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EAN : 9782714473974
240 pages
Belfond (10/11/2016)
3.75/5   8 notes
Résumé :
Michel Hilger est "altiste peintre", compositeur, pianiste, chef de chœur, professeur, et père de quatre garçons. Adopté à l'âge de trois ans, il ignore tout de ses origines. Celles-ci lui ont pourtant laissé en héritage une grave anomalie du système nerveux.
À 42 ans, il fait sans le savoir un premier AVC en plein concert mais réussit à terminer la partition d' Une petite musique de nuit de Mozart. Quelques années plus tard, un second AVC hémorragique le con... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Michel Hilger nous raconte comment un mal auquel il prêtait peu d'attention a changé sa vie. Une énième crise, un AVC qui le prive de l'usage de son corps, et une seule idée en tête, s'en sortir seul.

La mort attendra, le témoignage d'une renaissance

Michel Hilger est un altiste talentueux. Sa vie est rythmée par ses deux passions, la musique et la peinture, ainsi que par l'amour qu'il porte aux siens. Un soir, il est victime d'un AVC en plein concert. le musicien est suivi depuis longtemps pour des problèmes de tension dont on ne trouve pas l'origine. Quelques années plus tard, un second AVC le terrasse.

Cette fois, il a perdu la faculté de se servir de la partie droite de son corps. Un choc pour cet homme profondément croyant qui se voit du jour au lendemain incapable de réaliser la moindre petite tâche. Persuadé qu'il a les ressources nécessaires pour mener à bien sa rééducation, Michel Hilger refuse d'intégrer une maison de convalescence et rentre chez lui. Dès lors, chaque jour est rythmé par les efforts qu'il entreprend pour retrouver l'usage de ses membres. Soutenu par sa famille, il va tout tenter pour être capable de jouer comme il était prévu le double concerto pour orgues et altos de Michael Haydn. Il a un an pour y arriver.

Mon avis :

Quelle volonté de la part d'un homme que le corps médical disait mort ! Quand ce second AVC survient, Michel Hilger ne répond plus aux diverses stimulations tentées par les médecins. Pourtant, il est conscient. Il voit ce qu'il se passe, entend les propos que l'on tient près de lui, malheureusement, il ne parvient pas à communiquer. Je suis convaincue que se savoir ainsi condamné lui a permis de trouver les ressources nécessaires pour vaincre la fatalité. Sa foi est aussi au premier plan dans tous son récit.

Le livre ne se lit pas facilement, les deux premiers tiers sont consacrés à son accident et à sa rééducation qu'il a souhaité faire seul et à domicile. Une hérésie selon moi, vu l'état dans lequel il se trouvait. Je n'ai pas compris le choix de refuser d'être suivi par des professionnels, et suivre longuement Michel Hilger dans ses tentatives pour se redresser ou réaliser des gestes du quotidien, m'ont un peu gâché le plaisir de la lecture.

J'ai trouvé la première partie du témoignage passionnante. On mesure bien sa passion, on nous raconte un peu son histoire, celle d'un petit garçon adopté, qui par malchance à hérité d'une maladie génétique qu'il a très certainement transmise à ses fils, on assiste à ses deux AVC et puis on se retrouve pendant plus de 100 pages à suivre ses efforts pour pouvoir marcher à nouveau. Je comprends parfaitement la difficulté de la situation, mais j'ai trouvé cette partie trop longue par rapport aux premières pages qui posent son existence et aux dernières ou tout se précipite.

Cependant, on ne peut nier la force de caractère de cet homme et son intelligence pratique. Car, loin d'être inconscient, il calcule tous ses faits et gestes et analyse la situation avant d'entreprendre une énième tentative. Et ça fonctionne ! Certes, sa rééducation semble dangereuse, certes sa famille doit être apeurée de le laisser seul à la maison, mais Michel Hilger parvient à prendre le dessus sur le mal qui le ronge.

J'ai été touchée par la foi sans limites de Michel Hilger et par sa pugnacité. C'est une belle leçon de courage même si je suis convaincue qu'accepter l'aide du corps médical ne lui aurait enlevé en rien les mérites de son travail de rééducation. Michel Hilger serait-il un brin têtu ? C'est bien l'impression qu'il me donne et c'est certainement cela aussi, qui lui a donné la force de se battre de cette façon.

Un témoignage fort, qui parle des ressources insoupçonnées se cachant en certaines personnes. Une histoire qui prouve qu'une passion peut être un excellent vecteur pour insuffler suffisamment de force à celui qui tente de s'y raccrocher. Une histoire qui montre que la foi et/ou la famille aident à surmonter tous les moments difficiles.

Pourquoi cette lecture ?

J'ai choisi de lire "La mort attendra" parmi quelques titres du catalogue Belfond. J'ai été attirée par le récit de cet homme mais aussi par son univers culturel. le questionnement sur ses origines a également éveillé mon intérêt.

