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EAN : 9782203250956
128 pages
Casterman (08/11/2023)
3.93/5   56 notes
Résumé :
Vu d’Occident, la Sibérie évoque de vastes étendues gelées où les Soviétiques exilaient leurs prisonniers. Mais peut-on s’échapper d’une prison à ciel ouvert ?
Voilà le point de départ de ce récit haletant : un improbable voyage qu’entreprend Sylvain Tesson sur les traces des évadés du goulag, depuis Iakoutsk jusqu’au Golfe du Bengle, 5 000 kilomètres plus au sud.
Dans des conditions extrêmes, aux prises avec le froid, la faim et la soif, l’écrivain ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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J'étais curieuse de voir ce que Virgile Dureuil allait faire du récit de voyage de Sylvain Tesson, un périple qui va de la Sibérie à Calcutta, que j'avais lu à sa sortie.
Reprenant le parcours des évadés du Goulag (à partir du livre «A marche forcée », pas forcément véridique, sans doute vécu par un autre mais raconté par Slavomir Rawicz,,,), Tesson parcourt à pied, et un peu à vélo et à cheval, plus de 5000 km.
Pendant huit mois, il suit la Léna, puis les rives du lac Baïkal, traverse les steppes de Mongolie, le désert de Gobi et les montagnes du Tibet jusqu'au golfe du Bengale.

Pour rendre visuelle cette marche, l'auteur va essentiellement jouer sur les couleurs.
En effet la narration en « cases » est plutôt classique, mais le travail sera sur les contrastes.
Tons bleutés pour les montagnes enneigées.
Palette infinie de verts pour les forêts.
Toutes les nuances de bleus et de verts pour les eaux des fleuves et des lacs.
Et dessins précis pour les effets de perspective et les monastères accrochés aux montagnes.
J'ai regretté qu'il n'y ait pas de planches en pleine page pour en prendre « plein les yeux »....
Mais la variété des paysages est bien rendue et nous replonge dans ce périple quand même incroyable, même sans être évadé et poursuivi !
Je découvrirai avec plaisir ses deux autres adaptations de récits de Tesson.
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Soyons honnêtes, il m'a été difficile de formuler une pensée simple à la lecture de cette bande dessinée inspirée du livre de M. Tesson (que je n'ai pas lu). J'ai compris que ce dernier s'impose des séances de marche dans le but de nous offrir ensuite de savants carnets de voyage. Il puise dans une certaine littérature judicieusement choisie l'inspiration pour des trajets improbables et originaux. Pas question de randonner "comme tout le monde", sinon comment produire ultérieurement des récits à publier ?
Ici, une dénonciation du communisme (des communismes devrais-je dire) lui a permis de trouver une approche singulière : reproduire le trajet sans doute imaginaire d'un évadé des camps de Sibérie. le but : atteindre l'Inde, la liberté, le glorieux empire britannique.
C'est justement ce côté "borgne" qui transparaît dans cette bande dessinée. Dénoncer un -isme pour mettre en valeur d'autres sans le dire ouvertement : colonialisme, impérialisme...
Je sais bien que cette relecture de l'histoire est en vogue actuellement, que certaines idées que les plus optimistes croyaient dépassées reviennent en force, portées par de nouveaux acteurs, parfois surprenants. Détecter ces discrets appels du pied n'est pas difficile dans cette bande dessinée et cela m'a rendu la lecture... nauséeuse.
Un exemple : Alors qu'il longe le lac Baïkal, il rencontre deux touristes étasuniens. "Ils dévient vers moi et, juste avant d'accoster, avec cette faculté naturelle que les américains ont de voler au secours de l'humanité, ils me lancent " hello ..."".
Amusant non? Ou pathétique si vous êtes du mauvais côté du manche...
Bon, cette bande dessinée est réalisée par un admirateur de M.Tesson, des états-unis, sera lue essentiellement par des admirateurs de M. Tesson, des états-unis et donc ils acquiesceront avec enthousiasme à cette remarque qui fleure bon l'occident conquérant mais personnellement, je trouve la ficelle de l'adhésion suggérée assez grosse.
Ces saillies, accompagnées de leurs miroirs négatifs pour les chinois et les russes (soviétiques, c'est pareil, c'est pas nous) se répètent...
Exemple : "Les chinois ont décidé que que les hommes ne circuleraient pas librement au Tibet".
En soi, rien de faux à cette succession de mise en valeur des uns et dénigrement des autres mais personne ne m'enlèvera de l'esprit que ces choix ne sont pas anodins. J'attends que M. tesson fasse un petit voyage à Gaza, à le frontière Mexicaine ou qu'il interroge un ressortissant d'Afrique sub-saharienne souhaitant se rendre en Europe pour voir si ce sont seulement les Chinois ou les Russes qui décident de qui circule librement...
Bref, un plaidoyer discrètement élitiste pour notre magnifique espace de liberté se déploie au fil des pages, sous couvert d'un quasi pèlerinage.
Ce qui mérite les deux étoiles de cette bande dessinée ? le voyage en lui-même qui nous emmène en promenade dans des endroits improbables très bien rendus graphiquement.
Une mention spéciale aux morceaux de cartes qui nous permettent d'imaginer, au fil des dix chapitres, la progression du marcheur.
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Sylvain TESSON, l'écrivain voyageur, nous entraîne sur les traces des évadés du Goulag sur un itinéraire de plusieurs milliers de kilomètres entre Iakoutsk en Sibérie et Calcutta en Inde. Il reproduit dans son parcours la fuite racontée dans le livre « A marche forcée » de Slavomir Rawicz, officier polonais échappé avec plusieurs camarades et poursuivis par leurs geôliers, dont on ignore d'ailleurs si l'histoire est réelle.

