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EAN : 9782376862307
399 pages
Editions ActuSF (24/01/2020)
4.06/5   32 notes
Résumé :
Au bord d'un pipe-line, une jeune femme joue de la guitare pour un zombie d'un genre particulier. Dans un village nigérian, deux soeurs investissent une maison que leurs parents ont fait construire mais qui, curieusement, n'est pas meublée. Au lieu de l'amener à l'aéroport, un chauffeur de kabu kabu, ces taxis clandestins qui hantent les rues de Lagos, emmène sa cliente au coeur des légendes africaines. Sur la côte de Calabar au début du vingtième siècle ou sur l'ét... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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C'est en 2013 que l'autrice américano-nigérianne Nnedi Okorafor fait son apparition sur la scène littéraire française avec « Qui a peur de la mort », roman récompensé par un World Fantasy Award et mettant en scène une Afrique post-apo dans laquelle l'autrice abordait des thématiques jusqu'alors peu mises en lumière dans les littératures de l'imaginaire (le viol utilisé comme arme de guerre, l'excision…). Réédité l'an dernier par les éditions ActuSF, le roman a depuis été rejoint par plusieurs autres textes, à commencer par « Kabu Kabu », un recueil de plus d'une vingtaine de nouvelles précédemment publié par les éditions de l'Instant. On retrouve tout ce qui fait la spécificité et le charme de la plume de Nnedi Okorafor qui fait une fois encore le choix de placer la quasi-totalité de ses intrigues en Afrique, et plus précisément au Nigeria. Un environnement peu familier au lecteur occidental qui ne manquera par conséquent pas d'être rapidement dépaysé par ces paysages désertiques, ces villages de cases ou ces forêts luxuriantes, mais aussi par une faune et une flore qui sortent de l'ordinaire (babouins, serpents, vautours…). Cette originalité se retrouve également du côté du folklore mobilisé, ainsi que du profil des personnages puisque l'autrice ne met quasiment en scène que des femmes, et systématiquement des personnes noires. « Le nègre magique », premier (court) texte en charge d'ouvrir le recueil, donne d'ailleurs clairement le ton. L'autrice y insiste sur le rôle dérisoire accordé aux personnages noirs dans les histoires, ces derniers ne servant trop souvent que de faire-valoir au héros blanc. Une mise-en-bouche déstabilisante au début, mais finalement hilarante et qui tient en quelque sorte lieu d'avertissement au lecteur : chez Nnedi Okorafor se sont l'Afrique et les Africains qui se trouvent au coeur du récit.

Il en résulte un recueil foisonnant et absolument passionnant mettant en lumière plusieurs sujets spécifiques à la situation actuelle ou passée du Nigeria. Les vingt-et-une nouvelles que comprend l'ouvrage sont d'ailleurs globalement réparties par thème, un classement risqué dans la mesure où la succession de textes abordant le même sujet aurait pu s'avérer lassant pour le lecteur, or ce n'est absolument pas le cas. Chaque nouvelle vient au contraire compléter l'autre, apportant un nouveau regard sur le propos développé précédemment plutôt qu'une redite, ce qui renforce l'impression d'avoir affaire à un tout cohérent plutôt qu'à un assemblage hétéroclite. La première grande thématique abordée est celle de la stigmatisation d'une ethnie, suivie de son génocide ou de sa soumission. « La tâche noire » met ainsi en scène deux ethnies différentes déjà évoquées dans « Qui a peur de la mort », les Nuru et les Okeke, la première ayant asservi la seconde jugée néfaste car responsable du courroux de la Déesse et de la destruction du monde. Déshumanisation de toute une communauté, esclavage, viol… : l'autrice aborde des thèmes douloureux avec un réalisme saisissant qui parvient efficacement à susciter le malaise et la réflexion du lecteur. On retrouve le même sujet dans « Tumaki », un très beau texte mettant en scène l'histoire d'amour entre un coureur de vent (une figure emblématique de l'imaginaire de l'autrice) et une jeune femme qui a fait le choix de porter une burka pour pouvoir vivre et exercer son métier en toute tranquillité. Dans cette nouvelle c'est avant tout le cadre qui suscite l'intérêt, l'action prenant place dans une Afrique post-apocalyptique dans laquelle des vestiges de technologies persistent mais sont sur le point de disparaître et où la magie a refait surface. Un texte fort et poignant, porté par deux personnages touchants. « Bakasi » met quant à lui en scène l'arrivée au pouvoir d'un dictateur et illustre la rapidité avec laquelle toute une population peut en être menacée. On retrouve la question du racisme dans les deux seules nouvelles qui ne se déroulent pas dans un cadre africain mais qui mettent néanmoins en scène des jeunes filles noires confrontées aux insultes de leurs camarades en raison de leur couleur de peau. La première s'en tirera grâce à sa combativité (« Zula, de la cour de récré de quatrième »), la seconde à sa ruse et au lien qu'elle entretient avec ses soeurs (« La fille qui court »).