Lien : http://que-lire.over-blog.co..
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Voilà un témoignage poignant et prodigieux. Après un premier AVC sous-estimé lors d'un concert, Michel Hilger est à nouveau victime du même drame trois années plus tard. Cette deuxième attaque est l'attaque de trop : lorsqu'il se réveille, le côté droit de son corps ne lui répond plus. Michel Hilger est peintre et altiste. Un médecin lance, implacable : « pour lui, le violon c'est fini. »
Mais « l'Altiste-Peintre », comme il aime à se présenter, ne l'entend pas de cette oreille. Refusant la rééducation en hôpital, il préfère rentrer chez lui, auprès de sa femme et de ses quatre garçons. Jour après jour, il se lance des défis, il repousse ses limites, il essaie, réessaie, dix fois, vingt fois, jusqu'à y parvenir. Et lorsqu'il échoue il change de tactique, réévalue ses gestes, repense les solutions et n'abandonne jamais. Se rendre aux toilettes, monter un escalier, tout devient challenge. L'une de ses motivations les plus grandes ? Un concert qui aura lieu dans un peu plus d'un an au cours duquel il doit jouer le « Double concerto pour orgue et alto » de Michael Haydn.
Michel Hilger a la foi, une famille au soutien exceptionnel et une volonté inaltérable. Peu à peu, il s'avance à nouveau vers la salle de musique, s'assoit au piano, reprend les gammes au tout début… et saisit enfin son alto. Devant l'ampleur de la tâche, il redevient presque débutant. Quelle émotion pour moi qui suis musicienne et qui ai souffert avec lui lorsqu'il tentait de reprendre possession de son archet hagard… Il réapprend à marcher sur de plus longues distances, à conduire, à peindre… avec une obstination et une persévérance magnifiques. Jamais il ne se plaint. Jamais il ne se victimise. Et s'il lui arrive parfois de désespérer, c'est dans le secret de son âme et cela ne dure qu'un instant.
Il y a des gens à qui on dit un jour : « il ne vous sera plus possible de. » Et ces gens répondent : « si. Vous verrez. Je réussirai. » Michel Hilger fait partie de ces gens qui ont dit : « si. » Et on ne peut qu'être ébloui par cette détermination, cette force mentale, ce courage au-delà de tout. Sa rééducation s'entrelace également à un autre combat : celui de ses origines. Enfant de la DASS, il parviendra après tant de cauchemars à retrouver une part du petit Eric qu'il aura été de brèves années. A la fin de son témoignage, Michel Hilger livre ses « 12 conseils pour une rééducation réussie » qui ressemblent à 12 petits couplets d'une ode à la vie.
Je ne suis pas quelqu'un de battant mais j'apprends à le devenir, et je crois que ce genre d'ouvrage est un superbe enseignement. Ça rend plus conscient, plus responsable, plus volontaire aussi. « Ce qu'il faut éviter, à mon sens, c'est de rester en retrait de la vie », écrit-il. « La guérison est en nous, mais il faut aller la chercher. » C'est grand et percutant. C'est le témoignage grave et majestueux d'un homme ressuscité que la médecine pensait perdu. D'un musicien acharné qui l'aura finalement joué le « Double concerto pour orgue et alto » de Haydn. Une voix qui nous rappelle qu'on n'est jamais totalement démoli, jamais vraiment brisé, si on décide, obstinément, qu'on ne l'est pas. Et qu'on ne le restera pas.
Merci à NetGalley, aux éditions Belfond, et à Michel Hilger et Gilbert Bordes pour cette magnifique leçon de courage.
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J'ai demandé à lire "La mort attendra" car la quatrième de couverture m'avait fait ressentir toute la force de caractère de l'artiste. J'avais aussi envie de découvrir le compte rendu d'expérience d'un homme que la maladie a surpris en pleine ascension. Depuis l'enfance, je souffre du syndrome de Little mais contrairement au narrateur, j'ai eu tout le temps de perfectionner la routine qui assure désormais mon autonomie.

Pour les personnes en situation de handicap, tout repose sur leur faculté d'adaptation. Entre 2011 et 2016, le lecteur suit les progrès d'un mari et d'un père de famille qui vivait à 100 à l'heure en oubliant parfois d'apprécier le simple fait de vivre. En effet, les Accidents Vasculaires Cérébraux dont il va être victime, vont l'obliger à ralentir… Il va prendre un nouveau départ en ayant cette fois-ci pleinement conscience des étapes à franchir avant de pouvoir retrouver l'usage des ses membres.

Ce témoignage se lit très vite car Michel est extrêmement motivé. le lecteur est témoin de quelques moments d'abattement mais ils renforcent sa sympathie envers l'écrivain. En parallèle de son combat solitaire mené contre la spasticité musculaire et le regard des autres, il est à la recherche de ses géniteurs. Il se montre reconnaissant d'avoir été élevé dans un foyer aimant mais ressent le besoin d'expliquer sa fragilité physique ainsi que le sens caché de ses cauchemars.

Monsieur Hilger fait aussi preuve d'une grande ouverture d'esprit. Il a foi en Dieu mais n'hésite pas à faire appel à la médecine vietnamienne pour se sentir mieux dans son corps. Son entêtement est à la mesure de sa passion pour la musique et la peinture. Il sait au plus profond de lui qu'il peut tout affronter tant qu'il est animé par cette étincelle créatrice.

