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EAN : SIE243196_406
Le Masque (30/11/-1)
3.46/5   25 notes
Résumé :
Dans l'ombre et dans un coin de la chambre était suspendu un portrait du dernier propriétaire de la ferme, une figure franche et ouverte avec des longs cheveux châtains et des yeux bleus....
L'idée du défunt la poursuivit dans sa solitude...

Et si ce portrait allait prendre la forme d'un fantôme et s'approcher d'elle ?

Une sueur glacée perla en grosses gouttes sur son front pur.
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Les boîtes à livres sur le chemin des vacances regorgent de trésors enfouis, bonheurs insoupçonnés, sous des piles aussi vertigineuses qu'éclectiques pour ne pas dire hétéroclites, voire holistiques. On y trouve même des magazines de tricots.
C'est dans une de ces boîtes magiques à la frontière entre le département de l'Allier et celui du Puy-de-Dôme, que j'ai fait la connaissance de Mary Elizabeth Braddon. Plus exactement d'un court roman de cette autrice anglaise de l'époque victorienne, le Secret de la Ferme-Grise.
On dit qu'Agatha Christie, dont je trouve souvent plusieurs romans dans une boîte à livres tout près de chez moi, - il faudra d'ailleurs qu'un jour je creuse cette énigme en me cachant toute une nuit pour observer dans la pénombre ce qui se trame par là-bas -, aima beaucoup la littérature de Mary Elizabeth Braddon et je la comprends à la lecture de ce court récit qui m'a séduit.
C'est en effet un très court roman de moins de cent pages qui s'ouvre sur un enterrement, celui de Martin Carleon, oui vous savez le fils aîné des Carleon, mort dans la pleine force de la jeunesse d'un mal mystérieux, une maladie de langueur, longue et douloureuse attribuée à l'humidité du lieu. Les Carleon étaient une des plus anciennes familles de ce comté anglais. L'héritier sera désormais le fils cadet, Dudley, qui prend dans les jours qui suivent possession des lieux ; la propriété comprend une exploitation agricole qui s'est dégradée de génération en génération, La Ferme-Grise, gérée aujourd'hui d'une poigne de fer par l'intendant Ralph et c'est ce qui fait tenir le domaine encore debout. Elle doit son nom à une ancienne confrérie de l'ordre des Moines Gris qui y avaient érigé une abbaye.
Comme Dudley ne connaît rien à la gestion d'une affaire agricole, il décide de conserver tout le personnel et en particulier ce peu sympathique intendant qui ne cesse de le suivre ou de le précéder comme son ombre... Mais cet homme est redoutablement serviable et efficace dans l'administration du domaine. La relation ambiguë entre les deux hommes devient lourde, une oppression se dessine peu à peu renforcée par ce lieu chargé de mystère et d'humidité et la pluie fine qui tombe sans cesse sur le paysage n'arrange rien à l'ambiance.
Puis deux jeunes femmes vont entrer dans le récit, l'une s'appelle Agnès Marlow, fille du pasteur, qui habite dans le voisinage tout proche, elle était destinée à épouser Martin Carleon. Son chagrin est inconsolable. Est-ce une raison pour détester autant Dudley qui voudrait comprendre ce ressentiment et l'effacer ? La meilleure amie d'Agnès, Jenny Trevor, vient souvent voir cette dernière et c'est ainsi qu'elle fait la connaissance de Dudley...
ici l'audace de l'intrigue qui se construit pas à pas joue avec la peinture des sentiments dans une atmosphère éprise d'étrangeté et d'emprise.
Dans les mystères qui se voilent ou se dévoilent ici, comment ne pas penser à certains aspects que j'ai rencontrés plus tôt en lisant Jane Eyre ou bien encore Rebecca.
Un intendant qui semble écouter aux portes, les pleurs d'un enfant dans la nuit... Et cette rivière toute proche qui n'en finit pas de charrier ses eaux, avec l'arrogance d'un fleuve...
La construction narrative avance par ellipse, l'écriture est sobre, tout en retenue, ne recherchant jamais les effets. J'y ai trouvé une authenticité de ton.
C'est un petit roman au allures gothiques, de l'épaisseur d'une nouvelle, mon seul regret est de l'avoir lu trop vite. Ma seule envie, chère Mary Elizabeth Braddon, sera de vous retrouver tout prochainement, sans pour cela devoir écumer les boîtes à livres de Bretagne, D Auvergne ou même de Picardie...
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Après le décès de son frère aîné, le jeune Dundley Carton hérite de sa propriété terrestre dont il ne s'est jamais occupé. Pour l'aider à apprendre les rouages propres à cette succession, il décide de garder tout le personnel employé par son défunt frère.

Mais pourquoi donc l'intendant, un certain Ralph suit-il Dundley comme une ombre ?
De quel mal souffre sa jeune épouse Jenny qu'aucun remède ne parvient à guérir ?
Et d'où proviennent ces pleurs d'enfants qui lui parviennent au coeur de la nuit ?
Sont ils réels ou est ce le fruit de son imagination ?