Une autre question qui revient dans plusieurs nouvelles concerne l'extraction du pétrole au Nigeria et les conséquences de cette exploitation sur la population. Dans « Icône », l'autrice met en scène deux journalistes étrangers venus rencontrer des pirates rebelles appartenant au Niger Delta People's Movement, une organisation terroriste déterminée à saboter et empêcher les grandes compagnies pétrolières d'extraire du pétrole dans le Delta du Niger. Aucun ne s'attendaient à l'imprévisibilité du chef des pirates, ni à la violence à laquelle ils allaient se retrouver confrontés. Un texte court mais dont un passage en particulier a de quoi remuer. le texte « Popular Machanic » aborde plus en détail la question du pétrole et du rôle qu'il joue dans la région. On y apprend que le Nigeria figure parmi les plus gros producteurs de pétrole au monde : « Le gouvernement, au grand dam du pays, engloutissait la plupart des bénéfices du pétrole et ne se souciait absolument pas de ce que l'extraction pouvait bien faire au pays et à ses habitants. » Ironiquement, alors que le pétrole coule à flot sur leurs terres, les Nigériens se retrouvent ainsi régulièrement à cours d'essence ! La nouvelle de Nnedi Okorafor illustre bien ce paradoxe en mettant en scène une femme cherchant à sauver son père après que celui-ci ait décidé de saboter un pipeline pour permettre aux habitants de récupérer un peu du précieux liquide. On retrouve ces pipelines et les extracteurs de pétrole dans « L'artiste araignée », sans doute l'une des nouvelles les plus réussies du recueil. Pour protéger les infrastructures chargées d'acheminer l'or noir à destination, l'autrice imagine que les autorités aient investi dans des drones ultra sophistiqués capables de détecter la moindre approche sur les tuyaux. Et puis, un soir, l'un de ces zombies tant redoutés s'approche de l'héroïne pour l'écouter jouer de la musique… Un très beau texte encore une fois, et un très beau portrait de femme.

Plusieurs des nouvelles du recueil mettent aussi l'accent sur les coureurs de vent, des individus dotés du pouvoir de voler et qui, bien que nombreux et vénérés autrefois, ne sont maintenant plus qu'une poignée et font l'objet des pires superstitions de la part des habitants. Dans « Comment Inyang obtint ses ailes » et « Les vents de l'Harmattan », Nnedi Okorafor décrit bien comment la peur et la superstition peuvent gangrener toute une communauté, au point de lui faire commettre l'irréparable. La première nouvelle met en scène une jeune fille qui se découvre capable de léviter mais sans contrôler son pouvoir. Son ancêtre la met alors en garde contre le risque qu'elle court si le village l'apprend. L'héroïne est encore une fois très attachante, mais ce sont surtout les références à des pratiques matrimoniales surprenantes qui retiennent l'attention (excision, jeunes filles enfermées dans des huttes d'engraissement avant leur mariage…). le second texte met en scène l'ancêtre de la précédente héroïne, une jeune femme dont le mari découvre qu'elle est une coureuse de vent. Par amour, lui va garder le secret et elle renoncer à son don et surtout à retrouver son âme-soeur, celui que possède tout coureur de vent et vers lequel son instinct la pousse. Là encore, l'autrice signe un beau portrait et met en scène une héroïne à laquelle on s'identifie dès les premières lignes et dont le sentiment d'enfermement et l'amour qu'elle porte à ses enfants ne peuvent qu'émouvoir. « Les coureurs de vent » et « Biafra » sont également des nouvelles qui se répondent. Dans la première un couple de coureurs de vent ne cesse de se perdre puis de se retrouver, tandis que la seconde met en scène le pendant féminin de ce fameux couple, survolant le Nigeria au moment de la guerre civile du Biafra qui s'est déroulée à la fin des années 1960. Elle est alors témoin des massacres perpétrés sur la population civile et, là encore, le réalisme des descriptions suscite sans mal à la fois émotion et malaise chez le lecteur.

