Les 9 vies extraordinaires de la princesse Gaya

Le roi Ulrick est parti affronter l'ennemi tandis que sa femme Ingrid, enceinte de leur premier enfant, se ronge les sangs au palais. Les rumeurs sont inquiétantes et la défaite semble inévitable. Alors, quand un étrange messager se présente et propose à la reine un terrible marché, celle-ci n'a d'autre choix que de l'accepter… La vie de son enfant à naître contre celle de son époux et la paix du royaume. Désireuse de voir vivre son enfant, Ingrid négocie la conclusion du pacte au moment de la première dent de son enfant. Un sursis certes bien court pour la princesse Gaya, mais qui va permettre à l'enfant de répandre la joie autour d'elle. A tel point que le jour du rendez-vous avec la grande faucheuse, celle-ci s'émeut face à tant de bonté innocente et accorde la grâce ultime à l'enfant, lui offrant huit autres vies, huit grands destins qui lui feront connaître l'amour, la passion, l'aventure et lui permettront, qui sait, de déjouer en partie le destin prévu par la Mort…

Un illustrateur pour neuf auteurs dans ce recueil original proposé par les éditions Little Urban. Neuf héroïnes qui n'en forment en réalité qu'une et qui nous offrent, le temps d'une nouvelle, un véritable voyage à travers le temps et les mondes, qu'ils soient imaginaires ou réels. Ce qui m'a particulièrement séduite, c'est que ces neuf voix semblent n'en être qu'une, tant elles résonnent par leur unicité. Il y a une véritable harmonie entre les textes, et ce malgré des univers complètement différents! On voyage et l'on rêve au fil des histoires et des aventures qui nous sont comptées. Qu'elles soient tragiques, ou heureuses, le merveilleux est là, toujours, comme un rappel de l'ingrédient essentiel et indispensable du conte.

Par ailleurs, j'ai été littéralement enchantée par le travail de Régis Lejonc et ses illustrations pleine page qui ne sont pas sans rappeler le merveilleux des affiches d'Alphonse Mucha. C'est pur, délié, élégant, tout en étant foisonnant et riche en détails! Les éditions Little Urban ont également réalisé un magnifique travail d'impression, dans un format atypique de 29,6 X 36,7 cm, relié par un dos toilé solide, qui illustre de la qualité de l'ouvrage. 130 pages qui vous transporteront dans un univers fabuleux, riche en émotions et en évasion. Émerveillement garanti!

Un grand merci aux éditions Little Urban et à Babelio pour ce partenariat réussi!

Deux pactes, deux deals équitables, au profit des lecteurs, des auteurs, des éditeurs aussi. Il était une fois, le deal du projet et le deal de sa grande histoire.

L'origine du livre pourrait s'apparenter à un conte à sa façon.
Une anthologie de contes est habituellement l'idée d'un ou une auteure qui réécrira des classiques ou récupérera à posteriori les droits d'une histoire pour les sceller sous une thématique, la peur, la gourmandise ou les sorcières par exemple, et ainsi les faire redécouvrir à une nouvelle génération, avec de nouveux talents d'illustrateurs.
Cette anthologie se montrera originale, rassemblant un parterre d'auteurs, auteures, d'ami(e)s familiers du conte, pour créer ensemble un recueil de récits inédits, chacun et chacune y contribuant de son histoire.
L'idée devient une recette et nous nous pourlécherons les babines à l'évocation du bouillon et des marmitons, Ghislaine Roman, Cécile Roumiguière, Henri Meunier, Fred Bernard, Thomas Scotto, Anne Jonas, Anne Cortey, Alex Cousseau et Annie Agopian. 9 auteur(e)s, 9 saveurs, 1 illustrateur et 1 seul monde: la longue aventure de la princesse Gaya.

En effet, l'illustrateur Régis Lejonc rêvera "Gaya, la princesse aux neufs vies de chats" avec ses couleurs, ses pinceaux, ses crayons, accouchera les images de son imaginaire et placera son idée encore en berceau sous la protection de l'éditeur Little Urban, avec la promesse de lui offrir le reste des années, si il concédait à lui laisser profiter des premiers mois, des premières joies de cette "princesse Gaia", à lui et à ses parrains, ses marraines.
Et c'est ce qu'il fit...

Ce livre de contes, c'est celui que vous tenez entre les mains jeunes gens.
Nous nous pencherons à notre tour au dessus du berceau et nous lirons.
Quel drôle de destin!
L'ambiance est magique, attractive par les séduisantes illustrations de Lejonc et il ne sera pas qu'une fois mais 9 fois.

