisons qui rendent la montagne si irrésistible aux alpinistes, au risque de leur vie.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
En même temps, c'est un peu fou. Comment justifier la perte de sa vie ou de celle d'un ami par la poursuite de quelque chose d'aussi éphémère qu'un état d'esprit et la concrétisation de l'irrationnel ? Pourquoi grimper par la face la plus difficile et la plus dangereuse alors que l'on peut y arriver les mains dans les poches par l'autre côté ? Si c'est simplement pour une bouffée d'adrénaline, mieux vaut monter sur un grand huit, sniffer une ligne de cocaïne, tromper sa femme, toutes ces choses soi-disant excitantes qui ne tuent pas pour autant. Pourquoi jouer les conquérants de l'inutile ? Pourquoi s'adonner sans retenue à l'absurde ?
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Avec une rapidité étonnante, il me repoussa, tendit la main vers le buffet et, se saisissant du couteau à légumes, il le brandit devant ma poitrine tout en continuant à viser mon visage et ma gorge avec le rasoir. Derrière nous, la musique était à fond et la fête battait son plein. J'allais être dévalisé, peut-être poignardé ou tailladé, et personne ne s'en apercevrait à temps.
Je songeai alors à ce film en noir et blanc de Bunuel et Dali, dans lequel on voit un œil tranché d'un coup de rasoir. Il en jaillit un liquide gélatineux et le globe oculaire se métamorphose en une lune coupée par un nuage. Le chien andalou, c'est ça... Un fou me menaçait et je dissertais sur le surréalisme. C'était tout moi.
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Notre conception de l'après-ski était presque aussi dangereuse que l'alpinisme hivernal. Le soir du réveillon, quelqu'un proposa d'aller faire du toboggan sur le tremplin de saut à ski. Le genre d'idée brillante qui germe lorsqu'on vient de siffler une pleine bouteille de Téquila ! Il neigeait un peu et la température était terriblement descendue mais, dans notre état, c'était le cadet de nos soucis. Se tenir debout et grimper l'impressionnante pente du tremplin consuma le peu de lucidité qui nous restait.
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J'ai accumulé un nombre impressionnant de côtes et de membres cassés, ainsi que des centaines de points de suture et de cicatrices. En hiver, lorsque je suis fatigué, je souffre de parties de mon corps dont je ne soupçonnais même pas l'existence, et j'ai désormais la possibilité de boiter sur la jambe de mon choix. Mais ce qui domine, c'est le souvenir des joies et des rires.
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Je ne pouvais oublier les yeux de Simon dans la face nord, lorsqu'il s'était aperçu que ma jambe était brisée, ni le regard de pitié qu'il n'avait pu dissimuler. À cet instant-là, j'avais la certitude que j'allais mourir. Je n'oublierai pas ces yeux, cet air curieusement détaché, cette effrayante commisération dans son regard. C'était celle du témoin d'une exécution capitale.
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Video de Joe Simpson (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joe Simpson
La Mort Suspendue, film de Kevin Macdonald sorti en 2004.
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