L'autrice se plaît également à choisir des héroïnes qui se sont expatriées à l'étranger et qui, alors qu'elles reviennent le temps de quelques jours ou quelques mois, se retrouvent confrontées à un Nigeria fantastique. C'est le cas dans la nouvelle qui donne son titre au recueil, « Kabu Kabu » qui nous dépeint le périple d'une femme cherchant à rejoindre l'aéroport à temps et qui, pour se faire, va se résoudre à emprunter un taxi miteux conduit par un compatriote. Seulement le chauffeur est d'un genre un peu particulier, de même que les différents passagers qu'il va ramasser sur son chemin. Un récit savoureux qui permet de mettre en lumière plusieurs créatures du folklore nigérian. Dans « La maison des difformités » et « Le tapis », ce sont deux soeurs qui, de retour au Nigeria, se retrouvent confrontées à des phénomènes pour le moins étranges, qu'il s'agisse d'animaux au comportement anormal, ou d'une maison abandonnée qui bruisse de vie une fois la nuit tombée. L'héroïne de « Sur la route » aura moins de chance dans sa rencontre avec le surnaturel tant son expérience se révélera traumatisante. Elle pourra heureusement compter sur les femmes de sa communauté qui, bien qu'avares en informations, semblent en savoir long sur les forces qui entourent le village. Parfois ce sont les locaux eux-mêmes qui tombent dans le panneaux et doivent se concilier des créatures magiques. Dans « L'homme au long juju », une petite fille tombera sur un fantôme malicieux dont la réputation n'est plus à faire : se montrera-t-elle suffisamment maligne ? La nouvelle « La guerre des babouins » met quant à elle en scène trois adolescentes découvrant un raccourcis pour se rendre plus rapidement à l'école. Mais pour l'emprunter, elles doivent traverser une forêt dans laquelle elle sont systématiquement attaquées par des babouins qui se montrent de plus en plus violents à chaque passage. Un texte plein de suspens et dont la chute se révèle, comme dans la plupart des autres nouvelles, déroutante mais satisfaisante.

Recueil de plus d'une vingtaine de nouvelles, « Kabu Kabu » est un excellent moyen de découvrir le talent de conteuse Nnedi Okorafor dont l'imaginaire influencé par le Nigeria et ses habitants apporte une immense et bienvenue bouffée d'air frais. Chose assez exceptionnelle, tous les textes de l'ouvrage valent le coup, que ce soit parce qu'ils mettent en scène des héroïnes fortes et attachantes, ou parce qu'ils révèlent un aspect de l'histoire ou de l'actualité du pays ici mis à l'honneur. Un gros coup de coeur.
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C'est l'histoire d'une américaine qui voulut écrire l'Afrique et son pays d'origine, le Nigéria. L'histoire d'une femme qui souhaitait parler d'un ailleurs avec ses beautés et ses horreurs, ses travers et ses mérites. Son nom : Nnedi Okorafor. Pour parler de son Afrique, celle que l'on enseigne pas aux occidentaux, celle du juju et des mascarades, Nnedi écrit Qui a peur de la mort ? (traduit chez Panini puis réédité par ActuSF) en 2010. Couronné par le World Fantasy Award l'année suivante puis par le prestigieux prix Hugo pour sa novella Binti en 2016, l'écrivaine connaît un succès croissant qui pousse la chaîne HBO à acquérir les droits télévisuels de son magnifique Qui a peur de la mort ?. Pourtant, Nnedi Okorafor n'est pas seulement une auteure de romans. Elle est également une brillante nouvelliste malheureusement délaissée en France…jusqu'à aujourd'hui ! Comme elles l'avaient fait pour Un Étranger en Olondre, le sublime roman de Sofia Samatar, les éditions de l'Instant se sont fendues d'une traduction du recueil de nouvelles de l'américaine intitulé Kabu Kabu. Dix-neuf nouvelles et deux essais plus tard, replongeons quelques instants dans une Afrique magique au-delà du temps.

Après un court essai drôle mais oubliable sur le Nègre Magique, Nnedi Okorafor nous propulse sur un autre continent, entre légendes et mythes. Kabu Kabu, tant la nouvelle du même nom que le recueil dans son entier, offre au lecteur une porte d'entrée vers un univers dépaysant convoquant les créatures fantastiques de l'Afrique Noire. Que ce soit au cours d'un voyage en taxi (Kabu Kabu) ou lors d'une promenade en forêt (L'homme au long juju), l'américaine raconte un folklore étonnant qui effraie parfois mais enchante à coup sûr. Au cours de ces dix-neuf nouvelles, Nnedi Okorafor revient dans son magnifique univers de Qui a peur de la mort ? aux confins de la fantasy et de la science-fiction. La tâche noire renvoie d'ailleurs à la tradition des nurus et leur haine du peuple okoke par l'intermédiaire de l'histoire de deux frères, Uche et Ifeanyi, et d'un amour interdit. Dans le monde de Nnedi, l'amour et l'amitié entrent en conflit avec les traditions et les superstitions mais aussi, tout simplement, avec la bêtise ordinaire des hommes. Bien souvent, le plus effrayant n'est pas le fait du surnaturel mais bien de la banale cruauté de l'être humain.