Pauvre princesse Gaya.
Avant même de naitre, son sort sera scellé d'un deal avec la Mort (ce que l'image nous révèlera clairement).
Une fois.
Une reine éplorée et enceinte, un roi agonisant sur le champs de bataille et une promesse de ne pas faucher l'âme du héros en échange de son héritière.
Le messager de la mystérieuse entité encapuchonée d'ombre, un chat vêtu, se montrera compréhensif mais ferme, la Mort n'est pas n'importe qui, il faudra ne pas trop tarder.
Néanmoins, on l'apprendra non sans émotions, la Mort aura peut-être un coeur, retardant l'échéance de 9 vies avant de réclamer la petite Gaya.
8 sauts de temps et d'espace dans le corps d'une autre, sans le souvenir de ses vies passées et des gens qui l'auront aimé, des gens qui oublieront avec sa disparition qu'elle aura partagé leur vie.
(Please, Forget le not...)

2ème fois, le pied sur la glace, 14 ans et chevauchant un Quilin, cheveux au vent une créature mi-cheval mi-dragon.
3ème fois, fille de géante, 15 ans, elle, deux yeux, sa mère, un oeil, qui est Gaya?
4ème fois, 5ème fois, 6ème fois et ainsi de suite.
La promesse d'aventure sera d'avance aussi excitante que poignante et nous redouteront le point final, l'arrivée à la dernière vie.
Chacun sait qu'il sera temps pourtant un jour, de partir, pour ceux qui auront beaucoup et bien vécu ne regrettant rien, se retournant sur ce vécu, sur le souvenir des belles rencontres aussi.
À quoi bon l'éternité si il faut oublier, tout oublier et ne rien laisser derrière soi?
La princesse pourra t-elle au moins une fois se rappeler le bien ou le mal qu'elle aura fait, qu'on lui aura fait, marquer une de ses 9 aventures du souvenir et se sentir grandir?

Un ouvrage tissé de passions bien écrites et de vibrants sentiments attachants (la toile va claquer au vent, nous vous le promettons, la Mort ne fera pas dans le tiède et l'anecdotique). C'est un très bel objet en grand format que Régis Lejonc aura souhaité exceptionnel. 10 auteurs pour le prix d'un (mais pas au début, c'est la part de conte de fées aussi réservée à ses auteur(e)s).
Les lecteurs ignoreront peut-être le processus de création de ce livre qui ajoutera encore sa pincée magique fumante supplémentaire au dessus du chaudron embaumant: pour donner vies à Gaya, chaque auteur(e)s aura eu la mission de tisser sa propre toile d'histoire à partir des illustrations déja réalisées de Régis Lejonc, ces aventures encore frétillantes ne demanderont qu'à vivre de leur belle vie et s'achever de façon inoubliable dans l'estomac des lecteurs.
Un jeu de départ qui stimulera le plaisir de découvrir chaque aventure comme un challenge d'auteur(e)s accompli.
Gage que vous n'oublierez pas la princesse Gaya.

Projet éditorial singulier comme aime parfois en mener Little Urban, après une adaptation en grand format d'un classique avec Maroussia ou le détournement de nos chères fables avec Les fabuleuses fables du bois de Burrow, c'est au tour du roman picaresque et du roman initiatique d'être revisité pas moins de 20 petites mains !

Tel un jeu dans un atelier d'écriture, les 10 auteurs de ce recueil ont joint leur force pour nous conter le destin d'une princesse : Gaya, dans ses 9 incarnations, à 9 moments différents de l'histoire de notre planète et dans 9 styles différents, tous portés en images par Régis Lejonc. Sacrée aventure ! Il a dû falloir beaucoup de patience et d'abnégation pour le mener à bien, ainsi qu'une sacrée organisation, car toutes les pièces du puzzle s'agencent à merveille dans ce grand tout qui nous conte le désir de liberté de 9 femmes qu'on pense être différentes mais qui sont toujours la même.