Cette lecture inspirante me rappelle plus ou moins mon propre parcours. Je me suis vraiment sentie proche de l'auteur d'autant que je suis en pleine écriture de mon récit de vie.
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Je veux éviter, pour parler de ce livre, d'utiliser des mots convenus. Je vous parlerai plutôt d'un homme à la foi intense, d'un homme qui a décidé de retrouver sa vie d'avant - avant le second AVC - et qui va au-delà des pronostics des médecins.
Ne croyez pas que tout sera simple dans son combat quotidien. L'épilogue nous apprend que le combat continue toujours - et il en faut, du courage, pour lutter ainsi jour après jour contre les séquelles de cette attaque. Oui, l'on peut dire que Michel est chanceux - chanceux d'avoir une femme qui l'aime, une famille, des amis qui vont dans le même sens que lui. La compassion, oui. La pitié, non. Michel a pris la décision de rentrer dans sa famille - tout le monde n'a pas une famille prête à l'épauler aussi fort dans les moments les plus difficiles. Il a pris la décision de ne pas y aller en douceur, de se lancer des défis quotidiens.
Son autre défi ? Retrouver ses origines. Défi presque secondaire par rapport à celui qui lui a permis de jouer de nouveau, défi important pour lui et pour les siens.
En dépit de la maladie, de la douleur, de la nécessité de lutter jour après jour, ce livre est lumineux, constamment positif. Un livre qui fait du bien.
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Michel Hilger est un passionné et il a la chance (il a en réalité beaucoup travaillé pour que cela se fasse) de vivre de ses passions artistiques : musique et peinture. Il ne se ménage pas et ne s'écoute pas. Il est heureux, mais il a en lui un passé sombre, celui de ses origines qui lui échappe. Il vit néanmoins à fond jusqu'à ce que la belle machine s'enraye et que le combat débute pour retrouver sa vie.
Comme j'aime les gens passionnés, j'apprécie cet homme qui donne sans compter, sans s'économiser. Je suis triste aussi de le voir coupé dans son bel élan. Je comprends sa détermination car après avoir été aussi actif et combatif, se retrouver aussi diminué n'est pas tenable comme situation.
Je serai plus nuancée sur ses choix. Je les trouve un brin irresponsables. Il ne facilite pas la tâche pour ses proches par moment bien qu'ils l'entourent à chaque étape et il aurait pu largement compromettre ses maigres chances de s'en sortir. La volonté, c'est indéniablement nécessaire pour progresser, mais ce n'est pas suffisant. Il le rappelle aussi et sait également sa chance.

Ce livre a été écrit avec l'aide d'un autre auteur et j'ai eu l'impression que ce dernier avait retranscrit parfaitement le récit que lui avait fait Michel. En lisant ces pages, j'aurai pu entendre Michel Hilger parler (si j'avais connu sa voix). C'est bien parce que c'est vivant, mais j'ai trouvé cela gênant aussi au bout de quelques temps. Difficile de décrire la sensation alors ressentie, juste que ma lecture était un peu moins agréable sans que je puisse identifier la cause réelle. Peut-être est-ce les trop fréquentes répétitions en rapport avec sa foi ? Je comprends très bien que l'on puisse être croyant. Chacun se raccroche à ce qu'il peut ou veut. Si c'est la religion pourquoi pas, c'est son droit, mais là c'était un peu trop présent.
Il y a eu aussi le final un peu trop abrupte. On avait eu moult détails sur ses premiers jours et d'un coup, gros coup d'accélérateur. J'ai trouvé que c'était donc déséquilibré.

Cet ouvrage est porteur d'espoir, mais s'il est vrai que des miracles existent, il ne faudrait pas que le message devienne mensonger dans le sens où bien des malades, même armés de la meilleure des volontés, ayant la foi aussi pourquoi pas, ne puissent se reconstruire comme Michel Hilger. La désillusion serait trop grande. le message est beau, mais chaque cas est différent.

Voilà donc un titre à lire pour s'inspirer, se motiver, pour y croire sans se bercer d'illusions néanmoins. Tout est possible même l'impossible, mais cela reste rare. Après, il existe moult manière de se réinventer, de se reconstruire.
Tant qu'il y a de la vie...
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Mesure ta chance Eric Michel Vincent, et dis-toi que Dieu n'a pas fait ça pour te tracasser, mais pour t'aider à franchir un obstacle très haut et qu'il ne tient qu'à toi de mettre à ta portée. Pense encore à ton prof d'alto, qui te disait que tu ne serais jamais un bon musicien professionnel !
C'est vrai que j'ai su faire mentir ce prétentieux à force de travail, de volonté acharnée. Alors ce n'est pas une main récalcitrante qui doit m'arrêter. Je vais recommencer et répéter, comme le musicien besogneux et méthodique que je suis, autant de fois qu'il le faudra et pendant des jours et des jours.
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Quand les autres seront sortis, quand je ferai mes premiers pas seul, ma chienne sera le témoin de ma renaissance.
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Je suis seul face à mon handicap ; la maladie n'accepte que les combats solitaires.
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