La haine de l'autre, la question de la différence, la violence. Voici trois des monstres qui traversent Kabu Kabu et tentent de rompre sa poésie. Nnedi recycle le mythe du super-héros, du “méta-humain” revu et corrigé à la sauce africaine, pour parler de tolérance et de féminisme. La figure mythique de la coureuse de vents arpente la sublime mais cruel Tumaki, une histoire de génocide où deux êtres différents s'aiment dans une société au bord de la haine. Sous couvert d'un fantastique délicat, l'américaine brosse des portraits féminins et féministes où les hommes engraissent les femmes et les excisent pour les empêcher de voler (Comment Inyang obtint ses ailes). Une image claire, magnifique et puissante. A l'envie d'émancipation de ses héroïnes, Nnedi oppose la tradition et la misogynie mais aussi le poids des occidentaux qui s'approprient les dernières grandeurs d'un pays déjà affaibli par la guerre et la pauvreté. Tout n'est pas affaire de dieux et d'esprits dans Kabu Kabu.

Outre le fantastique et la fantasy, l'auteure explore l'horreur et le réel transformant tantôt des toilettes en lieu maléfique et inquiétant dans La maison des difformités, tantôt un simple tapis en objet magique aux pouvoirs insoupçonnés (Le Tapis). Auteure polymorphe, l'américaine n'a pourtant pas son pareil lorsqu'elle plonge dans l'histoire de son pays d'origine, que ce soit à travers la guerre du Biafra et ses horreurs (Biafra) ou en lui imaginant un futur dramatique entre exploitation pétrolière, néo-colonialisme et oppression économique dans Popular Machine, Icône ou encore L'artiste araignée. La constante pourtant, c'est l'humanité et la douceur qui affleurent sous les thématiques douloureuses hantant les textes de Nnedi. Derrière les privations d'une société misogyne, on trouve le courage de femmes magnifiques et courageuses dont le portrait illumine une Afrique méconnue. Les héroïnes de Nnedi Okorafor résistent, luttent et s'affirment, pour un chemin (La guerre des babouins) ou pour un palmier (Le bandit des palmiers), devenant bien davantage que ceux qui les oppriment, ouvrant la voie à leurs soeurs, à leurs filles et à leurs mères. Enfin, Kabu Kabu raconte Nnedi Okorafor elle-même, à travers la sublime Zula, de la cour de récré de quatrième ou l'autobiographique La fille qui court. du racisme ordinaire chez des enfants empêtrés dans les préjugés raciaux de leurs parents. Non, finalement, ce n'est jamais le surnaturel qui terrifie le plus durant cette lecture mais bien notre monde moderne venant conclure ce recueil à la fois magique et poignant.

Grâce à Kabu Kabu, les éditions de l'Instant nous offrent un voyage vers un continent fascinant sous la plume intelligente et militante de Nnedi Okorafor. Sous prétexte de fantastique ou d'horreur, elle nous parle de femmes tiraillées entre leurs origines et leur envie de liberté, entre leur envie d'aimer et d'exister. A travers ces dix-neuf nouvelles, l'auteur américaine marrie modernité et traditions pour une autre vision de l'Afrique. Une vision plus belle, plus juste et surtout plus humaine.
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Présentation des nouvelles :
1- le nègre magique : Lance le Brave est le stéréotype du chevalier blanc, il est acculé au bord d'une falaise et des ombres menaçantes s'approchent. Un sorcier africain lui sauve la mise, du moins c'est ce qu'on pense mais le retournement de situation est épique. Fou rire garanti. C'est la seule nouvelle dans le genre de la fantasy.

2- Kabu Kabu (en collaboration avec Alan Dean Foster) : Ngozi est new-yorkaise, sa soeur se marie au Nigéria et elle doit prendre l'avion pour la rejoindre. Ngozi est très en retard et ne tergiverse pas trop quand un étrange taxi propose de la prendre. Avec une série de péripéties on va suivre une aventure échevelée complètement dingue. Nouvelle dans le genre de la SF.

3- La tâche noire : Cette nouvelle est un fort rappel du roman « Qui a peur de la Mort ? » et prend la forme d'un conte avec le code que l'on connait tous, ‘Il était une fois… ». On suit la trajectoire de vie de deux frères Uche et Ifeanyi, la richesse de leur père fait qu'ils sont les célibataires les plus recherchés de Durfa. On retrouve les tensions entre Nurus et Okekes, une belle histoire tragique.

4- Tumaki : On se trouve en 2074, le narrateur est un méta-humain, Dikéogu, qui a besoin de faire réparer son e-legba. Il rencontre une mécanicienne dans une boutique d'électronique, Tumaki. Elle vit selon les us de sa ville quand bien même elle ne partage pas la religion de ses paires, elle porte une burqa et l'autrice va utiliser ce vêtement comme instrument de liberté grâce à l'anonymat qu'il prodigue faisant de ce fait un pied de nez au désir premier d'enfermer les femmes sous cette toile. La nouvelle sera l'occasion également de parler de tolérance et des crimes racistes, cette fois-ci sur les extraterrestres ou méta-humains.