Ainsi chaque auteur a pu choisir le style d'histoire et d'héroïne qui lui convenait, le lieu et l'époque aussi, afin de varier les plaisirs et de trouver son identité, après le défi que leur a lancé Régis Lejonc en confiant à chacun une illustration différente représentant son histoire qu'il allait devoir développer. Un sacré défi créatif relevé haut la main ! Ainsi, c'est Ghislaine Roman qui ouvre le bal dans un univers de conte de fée chevaleresque ; suivie par un Alex Cousseau qui nous emmène en Asie ; tandis qu'avec Thomas Scotto, on plonge au coeur d'une forêt de géants ; forêt primordiale reprise par Fred Bernard à la sauce Conquistador ; alors qu'Anne Jonas nous emmène plutôt voguer sur les mers à l'époque des découvertes ; qu'Annie Agopian reste dans les îles mais évoque avec force l'esclavage et les enfants métis ; avant de revenir plus près de nous dans des forêts à la Robert Morris avec Anne Cortey ; puis un étrange quotidien à la Lewis Carroll avec Cécile Roumiguière ; pour finir par une modernité ancestrale à la Coco chez Henri Meunier. Que de voyage, que de lieu, d'époque, de cultures, de références !

Ce fut une lecture totalement dépaysante mais comme chaque artiste a imprimé sa marque, je peux dire que j'ai été plus sensible à certains qu'à d'autres, l'univers aidant ou bloquant. Cependant, j'ai aimé l'unité du tout avec sa mise en page soignée où chaque chapitre s'ouvrage sur une note colorée et se referme sur un médaillon doux-amer, le tout accompagné des dessins splendides et saisissants de Régis Lejonc en grand format. Ce portraitiste de talent m'a régalé d'une histoire à l'autre. J'ai aimé également le fil rouge qui se déploie d'une histoire à l'autre : la liberté des femmes, la lutte contre toute forme d'oppression, le droit à l'imaginaire aussi. Ces femmes ont toutes été inspirantes peu importe leur parcours et elles retranscrivent ainsi très bien le mythe de la réincarnation dans leur désir perpétuel de sortir des carcans de leur monde.

Nous sommes ici avec un bel objet mais un objet destiné à un public déjà un peu grand car le destin de ces femmes n'a rien de facile. Sous couvert de fantastique, les auteurs abordent les questions telles que l'esclavage, le mariage forcé, le colonialisme, la maltraitance, la différence et j'en passe. C'est souvent dur. Les pointes d'espoir sont présentes mais rares. On célèbre plus la force et le courage que la réalisation, collant ainsi à la réalité et ne cherchant pas à enjoliver. Ayant un âme sensible et poétique, j'ai été plus emportée par les récits plus doux de Gaya (au début) et Gillian et Gayane (à la fin), mais j'ai également beaucoup apprécier les aventureuses Galla et Goia. Nulle doute que vous trouverez vous aussi vos chouchous au milieu de ces 9 portraits !

Objet singulier, objet surprenant, objet puissant, Les 9 vies extraordinaires de la princesse Gaya sont une proposition surprenante à l'heure où notre société est de plus en plus individuelle : une oeuvre collective, un défi créatif lancé à 9 auteurs de talent, dans le but commun de célébrer la liberté de la femme. J'ai parfois été hermétique à certaines histoires à la rédaction trop rigide mais je salue le projet et l'ambition. le message m'a bien trouvé et l'évasion m'a emportée. Bravo pour cette riche aventure éditoriale !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..

9 vies, c'est ce qui est accordé à la petite princesse Gaya par Madame la Mort. Toutes ces vies seront palpitantes et fantastiques.

9 auteurs et autrices pour 9 histoires qui tiennent en haleine. Dans l'ensemble, tous les textes sont d'une grande qualité. C'est dense et profond, rempli d'aventures et de magie.
Chaque Gaya sera forte mais de manière totalement différente. La boucle se ferme avec le dernier récit que j'ai trouvé magistral. Et que dire des illustrations de Régis Lejonc mis à part que ce sont de belles pépites visuelles.

J'ai adoré.

Lecture très originale pour un album jeunesse. Les illustrations sont magnifiques et les histoires très bien écrites – quoi qu'avec une plume parfois un peu extravagante.
Chaque nouvelle nous emmène dans une contrée différente, suivant une enfant, une jeune ou vieille femme. Chaque Gaya se pose la question de « Qui est-elle ? », alors nous suivons sa quête initiatique à travers l'environnement dans lequel elle vit, parfois entourée de dangers ou de beautés.
J'ai beaucoup aimé cette découverte mais suis un peu déçue qu'aucune nouvelle n'est réellement de lien. Chaque nouvelle à sa Gaya mais aucune ne semble se lier, pourtant nous suivons (finalement) la même âme.

Un dernière phrase : Magnifique ouvrage 🌸