A pied, à bicyclette, à cheval, il traverse la taïga en Sibérie, longe le lac Baïkal, arpente les steppes de Mongolie, le désert de Gobie en Chine, franchit l'Himalaya au Tibet pour rejoindre le Népal et puis l'Inde, sa destination finale. Tout au long du voyage, il fait des belles ou mauvaises rencontres (y compris avec des ours…) et survit dans une nature hostile à des éléments souvent déchaînés l'obligeant à fournir des efforts physiques exceptionnels.

Dans sa marche quasi exclusivement solitaire, il suit l'axe du loup (Nord-Sud) contrairement aux conquérants de toutes époques se déplaçant sur un tracé Est-Ouest, d'où le titre de l'ouvrage.

Après « Dans les forêts de Sibérie » et « Bérézina », il s'agit de la troisième adaptation graphique d'un roman de Sylvain TESSON par Virgile DUREUIL.

Le graphisme de L'axe du loup, très réaliste, est superbe et s'accorde à merveille avec ce périple grandiose et l'atmosphère du roman éponyme.

Comme à chaque fois avec Sylvain TESSON, ici splendidement servi par un dessinateur et co-scénariste de grand talent, ce sont l'évasion et le dépaysement assurés !

Un coup de coeur pour ce qui me concerne après des années d'abandon de la lecture « graphique ». Je vais me précipiter pour lire les autres adaptations de Virgile Dureuil, et très certainement chercher à découvrir d'autres auteurs de ce genre qui a magnifiquement évolué pour séduire un spectre de lecteurs de plus en plus large.
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Dans le Transsibérien qui le mène au point de départ de son périple, Sylvain Tesson parcourt "À marche forcée" de Slavomir Rawicz, le livre qui l'a mené sur les traces des évadés des goulags et sur la véracité duquel le doute subsiste. Il a décidé de suivre leurs traces, celles de la liberté, qui doivent le mener jusqu'au sud, l'Inde.

Et ce sans aucun moyen mécanique... Pour célébrer le désir d'évasion, il va donc aller, lentement, à pieds, à vélo ou à cheval, et parcourir 6000 km en 8 mois , un défi fou, des bords du lac Baïkal à Calcutta, en passant par le désert de Gobi et les versants de l'Himalaya.

Un périple insensé qu'il raconte à merveille, comme d'habitude. Et ses mots ont trouvé le pinceau qu'il fallait avec Virgile Dureuil. Après "Dans les forêts de Sibérie" en 2019 et "Berezina" en 2021, c'est sa troisième adaptation des récits d'expédition de Sylvain Tesson. Et ça fonctionne, encore une fois.