5- Comment Inyang obtint ses ailes : On se trouve en 1929. Inyang est une jeune fille de 14 ans, qui a le pouvoir de léviter/voler. Elle grandit en marge de la culture nigériane du fait des circonstances de sa naissance, née avec de longues tresses dadas elle n'est pas bonne à marier et ne sera donc pas excisée et engraissée comme ses soeurs. Inyang sera très libre, elle apprendra peu à peu à contrôler son pouvoir et à être prudente.

6- Les vents de l'harmattan : Asuquo est une fille du vent, ce pouvoir rend les hommes allergiques à sa personne car elle est destinée à un homme comme elle, mais la vie au village se poursuit et par amour elle occulte son destin et épouse Okon. Les ragots vont la mettre en danger.

7- Les coureurs de vent : Arro-yo est une autre héroïne coureuse de vent, la nouvelle lui étant consacrée est courte et violente, Arro-yo désire être libre et refuse tout net de lier sa vie à cet homme qui lui est « destiné », elle veut voler seule toujours. Une femme puissante qui ne recule devant rien.

8- Biafra : On se situe en 1967 pendant la guerre du Biafra, le pays vient d'être renommé Nigéria. Après des années de voyage, Arro-yo revient à la maison. cette guerre est causée par les frontières débiles décidées au jugé par les côlons ne connaissant absolument rien des diverses cultures qu'ils bousculent se faisant.

9- La maison des difformités : Ngozi est une jeune adolescente en voyage avec sa famille au Nigéria, pays d'origine de ses parents. Sa petite soeur est une grande lectrice de Stephen King et pendant ce voyage il y a une histoire qui se répand entre disparition d'enfants et magie noire. Nouvelle dans le genre fantastique horrifique.

10- le tapis : On suit deux soeurs de 15 et 16 ans qui viennent pour la première fois au Nigéria sans leurs parents. Lors d'un marché elles achètent un beau tapis pour décorer la maison de leur père qu'il a fait bâtir au pays. Première désillusion, elles se rendent compte en arrivant que la famille et les voisins ont volé tout l'ameublement de la maison parentale mais elles dormiront tout de même dans cette maison…la nuit quelque chose gratte… Nouvelle dans le genre fantastique horrifique.

11- Sur la route : Notre héroïne est flic et en visite dans la maison de sa grand-mère. Un soir d'orage elle trouve derrière la porte d'entrée un jeune garçon le visage ouvert en deux qui disparait rapidement. Cette nouvelle est tournée sur les croyances face aux monstres et les récriminations de la grand-mère contre ces nigériens américanisés qui ont perdu tout instinct.

12- Icône : Cette nouvelle est écrite sous forme de journal entremêlé du récit lui-même. Richard et Nancy sont des journalistes qui ont fait tout leur possible pour trouver les pirates modernes qui font du terrorisme auprès des compagnies pétrolières dans le Delta du Niger, la rencontre va mettre Richard à mal.

13- Popular Mechanic : le Nigéria est un des plus gros producteur de pétrole au monde mais ce sont les américains qui en tirent profit, le peuple nigérien est souvent en pénurie d'essence. L'héroïne fait des études de médecine et pour se détendre elle monte dans les palmiers récolter la sève, cette activité est normalement interdite aux femmes. Son père a perdu un bras lors d'un accident faisant coïncider pétrole et cigarette, il a signé auprès des américains qui cherchaient des cobayes pour tester des bras cybernétiques . Nouvelle entre fantastique et SF.

14- L'artiste araignée : Notre héroïne est une femme nigérienne battue par son mari, cela fait 3 ans qu'ils essaient sans succès d'avoir un enfant. Quand son mari dort, elle aime aller dans le jardin faire de la guitare et un robot araignée qui travaille dans la surveillance des pipelines, vient la retrouver. Ce droïde a-t-il des émotions ? Nouvelle de SF.

15- Bakasi : La bosse d'un bossu est source d'un grand pouvoir, si un bossu meurt il faut protéger sa tombe pendant au moins un an pour éviter que quelqu'un ne le déterre. Bakasi est un bossu qui se prend de passion pour la politique, il devient dictateur et pour sortir leur de la haine, Issa et ses amis fomentent un attentat.

16- Séparés : C'est l'histoire d'un couple qui se retrouvent dans plusieurs vies. Dans celle-ci ils s'appellent Nourbese et Osaze. Leur amour exceptionnel l'un pour l'autre est tellement évident qu'ils ne font plus qu'un même pour les gens qui les entourent, ils sont appelés Osanour. Joli conte d'amour.