Dans ce court récit Mary Elizabeth Braddon nous entraine dans la Ferme-Grise qui cache de bien lourds secrets.
Un petit roman aux allures de thriller qui se laisse lire.
Une écriture simple mais efficace.
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Je pensais que cette nouvelle de Mary Elizabeth Braddon était un Cosy Mystery, genre littéraire que je viens de découvrir. Il faut dire que la romancière anglaise est souvent considérée comme l' Agatha Christie de l'époque victorienne, et cette dernière en fait partie. S'il y a bien du mystère avec un secret comme l'indique le titre et le côté Cosy avec le domaine de la Ferme- Grise, il n'y a pas d'enquête à proprement parler.
"Le secret de la Ferme-Grise" commence par la mort dans la force de l'âge à vingt-trois ans de Martin fils aîné de la famille Carleon et propriétaire du domaine de la Ferme-Grise. Son jeune frère Dudley hérite et épouse la belle Jenny pourtant mise en garde du danger, son mari ayant probablement empoisonné son frère. le propriétaire taciturne semble être sous la coupe de son intendant Ralph sans que l'on sache pourquoi.
Le suspense vient de la peur de la jeune femme dans cette ferme anglaise éloignée du village surtout quand elle tombe malade et doit rester alitée.
L'ambiance est bien décrite mais ce qui est tiré par les cheveux c'est la découverte du secret par Jenny. Elle écoute à la porte juste au moment où Ralph raconte les faits dans le détail et on se demande bien pourquoi car il s'adresse aux intéressés qui les ont vécus. C'est probablement le format court de la nouvelle qui oblige Mary Elizabeth Braddon à faire des raccourcis, c'est dommage car l'intrigue est intéressante.


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"Seigneur, Monsieur Dudley, je ne vous quitterai jamais". C'est ce que prononce Ralph, intendant du domaine de la Ferme-Grise, à Dudley, son maître.

Ces quelques paroles portent le poids d'une oppression. Une promesse, un voeu, et ce serment deviendra un tourment.

En préambule, nous sommes dans le comté de Lincoln en Angleterre ; le petit village d'Olney-Sur-Trent. Il pleut, tout est gris, les âmes aussi. le jeune propriétaire de la Ferme-Grise vient d'être mis en terre. le deuil accable son frère, héritier de l'exploitation. Il va, courbé, le regard lointain et perdu, entre un vieil oncle et le pasteur. Pauvre cadet ! il ne faudrait pas que sa tristesse l'amène vers une dépression.
Les jours passent, ils sont monotones, routiniers. Dudley est toujours accablé par une langueur, mâtinée de désespoir. Cependant, son intendant-factotum veille ; il est si serviable ! La gestion du patrimoine est bien administrée. En serviteur attentif et dévoué, il s'empresse avec diligence à l'assister, devançant ses pas et ses souhaits. Où, est Monsieur Dudley, est Ralph.
Une intrigue se construit. le mystère se confine dans une atmosphère lourde de silence, entre les murs d'une vieille bâtisse et les sinuosités de la rivière. Il pleut, tout est sombre, noir… L'eau charrie les cadavres des coeurs en peine.

Ce livre, de l'épaisseur d'une nouvelle, bien trop vite lu, est un petit plaisir. Il est à l'image des romans gothiques que lisait Miss Catherine Morland de Northanger Abbey (Jane Austen). Nous sommes les témoins d'un jeu, d'une emprise, d'un chantage.
A lire un jour de pluie…
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Martin, jeune homme bon, jovial et vigoureux, propriétaire d'un domaine, triste demeure entourée de terres détrempées par la rivière proche, meurt après une maladie « de langueur ». le jeune homme disparu prématurément laisse Dudley, son jeune frère, dans un état de mélancolie profond et permanent et Agnès, la jeune femme à qui il était promis, désespérée. Dudley n'a alors d'autre choix que de devenir à son tour le maître de la Ferme-Grise ; il réussit contre toute attente à améliorer la production du domaine grâce aux conseils avisés et à l'habileté de son intendant Ralph, jeune homme constamment à ses côtés et dont l'omniprésence finit par interroger… Comme dans nombre de romans de l'époque victorienne, le thème de la folie (supposée) des femmes et le discrédit qu'elle entraîne est une arme sans appel pour des hommes intéressés et sans scrupules. La plume élégante de l'auteure nous entraîne dans une histoire mystérieuse, à la lisière du gothique, sur laquelle plane une atmosphère plombée. Elle nous mène sans relâche jusqu'au dénouement final. Un « page-turner » victorien qu'on lit avec le plaisir de l'enfant qu'on fut, plongé sous les couvertures, un conte entre les mains.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
En faisant cela, son regard s'arrêta par hasard pendant un instant sur la fenêtre donnant sur la cour de la ferme. Il faisait tout à fait nuit, mais, dans l'obscurité, il aperçut distinctement une paire d'yeux fixés sur eux, derrière un carreau, et il découvrit en même temps une main rouge et calleuse, qui avait soulevé le panneau de la fenêtre à une hauteur d'environ trois pouces.
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- À votre place, je ne resterais point ici du tout, mademoiselle, puisque vous êtes si peureuse, dit Ralph, avec un rire étouffé.
- Il y en a d'autres que moi, peut-être, qui ont sujet d'avoir peur à la Ferme-Grise.
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Dans l'ombre, et dans un coin de la chambre, était suspendu un portrait du dernier propriétaire de la ferme, une figure franche et ouverte, avec de longs cheveux châtains et des yeux bleus. L'idée du défunt la poursuivit dans sa solitude. Elle essaya de détourner sa vue de la peinture; elle tourne le dos au panneau auquel le portrait était accroché.
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Mais si cette image allait quitter sa sombre toile, descendre silencieusement derrière elle, et mettre sa main impalpable sur son épaule? Elle n'était point superstitieuse, mais son existence monotone avait affaibli ses nerfs, et elle se sentait comme si elle eût été seule avec la mort.
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"Seigneur, Monsieur Dudley, je ne vous quitterai jamais"
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Video de Mary Elizabeth Braddon (1) Voir plusAjouter une vidéo
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