C'est presque une surprise d'ailleurs car c'est très récitatif mais je me suis laissé prendre au piège à chaque fois. Grâce au style bien sûr, riche et imagé, mais aussi au dessin qui accompagne parfaitement le récit, comme un carnet de voyages dans lequel on ne s'ennuie jamais car il se passe toujours quelque chose.

Même, et surtout, si tu n'es pas lecteur de Sylvain Tesson, ces adaptations sont une belle porte d'entrée vers l'univers d'un auteur singulier pour qui "la solitude est la soeur de la liberté". Pour ma part, c'est un grand oui !
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S'inspirant du roman de Slavomir Rawicz, Sylvain Tesson se lance dans le même périple que ces évadés du Goulag qui ont fui la Sibérie en 1942 pour rejoindre l'Inde après une « Marche forcée » de 6000 km.

Si la véracité du récit de Rawicz a été remise en question, le voyage de Sylvain Tesson n'en est pas moins extraordinaire et son parcours solitaire sur cet axe Nord-Sud, du Septentrion à l'Eurasie, que l'on appelle l'Axe du loup, est un véritable exploit.

Traversant la Russie et son immense Lac Baïkal, la Mongolie avec son Désert de Gobi, la Chine et ses détours forcés puis le Tibet avec sa chaîne montagneuse de l'Himalaya, il va alterner marche à pied, à cheval et en vélo pour arriver à Lhassa après 7 mois de voyage.
Son périple sera parsemé de riches rencontres avec les habitants, de courts moments de partage avec des amis retrouvés et surtout de grandes périodes solitaires où il risquera sa vie de nombreuses fois.

Au-delà de la courageuse épopée de l'écrivain, Virgile Dubreuil a illustré ce récit de façon grandiose. On trouve dans ses dessins à la fois la profondeur de ces paysages immenses mais également, et c'est ce qui donne une qualité exceptionnelle à ses illustrations, une quantité de petits détails que l'on passerait des heures à observer et à redécouvrir à chaque lecture.
Accompagnant le texte de Sylvain Tesson, les images rendent compte à merveille de l'immensité sauvage des régions traversées. Elles nous font ressentir le souffle du vent comme le mordant du froid, détaillant avec une grande connaissance des lieux, les différentes étapes du voyage de l'écrivain, tout en retraçant celles de l'évadé polonais, soixante ans plus tôt. C'est d'un réalisme à couper le souffle et d'une grande beauté.

Un superbe roman graphique qui réjouira les amoureux de voyages et de grands espaces et que, sans aucun doute, je lirai et relirai de nombreuses fois.

Merci à Babelio et aux éditions Casterman pour cette belle découverte.
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critiques presse (3)
Bedeo
05 février 2024
Virgile Dureuil adapte l'extraordinaire récit de voyage de l'écrivain Sylvain Tesson.
Lire la critique sur le site : Bedeo
ActuaBD
18 décembre 2023
Une belle balade entre mythe et réalité, ce récit de voyage est une vraie épreuve de force qui a marqué l’écrivain et lui a paradoxalement donné envie de rentrer chez lui.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
LigneClaire
07 décembre 2023
Il y a dans cet album une force incroyable, une volonté démesurée à la hauteur des modèles, des bagnards évadés. Tesson marche, fait des rencontres souvent avec des personnages hauts en couleur.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Lhassa, les chinois ont rasé le passé de la haute table des Dieux, la cité céleste est tombée bas
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Ces quelques jours dans la Mongolie m'apprennent que la solitude m'est devenue un état nécessaire. Je la trouve douce. Elle est la sœur de la liberté.
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Je traîne derrière moi un nuage de taons. Je remarque que le taon abandonne la poursuite au-delà d’une vitesse de 12,5 km à l’heure. Je suis heureux de livrer gracieusement cette observation à toute académie des sciences qui serait intéressée par le sujet.
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- La première chose que tu veux faire en rentrant ?
- Rentrer est la dernière chose que je veux faire.
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Il est nécessaire d’avoir vécu les déchaînements du ciel sur la rive d’un fleuve puissant dans la solitude sibérienne pour ressentir un peu de ce préhistorique effroi de l’âme devant la nature.
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Video de Virgile Dureuil (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Virgile Dureuil
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