17- La guerre des babouins : La narratrice nous rapporte une étrange histoire qui est arrivée à sa petite soeur. Un soir, Emem rentre à la maison blessée de partout mais triomphante, avec ses amies cela fait plusieurs jours qu'elle a trouvé un chemin avec ses amies qui leur permet de gagner beaucoup de temps pour aller à l'école en traversant le bois plutôt que de le contourner. Ce chemin est gardé par une bande furieuse de babouins, s'engage une guerre d'un genre étrange entre les deux camps pour savoir qui va céder cet accès.

18- L'affreux oiseau : Sur l'île Maurice, Zev est ornithologue. Il cherche à prouver la survie de l'oiseau qui le hante depuis tout petit, le dodo. Dans ses pensées, Zev nous apprend que les côlons ont surnommé le dodo l'affreux oiseau car quel que soit la façon dont on le cuisine le goût est horrible, il se demande si cet oiseau à accès à un monde magique pour échapper aux humains.

19- le bandit des palmiers : le narrateur nous raconte l'histoire d'une femme excentrique et forte en gueule, Yaya, très belle mais qui ne s'en laisse pas compter par les hommes, elle leur fait peur. Grâce à sa ruse et sa volonté, elle permettra aux femmes de s'affranchir de l'interdiction ridicule de grimper aux palmiers.

20- L'Homme au long juju : Les fantômes, tout le monde y croit. Notre petite héroïne à 9 ans et aime prendre le raccourci par la forêt pour se rendre chez sa tante (j'ai un peu l'impression de retrouver les codes du Petit Chaperon Rouge ^^). Elle croise le fantôme de l'Homme au long juju qui était le sorcier le plus puissant du village mais bien trop adepte des coups fourrés pour son propre bien.

21- Zula de la Cour de récré de quatrième : Tu connais Conan le Barbare ? Ben y avait une grande guerrière africaine qui était sa plus grande alliée, Zula. Celle qui porte son nom est donc une jeune adolescente et la confrontation au racisme qui fait d'elle une guerrière dans la cour de récré, loin du regard des adultes…qui ne veulent rien voir.

22- La fille qui court : Qu'est-ce qui fait courir des petites filles noires dans l'Amérique des années 1980 ? le racisme, les petits enfants blancs nourris à la haine de leurs parents. Mais même si elle court avec ses soeurs, elles n'ont pas honte de leur couleur grâce à la fierté de leurs parents et de leur éducation.

En bref, plusieurs nouvelles se répondent les unes les autres nous apprenant au fur et à mesure les détails des croyances autour des enfants de Mami Wata, plus globalement la culture africaine est mise à l'honneur ainsi que la dénonciation sur les conséquences des colonies du point de vue de la pauvreté comme de l'écologie. Les nouvelles brossent tout le spectre de la SFFF, chacun y trouvera ce qui lui plait. A lire ! Kabu kabu ? C'est la façon dont on nomme un taxi illégal ^^
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Ce recueil de nouvelles de Nnedi Okorafor est issu d'un financement participatif via Ulule et comprend 20 nouvelles et un avant-propos signé Whoopi Goldberg. Toutefois le livre est disponible chez Les éditions de l'instant ici. Les textes présents dans ce recueil touchent à différents genres et sont très variés. le recueil est paru en 2013 aux États-Unis, et en France en mai 2018 avec la traduction de Patrick Dechesne. C'est le premier recueil de nouvelles de Nnedi Okorafor.

L'Afrique est au coeur de ce recueil qui est lié aux autres écrits de l'autrice. Néanmoins, il se lit très bien même si on ne connait pas du tout l'univers de Nnedi Okorafor, et en constitue même une très bonne porte d'entrée. Certains textes du recueil se font aussi référence entre eux. La tache noire raconte par exemple l'histoire de la naissance du premier Ewu (dont on parle dans Qui a peur de la Mort ?) au travers de l'histoire de deux frères et d'un amour interdit.

Nnedi Okorafor apporte une touche de surnaturel au contexte culturel et politique bien réel du Nigeria. le thème des différences sociales et des richesses du pays sont eu coeur de Popular mechanic qui évoque l'or noir qui rapporte de l'argent uniquement aux autorités, la touche de surnaturel est apportée par le fait que le personnage principal en lutte pour le contrôle du pétrole a un bras cybernétique. Dans L'artiste araignée, on retrouve les pipelines et le côté cybernétique en toile de fond avec des robots en forme d'araignées pour surveiller les puits de pétrole. Cette nouvelle aborde beaucoup de thématiques, est très émouvante et magnifiquement écrite, une des plus touchantes de l'ouvrage.

