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Jean Capdeville (Illustrateur) André Du Bouchet (Traducteur)
EAN : 9782851947116
43 pages
Fata Morgana (04/04/2008)
4.8/5   10 notes
Résumé :
Autour de cette proposition de Méridien se bâtit un texte où Celan livre ce qu'il perçoit de son acte poétique. Texte elliptique, allusif, s'interrompant sans cesse pour laisser passer dans les interruptions son autre voix, comme si deux ou plusieurs discours se superposaient, avec une étrange cohérence qui n'est pas celle d'un dialogue, mais ourdie selon un contrepoint qui constitue - malgré leur unité mélodique immédiate - le tissu de ses poèmes.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Et si la lecture des proses de Celan nous permettait de mieux comprendre sa poésie ?
Il s'agit ici du discours prononcé à l'occasion de la remise à Paul Celan du prix Georg Büchner, le 22 octobre 1960 à Darmstadt.
Cette édition de 2008 qui « se limite à cinq cents exemplaires sur vélin ivoire », propose une traduction d'André du Bouchet accompagnée de deux dessins de Jean Cpadeville.
Le poète affirme (p. 15) avoir « grandi avec les écrits de Pierre Kropotkine et de Gustav Landauer ».
Le titre du texte, le Méridien, renvoie au retour sur soi du poème - un retour sur soi qui est retour sur l'autre - ou, peut-être, sur le tout autre (p. 30), car le poème « est souvent dialogue éperdu » (p. 35). « Le poème est tendu vers un autre, éprouve la nécessité d'un autre, une nécessité du vis-à-vis » (p. 33).
Paul Celan parvient à la conclusion qu'il faut se dégager de soi par l'art (essentiellement la poésie ?) : « Porte-toi, plutôt, avec l'art, au plus serré de toi-même. Puis dégage-toi. » (p. 38) S'opère ainsi une sorte de « retour à l'endroit natal » (p. 41) et c'est la la voie du méridien.
« La poésie - : conversion en infini de la mortalité pure et la lettre morte ! » (p. 39).
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Si Paul Celan a dragué les femmes comme il taquine la muse Poésie d'un doigt habile, parions qu'il récolta surtout un panier de platoniques. Certes le verbe est beau, l'idée élevée, l'amour infini, mais je préfère Cioran qui recommandait de creuser profondément au fin fond des tripes de ce que l'on aime et de cracher vers les astres : « tu seras plus proche de leur grandeur qu'en les contemplant avec bienséance et dignité ».


P.S. : Il semblerait que le Méridien et d'autres poèmes de Paul Celan soient le résultat d'une lecture de la pensée d'Heidegger, elle-même inspirée de la lecture des poèmes d'Hölderlin. On s'arrête là pour le jeu des inspirations mais on se souviendra peut-être alors que si tentative de communication il y eut, celle-ci s'est soldée par l'échec avéré de la rencontre entre Paul Celan et Martin Heidegger en 1967. Comme le dit Philippe Lacoue-Labarthe : déception d'un mot qui n'a pas été prononcé, du mot qu'attendait toute la poésie de Paul Celan, Martin Heidegger était-il capable de dire « pardon » ?
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Paul Celan partage son regard sur l'art et la poésie dans ce discours qu'il a prononcé en 1960, lors de sa remise du Prix Georg-Büchner.

Il y questionne ces deux domaines afin de comprendre comment les appréhender, ce qu'il sont, ce qu'ils nous apportent ? Voir au travers de l'art c'est sortir de soi, avoir une conscience qui va plus loin, dans une "direction délibérée" dit le poète.
Paul Celan nous ouvre une voie, livre son message : le poème est un chemin dont il ne connait ni la provenance, ni la destination. C'est en les lisant qu'on peut sentir la direction, qu'on découvre cet espace de liberté et qu'on comprend enfin que la poésie est un méridien.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Des régions les plus lointaines de l’esprit peuvent arriver des mots et des formes, des images et des gestes, voilés comme dans un rêve et comme dans un rêve dévoilés ; quand ils se rencontrent en pleine course, et que naît l’étincelle du merveilleux, […] je fixe la clarté nouvelle dans les yeux.
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Dieu sait pourquoi, il leur manque des yeux. Plus exactement, ils ont bien des yeux, eux aussi, mais un voile est suspendu devant, pas devant, non, derrière, un voile qui bouge ; à peine une image est-elle entrée que la voilà prise dans le tissu et déjà un fil est sur place, un fil qui se déroule, qui s’enroule autour de l’image, un fil du voile ; s’enroule autour de l’image et fait un enfant avec elle, moitié image et moitié voile.
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« Le poème est seul. Il est seul et en chemin. Celui qui l’écrit lui est simplement donné pour la route.
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Peut-être le poème est-il à partir de là lui-même…et peut maintenant, sans art, libre d’art, suivre ses autres chemins, et donc aussi les chemins de l’art, -les suivre encore et encore ?
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Des poèmes, ce sont aussi des présents –des présents destinés aux attentifs. Des présents porteurs de destin.
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Chaque mois, un grand nom de la littérature contemporaine est invité par la BnF, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. L'écrivain Stefan Hertmans est à l'honneur de cette nouvelle séance.
Rencontre animée par Cécile Bidault, productrice chez France Culture
QUI EST STEFAN HERTMANS ? Stefan Hertmans, né à Gand en 1951, a publié plusieurs recueils de poésie, des essais et des romans. Son oeuvre poétique a été récompensée par le prix triennal de la Communauté flamande. Son roman Guerre et Térébenthine, traduit dans vingt-quatre langues, a été nommé pour le Man Booker International Prize. Il a publié tous ses romans aux éditions Gallimard, dont Une ascension en janvier 2022. Dans la collection « Arcades » paraît également en mai 2022 Poétique du silence, un volume regroupant quatre essais de Stefan Hertmans sur la modernité poétique dans ses rapports au langage et au mutisme, concentré de ses réflexions sur les oeuvres de Hölderlin, de Paul Celan et De W.G. Sebald notamment.
En savoir plus sur les masterclasses littéraires : https://www.bnf.fr/fr/agenda/masterclasses-en-lisant-en-ecrivant
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