Depuis
Faux soleil,
Brice Matthieussent traduit tous les livres de
Jim Harrison, qui d'autre qu'un traducteur officiel pourrait se permettre de réaliser un tel abécédaire sur le grand écrivain ? Au plus près des mots de l'auteur,
Matthieussent analyse l'oeuvre en fonction d'entrées déterminées arbitrairement, parce que tout simplement ces mots permettent l'accés à l'étude de l'oeuvre. Ainsi, de Ail à Xéres,
Matthieussent cartographie l'écrivain
Jim Harrison en fonction des occurences relevées.
Un seul regret, cet abécédaire date de 1994 et si
Matthieussent y a ajouté quelques entrées lors de la réédition en poche dans cette collection, il occulte de fait une dizaine de livres écrits depuis cette date. En 1994
Dalva ne connait pas encore
la Route du retour, Chien Brun n'a pas encore vu l'océan pacifique, David Burkett n'a pas encore écrit de thèse sur l'abattage massif des grands pins blancs de la péninsule nord du Michigan. Depuis 1994, les grands thèmes d'Harrison se sont développés au point de devenir des leitmotivs, mais il se pourrait aussi que son oeuvre se soit légérement tournée vers les femmes là où Wolf,
Faux soleil et
Un bon jour pour mourir étaient davantage des histoires d'hommes. Harrison a depuis exploré plus avant les infirmités de ses personnages, a silloné davantage le pays, bref, a engendré une oeuvre beaucoup plus dense, sans doute aussi plus systématique et confortable.
Ca n'enlève pas l'intérêt premier de cet abécédaire qui se déguste d'un bout à l'autre,
Matthieussent distillant des informations de première main tant son rapport privilégié avec le grand auteur lui permet d'approcher l'homme au plus près. A lire en contrepoint de l'excellente autobiographie En marge réalisée par Harrison quelques années plus tard.