Les femmes et leurs places dans la société sont aussi au centre du recueil. Des femmes prises entre leurs origines et leurs aspirations, avec le poids de traditions ancestrales ne jouant pas en leurs faveurs. Comment Inyang obtint ses ailes montre comment dans les traditions, les hommes engraissent les femmes et les excisent, une jeune fille arrive à échapper à un mariage forcé et à voler de ses propres ailes, au propre comme au figuré. Dans Les vents de l'harmattan, Asuko vit un mariage tragique avec Okon qui n'accepte pas le pouvoir de sa femme. À nouveau un texte très émouvant et un destin tragique. Dans Kabu Kabu, on retrouve aussi ce thème avec l'histoire d'une jeune femme d'origine africaine vivant aux États-Unis qui va prendre sans le vouloir un Kabu Kabu, c'est à dire un taxi clandestin qui vous emmène là où vous devez aller. le surnaturel apparait peu à peu et l'autrice nous offre un magnifique voyage dans cet étrange taxi où l'on croise des créatures fantastiques de l'Afrique Noire.

Les créatures du folklore africain se retrouvent ainsi dans plusieurs textes, formant un univers à part et une ambiance très travaillée. Dans le tapis, une maison de famille abandonnée au Nigeria est remplie de créatures étranges. Un être surnaturel attaque une femme dans Sur la route. On trouve des babouins très agressifs dans La guerre des babouins, un texte qui traite la peur de manière très réussie. La maison des difformités fonctionne sur le même principe et flirte avec l'horreur pour un texte très réussi et faisant référence à Stephen King.

Nnedi Okorafor créé des personnages forts, originaux et à la fois crédibles mais surtout profondément humains. Ils sont confrontés aux horreurs de la guerre dans Biafra, à leurs désirs et à l'amour. Dans Séparés, un jeune couple est confronté à l'arrivée d'un enfant et aux changements que cela va occasionner dans leur couple. Tumaki raconte une histoire d'amour sous fond de religion et de méta humain et parle ainsi de la différence qui peut engendrer la haine.

Kabu Kabu est donc un recueil d'une très grande richesse qui place l'humain au centre de ses nouvelles. Les thématiques sont très variées, tout comme les genres et les personnages. le surnaturel peut servir chez Nnedi Okorafor à parler des problèmes des femmes prises entre leurs désirs et les traditions mais aussi à montrer la diversité et la beauté du continent africain. Il faut aussi souligner la traduction de Patrick Dechesne qui retranscrit la fluidité et la beauté de l'écriture de Nnedi Okorafor.
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J'aime beaucoup Nnedi Okorafor ! Alors j'étais bien contente de recevoir l'un de ses ouvrages grâce aux éditions ActuSf. Je trouve son oeuvre très singulière dans le paysage science-fictionnel : elle s'inspire d'une Afrique magique, en particulier de la culture nigériane, pour créer des univers uniques. Dans Kabu Kabu, l'autrice partage plusieurs nouvelles représentatives de son style à travers des histoires courtes mais denses et cohérentes.

Nnedi Okorafor choisit de placer toutes ses nouvelles en Afrique ou en lien avec le pays d'origine de sa famille. Il en ressort donc cet univers singulier qui réutilise les éléments culturels qui font les spécificités de son écriture. Nous sommes dans un monde où le mythe se mélange à la réalité, avec des caractéristiques et des problématiques historiques, traditionnelles et culturelles issues directement du Nigéria : conflit du Biafra, excision, huttes d'engraissement, pétrole, racisme… Ces courtes histoires nous immergent dans un monde différent du nôtre.

J'ai beaucoup apprécié comment la diversité des nouvelles nous donne accès à une grande richesse. Les thématiques traitées sont extraordinairement variées : liberté, guerre, conflits, légendes, croyances, émancipation féminine, américanisation… C'est comme une fenêtre ouverte sur un autre mode de vie.

J'ai beaucoup apprécié les nouvelles traitant des coureuses des vents, qui faisaient un parallèle avec les femmes souhaitant vivre leur vie dans des sociétés très patriarcales. Ces femmes sont nées avec la capacité unique de voler, comme si elles échappaient aux lois terrestres de la manière la plus littérale possible. Et cette capacité de fuite fait d'elles des êtres discriminées par leur communauté.

L'une des grandes faiblesses des recueils des nouvelles est pour moi de tomber sur des inégalités au niveau de la qualité ou d'avoir affaire à quelque chose de répétitif. Ici, Nnedi Okorafor est à l'aise dans de nombreux genres différents, ce qui permet de donner une idée de toute l'étendue de son talent. Elle est aussi bien capable de donner naissance à de courtes fables philosophiques, des histoires horrifiques teintées de fantastique, d'histoires modernes ou humoristiques… Tout comme d'aborder de la science-fiction, comme elle a l'habitude de le faire.

