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EAN : 9782738111074
236 pages
Odile Jacob (24/02/2005)
3.53/5   16 notes
Résumé :
Face à la souffrance qui accompagne tant d'événements de l'existence, c'est le goût de vivre qui nous permet d'aimer, d'aider, de soulager.
C'est l'échange de paroles qui fait de nous des humains et qui façonne nos mondes intérieurs.
C'esl Ia parole, source de nos bonheurs comme de nos peines, qui nous fait vivre dans un mélange subtil de réel, d'imaginaire et de symbolique.
Pour savourer le goût de vivre, sachons ensemble retrouver la parole... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'objet de cet essai est triple : le psychisme – qui s'oppose au fonctionnement du cerveau avec ses mécanismes cognitifs – la souffrance psychique – qui s'oppose à la douleur physique-organique – et enfin la parole – à la fois conçue comme origine du premier et comme seul moyen de soulager la seconde. le principe régissant le psychisme, c'est une dialectique tripartite constante entre le réel, le symbolique (lieu des affects) et l'imaginaire. le psychisme se développe au contact de la parole de l'autre, dès l'accession au langage de l'enfant, et en est continuellement métamorphosé : c'est cette parole qui nous rend humain en nous fournissant le sens de ce qui nous entoure ainsi que notre identité individuelle et unique. La souffrance psychique, qui n'est pas une maladie mentale, naît d'un manque ou d'une perte d'objet ; elle ne peut être soulagée que par la parole, prodiguée dans le cadre d'une relation intersubjective qualifiée par le très spécifique concept « d'aide » appartenant à la sphère du « donner ». La parole permet le changement par une nouvelle verbalisation relative à la représentation de soi-même et des autres (notamment par un investissement sur des objets autres que celui du manque ou de la perte). Il s'ensuit une valeur tout à fait centrale de la parole, entendue dans un sens spécifique et clairement distinct du langage et de la langue. Or, le volet thérapeutique de l'essai, qui est présent bien qu'il ne constitue pas l'essentiel de l'exposé, constate une perte de la parole, non sans relation avec la remise en cause de la psychanalyse, attaquée à la fois par les neurosciences qui s'en prennent au psychisme lui-même, et par la psychiatrie qui prétend soigner la souffrance psychique de manière analogue à la douleur physique. Les conséquences de cette parole perdue sont très rapidement énoncées.
Dans l'ensemble, l'exposé est très abordable, même parfois au prix de certaines répétitions : le souci de la divulgation est beaucoup plus présent ici que dans les autres essais de Zarifian que j'ai lus jusqu'à présent. le plan, qui place la souffrance d'emblée, est un peu surprenant et contribue sans doute à accroître les répétitions.
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toujours d'actualité, même si d'autres ouvrages existent en la matière
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
9. « Leon Eisenberg […] rappelait que, lorsqu'il avait commencé ses études, la psychiatrie était 'brainless', qu'elle faisait l'impasse sur le cerveau, mais que, aujourd'hui, elle est 'mindless', elle oublie le psychisme.
Les rapports entre le cerveau et le psychisme ne peuvent se comprendre que si on introduit une troisième dimension : le rôle de la parole de l'autre avec ce qu'elle véhicule de sens et de symbolique. […]
Les scientifiques s'intéressent à ce qui est commun au cerveau de tous les hommes, et les psychologues à ce qui est particulier à un seul être humain. Pour les premiers, il faut des procédures à valeur universelle, pour les autres il faut l'échange de parole dans l'intersubjectivité. […]
Pas d'équivoque, pas de confusion de mots, pas de sauts incontrôlés de niveaux de connaissance. Le biologique, c'est ce qui est universel dans l'homme. Le psychique, c'est ce qui est individuel dans l'humain. Le sociologique, c'est ce qui est culturel dans le groupe.
[…]
La science doit savoir s'arrêter aux portes du psychisme. » (pp. 209-211)
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6. « La souffrance est subjective. Elle est individuelle dans sa vérité et seule une autre subjectivité, respectueuse de la singularité de celui qui exprime cette souffrance, peut la soulager. On a vu que c'était le corps qui fabriquait la douleur. C'est le psychisme qui construit la souffrance par rapport à soi, aux autres et au monde. […]
Les solutions venaient autrefois des religions et des philosophies. Aujourd'hui, c'est la médecine qui en propose et la neurobiologie prétend parfois remplacer la philosophie. La pilule a trop souvent pris la place de la parole ; et pourtant, on souffre encore beaucoup dans notre société. Quand la parole de l'autre nous manque, quelle gélule saura remplacer son absence ?
[…] La souffrance nous implique tout entier et engage l'être et pas seulement une partie de son psychisme. La douleur physique est localisée dans une partie du corps. La souffrance psychique, au contraire, est un événement qui nous transforme et qui ne peut être soulagé que par un phénomène de mutation. Un état nouveau sera créé grâce à la parole qui nomme la souffrance et par celui qui l'entend, permettant ainsi un échange de subjectivité. Pour soulager la souffrance, il faut être deux. Alors l'être souffrant se transforme en être apaisé, plus riche de l'expérience liée à la souffrance qu'il a connue. Il est clair que cette transformation n'est pas instantanée et demande du temps pour se réaliser. » (pp. 152-153)
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Tant qu’il existera de l’humain, la parole pourra resurgir et donner envie d’échanger. Internet avec ses formes de discussion et l’explosion récente des « blogs », montrent que l’espoir n’est pas vain. Retrouvez le plaisir de la parole. Parlez pour exister, pour moins souffrir.
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Où puisons-nous de quoi surmonter ces pertes, ces souffrances, ces traumatismes ? Il faut revenir à ce que nous sommes, dans tous les aspects et la plénitude de notre être. Pas d’explications miracles. Un corps et un cerveau, certes, mais aussi un être de relation et de parole. Rien que cela, mais tout cela.
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On croit être rationnel, on l’est rarement dans notre vie affective et relationnelle. Cette part de subjectivité fonde nos différences inter-individuelles. On peut en ignorer toute son existence les déterminants. On peut aussi essayer d’en comprendre, par un petit effort de réflexion personnelle, la nature afin de ne pas être totalement dupes de nos trajectoires de vie et d’en infléchir parfois la direction.
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Vidéo de Edouard Zarifian
Walter Avancini (1935-2001) apresenta o programa "Mistério", exibido pela Rede Manchete em 05/03/1997, sobre o fenômeno mediúnico da psicografia, com destaque para o famoso caso italiano que envolveu o jovem Andrea Sardos Albertini, falecido em 1981. Participações e depoimentos de Lino Sardos, Mauro Breida, Edouard Zarifian, Luigi Rosani, Paola Giovetti e Gérson Monteiro, da União das Sociedades Espíritas do Rio de Janeiro.
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