La plupart des histoires sont regroupés autour d'un thème, ce qui renforce leur diversité en créant une forme de cohérence globale. Cette cohérence, c'est l'amour de l'autrice pour sa culture, amour qu'elle aura déjà profondément affirmé dans Binti. L'autrice s'illustre dans des genres différents grâce à une forme d'authenticité qui transparaît dans ses textes. Mais attention, cela ne signifie que ses écrits soient dénués de critiques. Nnedi Okorafor ne fait pas dans la concession et ne ménage pas ses lecteurs en les exposant aussi à des côtés plus sombres, comme la domination masculine ou la violence des sociétés.

L'authenticité de Nnedi Okorafor lui permet de construire des personnages d'une grande justesse et très attachants. Kabu Kabu donne la parole à des femmes crédibles, souvent amoureuses de leur liberté et d'une grande force. Il y a un vrai talent dans cette capacité à brosser rapidement des portraits de femme allant de l'avocate New Yorkaise très occupée, la gamine de la cour de récré qui tient tête aux remarques racistes à la femme musicienne qui joue de la musique pour un zombie. Expatriées de retour au pays, femmes aux pouvoirs extraordinaires, elles ont tout leur voix propre.

Les textes mettent toujours en avant les qualités des personnages principaux. Qu'elles soient irrévérencieuses, qu'elles aiment de manière inconsidérées, qu'elles soient courageuses, qu'ils soient rêveurs, aventuriers… Les personnages et leurs péripéties font que je n'a finalement trouvé aucun texte inférieur ou inutile, chacun d'entre eux étaient comme une perle entrant parfaitement dans un écrin spécialement conçu pour les mettre en valeur.

Convaincant, immersif et remarquable, Kabu Kabu est un recueil qui confirme Nnedi Okorafor comme une autrice à l'identité forte. Chaque texte brille par une forme d'authenticité et de cohérence globale, ouvrant une porte sur la culture et les traditions du Nigéria. Les personnages sont forts, mémorables, et servent parfaitement ces courtes histoires aux univers et tons aussi variés qu'enrichissants.
Lien : https://lageekosophe.com/
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critiques presse (1)
Elbakin.net
11 juillet 2018
Kabu Kabu est un recueil de nouvelles puissant et riche, foisonnant et nourrissant, tant sur le fond que sur la forme.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Je lus des livres traitant de chasse aux sorcières, de persécutions, de racisme, de tribalisme, d’infanticide. Je lus des livres traitant des génocides qui s’étaient déroulés sur ce monde des dizaines d’années auparavant, en Allemagne, au Rwanda, en Bosnie, au Soudan, au Kosovo. Je mémorisai les huit stades : classification, symbolisation, déshumanisation, organisation, polarisation, préparation, extermination et déni. 
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“Quand un coureur de vent vient au monde, son âme sœur en fait de même, peu importe combien de milliers de kilomètres les séparent. Et aucune de ces deux âmes ne quitte le monde avant qu’elles ne meurent toutes deux. J’avais ignoré la tradition. Je voulais parcourir les cieux seule. Mais, pour mon corps de terre stérile, sèche et craquelée, il était comme la pluie.”
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Le père d’Emem aimait à dire que certaines personnes portent en elles l’esprit des guerriers. Et que cet esprit ne change pas sous prétexte qu’il est incarné dans le corps d’un tigre, d’un rat, d’un papillon, d’une grenouille ou même d’une petite fille. Que cet esprit surgira toujours de quelque vaisseau dans lequel l’Inconnu aura décidé de le placer. Qu’il considérera le monde comme un endroit où il ne sera jamais dominé. Emem se reconnaissait dans ses paroles, ainsi que ses amies.
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“Il fut un temps où les coureurs de vent dans les cieux
étaient aussi fréquents que les crapauds dans les arbres. Puis, vinrent les ères des étrangers, avec leurs immenses bateaux, leurs mots mielleux, leurs armes et leurs chaînes. Après cela, il devint de plus en plus rare d’apercevoir des coureurs de vent. Les conteurs oublièrent les mythes et la magie du passé et ils transformèrent ce dont ils se souvenaient en choses sombres et mauvaises.”
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“Elles préféraient être belles plutôt que fortes Moi, je n’avais pas le choix car, dans le microcosme de notre école catholique, je ne pouvais pas être belle. J’étais trop noire, mes cheveux étaient trop rêches, et mes lèvres trop épaisses. Mais je pense que même si j’avais eu le choix, j’aurais choisi d’être forte…forte et belle comme Zula.”
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Vidéo de Nnedi Okorafor
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- La fille aux mains magiques, Nnedi Okorafor & Zariel, ActuSF, Collection Graphic, 20€ - Le Château des Papayes, Sara Pennypacker, Gallimard Jeunesse, 16€ - Coloriages, Joëlle Jolivet, Les Grandes personnes, 10€ - L'art en bazar, Ursus Wehrli, Milan, 14,95€
Musique du générique d'intro par Timo Vollbrecht.
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